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09/12/2023

GEORGES MANDEL, LE MINISTRE DE LA SANTE DES COLONIES (1938-1940)

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Collection de l'auteur

 

Dans la société politique française de l’entre-deux-guerres, le natif de Chatou Georges Mandel était l’homme qui comprenait et agissait. Depuis sa première nomination en 1934, ses ministères ne traduisaient plus seulement une occupation de fonctions mais une succession d’offensives contre les maux intérieurs qui grevaient l’intérêt de la France.

L’opinion publique avait pu applaudir à l’efficacité de ses services aux PTT entre 1934 et 1936, Mandel lui offrant le charme d’une image d’homme fort et compétent au milieu d’une instabilité et d’une légèreté chroniques.

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Le ministère des Colonies, entre 1938 et 1940, représenta une action méconnue de la défense nationale sur un territoire de 110 millions d'habitants, la France possédant le second empire colonial du monde. Quant à l’état-major, qui détestait Mandel pour son esprit d’initiative et lui reprochait d’être resté prés de Clemenceau au lieu d’être allé aux tranchées en 1914,  son incapacité et son aveuglement concernant la défense du pays le conduisit naturellement à se désintéresser de ce que le ministre avait discerné dans le second front possible des colonies, avisant l’existence d’un secteur subalterne.

C’est ainsi que ce que Mandel exigeait, on le lui accordait. Le ministère des Colonies, repris tardivement en mains par lui à la suite de l’effondrement du Front Populaire en 1938, fut à son tour passé par les oukases de l’homme d’Etat.  Une partie de son action se situa sur le plan de la santé publique. Les crédits affectés aux services sanitaires offerts à la population furent partout augmentés :

-         En Indochine, de 90.590.000 francs en 1938, ceux-ci furent inscrits pour 112 .590.000 francs, soit une augmentation de 22 millions

 

-         A Madagascar, de 24.770.000 francs, ceux-ci passèrent à 33.068.000 francs, soit une augmentation de 8.298.000 francs

 

-         En Afrique Occidentale, on passa d’un budget de 100 millions à un budget de 162.280.000 francs

Seule l’Afrique Equatoriale dont les crédits avaient été augmentés de 50% en 1937, furent maintenus au même chiffre en 1939.

Derrière les chiffres, l’action visait l’augmentation des personnels médicaux civils et militaires, la modernisation des écoles de médecine de Dakar, Tananarive, Pondichéry, Hanoï, Brazzaville, la création d’un service d’assistance sociale pour tous les pays indochinois à l’exemple de celui existant en Cochinchine, la mise à disposition des médicaments contre la syphilis, le paludisme, la peste etc…N’ayant pas de goût pour la généralité, le ministre édita des circulaires  prescrivant l’approvisionnement des pharmacies des colonies pour six mois pour les médicaments, pansements, matériel sanitaire, et ce, afin de pourvoir à une éventuelle rupture de communication entre la métropole et les colonies. Les moyens de transports, en nombre insuffisant pour les ambulances et transports sanitaires, furent assignés également à l’augmentation.

Les campagnes renforcées de vaccination produisirent leurs effets : à Madagascar, où l’on enregistrait 2006 morts de la peste en 1936, le chiffre tomba à 671 cas en 1938. En Afrique Occidentale et en Indochine, ne subsistèrent que quelques cas isolés. A la suite d’un arrêté du 14 septembre 1938 du ministre, une campagne de vaccination contre la fièvre jaune toucha 100.000 sujets en Afrique Occidentale Française cependant que la gratuité de la quinine contre le paludisme était imposée en faveur des fonctionnaires civils et militaires et de leurs familles. Des épidémies de méningites cérébrospinales venues du Nigéria furent jugulées en peu de temps au Soudan, Niger et Côte d’Ivoire en 1938.

Georges Mandel créa également une Commission consultative de la maladie du sommeil au ministère des Colonies, bénéficiant du concours de la Société de Pathologie Exotique de Paris, et chargée de statuer sur toutes les questions thérapeutiques et techniques de la maladie. Une Commission contre la lèpre aboutit à un recensement des malades, à une campagne de soins de l’Institut de Bamako et au projet de construction de villages spécialisés pour les lépreux. Les œuvres sociales furent encouragées, un Institut Pasteur créé en Martinique, un autre au Cameroun, et des services radio-médicaux furent installés dans tout l’Empire.

De cette action obscure mais utile, des éloges furent tirés de la part de praticiens de l'époque mais qui s’en souvient aujourd’hui ?

 

Source :

L'oeuvre sanitaire de Monsieur Georges Mandel aux Colonies par le docteur Sasportas - "L'Hygiène Sociale" - novembre 1939

 

19/03/2022

VICTOIRE DU 8 MAI 1945 : HOMMAGE A NOS ALLIES BRITANNIQUES - UN TEMOIGNAGE CATOVIEN

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Quelque part sur le front pendant la Drôle de Guerre en décembre 1939 - reportage "Le Miroir" n°18

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Le roi Georges VI et son épouse Elisabeth, un drapeau dans la résistance à Hitler. 

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Le Roi Georges VI en tenue de maréchal de la Royal Air Force. Churchill, la famille royale britannique et la Royal Air Force formèrent un môle de résistance irréductible à Hitler qui enregistra ses premières déconvenues face à l'Angleterre et dut revoir à la baisse ses projets d'hégémonie sur l'Europe.

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Le premier ministre Winston Churchill accompagné du maréchal Montgomery traversant le Rhin dans une embarcation de la 9ème armée en 1945. Seul avec le général de Gaulle en 1940, Winston Churchill incarna le combat contre l'hitlérisme dans une Europe asservie.

 

A l’heure du BREXIT et dans une région où nombre de nos amis britanniques ont élu résidence, nous avons souhaité rappeler un aspect oublié de l’engagement du Royaume-Uni dans le dernier conflit mondial. Nous avons interrogé l’un des habitants de Chatou, Monsieur Nigel Atkins, enseignant à l'ESSEC et adjoint au maire de Chatou depuis 2014 :

  • Nous vous connaissons parce que vous avez pris l’initiative de l’inventaire du patrimoine de la ville mais l’on vous voit également régulièrement aux cérémonies commémoratives, en particulier celle du 8 mai 1945 célébrant la victoire des Alliés. Quelle importance revêt cette commémoration pour vous ?

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Monsieur Nigel Atkins et les porte-drapeaux de Chatou à la cérémonie du 8 mai 2017 Messieurs Ruchet (décoré de la médaille du porte-drapeau) et Naegelen. 

 

  • N.Atkins : "En juin 1940, la Grande-Bretagne était gérée du continent par les armées conquérantes d’Hitler. Winston Churchill décida de créer le S.O.E. – Section des Opérations Spéciales - ayant pour dangereuse mission de coordonner les opérations de subversion et de sabotage contre l’ennemi par tous les moyens nécessaires, dissimulation, supercherie, corruption, attaques à explosifs, guérillas locales et même assassinats. C’est par le S.O.E. notamment que le « protégé » d’Hitler, le SS Reinhard Heydrich, fut assassiné à Prague.Mon père fut l'un des membres de la Royal Air Force (R.A.F.) appartenant  à l’escadron    138 basé dans la commune de Tempsford à côté de Cambridge. Il fut d’abord entraîné aux USA puis au Canada dans le but d’acquérir une solide expérience aérienne avant de rejoindre le 138ème escadron à l’été 1943. La mission de ces hommes était de voler en tant qu’agents secrets de la Section Française (F) de la S.O.E. et agents section F du Bureau Central de Renseignements et Actions (B.C.R.A) sous les ordres du colonel Passy.

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M. Brian Atkins et son groupe de bombardement - collection de M.Nigel Atkins@tous droits réservés

Mon père remplit plusieurs missions pour livrer des équipements et des munitions dans le secteur de Toulouse et dans le maquis du Vercors non loin de Grenoble.

En novembre 1943, sa dernière mission aérienne vers la France fut d’accompagner le délégué militaire parisien Ernest Gimpel (du nom de code « Circle ») avec deux saboteurs afin de détruire les usines de roulements à billes de SKF Timken et Malicet et Blin. A l’été 1944, Gimpel fut capturé par la Gestapo et envoyé en camp de concentration mais il survécut. J’ai récemment eu l’occasion de rencontrer son fils René à Londres, vendeur d’art.

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Bombardier britannique prêt au décollage dans la nuit

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Un équipage de bombardier britannique revenant de mission : "2000 km dans la nuit pour une minute de combat" titre l'hebdomadaire "Match" du 9 mai 1940.  

En septembre 1943, l’équipage de mon père fut envoyé en Algérie et en Tunisie pendant un mois pour réaliser les missions de la S.O.E. en Yougoslavie. Une fois, il eût l’occasion de ramener dans l’Armée britannique le fils de Churchill, le Capitaine Randolph.

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Bombardier Halifax II de la Royal Air Force employé pour les missions du S.O.E.

L’avion de mon père tomba sous les tirs au-dessus du Danemark en 1943 alors qu’il transportait à son bord un chef de la S.O.E. et de la Résistance Danoise. L’équipage et l’agent survécurent mais mon père fut prisonnier des Allemands et fut interné au Stalag IV à côté de Dresde pendant les deux années qui suivirent.

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En 1940, 1000 engagés canadiens ressortissants de l'empire britannique combattirent sur le front de l'Europe dans la Royal Air Force cependant que 25.000 volontaires rejoignirent les rangs de cette arme célèbre. Ci-dessus, des pilotes de bombardiers canadiens.

Le bilan de la Section des Opérations Spéciales et de la Royale Air Force n’est pas connu du grand public bien qu’il ait apporté une contribution décisive au cours de la guerre : 450 agents spéciaux infiltrés dont 104 capturés et exécutés, 26.000 membres de la R.A.F. portés disparus sans laisser de traces. Grâce à leur sacrifice, l’acheminement de 5.000 tonnes de matériel et de 100.000 fusils fut assuré vers les mouvements de résistance en Europe."

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Maquisards apprenant le maniement des armes parachutées par les Alliés.

 

 La chanson britannique de 1939
dédiée aux combattants
à découvrir en appuyant ci-dessous
sur le lien You Tube :
 
 
"We'll meet again
Don't know where
Don't know when
But I know we'll meet again some sunny day

Keep smiling through
Just like you always do
'Till the blue skies drive the dark clouds far away
So will you please say hello
 
To the folks that I know
Tell them I won't be long
They'll be happy to know
That as you saw me go
I was singing this song
 
We'll meet again
Don't know where
Don't know when
But I know we'll meet again some sunny day"
 
Vera Lynn, décorée de l'Ordre de l'Empire Britannique, est née en 1917 et fit ses débuts dans la chanson en 1935 dans l'orchestre de Joe Loss.
 

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14/07/2020

INAUGURATION DU MEDAILLON RESTAURE DE GEORGES MANDEL SUR SA MAISON NATALE LE 7 JUILLET 2020

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Cliché de Monsieur Frédéric Caillaud avec nos remerciements

De gauche à droite, Monsieur Jean-Baptiste Godillon, conseiller municipal membre de la commission de la mémoire combattante, Monsieur Pierre Arrivetz, adjoint au maire à la mémoire combattante, au patrimoine historique et à l'histoire, Monsieur Eric Dumoulin, maire de Chatou et Madame Michele Grellier, première adjointe à la Culture, au Commerce et à l'Evènementiel

 

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Dans ce rassemblement en comité restreint, on pouvait noter la présence outre de Monsieur Eric Dumoulin, Maire de Chatou et de Monsieur Christophe Rague, chef de cabinet, de Madame Danièle Moulinier, vice-présidente de l'Amicale des Anciens de la Résistance et FFI, Monsieur Lucien Ruchet, porte-drapeau et trésorier de l'Amicale, Madame Marie-Christine Davy, présidente des Amis de la Maison Fournaise, Chevalier des Arts et des Lettres, Madame Laurence Malcorpi, présidente de Sequana, Madame Véronique Chantegrelet, adjoint au maire à la Solidarité Intergénérationnelle, Monsieur François  Schmitt, adjoint au maire à la démocratie participative et à l'environnement quotidien, Madame Pascal Patat, conseillère municipale, Monsieur Pierre Guillet, Madame Nicole Cablan-Gueroult, conseillers municipaux membres de la commission de la mémoire combattante, Messieurs Benjamin Coutière, Franck Paquet, conseillers municipaux. Monsieur Hamet, président de l'Amicale des Anciens de la Résistance, était excusé de même que Monsieur Issenschmitt, président du Souvenir Français. Monsieur Saragoussi de la Société des Amis de Georges Clemenceau remplaçait le président Monsieur Marcel Wormser, lui-même officiant à Fontainebleau au même moment sur le lieu de l'assassinat. L'association Chatou Notre Ville, initiatrice, était représentée par Monsieur Elie Marcuse, vice-président, Madame Dominique Sevin, trésorière, Madame Suzanne Blache, secrétaire-adjointe, Monsieur Alexandre Gorriz, administrateur.

 

"Monsieur le Maire,

Mesdames, Messieurs les présidents et administrateurs d’association,

Chers Monsieur et Madame Caillaud, propriétaires de cette charmante maison dont vous avez la gentillesse de nous ouvrir les portes  à nouveau,

Mes chers amis,

 

Le 5 juin 2008, à l’initiative de l’association Chatou Notre Ville que j’avais alors l’honneur de présider, nous posions le médaillon en bronze de Georges Mandel offert par la société des Amis de Georges Clemenceau sur sa maison natale du 10 avenue du Chemin de Fer.

12 ans plus tard à l’initiative de Chatou Notre Ville et avec le soutien de la Ville de Chatou, nous nous réunissons pour inaugurer son médaillon restauré.

Les participants à cette opération de restauration sous le patronage de la Société des Amis de Georges Clemenceau sont : l’association Chatou Notre Ville, l’Amicale des Anciens de la Résistance et FFI de la 6ème région Ile-de-France, la Ville de Chatou, le Souvenir Français.

L’entreprise intervenante n’est autre que la société Tollis, entreprise du patrimoine plus connue pour sa restauration des fontaines de la Concorde et de la Gare du Nord laquelle travaille actuellement sur l’un des grands chantiers du patrimoine de notre pays, la restauration de la chapelle du château de Versailles.

Parlons du médaillon de Georges Mandel. Réalisé par le sculpteur François Cogné, auteur de la statue de Georges Clemenceau inaugurée sur les Champs Elysées en 1932, il n’est pas une épitaphe.

Il représente aujourd’hui le rayonnement de l’engagement historique d’un homme qui voua sa vie à la défense de l’indépendance et de la liberté de la France.

Georges Mandel, né à Chatou à l’occasion d’une villégiature de ses parents le 5 juin 1885 dans cette jolie maison de 1850, traça son chemin dans les méandres de la politique sinueuse et démissionnaire de l’entre-deux-guerres, poursuivant l’œuvre de son chef Georges Clemenceau dont il fut le directeur de cabinet de 1917 à 1920 mais dans des conditions autrement plus dures.

Député indépendant siégeant à droite pour la Gironde de 1919 à 1924 et de 1928 à 1940, Georges Mandel, seul, isolé, détesté pour son caractère et ses demandes d’interventions militaires anticipées, fut à la fois l’enquêteur  et le ténor inlassable de la dénonciation du réarmement allemand et du piétinement du traité de Versailles.

S’était-il définitivement éloigné de Chatou ? l’un de ses biographes en 1946, Paul Coblentz, affirma qu’il n’était pas rare qu’entre deux séances tumultueuses au Palais Bourbon, Georges Mandel ordonnât à son fidèle chauffeur : « Henri, à Chatou aller et retour », " ce qui détonnait avec le peu de cas que ce politique faisait de la nature."

Ministre emblématique des PTT dont il fit une administration modèle appréciée de tous les usagers de la poste et de la radio entre 1934 et 1936, Georges Mandel revint au gouvernement en qualité de ministre des Colonies de 1938 à 1940 (lesquelles couvraient un territoire immense de 110 millions de personnes) puis en tant qu’éphémère ministre de l’Intérieur du 18 mai au 16 juin 1940. Il est impossible de décrire ici l’œuvre qu’il accomplit en si peu de temps dans ses ministères.

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Georges Mandel inaugurant la compagnie "L'Air Bleu"

pour assurer le transport aérien du courrier en 1934

In "Georges Wormser -

- Georges Mandel, l'homme politique"

 

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Dans la nuit du 13 au 14 juin 1940, alors que Paris allait être envahi par l’ennemi, Georges Mandel depuis son bureau convainquit de son sang-froid légendaire le général de Gaulle, sous-secrétaire d’Etat à la Guerre, dégoûté et souhaitant démissionner, de rester à son poste lui représentant que lui, De Gaulle, était un « homme intact » au milieu de la classe politique. L’homme du 18 juin aurait-il existé sans l’influence de ce grand ministre ? Le général de Gaulle pose lui-même la question dans ses Mémoires.

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Tandis que Churchill, qui recherchait un homme politique français conservateur, sollicitant en vain Paul Reynaud, lui envoyait à deux reprises un officier pour lui permettre de représenter la France à Londres, Georges Mandel refusait et exhortait à la poursuite des combats dans les colonies qu’il connaissait. Ce fut l'heure du général de Gaulle.

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Extrait de l'hebdomadaire "Match" du 7 septembre 1939 - Georges Mandel, ministre des Colonies (1938-1940), rappelle le rôle vital de la France non métropolitaine dans les conflits

 

Le plan de résistance en Afrique du Nord prôné par Georges Mandel était loin d’être utopique. Il excluait seulement toute faiblesse dans la hiérarchie militaire, reposait sur l’installation d’un nouveau gouvernement à Alger, alors département français, la prise en charge de l’ensemble des troupes coloniales déjà constituées, par le général Nogués, résident général du Maroc et le soutien de la marine française en Méditerranée, marine alors l’une des plus importantes au monde.

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Le Surcouf, fleuron de la marine française, plus grand sous-marin du monde en 1939, lancé en 1929, capable de tirer trois obus de 120 kilos à la minute à une portée de 27 kilomètres, continua la guerre aux côtés des Alliés qui le bombardèrent par erreur en 1942, tuant ses 126 hommes d'équipage.

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Le croiseur "Dunkerque" : lancé en 1935, d’une vitesse de 31 nœuds, il fut bombardé lors de l’attaque britannique de Mers-El-Kébir le 3 juillet 1940 et perdit 211 hommes d’équipage. Ramené à Toulon pour être renfloué, il y fut sabordé le 27 novembre 1942 avec 90 navires de guerre français. Il comportait 8 canons de 330 mm, 16 canons de 130 mm, 4 canons de 37 mm, 8 canons antiaériens de 37 mm, 32 mitrailleuses antiaériennes. Il était armé d’une catapulte et chargé de 3 hydravions.
Il convient d'ajouter qu'en 1939, la marine française est la plus importante de son histoire comptant 176 bâtiments de combat dont 2 croiseurs de bataille, 5 cuirassés, 1 porte-avions, 1 transport d'hydravions, 19 croiseurs, 32 contre-torpilleurs, 38 torpilleurs et 78 sous-marins ainsi que 117 petits bateaux de combat (avisos etc). Le personnel de la marine, particulièrement bien formé et équipé, était sans doute le corps le plus motivé dans l'armée. Le ralliement de l'amiral Darlan à Pétain sonna son glas. Scindée en deux à Mers-el-Kébir et Toulon, la marine française fut anéantie par l'Angleterre (1940) puis sabordée dans la rade de Toulon (1942).

 

Ce plan aurait pu réussir. Au lendemain de l’appel du 17 juin 1940 à la cessation du combat par le maréchal Pétain nommé président du conseil, tous les gouverneurs d’Afrique du Nord et d’autres encore demandèrent au gouvernement la continuation des combats dans l’empire.

La signature de l’Armistice le 22 juin 1940 mit fin à cette espérance, le légalisme des militaires et le ralliement à Pétain de l’amiral Darlan, chef de la marine, enterrant non seulement toute vélléité  de résistance mais amenant à l’arrestation de Georges Mandel, transporté au Maroc par le Massilia, le 24 juin 1940.

C’est ainsi que l’homme qui pouvait incarner la France dans la guerre fut arrêté et emprisonné par Vichy en 1940, déporté  à Buchenwald en 1943, puis renvoyé en France par les allemands pour y être assassiné par la Milice le 7 juillet 1944.

Comme le ministre l’avait prévu, les Colonies furent le terrain de la reconquête. Mais, alors que le Débarquement avait commencé depuis un mois, la voix de Georges Mandel se tut pour toujours.

Les années ont passé, plusieurs livres et un téléfilm ont rendu hommage à Georges Mandel.

A Chatou aussi où existe une plaque commémorative de longue date grâce à la Société disparue des Amis de Georges Mandel, à Chatou dans sa ville natale au temps de la villégiature, nous sommes fiers de saluer à nouveau la mémoire de Georges Mandel, le ministre patriote et de le remercier pour l’exemple qu’il a donné. Ses actions et ses paroles furent celles de la France Libre fondée sur la clairvoyance, l’héroïsme et le sacrifice.

Je laisse maintenant la parole à Monsieur Jean-Baptiste Godillon, membre de la commission municipale de la mémoire combattante, qui va nous lire une lettre à Pierre Laval de Claude Mandel au lendemain de l’assassinat de son père adoptif."

 

Pierre Arrivetz

Adjoint à la Mémoire Combattante

Au Patrimoine Historique

A l’Histoire

Fondateur de l’association Chatou Notre Ville en 1994

 

Lettre de Claude Georges-Mandel, adressée à Laval après l’assassinat de son père lue par Monsieur Jean-Baptiste Godillon, membre de la commission municipale de la mémoire combattante :


" Monsieur Laval,

Dans son désarroi et dans sa douleur, celle qui me tient lieu de mère vous a adressé, il y a dix jours, une lettre dans laquelle, en bien grande humilité, se rappelant l’offre de vos bons offices, elle vous demandait des renseignements susceptibles de l’éclairer sur la mort de mon papa que nous avons apprise par les journaux et par la voix publique.

Vous n’avez pas daigné faire diligence pour lui répondre et sans doute ne le ferez-vous jamais. Laissez-moi vous dire, Monsieur Laval, que je vous comprends : vous avez honte.

Je suis encore bien petite et bien faible à côté de vous qui avez les Allemands pour vous défendre. Moi, j’ai les Français c’est vrai, et c’est d’ailleurs pourquoi, je ne vous demande pas de comptes comme j’en aurais le droit: ils s’en chargeront.

Je veux aussi vous dire, Monsieur Laval, que je plains beaucoup votre fille. Vous allez lui laisser un nom qui marquera dans l’histoire, mais le mien aussi.

Seulement, le mien sera celui d’un martyr tombé assassiné pour avoir eu trop raison.

Claude Georges-Mandel."

 

La cérémonie s'est terminée par un cocktail offert par la Ville de Chatou dans le jardin de la maison. On doit remercier Monsieur le Maire de sa présence en raison d'une réunion longue et difficile peu de temps auparavant. Et notre plus vive reconnaissance à Monsieur et Madame Caillaud, propriétaires de la maison natale du ministre défunt, qui nous ont une fois de plus fait l'honneur de leur hospitalité.

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Dans la forêt de Fontainebleau, le monument à Georges Mandel orné du médaillon du sculpteur François Cogné

 

 

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23/05/2020

COMMEMORATION DU 8 MAI 2020

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C'est dans cette maison de la banlieue-est de Berlin de Karlshorst que dans la nuit du 8 au 9 mai 1945 la deuxième guerre mondiale prit fin. Sur quelques "bouts de papiers", un acte de capitulation était signé par la délégation allemande et les Alliés représentés par le général Eisenhower pour les Etats-Unis, le maréchal Montgomery pour le Royaume-Uni, le maréchal Joukov pour l'U.R.S.S. et le maréchal de Lattre de Tassigny pour la France. Le monde allait apprendre à revivre.

Lorsque l'on imagine qu'une simple opération de police au début des années trente aurait pu mettre fin au rêve génocidaire de l'hitlérisme puis plus tard en 1936 une offensive française contre la réoccupation de la Rhénanie, le bilan des 62 millions de morts civils et militaires résonne également comme le symbole d'une tragédie d'aveuglement permanent.

La classe politique française avait promu la ligne du défunt ministre André Maginot laquelle fonctionna en effet partout où elle existait. Mais, faute d'avoir été prolongée jusqu'à la mer pour ne pas vexer la neutralité de la Belgique, elle devint l'illustration de nos erreurs.

L'aviation, qui avait pourtant rendu service en 1914, était ignorée alors qu'elle devenait l'arme déterminante des victoires terrestres. En 1940, les escadrilles françaises se battirent à un contre sept voire contre dix. L'encyclopédie de René La Chambe sur l'aviation (1963) nous rappelle que sur les 2000 prisonniers allemands restitués à l'Allemagne par la France après l'Armistice, 700 étaient des aviateurs abattus par la chasse française ! cette défaite n'était donc pas une fatalité.

Lorsque le 12 mai 1940, l'armée allemande entra et stationna pendant quarante huit heures dans le corridor des Ardennes en panne d'essence et de ravitaillement, le lieutenant Chery, en reconnaissance à bord d'un Potez-63-11, le signala à l'état-major. 

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Potez 63-11 de reconnaissance en 1940

 

Bien que détenant sa dernière chance d'entamer l'adversaire et plus encore le crédit hitlérien, celui-ci, au lieu d'envoyer une escadrille de bombardement, traita le message par l'incrédulité et l'indifférence. On connaît la suite.

Loin de se noyer dans une complainte, le discours de la présidence de la République lu ce 8 mai 2020 dans nos cimetières avait pour but de rappeler les tentatives héroîques de résistance d'une armée française démunie dont le général de Gaulle (1890-1970) porterait désormais le drapeau pour l'Histoire en ce cent-trentième anniversaire de sa naissance.

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La délégation des Alliés lors de la Capitulation à Berlin

 

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Cliché de Monsieur Franck Paquet

avec nos remerciements

 

Le 8 mai 2020, c'est une cérémonie restreinte en raison de l'état d'urgence sanitaire lié au covid-19 qui se déroula en hommage à nos morts dans le cimetière historique des Landes de Chatou.

Etaient présents Monsieur Eric Dumoulin, Maire de Chatou, Madame Michèle Grellier, Première adjointe au maire, Madame Nathalie Lucie Dioniso, responsable de l'organisation pour le cabinet du maire, Monsieur Pierre Arrivetz, président de l'Association Chatou Notre Ville désigné comme chef du protocole, Monsieur André Le Lan, président du Comité de la Légion d'Honneur de la Boucle de Seine (à droite sur la photo) et deux de nos porte-drapeaux émérites, Monsieur Jean-Pierre Ratel, ancien conseiller municipal, porte-drapeau de la Ville de Chatou et Monsieur Thomas Davoult, porte-drapeau du Comité de La Légion d'Honneur de la Boucle de Seine. Parce que cette victoire nous a donné la liberté depuis 1945, il est de mise de penser que la commune ne manquera pas de rehausser cet évènement assombri par la situation  actuelle. Elle le fera probablement aux côtés de l'association l'an prochain comme elle l'avait prévu initialement. Nous vous donnons donc rendez-vous ce futur 8 mai 2021 dans des conditions plus heureuses.

 

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24/11/2017

L'HISTOIRE DU PARC DE CHATOU EN LUMIERE

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Chaque panneau est signé des divers participants à l'opération, Ville de Chatou, Parc de Chatou, Chatou Notre Ville

 

L'association a inauguré le 11 novembre 2017 en présence de Monsieur Ghislain Fournier, maire de Chatou et vice-président du Conseil Départemental, et de Madame Gabrielle Grenz, déléguée au circuit historique du Parc de Chatou, épouse de notre administrateur Elie Marcuse et maître d'oeuvre, un circuit historique de 5 panneaux rappelant le passé exceptionnel de cet emplacement devenu une résidence pavillonnaire dans les années vingt.

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Ce circuit, que l'association a à la fois initié en présentant différents panneaux à thèmes à la suite de nouvelles recherches historiques et financé pour partie avec la Ville et le Syndicat des propriétaires du Parc de Chatou, donne à l'histoire de notre ville un relief particulier. Du XVIIIème siècle au XXème siècle, les témoignages d'une partie de notre histoire de France se trouvèrent concentrés dans ce lieu. Nous vous invitons à découvrir ce circuit situé d'une extrémité à l'autre de l'avenue Adrien Moisant, voie principale du parc ouverte à la promenade du public.

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Nous rappelons à nos internautes que l'association, actuellement concentrée sur l'inventaire historique des bâtiments intéressants de la commune, est également l'initiatrice de l'exposition sur le quai de la gare sur l'histoire de la ligne Paris-Saint-Germain (2008), de l'hommage à l'architecte Eugène Bardon avenue d'Aligre (2009), de la pose d'un médaillon en bronze sur la maison natale du ministre Georges Mandel grâce à la générosité de la Société des Amis de Georges Clemenceau (2008), de la dénomination d'une placette en l'honneur d'Emile Pereire (2010).  Nous retenons l'accueil favorable chaque fois réservé à ces projets par la Ville lequel a permis leur aboutissement. Notre objectif de revalorisation patrimoniale de Chatou se poursuit. Nous remercions nos adhérents sans qui rien n'aurait été possible.

 

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23/08/2017

L'INVASION ALLEMANDE EN JUIN 1940 ET L'AFFAIRE DE L'ARMISTICE

Pour nombre de soldats l’ayant vécue, la percée allemande entre le 10 mai et le 22 juin 1940 ressembla à une  promenade militaire des plus tragiques. Les avions et les blindés balayaient tout sur leur passage, les soldats de la Wermacht marchant le fusil à la main derrière des camions convoyant tout leur matériel. Face à eux, l’armée française, sous-équipée, désorganisée, paniquée, dépourvue d’assistance aérienne et de chars, parée à livrer un combat d’un autre âge en bandes molletières et sacs à dos de trente kilos. Des fantassins disséminés sur une ligne de front illusoire furent engagés dans l’incurie la plus totale.

 

A Chatou, comme ailleurs, le conseil municipal afficha ses dernières espérances le 25 mai 1940. Il ne devait plus se réunir en séance publique avant le mois de décembre :

« Le conseil  : 

  -   affirme sa pleine confiance dans les armées Françaises et Alliées

-    salue les combattants ainsi que leurs familles auxquelles il est uni de cœur

 -    exprime sa profonde sympathie pour les réfugiés qui ont dû quitter leur foyer sous la poussée barbare des allemands et prend les dispositions en son pouvoir pour alléger leurs souffrances matérielles et morales. Il remercie les dames de la Croix Rouge de leur ardent dévouement et met à leur disposition une somme de 1000 F prélevée sur le quatrième des dons de 5000 F chacun, que Monsieur Martin vient de mettre à la disposition de Monsieur le Maire.  

Le conseil décide de créer à l’école maternelle Jules Ferry une garderie similaire à celle fonctionnant à l’école Paul Bert. Celle-ci est ouverte depuis le lundi 20 mai 1940 et est appelée à fonctionner tous les jours, même pendant les vacances de Pâques, Pentecôte etc, dimanches et fêtes exceptés. Des subventions sont votées à l’assistance des femmes en couches, à la famille, aux vieillards, à l’assistance médicale gratuite, au sanatorium, aux aliénés, aux 21 réfugiés. »

Le 3 juin 1940, l'aviation allemande bombarda la Seine-et-Oise à l'appui de 50 Dornier épaulés par 50 chasseurs, tuant 87 personnes dont 74 civils, et en blessant 332 autres. Un dépôt d'essence de la Défense Nationale sauta à Chatou. Il avait été disposé dans l'une des usines de Pathé-Marconi. Deux Catoviennes laissèrent leur vie dans ce bombardement : Constance Céline Chanet, 61 ans, et Anne Eugénie Valmire, 62 ans, toutes deux domiciliées 10 avenue de la Grotte dans le Parc de Chatou.

Le 9 juin 1940, l'armée française fit sauter le pont routier de Chatou, entraînant la mort de Jean-Baptiste Albert Chagnon, 47 ans, domicilié aux Mureaux.

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Dans la nuit du 12 au 13 juin 1940, le Catovien René Chantreux, 54 ans, habitant 81 rue du Général Colin, fut abattu d’une rafale de mitrailleuse par un détachement allemand entrant dans la ville en tentant de s’abriter dans un café de la rue de la Paroisse.

Le cabinet Reynaud d’union nationale se divisa sur la question de l’Armistice, aucune résistance en métropole ne paraissant plus possible. Alors que le président du Conseil proposait une capitulation, sa proposition fut transformée sous les imprécations et les menaces du général Weygand en demande d’armistice. Mais c’est une intrigue de Camille Chautemps qui oeuvrait avec Pierre Laval pour le renversement du régime qui emporta le ralliement de la plupart des ministres.

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Chautemps proposa qu’une demande d’armistice soit faite aux allemands et qu’un refus leur soit opposé dans le cas où  les conditions seraient trop dures.

A l’extérieur du cabinet, les présidents du Sénat et de la Chambre des Députés, Jules Jeanneney et Edouard Herriot, se prononcèrent pour la continuation de la guerre hors la métropole auprès du président de la République, Albert Lebrun.

Dans cette campagne pour ou contre l’armistice de la classe politique réfugiée à Bordeaux, le sénateur Charles Reibel, de la Seine-et-Oise, également sénateur de Chatou, répandit la parole du général Weygand, aux arguments douteux : l’Angleterre serait envahie et capitulerait, de petites républiques révolutionnaires se formeraient sur le sol de la métropole !

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L'ancien président du Conseil et député radical Camille Chautemps. Ministre de Paul Reynaud,  il intrigua en faveur de l'Armistice avec Laval et fut nommé vice-président du Conseil lors de la formation du premier gouvernement Pétain (17 juin 1940). Il finit par quitter la France le 12 juillet 1940 et s'exila aux Etats-Unis où il mourut en 1963.

 

A l’opposé, Georges Mandel, né à Chatou le 5 juin 1885, ancien chef de cabinet de Clemenceau, ancien ministre des PTT (1934-1936), des Colonies (1938-1940) qu’il réarma, ministre de l’Intérieur du cabinet Reynaud (depuis le 18 mai 1940), fit campagne contre l'Armistice. Selon lui, la victoire des Alliés était inévitable et la résistance possible en Afrique du Nord. Il déclara au sénateur Révillon le 15 juin 1940 :

"- vous savez que Weygand appuyé par Pétain, désire que le gouvernement demande l'armistice. J'estime que ce serait une faute sans précédent dans notre histoire. L'incapacité de nos chefs militaires nous a fait perdre la bataille de France, mais notre pays n'est pas définitivement vaincu. En 1914, aprés Charleroi, nous avons vaincu sur la Marne.

La bataille de France n'est qu'une bataille dans cette grande guerre. Demain, nous pouvons aussi vaincre en Méditerranée. Je crois à la supèriorité des démocraties. C'est folie de se déclarer vaincus lorsque nous pouvons être vainqueurs en continuant la lutte avec nos alliés dans notre empire africain.

- mais si Weygand ne veut plus combattre, pourquoi ne le remplacez-vous pas à la tête de l'armée française ? il y a des généraux qui partagent votre opinion et celle de Reynaud.

- c'est ce que j'aurais déjà fait si j'étais président du Conseil (...)"

 

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Les ministres contre l'armistice étaient de toutes tendances : Louis Marin (Fédération Républicaine), Georges Mandel (Indépendants Républicains), Louis Rollin (Alliance Démocratique), Paul Thellier (Alliance Démocratique), Paul Reynaud (Alliance Démocratique), Alphonse Rio (Gauche Démocratique), Laurent Eynac (Gauche Démocratique),  pour les conservateurs et les modérés, et Yvon Delbos, César Campinchi, Henri Queuille, Jules Julien, ministres membres du Parti Républicain Radical et Radical-Socialiste, Jean Monnet et Albert Serol de la S.F.IO., Raoul Dautry (sans étiquette). Mais Paul Reynaud, impressionné par le courant défaitiste de l'autre moitié du cabinet et la défection de quatre ministres "résistants" hésitants à en croire ses mémoires (Thellier, Queuille, Julien, Sérol), préféra remettre sa démission le 16 juin 1940.

Se conformant aux usages  de la IIIème République au lieu de lui demander de faire un cabinet de résistance, Albert Lebrun fit appel au chef des « défaitistes » au sein du cabinet, le Maréchal Pétain, pour prendre la présidence du Conseil. Ce devait être le dernier cabinet du régime avant le vote des pleins pouvoirs au maréchal le 10 juillet 1940.

 

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Le maréchal Pétain, en annonçant l'Armistice, put satisfaire en réalité une vieille ambition personnelle, qu'il réussit à assouvir grâce à l'opportunisme sans scrupule de Laval, son comparse depuis 1934. L'auguste vieillard auréolé du prestige de la Première Guerre ne fut pas soupçonné par les Français de brader leurs intérêts. Il fut pourtant au premier rang de ceux qui sabotèrent la politique de Défense Nationale dans les années Trente et se distingua au faîte de la Collaboration dans la promotion des lois anti-juives, la rencontre de Montoire, la lutte contre la résistance française, la mise à disposition de l'Allemagne de la police nationale, la guerre contre les Alliés dans les colonies, l'absence de condamnation de l'invasion de la Zone Libre en 1942, la mise en prison et la déportation des opposants au régime, l'approbation de la création de la Milice en 1944... Sur ses qualités militaires, Foch avait été implacable à son égard : "quand il n'y a rien à faire, c'est son affaire".

 

Entouré d’une pléïade de collaborateurs qui avaient prêté leurs voix au désarmement du pays et jaugé leurs ambitions politiques sur sa défaite militaire, le Maréchal Pétain, sans doute inspiré par Alibert et le général Weygand, n’eut d’autre préoccupation que de faire arrêter Georges Mandel le 17 juin 1940.

 

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L’ opération ne se passa pourtant pas comme escomptée. L’intéressé, soutenu par deux ministres « gênés » du nouveau et dernier gouvernement de la IIIème République, Pomaret et Frossard,  envahit le bureau du président du Conseil, et au gré de son autorité naturelle, obtint sur le champ une lettre d’excuse du Maréchal qui l’exonérait du délit imputé de dépôt d’armes clandestin en vue d’attenter au nouveau gouvernement.

Cette lettre fut retrouvée ensanglantée sur le cadavre du ministre après son assassinat par la Milice le 7 juillet 1944 sur la route de Fontainebleau.

Rappelons que le même Maréchal Pétain, qui ne négligeait aucune manœuvre, avait tenté de convaincre Mandel à deux reprises du bien-fondé de l’armistice en l’invitant à déjeuner au Café de Paris  les 22 mai et 3 juin 1940, en pure perte.

Mais au printemps 1940, le natif de Chatou était encore considéré comme l’un des hommes les plus puissants et les plus redoutés  du cercle politique. Le drame fut qu’il refusa les offres anglaises de départ à Londres les 13 et 20 juin 1940. Compte-tenu de l’insistance de Churchill, il serait probablement devenu un chef de la France Libre (celle-ci ne fut reconnue que le 28 juin 1940 par l’Angleterre en la personne du général de Gaulle).

L'autre victime du Maréchal Pétain fut la France dont il avait tiré par le fond la politique d'armement.

Rencontré le 4 août 1940 à Lyon, Paul Reynaud déclara au sénateur Tony Révillon : "le gouvernement Doumergue a repoussé le 17 avril 1934, l'offre de limitation des armements formulée par John Simon et Eden au nom du gouvernement britannique  et acceptée par le chancelier Hitler. Cela déclencha la course aux armements entre l'Allemagne et la France. C'était très dangereux, car l'Allemagne possède une puissance industrielle très supèrieure à la nôtre et peut par conséquent fabriquer plus d'armement que la France.

Qui était ministre de la Guerre à ce moment ? le maréchal Pétain. Il aurait dû vite mettre en oeuvre un puissant programme d'armement. Or, qu'a-t-il fait pour remédier à cette angoissante situation ? il a réduit les crédits d'armement votés par le Parlement. Lorsqu'il quitta son ministère, son premier souci fut de publier dans La Revue des Deux Mondes un article sur l'éducation en France. Les problèmes militaires ne l'intéressaient plus guère. Il ne pensait qu'à devenir président du conseil et à donner des gages à la droite.

Le 18 mars 1935, les Allemands établissent la conscription. La population du Reich est presque double de celle de la France. L'Allemagne pourra donc avoir deux fois plus de soldats. Je jette un cri d'alarme et je dépose le 31 mars 1935 sur le bureau de la Chambre des Députés un contre-projet demandant la création de dix divisions lourdes blindées. N'ayant plus la quantité, ne nous fallait-il pas la qualité pour pouvoir résister à une invasion allemande ? mon contre-projet fut repoussé par le gouvernement Flandin-Laval-général Maurin comme "contraire à la logique et à l'histoire". Or, c'est avec dix divisions lourdes que les Allemands, au mois de mai, ont crevé notre front et nous n'avions rien à leur opposer."

Edouard Daladier  fut interrogé le 22 juin 1940 sur le "Massilia" par un journaliste, qui lui demanda : "est-ce vrai, Monsieur le Président, que le conseil supèrieur de la guerre n'était pas favorable à la prolongation de la ligne Maginot jusqu'à la Mer du Nord ?"

- c'est exact. La commission sénatoriale de l'armée est venue me demander de prolonger la ligne Maginot jusqu'à la mer. Le conseil supèrieur de la guerre, à l'unanimité moins une voix, a répondu qu'il n'y avait pas lieu de poursuivre cette ligne. (...)

- est-il vrai que le Maréchal Pétain était adversaire de la prolongation de la ligne Maginot ?

- c'est exact. Un projet de crédit de 240 millions avait été établi par Monsieur Piétri, ministre de la Guerre, pour fortifier Maubeuge, Montmédy et Valenciennes. Le Maréchal fit rejeter ce crédit par le conseil. C'était, si ma mémoire ne me fait pas défaut, en juin 1932."

 

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Daladier président du Conseil salué par le général Catroux à Alger en 1939. Le général devenu gouverneur d'Indochine (1939) sur l'ordre de Georges Mandel ministre des Colonies, fut destitué par Vichy et figura parmi les premiers ralliés à de Gaulle.

 

Le Maréchal avait livré cette vision prophétique à la commission de l'armée du Sénat lors de sa séance du 7 mars 1934: "à partir de Montmédy, il y a les forêts des Ardennes. Elles sont impénétrables si on y fait des aménagements spéciaux. Par conséquent, nous considérons cela comme une zone de destruction. Naturellement, les lisières du côté de l'ennemi seraient protégées : on y installerait des blockhaus. Comme ce front n'aurait pas de profondeur, l'ennemi ne pourrait pas s'y engager, s'il s'engage, on le repincera à la sortie des forêts. Donc ce secteur n'est pas dangereux."

Le 18 juin 1940, l'ingénieur du Génie Maritime Henri Ramas, âgé de 37 ans, fils du maire de Chatou élu depuis 1935, Jules Ramas,  fut tué par un obus ennemi à côté de ses pièces de batterie à Saint-Sauveur de Pierrepont dans le Cotentin après avoir refusé l'ultimatum de la division Rommel avançant vers Cherbourg (prise le 19 juin), et permis l'évacuation de troupes vers l'Angleterre. 

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La tombe d'Henri Ramas au cimetière de Chatou

 

Dans la ville occupée, le conseil municipal posa pour la dernière fois au domicile du maire 20 avenue du Général Sarrail dans une atmosphère de tension et de deuil, chacun étant solidaire de Madame Ramas (à l'extrême droite sur la photo).

 

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La question de l’Armistice reste posée et les témoignages des acteurs de l’époque ne manquent pas.

Le sénateur radical Tony Révillon, qui rencontra le commandant des opérations en Afrique du Nord et résident général du Maroc, le général Noguès, futur rallié et inconditionnel du régime de Vichy,  recueillit ces propos édifiants  du résident général avec ses amis députés Joseph Denais et La Groudière le 29 juin 1940 :

 

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« je disposais d’une armée de plus de 250.000 hommes. On pouvait m’envoyer de France la valeur de quelques divisions. Il m’était possible de lever encore en Afrique du Nord plusieurs autres divisions, particulièrement au Maroc. En Afrique Occidentale, on instruisait une assez importante armée.

Protégée par une flotte franco-britannique, l’Afrique du Nord française était difficilement accessible à l’ennemi. Par où serait-il passé ?si les troupes allemandes avaient voulu envahir par l’Espagne, nous pouvions dés l’entrée des Allemands dans la péninsule ibérique occuper Tanger, sa banlieue et une partie du Riff, si c’était nécessaire. Avec l’appui de l’escadre franco-britannique, la traversée du détroit de Gibraltar était très difficile, comme le serait l’invasion de la Grande-Bretagne.

En Tripolitaine, les Italiens disposent d’une armée beaucoup moins nombreuse que l’armée française d’Afrique. Pris entre l’Egypte et la Tunisie, menacée par la flotte franco-britannique dont la supériorité est écrasante, les Italiens auraient eu le plus grand mal à ravitailler leur colonie. Il fait très chaud, en ce moment, dans le sud tunisien, mais dés la fin septembre, nous pouvions entreprendre la conquête  de la Tripolitaine et c’était un gage des plus intéressants.

La plupart des grandes villes italiennes, sauf Turin et Milan, sont des ports ou des villages situés à proximité de la mer. Ces ports auraient facilement été bombardés par notre aviation et notre flotte.

Dans les jours qui ont précédé l’Armistice, j’ai reçu de la métropole 700 avions de combat modernes de première ligne. J’ai fait aussitôt bombarder plusieurs villes italiennes. Ces bombardements ont été très efficaces. La réaction italienne sur Bizerte a été faible.

Le moral en Italie, d’après tous les renseignements qui me parvenaient, n’était pas bon. Nous pouvions empêcher son ravitaillement par mer, détruire ses navires, endommager ses ports. Nous pouvions mettre ce pays assez rapidement dans une situation délicate et cela pouvait avoir des répercussions heureuses pour nous dans les Balkans.

Je m’étais entendu avec le général Olry commandant l’armée des Alpes. Il estimait pouvoir tenir quelques temps en avant de Toulon et m’envoyer des tanks, de l’artillerie, des munitions.

Ce qui nous manquait le plus en Afrique, c’était des munitions. Nous n’en n’avions que pour 3 mois de combat. Mais nous aurions pu en recevoir d’Angleterre et surtout d’Amérique par les ports du Maroc.

J’espérais que le gouvernement résisterait. Nous faisions passer des munitions et du matériel de France en Algérie. Le général Weygand m’a demandé de me rendre à Bordeaux. Je l’ai prié de ne pas me faire quitter mon poste dans de si graves circonstances et le ministre de la Défense Nationale m’envoya un général que j’ai mis au courant de notre situation, de nos possibilités de résistance et de nos grandes chances de succès.

Il y eut alors le dimanche 23 juin un changement d’attitude à Bordeaux. On a interdit le transport du matériel de France en Afrique. Quelques-uns de mes officiers, qui continuaient dans un port de la métropole à charger des tanks sur un bateau, ont été mis aux arrêts de rigueur.

Il se tut, resta songeur quelques secondes, puis reprit :

-         Il y a des ordres étranges. On m’a interdit d’envoyer en Afrique Occidentale, comme je l’avais proposé, où ils auraient pu être facilement cachés, quelques-uns des magnifiques avions qui sont arrivés de la métropole en Algérie.

-         N’était-il pas possible de continuer la lutte malgré Bordeaux ? Y-a-t-on songé ?

Le général répondit d’une voix très basse :

-         oui, mais il y avait la Marine…

-         vous a-t-on fait connaître les raisons qui ont empêché l’adoption par le gouvernement de votre point de vue, questionna Joseph Denais ?

-         non, on m’a simplement répondu que les éléments d’appréciation dont je disposais ne me permettaient pas de juger de la situation à laquelle le gouvernement avait dû faire face.

-         Il y a eu des raisons d’ordre politique, dis-je. Laval et ses amis ont voulu « faire passer la France du clan des démocraties dans le clan des dictatures. »

Il y eut un long silence. Je repris :

-         le gouvernement du Maréchal Pétain a pris une lourde responsabilité devant l’histoire.

Et le général Noguès ajouta d’une voix à peine perceptible :

- Et devant la France et l’humanité.

Notre émotion était intense et pendant un long moment aucun de nous ne parla ni ne bougea. Puis nous nous levâmes et prîmes congé du général. »

L'une des conditions majeures de la poursuite des combats en Afrique du Nord était l'intervention de la Marine, devenue la quatrième du monde sous l'empire de l'ancien ministre Georges Leygues puis de l'amiral Darlan. Or, l'amiral Darlan, grand partisan de la poursuite des combats à la veille de l'Armistice, inversa sa position pour entrer dans le cabinet Pétain.

Cette situation condamna la France à jouer un rôle mineur dans la victoire militaire des Alliés lesquels, comme les ministres "résistants" de Paul Reynaud l'avaient prédit, entreprirent la reconquête à partir de l'Afrique du Nord.

Rappelons qu'en 1939, la Marine française comptait 7 cuirassés, 2 porte-aéronefs, 19 croiseurs, 32 contre-torpilleurs, 38 torpilleurs, 77 sous-marins. Entre la déclaration de guerre et l'Armistice, la Marine avait escorté entre Brest et la Méditerranée 175 convois français rassemblant 1457 navires marchands dont 7 seulement avaient été coulés par l'Allemagne. La Marine s'était distinguée également par la protection de 56 convois anglais et alliés représentant 2157 navires marchands.

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Le "Richelieu", cuirassé de 35.000 tonnes mis en service en 1939 d'une vitesse de 30 noeuds, abritant 70 officiers et 1600 hommes, armé de 135 pièces de DCA, ne joua aucun rôle dans la guerre contre l'Allemagne et connut les hostilités sous les attaques britanniques. Il fut néanmoins sauvé puis restauré en 1942 avec l'entrée des Alliés en Afrique du Nord. Les Etats-Unis lui firent assumer des missions dans le Pacifique contre le Japon. 
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Batterie du "Strasbourg" en action. Mis en service en 1939, d'une vitesse de 30 noeuds, ce croiseur comportait 64 canons et mitrailleuses et pouvait embarquer jusqu'à 2000 hommes d'équipage. Bombardé à Mers-El-Kébir le 3 juillet 1940, il parvint à s'échapper et rejoignit Toulon où il fut sabordé le 27 novembre 1942 lors de l'arrivée des Allemands.
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Le sous-marin "Surcouf", plus grand sous-marin du monde en 1939, sous-marin unique dans la flotte française. Ses canons de 203 mm pouvaient tirer chacun trois obus de 120 kg à la minute, à une distance de 27 km. Equipé de 12 tubes lance-torpilles avec 12 torpilles de réserve et d'une tourelle double de 203 mm, calibre identique à celles d'un croiseur lourd, le "Surcouf" était désigné comme un "croiseur sous-marin". Armé en 1934, il se réfugia en Angleterre en mai 1940 et coula par suite d'un bombardement Allié par erreur en 1942, tuant son équipage de 126 membres (source: wikipedia).
 
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Le croiseur "Dunkerque" : lancé en 1935, d’une vitesse de 31 nœuds, il fut bombardé lors de l’attaque britannique de Mers-El-Kébir le 3 juillet 1940 et perdit 211 hommes d’équipage. Ramené à Toulon pour être renfloué, il y fut sabordé le 27 novembre 1942 avec 90 navires de guerre français. Il comportait 8 canons de 330 mm, 16 canons de 130 mm, 4 canons de 37 mm, 8 canons antiaériens de 37 mm, 32 mitrailleuses antiaériennes. Il était armé d’une catapulte et chargé de 3 hydravions.
 
 
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Le 3 juin 1940, l'amiral Darlan déclara à Jules Moch au ministère de la Marine: " les généraux ne veulent plus se battre et les soldats fichent le camp. Si l'on demande, un jour, l'armistice, je finirai ma carrière par un acte de splendide indiscipline. Je partirai avec la Flotte."
 
Le 22 juin 1940, l'ancien ministre de la Marine de Paul Reynaud, César Campinchi, fit cette observation avec tristesse à Tony Révillon: "Darlan était favorable à la résistance. Il me disait encore la veille de la démission du cabinet Reynaud : "Monsieur le Ministre, si par malheur le gouvernement demande l'armistice, qu'il me donne huit jours, j'écraserai la flotte italienne et l'Italie ne se relèvera pas de cette défaite". Et puis Pétain lui a offert le ministère de la Marine et pour devenir ministre, il est passé dans le camp des défaitistes."
 

A partir du 17 juin, le gouvernement Pétain avait annoncé qu'il demandait les conditions d'un armistice.  Alors que l’Armistice  n’était pas signé, cette annonce jeta la démobilisation dans les esprits de sorte que les Allemands obtinrent de nombreuses redditions aussitôt. Certains officiers adressèrent cependant des exhortations à la poursuite du combat cependant qu’enfermés dans l’enceinte de la ligne Maginot, 22.000 soldats continuèrent la lutte au-delà de la signature de l’Armistice.

Un bilan accablant sortit de cette bataille de deux mois et demi. 1.800.000 soldats français furent faits prisonniers.

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Les prisonniers français comptaient des soldats des troupes coloniales qui firent preuve de la plus grande bravoure devant l'ennemi avant d'être rattrapés dans les camps par la folie hitlérienne.
 
 
 
 
 
Sources :
- "Mes Carnets (juin-octobre 1940)" par Tony Révillon (éditions Odette Lieutier 1945)
- "Vingt ans de politique navale (1919-1939)" par Espagnac du Ravay (éditions Arthaud 1941)
-  "La France a sauvé l'Europe" par Paul Reynaud (éditions Flammarion 1947)
- "Georges Mandel ou la passion de la République 1885-1944" par Bertrand Favreau (éditions Fayard 1996)
- rapports préfectoraux des Archives Départementales des Yvelines
                                     

06/08/2017

MENDEL SZKOLNIKOFF, PROPRIETAIRE SOUS L'OCCUPATION

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Les recherches cadastrales nous ont permis d'établir que Mendel Szkolnikoff (1895-1945), ci-dessus au centre en uniforme allemand, qui fut millionnaire sous l'Occupation grâce à son marché noir, ses activités immobilières d'intermédiaire pour les allemands, et la fourniture de tissus à la Kriegsmarine puis de la SS auprès desquelles il détînt une exclusivité d'approvisionnement, était propriétaire à Chatou de maisons et garages avenue Gambetta côté impair (cadastre 1885 références C137, C138, C138 bis, C404). Ses historiens mentionnent une "luxueuse villa" à Chatou. Szkolnikoff était domicilié selon le registre cadastral de Chatou 164 quai Louis Blériot à Paris où, après des affaires médiocres pendant l'entre-deux-guerres, il avait pu s'installer, possédant également un appartement 16 rue de Presbourg. La Gestapo l'arrêta en janvier 1944 mais le relâcha après le paiement d'une caution. Le 8 mai 1950, il fut condamné à mort par contumace mais on estime aujourd'hui que sa disparition remonte à 1945.  

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Extrait de la matrice cadastrale post 1914

mentionnant les propriétés de Mendel Szkolnikoff

 

Historiens cités par Wikipédia :

  • Pierre Abramovici, Szkolnikoff, le plus grand trafiquant de l'Occupation, Paris, Nouveau Monde, , 350 p. (ISBN 978-2-36583-865-8)
  • Fernando Castillo Cáceres, Noche y niebla en el París ocupado. Traficantes, espías y mercado negro., Madrid, Editorial Fórcola, , 312 p. (ISBN 978-84-15174-55-4), p. 219-224
  • Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera, Les Patrons français sous l'occupation, Paris, Odile Jacob,  
  • Alain Bottaro, Le Fonds d'archives Donadeï-Martinez et Szkolnikoff 
  • Jacques Delarue, Trafic et crimes sous l'Occupation, Paris, Fayard,

 

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05/04/2017

UNE VIE ASSOCIATIVE INTENSE

CHEZ LES AMIS DE LA MAISON FOURNAISE

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La Maison Fournaise construite sous le Second Empire et devant laquelle se font photographier des touristes encore trop rares de tous les continents.

 

A Chatou, le patrimoine artistique est ardemment défendu par les Amis de la Maison Fournaise. Depuis plus de trente ans, ceux-ci portent une œuvre ayant associé l'Europe et l'Amérique et plus encore, ayant assuré le renom de Chatou: la restauration de la Maison Fournaise dans l'Ile de Chatou dont le balcon a été peint par Renoir dans son "Déjeuner des Canotiers" en 1881, la conduite de l'enrichissement culturel de la ville par une politique d'achat de toiles ayant trait à notre commune, fief de l'impressionnisme et de l'art de vivre jusqu'au début du XXème siècle, l'organisation de sorties culturelles incessantes pour visiter à Paris, en France et à travers le monde, les expositions mettant en valeur les toiles impressionnistes, le soutien au canotage et à Sequana qui restaure ou construit les bateaux de la Belle Epoque, la mise en valeur d'Arts et Chiffons, une association ancrée dans la création de costumes d'époque et actuellement réclamée de toutes parts.

Chatou Notre Ville, bien entendu adhérente, participait le 25 février dernier à l'assemblée générale annuelle des Amis de la Maison Fournaise (AMF). Forts de leurs centaines d'adhérents, les AMF ont illustré pendant une journée le travail de fond bénévole qui alimente et embellit notre histoire culturelle.

D'une part, une conférence passionnante de Monsieur  Michel Prigent, journaliste et écrivain: "entre photographie et cinéma, les impressionnistes révèlent la société" (ci-dessous) transporta plus de 120 personnes.

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D'autre part, l'assemblée permit de présenter l'activité ordinaire mais en réalité presque extraordinaire de l'association  par son importance. L'on doit rappeler également qu'un bulletin de recherches est édité chaque année pour explorer la vie d'un acteur vivant ou disparu, direct ou indirect, de l'impressionnisme.

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Le dernier bulletin n°12 des Amis de la Maison Fournaise - l'un des tableaux de Maincent remis à la ville

 

Le bulletin fait état cette année de Robida, Madame Cézanne, Henri Claudel, président d'honneur récemment disparu et ancien ambassadeur de France, Eugène Druet, marchand d'art, du tramway par l'historien Marc-André Dubout, des reflets des bords de Seine dans la littérature par Monsieur Benoît Noël, ancien conservateur du Musée de la Maison Fournaise, du festival Normandie Impressionniste, du carnet de voyages aux Etats-Unis, Pays-Bas etc... 

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Un extrait du dernier bulletin, la manifestation nautique de Normandie Impressionniste avec la participation de Sequana dont le hangar sur le Site Fournaise permet la restauration et  la construction des bateaux et canots de la Belle Epoque depuis plus de vingt ans.

 

Et plus encore, la gazette en couleurs des AMF se fait l'écho d'une manifestation solennelle qui a suivi l'assemblée : la remise à la ville sur le balcon de Renoir de toiles de petits maîtres des bords de Seine portant à 5 le nombre de toiles remises depuis trois ans et émanant de Gustave Maincent (1848-1897), René Gilbert (1858-1914), du vésigondin Léon Commere (1850-1916) et de Ferdinand Heilbuth (1826-1889). La cérémonie a eu lieu en présence de Monsieur Fournier, maire et vice-président du Conseil Départemental, de Monsieur Lequiller, député de la circonscription et de Madame Anne Galloyer, conservatrice des Amis de la Maison Fournaise, dont les expositions sont toujours applaudies. Ayons une tendresse pour Gustave Maincent qui a vécu à la Maison Fournaise et a produit une collection de toiles sur nos bords de Seine catoviens.

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Remise des tableaux à la Ville par Madame Marie-Christine Davy, présidente infatigable des Amis de la Maison Fournaise. Ci-dessous "Les deux barques" de Gustave Maincent acquis par les AMF et remis à la Ville.

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Au coeur de cette activité, il y a la richesse culturelle de la France, celle de ses bénévoles et de tous ceux pour qui la civilisation française demeure la patrie féconde de l'art et de l'art de vivre qui ont enchanté la Seine et ses abords.

 

A L'AMICALE DES ANCIENS DE LA RESISTANCE ET FFI ET FAMILLE DE FUSILLES DE LA RESISTANCE

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L'assemblée générale du 25 janvier 2017 de l'association était endeuillée en raison de la perte de Monsieur René Prévost, président d'honneur et de Monsieur Olivier Roy, vice-président, les 12 juin et 18 octobre 2016. La vie de l'Amicale ne s'arrête pas pour autant. Les nombreux contacts pris par le président, Monsieur Alain Hamet, ont permis, outre une adhésion nouvelle en la personne de Monsieur Moyon, conseiller municipal et correspondant Défense de la ville de Houilles, la nomination de Madame Danielle Moulinier, descendante de Monsieur Martial Fleury, l'un des 27 Martyrs de Chatou, au poste de vice-présidente. Madame Moulinier a d'ailleurs été rapporteur du bilan moral de l'association. 

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Le calendrier des manifestations a été rappelé :

- lundi 8 mai 2017 : 72ème anniversaire de la victoire de 1945

- dimanche 18 juin 2017 : 77ème anniversaire de l'appel du Général de Gaulle

- vendredi 25 août 2017 : commémoration des 27 Martyrs de Chatou et ravivage de la flamme sous l'Arc de Triomphe

- samedi 9 septembre 2017 : 73ème anniversaire de la Libération de Chatou

- samedi 11 novembre 2017 : 99ème anniversaire de l'Armistice de 1918

- mardi 5 décembre 2017 : journée nationale aux morts pour la France du Maroc, de Tunisie et d'Algérie 

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Coffret audio des Voix de la Guerre 1939-1945 réalisé par Messieurs José Sourillan et Arnaud Muller pour l'Association Chatou Notre Ville évoquant notamment l'affaire des 27 Martyrs de Chatou

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Livret de 1944 réédité par le Souvenir Français Chatou- Montesson sur les 27 Martyrs de Chatou

 

N.B : d'autres articles complèteront celui-ci dans les prochains jours, le temps manquant à l'auteur pour rapporter toute l'actualité associative historique locale

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12/11/2016

ACTUALITE DE LA MEMOIRE COMBATTANTE A CHATOU

LE 11 NOVEMBRE 2016 - CEREMONIE DE L'ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918

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Arrivée à l'hôtel de ville du cortège sortant de l'église

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Recueillement et discours au monument aux morts du cimetière des Landes

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La Première Guerre Mondiale  a engendré 9 millions de morts dont 1,5 millions de morts en France et à Chatou - 4000 habitants à l'époque - 272 morts. Chaque année, la commémoration de l'Armistice du 11 novembre 1918 signe la reconnaissance de la France à ses soldats morts pour la liberté et l'indépendance, la volonté de transmettre l'hommage de la Nation à des générations qui n'ont pas connu la guerre. Les sacrifices pour vivre libres sont une réalité qui doit s'imposer à toutes les consciences pour défendre l'humanité et combattre la politique du pire qui frappe à nos portes encore aujourd'hui.

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Le président de l'UNC, Alain Hamet, et Monsieur Ghislain Fournier, maire de Chatou, entourés des enfants des écoles Val Fleury et Jules Ferry.

 

A Chatou, les manifestations municipales associent depuis quelques années les jeunes et en 2016, cette représentation nouvelle s'est traduite par une présence accrue des enfants des écoles Val Fleury et Jules Ferry et l'équipe des jeunes sapeurs-pompiers.

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Les élèves sapeurs-pompiers associant les jeunes générations

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Monsieur Ghislain Fournier, maire de Chatou et Monsieur Romain Savoye, officier de marine de réserve (enseigne de vaisseau) et catovien, qui nous faisait l'honneur de sa présence.

 

La cérémonie, commencée à l'église Notre-Dame, s'est poursuivie dans les jardins de l'Hôtel de Ville puis au cimetière de Chatou. L'association Chatou Notre Ville qui fait appel à la mémoire combattante dans le cadre de son activité historique, était représentée comme ordinairement par son président et conseiller municipal, Pierre Arrivetz, également porte-drapeau suppléant de l'UNC. 

 

LE 12 NOVEMBRE 2016 - ASSEMBLEE GENERALE DE L'UNC

Fondée par le révérend Père Brottier avec le soutien de Georges Clemenceau président du Conseil à la sortie de la Grande Guerre (statuts déposés le 26 novembre 1918), l'Union Nationale des Combattants participe régulièrement aux commémorations des différentes guerres qui ont endeuillé notre pays y compris la guerre d'Indochine, souvent l'oubliée des combats du XXème siècle. On y retrouve d'ailleurs dans la section de Chatou Messieurs Le Lan, Chardin, Lausson, Le Gac, tous originaires d'Indochine.

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De gauche à droite, Messieurs Lucien Ruchet, Christian Faur, maire-adjoint délégué aux Anciens Combattants depuis de nombreuses années, Alain Hamet, Etienne Le Gac et Madame Nadine Hamet

Au terme de l'assemblée générale qui s'est tenue le 12 novembre 2016, le bureau nommé est composé de Messieurs Hamet, président, Ruchet, vice-président, Madame Hamet, secrétaire et trésorière, Monsieur Le Gac président d'honneur.

Nous ont hélas quittés Monsieur René Prévost, ancien président d'honneur et ancien président de Rhin et Danube ainsi que Monsieur Olivier Roy, résistant d'Indre-et-Loire devenu Montessonnais, qui avait bien voulu nous apporter son témoignage dans le cadre de la réalisation de notre coffret "Les Voix de la Guerre 1939-1945". 

Ajoutons que notre association Chatou Notre Ville a aussi perdu un grand témoin de la dernière guerre, Monsieur Robert Pelletier, qui, à 18 ans, avait participé à la libération de Monte-Cassino. Il nous reste sa voix, également enregistrée, celle d'un homme qui faisait face à toutes les situations en regardant constamment l'avenir. Tous ces combattants que nous avons eu la chance de côtoyer associaient la discrétion, le courage et la droiture. Leur compagnie était à la fois un plaisir et un honneur. Nous transmettons nos condoléances émues à leurs familles.

Nous ne pouvons que relayer l'appel originel de l'UNC du père Brottier et de Georges Clemenceau pour maintenir la mémoire vivante de nos combattants et morts pour la France en demandant à tous les catoviens militaires de réserve, anciens conscrits et engagés de rejoindre l'UNC Chatou.

UNC section Chatou

Monsieur Alain Hamet

4 route de Montesson
78420 Carrières-sur-seine
Tél. : 06 60 93 95 77
alainhamet@orange.fr

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14/05/2015

LE 8 MAI 1945, LA CAPITULATION, LA VICTOIRE

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Le 8 mai fut établi comme jour férié le 20 mars 1953 par le cabinet René Mayer. Sa postérité fut cependant compromise par le souci de la réconciliation franco-allemande : supprimé comme jour férié en 1959 par le général de Gaulle, il fut supprimé comme jour commémoratif par le président Giscard d'Estaing en 1975. Le président Mitterrand l'a rétabli comme jour férié commémoratif en 1981.

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La Capitulation allemande sous le soleil de l'Arc de Triomphe

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Une foule franco-américaine sur les Champs-Elysées 

 

La capitulation sortit le monde d'un cauchemar. Elle fut signée le 7 mai 1945 dans une salle de classe de l'école professionnelle de Reims à 2h41 en présence du général Jodl et de l'amiral Von Friedeburg, commandant en chef de la flotte allemande, sir Morgan, lieutenant-général chef-adjoint de l'état-major britannique, de sir Burrough, commandant en chef des forces navales alliées, du général américain Smith, chef d'état-major qui signifia l'acte de reddition de toutes les forces allemandes aux plénipotentiaires, du major général Susloparoff pour le haut commandement soviétique et du général Sevez pour le commandement français.

Staline exigeant que la capitulation soit signée à Berlin que ses troupes occupaient, la capitulation fut ratifiée à Berlin le 8 mai (heure de l'Europe de l'Ouest) ou 9 mai 1945 (heure russe) en présence du général de Lattre, qui signa la reddition à titre de témoin pour la France sous l'œil arrogant du maréchal allemand Keitel (clichés ci-dessous).

 

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Le 10 mai 1945, le commandant en chef des armées Alliées, le général Eishenhower, adressa une proclamation à toutes les armées puis un message aux mouvements de Résistance de France, Belgique, Hollande, Danemark et Norvège :

"Les Allemands, qui avaient envahi, pillé et occupé vos patries, ont été finalement vaincus par les armées des Nations-Unies, et vos pays sont maintenant libérés  grâce aux efforts conjugués de toutes les forces placées sous mon commandement. Au nombre de ces forces, je compte  les Résistants qui pendant si longtemps se sont inlassablement dévoués à la tâche de rejeter l'ennemi commun. Constamment tenu au courant de vos activités, j'ai contemplé vos efforts avec admiration. Je sais combien a été dure votre tâche. Je sais combien d'entre vous ont été  emprisonnés, torturés, assassinés.

Mal armés, entourés d'un ennemi sauvage et brutal, vous avez combattu, mois après mois, année après année, ignorant les déceptions et les dangers. Certains d'entre vous ont mené une guerre ouverte contre l'ennemi, d'autres ont eu à supporter la tension des activités clandestines qui, de par leur nature même, sont restées secrètes et, en apparence, ignorées de vos frères d'armes ; pour la plupart d'entre vous votre seule récompense a été de savoir que, par vos efforts, vous aviez contribué à débarrasser votre patrie d'un ennemi exécré. En cette heure de victoire, en tant que commandant en chef, je vous remercie, forces de Résistance pour votre discipline, pour votre si grand courage et pour les services inestimables rendus à la cause alliée  et à l'avenir de tous les peuples épris de Liberté."

 

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Le Général de Gaulle remettant l'épée de Napoléon Bonaparte, Premier Consul , au Général Eisenhower au nom de la France reconnaissante. Après la Libération de la France à l'été 1944, il fallut presque un an pour venir à bout de l'Allemagne. L'immense armada Alliée conduite par le général Eisenhower assura, par ses sacrifices, l'existence du Monde Libre au lendemain de la guerre. 

 

 Au cimetière de Chatou le 8 mai 2015

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L'harmonie dirigée par Monsieur Frédéric Richard, directeur du conservatoire de Chatou.

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On reconnaît à l'extrême gauche Monsieur François Schmitt, conseiller municipal, qui épousa la carrière des sapeurs-pompiers.

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L'hommage aux 27 Martyrs

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Monsieur Alain Hamet, petit-fils du commandant Torset assassiné, conduisant la délégation des jeunes de Chatou sur les tombes des 27 Martyrs

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Ci-dessus, l'hommage aux Déportés

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Au centre de la photo, à gauche, médaillé, Monsieur André LE LAN , Vice-Président de la Société des Membres de la Légion d'Honneur, Comité de la Boucle de Seine , Délégué de Chatou, Chevalier de la Légion d’Honneur - Officier de l’Ordre National du Mérite - Croix du combattant, à droite Monsieur André CATELIN, Président de la Société des Membres de la Légion d'Honneur, Comité de la Boucle de Seine , Catovien, Chevalier de la Légion d’Honneur – Officier de l’Ordre National du Mérite – Médaille d’Or du Dévouement (La Société des Membres de la Légion d’Honneur – SMLH -  Comité de Chatou , comprend : Carrières S/Seine – Chatou – Croissy – Houilles – Le Vésinet )

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Au centre du cliché, Monsieur Iahsen BOULBAROUD, catovien Médaille du combattant - Médaille de la Reconnaissance de la Nation française (médaille crée en 1917 et disparue en 1959 - accordée à tous ceux qui ont aidé les blessés, réfugiés, invalides ou ont fait preuve de dévouement exceptionnel sans être soumis à une obligation militaire). A sa droite, Madame Aïcha Boughali, sa fille, ancienne élue du conseil municipal.

 

 

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PETITION EN LIGNE :

 

Municipalité de Chatou - Député de Chatou:

 

Maintien à Chatou de l'association Sequana

 

 

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