26/12/2009
PIERRE TRIMBACH (1889-1970), UN PIONNIER DU CINEMA
Né le 5 octobre 1889 rue de la Place à Chatou, Pierre Trimbach (1889-1970) fut un opérateur de la Compagnie Pathé, directeur de la photographie des premiers films muets et des actualités Pathé. A la veille de sa disparition, il consigna ses souvenirs dans un ouvrage « le cinéma il y a 60 ans – quand on tournait les manivelles » (éditions CEFAG – 1970) dont Stéphanie Salmon, responsable des archives de la Fondation Jérôme Seydoux - Pathé, avait bien voulu nous signaler l'existence et les références.
«Je fus élevé dans cette coquette petite ville de la rive droite de la Seine (…) Elle fit rêver bien des poêtes et son charme inspira de nombreux peintres (...). Etant enfant, les romans de "cape et d'épée" nous font rêver. A l'école du pays, souvent on nous parlait de Madame Bellanger qui habitait Chatou vers 1641 et, dont le fils, le célèbre Cyrano de Bergerac, parlait déjà, dans certains de ses romans, d'un voyage dans la lune ! Mes parents habitaient une confortable maison plantée au milieu d’un grand jardin décoré par une belle pelouse, des fleurs et des beaux arbres ; tout au bout il y avait un verger habité par des pruniers, cerisiers etc…A la saison des fruits, ce verger était pour nous un vrai paradis terrestre, nous étions souvent perchés dans les arbres pour la cueillette. Les jours s’écoulaient tranquilles dans le charme de cette belle campagne d’alors ! mon père, qui avait été élève de Saint-Saens, était un bon musicien et surtout un très bon pianiste. Mon frère cadet, lui, était doué d’une voix de ténor ; il avait également un goût très développé pour l’aquarelle ! quant à moi, je n’avais pas encore percé. Des parents, amis et artistes, chanteurs, acteurs, peintres, qui villégiaturaient en été, formaient un groupe sympathique et très gai qui venaient dans cette maison où l’accueil était de tradition. Cette demeure était assez retirée, elle était même la dernière maison du pays et la vue s’étendait sur les coteaux et les vignobles jusqu’à Carrières et Montesson. On peut dire que pendant la saison d’été, tous les samedis soirs il s’y donnait de véritables concerts et cela parfois jusqu’à deux ou trois heures du matin. (…) ».
De 1908 à 1925, la carrière de Pierre Trimbach se déroula à la SCGADL, Société d’Edition Cinématographique des Auteurs et des Gens de Lettres constituée avec le soutien de Pathé pour le tournage de films d’auteurs, carrière entrecoupée par des reportages pour le Pathé-Journal, ce qui le ramena à Chatou pour y filmer notamment le départ de la course Paris-Roubaix (1902) et les funérailles nationales du ministre et député-maire de la ville, Maurice Berteaux (1911).
Sa vie de famille le poussa à donner sa démission alors qu’on lui demandait de partir en Egypte pour tourner « Le Roman de la Momie » de Théophile Gautier. Pierre Trimbach poursuivit sa carrière chez Kodak-Pathé. De cette aventure de pionnier, il conclut avec émotion soixante ans plus tard : « toute cette vie d’opérateur fut pour moi un grand film, on peut dire un roman parfois tragique, souvent comique, mais, ainsi que le veut le théâtre, à un moment le rideau tombe ! pour moi, tout était fini, il tombait pour toujours, je rentrais en coulisses ! je venais d’avoir 37 ans ! adieu, mes beaux décors , mes beaux voyages, je devais recommencer une autre vie. Amis, mes vieux camarades, artistes, opérateurs aujourd’hui disparus, je ne vous ai pas oublié, je pense toujours à vous en attendant que Dieu me rappelle et que Saint-Pierre m’ouvre ses portes pour aller vous retrouver."
Publié dans CHATOU DANS LE CINEMA | 00:25 | Commentaires (3) | Lien permanent
Commentaires
Je suis daccord avec toi. Continue comme ca. Je vais essayer de revenir, jaimerai avoir un blog comme le tient. Cest vraiment bien, euh voilà, tout est dit. Ca fait du bien de vous lire !
Écrit par : Stream | 23/03/2010
Le fais des recherches cinématographiques sur Pierre Trimbach
qui travailla avec mon grand-père Albert Capellani. Je souhaiterai prendre contact avec ses descendants.
Pouvez-vous m'indiquer si cela est encore possible.
Vous en remerciant à l'avance.
Bernard Basset-Capellani
Écrit par : Basset-Capellani | 21/09/2011
Bonjour Monsieur je suppose que vous avez l'ouvrage du Catovien Pierre Trimbach qui a permis de faire cet article. La grande spécialiste du Pathé muet grâce à qui j'ai eu connaissance de ce livre est Stéphanie Salmon directrice du service des archives papier de la société Pathé regroupé dans la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé. N'hésitez pas à la contacter via le site de cette fondation à droite dans la rubrique "liens conseillés". Bien à vous. Pierre Arrivetz
Écrit par : Arrivetz | 21/09/2011
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