1804

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/12/2023

GEORGES MANDEL, LE MINISTRE DE LA SANTE DES COLONIES (1938-1940)

 MANDEL COLONIES.jpg

Collection de l'auteur

 

Dans la société politique française de l’entre-deux-guerres, le natif de Chatou Georges Mandel était l’homme qui comprenait et agissait. Depuis sa première nomination en 1934, ses ministères ne traduisaient plus seulement une occupation de fonctions mais une succession d’offensives contre les maux intérieurs qui grevaient l’intérêt de la France.

L’opinion publique avait pu applaudir à l’efficacité de ses services aux PTT entre 1934 et 1936, Mandel lui offrant le charme d’une image d’homme fort et compétent au milieu d’une instabilité et d’une légèreté chroniques.

30337910493_2.jpg

Le ministère des Colonies, entre 1938 et 1940, représenta une action méconnue de la défense nationale sur un territoire de 110 millions d'habitants, la France possédant le second empire colonial du monde. Quant à l’état-major, qui détestait Mandel pour son esprit d’initiative et lui reprochait d’être resté prés de Clemenceau au lieu d’être allé aux tranchées en 1914,  son incapacité et son aveuglement concernant la défense du pays le conduisit naturellement à se désintéresser de ce que le ministre avait discerné dans le second front possible des colonies, avisant l’existence d’un secteur subalterne.

C’est ainsi que ce que Mandel exigeait, on le lui accordait. Le ministère des Colonies, repris tardivement en mains par lui à la suite de l’effondrement du Front Populaire en 1938, fut à son tour passé par les oukases de l’homme d’Etat.  Une partie de son action se situa sur le plan de la santé publique. Les crédits affectés aux services sanitaires offerts à la population furent partout augmentés :

-         En Indochine, de 90.590.000 francs en 1938, ceux-ci furent inscrits pour 112 .590.000 francs, soit une augmentation de 22 millions

 

-         A Madagascar, de 24.770.000 francs, ceux-ci passèrent à 33.068.000 francs, soit une augmentation de 8.298.000 francs

 

-         En Afrique Occidentale, on passa d’un budget de 100 millions à un budget de 162.280.000 francs

Seule l’Afrique Equatoriale dont les crédits avaient été augmentés de 50% en 1937, furent maintenus au même chiffre en 1939.

Derrière les chiffres, l’action visait l’augmentation des personnels médicaux civils et militaires, la modernisation des écoles de médecine de Dakar, Tananarive, Pondichéry, Hanoï, Brazzaville, la création d’un service d’assistance sociale pour tous les pays indochinois à l’exemple de celui existant en Cochinchine, la mise à disposition des médicaments contre la syphilis, le paludisme, la peste etc…N’ayant pas de goût pour la généralité, le ministre édita des circulaires  prescrivant l’approvisionnement des pharmacies des colonies pour six mois pour les médicaments, pansements, matériel sanitaire, et ce, afin de pourvoir à une éventuelle rupture de communication entre la métropole et les colonies. Les moyens de transports, en nombre insuffisant pour les ambulances et transports sanitaires, furent assignés également à l’augmentation.

Les campagnes renforcées de vaccination produisirent leurs effets : à Madagascar, où l’on enregistrait 2006 morts de la peste en 1936, le chiffre tomba à 671 cas en 1938. En Afrique Occidentale et en Indochine, ne subsistèrent que quelques cas isolés. A la suite d’un arrêté du 14 septembre 1938 du ministre, une campagne de vaccination contre la fièvre jaune toucha 100.000 sujets en Afrique Occidentale Française cependant que la gratuité de la quinine contre le paludisme était imposée en faveur des fonctionnaires civils et militaires et de leurs familles. Des épidémies de méningites cérébrospinales venues du Nigéria furent jugulées en peu de temps au Soudan, Niger et Côte d’Ivoire en 1938.

Georges Mandel créa également une Commission consultative de la maladie du sommeil au ministère des Colonies, bénéficiant du concours de la Société de Pathologie Exotique de Paris, et chargée de statuer sur toutes les questions thérapeutiques et techniques de la maladie. Une Commission contre la lèpre aboutit à un recensement des malades, à une campagne de soins de l’Institut de Bamako et au projet de construction de villages spécialisés pour les lépreux. Les œuvres sociales furent encouragées, un Institut Pasteur créé en Martinique, un autre au Cameroun, et des services radio-médicaux furent installés dans tout l’Empire.

De cette action obscure mais utile, des éloges furent tirés de la part de praticiens de l'époque mais qui s’en souvient aujourd’hui ?

 

Source :

L'oeuvre sanitaire de Monsieur Georges Mandel aux Colonies par le docteur Sasportas - "L'Hygiène Sociale" - novembre 1939

 

11/04/2022

CHATOU ET LA GEORGIE

carte-villes-georgie.jpg

A l'issue de la Première Guerre Mondiale, un pouvoir bolchevik s'installa à Moscou régnant par la violence sur l'ancien empire russe.  Plusieurs territoires réussirent à s'en émanciper jusqu'à la Deuxième Guerre Mondiale, Pologne, Finlande, Estonie, Lituanie, Lettonie. Deux états offrirent une résistance finalement écrasée par l'Armée Rouge : l'Ukraine et la Géorgie.

Scan - Copie - Copie.jpg

 Timbres de la Géorgie indépendante de 1919

et ci-dessous de 1920 :

on note la double mention en géorgien et en français

(collection de l'auteur)

Scan.jpg

En Géorgie, la constitution de la première république indépendante du 26 mai 1918 fut assise sur l'organisation de l'armée pour faire face à l'envahisseur. Son commandant en chef  fut le général Guiorgi Kvinitadzé (1874-1970), dont le père, colonel de l'armée russe, était géorgien. Promu capitaine pendant la guerre russo-japonaise de 1904-1905, il devint colonel pendant la Grande Guerre au sein de la 4ème division d'infanterie du Caucase.

Nommé en 1918 puis reconduit à la tête de l'état-major, il fit face à plusieurs attaques. Mais, en 1921, l'armée géorgienne cernée par les invasions soviétiques et turques dut battre en retraite et prit le chemin de l'exil avec le gouvernement.

General_Giorgi_Kvinitadze.jpg

Le général s'installa à Chatou en 1922 où il créa une entreprise de fabrication de yaourts et y mourut le 7 août 1970 à l'âge de 95 ans.  Ses "Mémoires sur les années d'indépendance de la Géorgie 1917-1921" furent publiées en 1985 à Paris.

Héros national de la Géorgie, sa figure reste présente dans notre commune où sa tombe est fleurie au cimetière des Landes. La Géorgie a repris son indépendance à la chute de l'URSS en 1991 mais s'est retrouvée menacée à son tour par les volontés de domination de sa voisine russe qui en occupe partiellement le territoire.

TOMBE CHATOU.JPG

 

 

Bandeau site (1).jpg

12/06/2021

UN LIVRE A SE PROCURER : GUY DE MAUPASSANT - SA PASSION POUR CHATOU

Numérisation_20210612.jpg

 

Il faut rendre hommage à tous les auteurs qui ont mis en valeur le nom de Chatou dans la vie artistique, longtemps méconnue derrière une histoire préservée dans les musées  et dans les livres assurant depuis cent cinquante ans le renom de la France à l'étranger.

Pour avoir mis en exergue cette histoire singulière, citons les ouvrages de référence de Maurice Catinat, "Chatou et les Bords de Seine" paru en 1952,  les gazettes particulièrement fournies des Amis de la Maison Fournaise (dont l'anniversaire des 40 ans arrive en 2021) et le livre de l'association, "Haut-Lieu de l'Impressionnisme, la Maison de Monsieur Fournaise" de 2011, "La Maison Fournaise - Renoir à Chatou" en 2018 d'Anne Galloyer, conservatrice du musée Fournaise.

Un dernier livre émanant d'artistes sculpteurs catoviens à qui l'on doit notamment les bustes d'Alphonsine, Renoir et Guy de Maupassant, Gérard Mouton et Virginie Desmeulles-Lamour, vient ajouter à la richesse des recherches et des témoignages précédents. Il rappelle la place centrale qu'occupa Maupassant au coeur de cette aventure, concentrant tous les écrits de l'écrivain et de ses proches, dont Chatou et la Seine furent le terreau de ses inspirations avec sa Normandie natale.

Le livre, qui fourmille de détails et regorge d''illustrations , se lit avec facilité et emmène le lecteur dans la cohorte des familiers de la Maison Fournaise, unissant l'agrément à une recherche considérable sur Maupassant.

On lira au passage avec gourmandise la préface de Monsieur Eric Dumoulin, maire de Chatou, qui soutient avec conviction cette mémoire universelle de notre commune, patrie d'adoption de tant d'artistes portés par l'environnement de la Seine et la générosité de ses rencontres.

 

En vente chez les libraires de Chatou:

"Les Petits Mots", 12 avenue Guy de Maupassant, 78400 Chatou

"Comme un Roman", 40 Place Maurice Berteaux, 78400 Chatou

 

LOGO CNV.jpg

  

14/07/2020

INAUGURATION DU MEDAILLON RESTAURE DE GEORGES MANDEL SUR SA MAISON NATALE LE 7 JUILLET 2020

IMG_5749.JPG

 

MANDEL PHOTO ENTREE.jpg

Cliché de Monsieur Frédéric Caillaud avec nos remerciements

De gauche à droite, Monsieur Jean-Baptiste Godillon, conseiller municipal membre de la commission de la mémoire combattante, Monsieur Pierre Arrivetz, adjoint au maire à la mémoire combattante, au patrimoine historique et à l'histoire, Monsieur Eric Dumoulin, maire de Chatou et Madame Michele Grellier, première adjointe à la Culture, au Commerce et à l'Evènementiel

 

IMG_5730.JPG

Dans ce rassemblement en comité restreint, on pouvait noter la présence outre de Monsieur Eric Dumoulin, Maire de Chatou et de Monsieur Christophe Rague, chef de cabinet, de Madame Danièle Moulinier, vice-présidente de l'Amicale des Anciens de la Résistance et FFI, Monsieur Lucien Ruchet, porte-drapeau et trésorier de l'Amicale, Madame Marie-Christine Davy, présidente des Amis de la Maison Fournaise, Chevalier des Arts et des Lettres, Madame Laurence Malcorpi, présidente de Sequana, Madame Véronique Chantegrelet, adjoint au maire à la Solidarité Intergénérationnelle, Monsieur François  Schmitt, adjoint au maire à la démocratie participative et à l'environnement quotidien, Madame Pascal Patat, conseillère municipale, Monsieur Pierre Guillet, Madame Nicole Cablan-Gueroult, conseillers municipaux membres de la commission de la mémoire combattante, Messieurs Benjamin Coutière, Franck Paquet, conseillers municipaux. Monsieur Hamet, président de l'Amicale des Anciens de la Résistance, était excusé de même que Monsieur Issenschmitt, président du Souvenir Français. Monsieur Saragoussi de la Société des Amis de Georges Clemenceau remplaçait le président Monsieur Marcel Wormser, lui-même officiant à Fontainebleau au même moment sur le lieu de l'assassinat. L'association Chatou Notre Ville, initiatrice, était représentée par Monsieur Elie Marcuse, vice-président, Madame Dominique Sevin, trésorière, Madame Suzanne Blache, secrétaire-adjointe, Monsieur Alexandre Gorriz, administrateur.

 

"Monsieur le Maire,

Mesdames, Messieurs les présidents et administrateurs d’association,

Chers Monsieur et Madame Caillaud, propriétaires de cette charmante maison dont vous avez la gentillesse de nous ouvrir les portes  à nouveau,

Mes chers amis,

 

Le 5 juin 2008, à l’initiative de l’association Chatou Notre Ville que j’avais alors l’honneur de présider, nous posions le médaillon en bronze de Georges Mandel offert par la société des Amis de Georges Clemenceau sur sa maison natale du 10 avenue du Chemin de Fer.

12 ans plus tard à l’initiative de Chatou Notre Ville et avec le soutien de la Ville de Chatou, nous nous réunissons pour inaugurer son médaillon restauré.

Les participants à cette opération de restauration sous le patronage de la Société des Amis de Georges Clemenceau sont : l’association Chatou Notre Ville, l’Amicale des Anciens de la Résistance et FFI de la 6ème région Ile-de-France, la Ville de Chatou, le Souvenir Français.

L’entreprise intervenante n’est autre que la société Tollis, entreprise du patrimoine plus connue pour sa restauration des fontaines de la Concorde et de la Gare du Nord laquelle travaille actuellement sur l’un des grands chantiers du patrimoine de notre pays, la restauration de la chapelle du château de Versailles.

Parlons du médaillon de Georges Mandel. Réalisé par le sculpteur François Cogné, auteur de la statue de Georges Clemenceau inaugurée sur les Champs Elysées en 1932, il n’est pas une épitaphe.

Il représente aujourd’hui le rayonnement de l’engagement historique d’un homme qui voua sa vie à la défense de l’indépendance et de la liberté de la France.

Georges Mandel, né à Chatou à l’occasion d’une villégiature de ses parents le 5 juin 1885 dans cette jolie maison de 1850, traça son chemin dans les méandres de la politique sinueuse et démissionnaire de l’entre-deux-guerres, poursuivant l’œuvre de son chef Georges Clemenceau dont il fut le directeur de cabinet de 1917 à 1920 mais dans des conditions autrement plus dures.

Député indépendant siégeant à droite pour la Gironde de 1919 à 1924 et de 1928 à 1940, Georges Mandel, seul, isolé, détesté pour son caractère et ses demandes d’interventions militaires anticipées, fut à la fois l’enquêteur  et le ténor inlassable de la dénonciation du réarmement allemand et du piétinement du traité de Versailles.

S’était-il définitivement éloigné de Chatou ? l’un de ses biographes en 1946, Paul Coblentz, affirma qu’il n’était pas rare qu’entre deux séances tumultueuses au Palais Bourbon, Georges Mandel ordonnât à son fidèle chauffeur : « Henri, à Chatou aller et retour », " ce qui détonnait avec le peu de cas que ce politique faisait de la nature."

Ministre emblématique des PTT dont il fit une administration modèle appréciée de tous les usagers de la poste et de la radio entre 1934 et 1936, Georges Mandel revint au gouvernement en qualité de ministre des Colonies de 1938 à 1940 (lesquelles couvraient un territoire immense de 110 millions de personnes) puis en tant qu’éphémère ministre de l’Intérieur du 18 mai au 16 juin 1940. Il est impossible de décrire ici l’œuvre qu’il accomplit en si peu de temps dans ses ministères.

MANDEL 1935.jpg

Georges Mandel inaugurant la compagnie "L'Air Bleu"

pour assurer le transport aérien du courrier en 1934

In "Georges Wormser -

- Georges Mandel, l'homme politique"

 

MANDEL RADIO MICRO.jpg

Dans la nuit du 13 au 14 juin 1940, alors que Paris allait être envahi par l’ennemi, Georges Mandel depuis son bureau convainquit de son sang-froid légendaire le général de Gaulle, sous-secrétaire d’Etat à la Guerre, dégoûté et souhaitant démissionner, de rester à son poste lui représentant que lui, De Gaulle, était un « homme intact » au milieu de la classe politique. L’homme du 18 juin aurait-il existé sans l’influence de ce grand ministre ? Le général de Gaulle pose lui-même la question dans ses Mémoires.

DE GAULLE EN 1944.jpg

 

Tandis que Churchill, qui recherchait un homme politique français conservateur, sollicitant en vain Paul Reynaud, lui envoyait à deux reprises un officier pour lui permettre de représenter la France à Londres, Georges Mandel refusait et exhortait à la poursuite des combats dans les colonies qu’il connaissait. Ce fut l'heure du général de Gaulle.

MATCH 7.09.1939.jpg

Extrait de l'hebdomadaire "Match" du 7 septembre 1939 - Georges Mandel, ministre des Colonies (1938-1940), rappelle le rôle vital de la France non métropolitaine dans les conflits

 

Le plan de résistance en Afrique du Nord prôné par Georges Mandel était loin d’être utopique. Il excluait seulement toute faiblesse dans la hiérarchie militaire, reposait sur l’installation d’un nouveau gouvernement à Alger, alors département français, la prise en charge de l’ensemble des troupes coloniales déjà constituées, par le général Nogués, résident général du Maroc et le soutien de la marine française en Méditerranée, marine alors l’une des plus importantes au monde.

SURCOUF.jpg

Le Surcouf, fleuron de la marine française, plus grand sous-marin du monde en 1939, lancé en 1929, capable de tirer trois obus de 120 kilos à la minute à une portée de 27 kilomètres, continua la guerre aux côtés des Alliés qui le bombardèrent par erreur en 1942, tuant ses 126 hommes d'équipage.

LE DUNKERQUE.jpg

Le croiseur "Dunkerque" : lancé en 1935, d’une vitesse de 31 nœuds, il fut bombardé lors de l’attaque britannique de Mers-El-Kébir le 3 juillet 1940 et perdit 211 hommes d’équipage. Ramené à Toulon pour être renfloué, il y fut sabordé le 27 novembre 1942 avec 90 navires de guerre français. Il comportait 8 canons de 330 mm, 16 canons de 130 mm, 4 canons de 37 mm, 8 canons antiaériens de 37 mm, 32 mitrailleuses antiaériennes. Il était armé d’une catapulte et chargé de 3 hydravions.
Il convient d'ajouter qu'en 1939, la marine française est la plus importante de son histoire comptant 176 bâtiments de combat dont 2 croiseurs de bataille, 5 cuirassés, 1 porte-avions, 1 transport d'hydravions, 19 croiseurs, 32 contre-torpilleurs, 38 torpilleurs et 78 sous-marins ainsi que 117 petits bateaux de combat (avisos etc). Le personnel de la marine, particulièrement bien formé et équipé, était sans doute le corps le plus motivé dans l'armée. Le ralliement de l'amiral Darlan à Pétain sonna son glas. Scindée en deux à Mers-el-Kébir et Toulon, la marine française fut anéantie par l'Angleterre (1940) puis sabordée dans la rade de Toulon (1942).

 

Ce plan aurait pu réussir. Au lendemain de l’appel du 17 juin 1940 à la cessation du combat par le maréchal Pétain nommé président du conseil, tous les gouverneurs d’Afrique du Nord et d’autres encore demandèrent au gouvernement la continuation des combats dans l’empire.

La signature de l’Armistice le 22 juin 1940 mit fin à cette espérance, le légalisme des militaires et le ralliement à Pétain de l’amiral Darlan, chef de la marine, enterrant non seulement toute vélléité  de résistance mais amenant à l’arrestation de Georges Mandel, transporté au Maroc par le Massilia, le 24 juin 1940.

C’est ainsi que l’homme qui pouvait incarner la France dans la guerre fut arrêté et emprisonné par Vichy en 1940, déporté  à Buchenwald en 1943, puis renvoyé en France par les allemands pour y être assassiné par la Milice le 7 juillet 1944.

Comme le ministre l’avait prévu, les Colonies furent le terrain de la reconquête. Mais, alors que le Débarquement avait commencé depuis un mois, la voix de Georges Mandel se tut pour toujours.

Les années ont passé, plusieurs livres et un téléfilm ont rendu hommage à Georges Mandel.

A Chatou aussi où existe une plaque commémorative de longue date grâce à la Société disparue des Amis de Georges Mandel, à Chatou dans sa ville natale au temps de la villégiature, nous sommes fiers de saluer à nouveau la mémoire de Georges Mandel, le ministre patriote et de le remercier pour l’exemple qu’il a donné. Ses actions et ses paroles furent celles de la France Libre fondée sur la clairvoyance, l’héroïsme et le sacrifice.

Je laisse maintenant la parole à Monsieur Jean-Baptiste Godillon, membre de la commission municipale de la mémoire combattante, qui va nous lire une lettre à Pierre Laval de Claude Mandel au lendemain de l’assassinat de son père adoptif."

 

Pierre Arrivetz

Adjoint à la Mémoire Combattante

Au Patrimoine Historique

A l’Histoire

Fondateur de l’association Chatou Notre Ville en 1994

 

Lettre de Claude Georges-Mandel, adressée à Laval après l’assassinat de son père lue par Monsieur Jean-Baptiste Godillon, membre de la commission municipale de la mémoire combattante :


" Monsieur Laval,

Dans son désarroi et dans sa douleur, celle qui me tient lieu de mère vous a adressé, il y a dix jours, une lettre dans laquelle, en bien grande humilité, se rappelant l’offre de vos bons offices, elle vous demandait des renseignements susceptibles de l’éclairer sur la mort de mon papa que nous avons apprise par les journaux et par la voix publique.

Vous n’avez pas daigné faire diligence pour lui répondre et sans doute ne le ferez-vous jamais. Laissez-moi vous dire, Monsieur Laval, que je vous comprends : vous avez honte.

Je suis encore bien petite et bien faible à côté de vous qui avez les Allemands pour vous défendre. Moi, j’ai les Français c’est vrai, et c’est d’ailleurs pourquoi, je ne vous demande pas de comptes comme j’en aurais le droit: ils s’en chargeront.

Je veux aussi vous dire, Monsieur Laval, que je plains beaucoup votre fille. Vous allez lui laisser un nom qui marquera dans l’histoire, mais le mien aussi.

Seulement, le mien sera celui d’un martyr tombé assassiné pour avoir eu trop raison.

Claude Georges-Mandel."

 

La cérémonie s'est terminée par un cocktail offert par la Ville de Chatou dans le jardin de la maison. On doit remercier Monsieur le Maire de sa présence en raison d'une réunion longue et difficile peu de temps auparavant. Et notre plus vive reconnaissance à Monsieur et Madame Caillaud, propriétaires de la maison natale du ministre défunt, qui nous ont une fois de plus fait l'honneur de leur hospitalité.

MANDEL FONTAINEBLEAU 2.jpg

Dans la forêt de Fontainebleau, le monument à Georges Mandel orné du médaillon du sculpteur François Cogné

 

 

Bandeau site (1).jpg

 

14/02/2018

A L'HEURE EGYPTIENNE AVEC GEORGES REMON

REMON PORTRAIT.gif

Nous avions abordé dans un article précédent le commentaire de l’architecte décorateur Catovien Georges Rémon (1889-1963) sur la nouvelle résidence générale du Maroc, construite sur les plans de l’architecte Albert Laprade à partir de juillet 1918.

GEORGES REMON FANTAISIE MAURESQUE.jpg

Un dessin de Georges Rémon dans ses jeunes années avant 1914 pour une fantaisie orientale dans son album "Intérieurs d'Appartements Modernes" - éditions Thézard. Collection de l'auteur.

 

Georges Rémon aborde l’architecture nouvelle de l’Egypte dans une rubrique qu’il lui consacre en 1927 dans la revue "Jardins et Cottages". L’Egypte est un pays sous occupation britannique depuis 1876 – les troupes anglaises ne quittent le pays qu’en 1936 – avec une colonie française autour du canal de Suez, un pays dont Fouad Ier fut le sultan en 1917 avant d'être proclamé roi d’Egypte et du Soudan (1922-1936).

« Les villas construites récemment à Alexandrie et au Caire par Messieurs Messieurs Azéma, Edrei et Hardy, architectes, avec la collaboration de Monsieur P. Labbé, nous rappellent celles que "Jardins et Cottages" présentait dans un de ses précédents numéros.

Elles s’inspirent du même esprit, affectent les mêmes caractères généraux. Nous ne saurions mieux faire que de reproduire les remarques typiques qui émaillaient pertinemment l’étude à laquelle nous faisons allusion.

« Si l’on veut bien considérer que l’aristocratie égyptienne, écrivait-on, passe en France les mois les plus chauds de l’année, on comprendra que la conception d’une villa en Egypte ne possède pas nécessairement l’architecture des pays chauds . »

Et, de fait, il ne faut pas s’attendre à rencontrer dans ces types d’habitations somptueuses, créées pour satisfaire les goûts et les habitudes d’une élite qui entend vivre à l’européenne, celle qui rappelle l’architecture autochtone.

Ce que les architectes ont pu faire au Maroc, par exemple, en combinant étroitement le goût latin et les conceptions arabes, soumis pareillement aux conditions du climat et à la nature du site, n’est plus du tout exigible en Egypte, puisque « les besoins et les habitudes de sa population cultivée amènent l’architecte à exécuter ses constructions suivant les modes septentrionaux. »

On lui demande seulement d’obéir à certaines prescriptions, toujours identiques, influant sur le plan et le dessin des façades. C’est d’abord la terrasse, laquelle sert à deux fins. Partagée en deux parties bien distinctes et bien séparées, sans qu’on puisse et qu’on doive voir de l’une ce qui se passe dans l’autre, elle comprend une zone réservée aux maîtres qui y séjournent volontiers et y tiennent leurs réceptions, et une zone à l’usage du service.

L’architecte ne peut donc mieux faire que d’adopter, en la modifiant, en la tempérant, en lui communiquant une note personnelle, l’ordonnance des villas latines ou italiennes. Il lui faut donc se garder de tomber dans la copie étroite et servile de types dont la formule est depuis longtemps fixée et ressassée.

Mais il lui faut surtout éviter de suivre, dans toutes leurs exigences, les indications d’une clientèle malheureusement trop encline à aimer la pompe et l’apparat. A ce double point de vue, Messieurs Azéma, Edrei et Hardy ont eu le mérite de créer des ouvrages qui, tout en tenant compte des préférences individuelles, marquent une parfaite leçon de goût.

Ils ont réussi à imposer une remarquable économie en matière d’ornements. Ils ont scrupuleusement fait triompher  le sens de la ligne, le sens de l’équilibre, et ils ont introduit le judicieux emploi de la polychromie qui, conférant à leurs productions un accent en rapport avec le milieu, suffit à compenser ce qu’un parti pris essentiellement classique eût pu comporter de froideur et de sécheresse.

Examinons, par exemple, la villa construite au Caire pour Monsieur Green (illustration ci-dessous). Le principe de la couleur y est observé. Les tuiles romaines et les dessous de corniche opposent leurs tonalités rouges à la nuance ocrée de l’enduit de façade.

REMON EGYPTE 2.jpg

 

Un porche d’entrée conduit directement à un bureau et au hall qui dessert le salon, le fumoir et la salle à manger. Le fumoir donne sur une loggia, la salle à manger sur une terrasse dominant les jardins.

L’entrée de service, la cuisine et le garage sont situés sur la face sud de l’habitation. Au premier étage où l’on accède par un escalier partant du hall, se trouvent trois grandes chambres, la chambre d’enfants, une nursery, une chambre d’ami donnant sur la terrasse au-dessus du garage. La principale chambre a vue sur la terrasse aménagée au-dessus de la loggia.

 

REMON EGYPTE BARCILON.jpg

Voici maintenant la villa de Monsieur Barcilon (ci-dessus), construite à Alexandrie, et qui par l’utilisation des graciles colonnettes que l’on distingue en haut de l’escalier d’entrée, évoque la grâce des fines arcatures mauresques. Ici encore, le contraste entre les tons rouges des graffiti, des briques et des boiseries apparentes, d’une part, et le coloris jaune de l’enduit, est particulièrement heureux.  L’entrée communique avec un important vestiaire donnant sur les lavabos et les w-c . La partie centrale est occupée par un vaste hall débouchant sur une terrasse et située entre le grand salon, que prolonge une véranda, et la salle à manger agrémentée d’une pergola.

Le service est aménagé dans le sous-sol, autour d’une grande salle de billard qui en occupe le centre. Enfin, à la partie supérieure, une haute terrasse où prennent place, ainsi que nous l’avons indiqué, les chambres de domestiques, la buanderie avec séchoir, soigneusement séparées de la terrasse des maîtres, aménagée en salon de réception, avec pergola et motifs de verdure.

REMON EGYPTE 8.jpg

Plan du jardin de la villa de Monsieur Barcilon à Alexandrie 

 

On examinera de même attentivement les plans de la villa de Monsieur  D. Cicurel , située, comme la précédente, à Alexandrie (illustration ci-dessous). L’entrée conduit à un vestibule et au vestiaire.

REMON EGYPTE 1.jpg 

Le hall central est situé entre deux salons, prenant jour sur une terrasse et la salle à manger qui donne sur une véranda. Au premier étage, six chambres et salles de bains entourent le hall. L’escalier de service occupe une tourelle construite à l’angle nord-est de la villa.

Les façades sont harmonieusement dessinées. Quelques ornements simples, balustres et acrotères, d’inspiration classique, une attrayante polychromie assurée par l’opposition entre les surfaces d’enduit jaune et les champs de briques rouges, tels en sont les principaux caractères. Il faudrait, pour ces trois villas, insister sur les somptueux jardins qui les entourent, eux-mêmes ordonnés avec un sentiment architectural très sûr.

Nous voudrions insister tout particulièrement sur une autre villa (illustration ci-dessous), érigée en bordure du Nil, et qui, tant par la large ordonnance de son plan que par l’agrément de ses façades, nous semble avoir porté à leur point de perfection l’observation et la réalisation des principes mêmes que nous venons de signaler.

 

REMON EGYPTE RATEB BAY.jpg

Villa au bord du Nil de Monsieur et Madame Rateb Bey

 

Ajoutons qu’ici l’architecte a bénéficié d’une aisance inaccoutumée dans l’élaboration de son harmonieux dessein, la construction ne devant comporter aucune surcharge, aucun ornement superflu. La simplicité des lignes générales a, comme il était naturel, conduit l’artiste à concentrer toute son attention sur l’équilibre des volumes et sur le raffinement des détails. La façade qui domine le fleuve permet de juger de l’économie de l’ensemble et de la grâce des moindres parties, magnifiquement articulées.

C’est d’abord la terrasse couverte, avec la ligne de colonnes stylisées qui constituent un heureux souvenir des chapiteaux lotiformes.

C’est encore le fin profil de la loggia qui forme la partie médiane de la façade qu’on aperçoit en perspective. C’est, enfin, la belle ordonnance des larges baies avec le rythme élégant des fins piliers qui les encadrent.

N’ayons garde d’omettre de mentionner le charme qui se dégage d’une silencieuse répartition des champs colorés en rouge se découpant sur le ton ocré de l’ensemble, le tout couronné et festonné par les gracieuses lignes de verdure de la pergola supérieure.

Le plan nous renseigne sur les séductions de cette splendide propriété qui occupe vraiment une situation exceptionnelle et dont les habitants peuvent, au gré de l’heure, ravir leur vue des vastes perspectives du fleuve ou de l’intime et paisible enchantement de somptueux jardins sobrement ordonnés. »

 

Georges Rémon

Jardins et Cottages – avril 1927 - n°13

 

 

Sources :

Bibliothèque Nationale de France, département Sciences et Techniques

Archives Municipales de Chatou

Bibliothèque Historique de la Ville de Paris

Archives de la Légion d'Honneur 

19/11/2017

QUAND LE GAUMONT-PALACE ECLAIRAIT LES ARTS DECORATIFS (1931)

 REMON GAUMONT 2.jpg

Le décorateur catovien Georges Rémon (1889-1963), habitant du 61 avenue Foch, a animé la chronique des Arts Décoratifs pendant l'entre-deux-guerres, en particulier dans la revue "Mobilier et Décoration" dont il fut l'un des rédacteurs jusqu'en 1932.

Le sujet que nous reproduisons après recherches à la bibliothèque Forney est un thème flatteur pour l'industrie du cinéma mais aussi un témoin disparu de son passé glorieux : le Gaumont Palace autrefois situé 1 rue Caulaincourt dans le 18ème arrondissement de Paris.

Acheté et rénové par Gaumont en 1911 qui en fit l'une des plus grandes salles de spectacle et son siège social, il fut transformé en salle Art Déco de 5.000 places en 1931 par la firme.  Vendu en 1973 pour des questions de rentabilité et par ailleurs non protégé, il fut entièrement rasé. 

Mais laissons le catovien George Rémon évoquer cette oeuvre qui vint soutenir l'Art Français.

"J’ai, sous les yeux, l’excellente description publiée par la société Gaumont sur les transformations subies par le Palace du boulevard de Clichy, devenu, par l’ampleur de ses proportions, par le nombre de places qu’il contient et, plus encore, par l’importance des aménagements techniques et scientifiques qui y ont été introduits, le plus magnifique et le plus moderne de nos cinémas.

On a bien raison d’y évoquer l’historique de cette grandiose salle de spectacle depuis l’Hippodrome, la piste gigantesque en forme d’ellipse où évoluaient, sous le règne de Bostock, des multitudes de personnages et d’animaux dans un décor qu’on voulait le plus fastueux possible.

C’est en effet un chapitre que Paul Morand devrait ajouter à cette piquante chronique rétrospective intitulée par lui : 1900. Le stade original fut ensuite scindé en deux lorsque la société Gaumont transforma il y a une dizaine d’années le cirque aux destins éphémères en une salle de spectacle cinématographique. Simple adaptation qui laissait subsister toutes les caractéristiques de l’ancienne construction et qui ne correspondait pas aux progrès étonnants  accomplis par le cinéma dans ses multiples avatars.

La société Gaumont décida de réaliser une synthèse imposante des problèmes qui se posent désormais aux fabricants de spectacles et en matière de ventilation, d’hygiène et de confort, de technique du son, de l’éclairage, en matière de visibilité, en soumettant d’une manière aussi rigoureuse que possible le parti décoratif aux lois de la nécessité.

L’entreprise en fut confiée à Monsieur Henri Belloc, qui venait d’édifier le Palais Rochechouart avec un sens extrêmement averti des difficultés du problème.

La place ne nous permet pas d’examiner dans le détail tous les points qui ont été abordés au Gaumont-Palace et résolus. Mais du moins indiquerons-nous les données que nous tenons pour tout à fait essentielles.

Nous n’aurons pas à insister autrement sur la façade qui masque fort opportunément l’ancienne et lui substitue un ensemble ordonné avec beaucoup de simplicité. C’est moins une façade qu’un grand frontispice, une page magistrale d’architecture publicitaire, une immense enseigne lumineuse répondant entièrement à sa destination.

La lumière irradie par et à travers la marquise pourtournant le vaste édifice ; elle jaillit des grandes baies, elle ruisselle en cascade des gradins qui couronnent le tout.

 

REMON GAUMONT 3.jpg

Si l’on pénètre dans le hall, on est d’emblée frappé de ses harmonieuses proportions. Le plafond éclairant affecte une forme originale, un dessin dont le mouvement curviligne inusité accentue la grandeur.

Les tonalités ont été choisies avec goût, les revêtements en marbre, le sol en rose, les portes et les rampes en métal chromé composent un ensemble d’où toute surcharge est exclue et qui a fort belle allure.

 

REMON GAUMONT 4.jpg

La salle, immense vaisseau, accusera, du reste, ce caractère de parfaite unité, mais les proportions en sont si heureuses que l’impression grandiose qui s’en dégage n’apparaît point énorme ou monstrueuse. Tout y est motivé, tout y est à sa place, tout y parle un langage discret et sobre.

 

REMON GAUMONT 5.jpg

L’ancienne salle se trouvait en réalité à la hauteur d’un étage. Monsieur Belloc a ramené la nouvelle salle au rez-de-chaussée et logé en sous-sol divers services.

REMON GAUMONT 7.jpg

L’écran a été reporté assez loin en arrière de l’ancien écran. Mais il fallait respecter à la lettre les prescriptions impérieuses de la préfecture de police. Aussi bien était-il devenu nécessaire de modifier la largeur des couloirs de dégagement et des galeries et d’autre part d’assurer entre les rangées de fauteuils les intervalles réglementaires. On remarque au plafond dont la voûte domine une courbe très aplatie, une succession de nervures transversales. Elles jouent le rôle d’amortisseur de son. L’acoustique a fait l’objet d’études remarquables. L’avènement du film sonore et parlant  a rendu le problème acoustique singulièrement complexe et épineux et on louera Monsieur Belloc et la compagnie Radio-Cinéma dont les savantes observations ont  été couronnées de succès.

 

REMON GAUMONT 8.jpg

L'escalier menant à la salle surplombé par le plafond lumineux du hall

 

La résistance aux réverbérations sonores est assurée par le choix judicieux de matériaux. Les parois des murs sont revêtues d’un feutre peint à une seule couche au pistolet d’un effet très heureux.

Notons encore la forme du sol en cuvette pour permettre de voir la scène de toutes les places. L’architecte a construit deux galeries, la seconde en retrait sur la première.

On remarquera le dessous du balcon réalisé au moyen de gorges en staff et contenant des dispositifs  prévus au point de vue de l’acoustique, de l’éclairage et de la ventilation.

 

REMON GAUMONT 11.jpg

Les fauteuils sont garnis de rouge, armés d’un bâti métallique. Les soubassements en matière incombustible, imitent les frisures d’un bois très foncé. La scène qui compte prés de 15 mètres de hauteur sur 22 de large, est flanquée de deux grands pylones contenant les escaliers d’accès aux chambres des orgues dont on aperçoit les abat-sons éclairés par réflexion.

REMON GAUMONT 12.jpg

Le rideau est en velours rouge, du même ton que les fauteuils. L’ensemble est remarquablement majestueux et impose au spectateur une impression d’intimité et de concentration vraiment subjuguante. A l’entr'acte, on visitera les salons de thé. Le bar, le foyer de la corbeille, les galeries promenoirs, on remarquera dans celle du premier une suite de fresques réalisées au pistolet sur un fond d’argent patiné par un décorateur de talent, Monsieur Gaston André.

REMON GAUMONT 13.jpg

Mais pour avoir une idée complète du splendide travail accompli au Gaumont-Palace, lequel prétend à être le plus grand grandiose « Palais du son et des images vivantes »  connu, il est indispensable de se rendre compte de la nature, de la variété et de l’importance de toutes les installations nécessitées par l’équipement technique électro-technique.

Et n’ayons garde d’omettre que la scène est organisée en prévision de toutes les manifestations spectaculaires possibles, y compris le théâtre, la musique et la danse, et que derrière la scène ont été aménagées les loges d’artistes et les divers services avec ce luxe de confort et de commodité que l’architecte a pu et su apporter dans les moindres parties du prestigieux ensemble qu’il avait à réaliser."

 

Georges Rémon

Mobilier et Décoration - 1931 

                                                                  

Source :

Bibliothèque Forney - Ville de Paris

 

 

LOCO DU PATRIMOINE 2.jpg

Locomotive SNCF P241 (1948-1952), emblème de l'association

 

 

13/10/2015

DISPARITION DE MONSIEUR JEAN-MARIE DROT

 Jean-Marie Drot 

Nous avons eu la tristesse d'apprendre le décès le 23 septembre 2015 de Monsieur Jean-Marie Drot, réalisateur pour la télévision, ancien directeur de la Villa Médicis (1985-1994), écrivain et poète, ancien président fondateur de la SCAM, Société Civile des Auteurs Multimédia (38.000 adhérents) et adhérent de Chatou Notre Ville depuis de nombreuses années. Nous adressons toutes nos condoléances à sa famille et à ses amis de la SCAM.

Monsieur Drot était devenu catovien en 1956 par suite d'une erreur de trajet sur les ponts dans le cadre d'un documentaire sur Cézanne qui l'avait mené à la Route de Carrières à Chatou au lieu du Pecq où il devait rencontrer une ancienne connaissance supposée du peintre. Remarquant alors une pancarte à vendre, il avait décidé de se renseigner et d'élire domicile dans notre commune.

Homme discret et peu enclin à se mettre en avant, Monsieur Drot était et demeure le pionnier de la culture à la télévision.

Ses œuvres audiovisuelles les plus connues, « Les heures chaudes de Montparnasse », documentaire sur le Montparnasse des artistes avant sa destruction en 1960, et « Journal de Voyage  avec André Malraux » (Doriane Films DVD), ont permis de conserver des témoignages uniques de l’activité artistique et de la pensée françaises au XXème siècle. Malraux.jpg

Les vingt-deux heures d’entretien réalisées en 1975-1976 avec l'écrivain et ancien ministre de la culture du général de Gaulle dans le salon des Vilmorin à Verrières-Le-Buisson sont son oeuvre. Ses conversations avec André Malraux se regardent avec fascination et agrément.

En décembre 2014, Monsieur Drot nous avait sollicités pour porter un projet de résidence pour écrivain francophone à partir d'un legs de sa propriété à la commune, seule une résidence pour écrivain européen existant dans le nord de la France. Ainsi, les lettres françaises éparses sur les tous les continents auraient pu trouver un nouvel écho dans notre pays et notre ville, apportant un soutien à tous ceux qui de nos jours continuent courageusement hors de France à écrire et publier en français dans des conditions souvent difficiles. Nous avions bien entendu transmis immédiatement cette magnifique proposition aux autorités avec notre plus vive insistance.

Sans faire preuve de solennité, nous pouvons affirmer que Monsieur Jean-Marie Drot est un symbole de l'idée du partage de la culture, du mariage fécond de l'histoire et de la création artistique, le reflet d'un tempérament profondément humain.

Souhaitons que notre ville, qu'il habitait depuis soixante ans, lui rende un hommage mérité.

 

LOCO DU PATRIMOINE 2.jpg

 

 

21/03/2015

CHARLES DESPEAUX (1828-1918), RAFFINEUR ET CATOVIEN

SITE VILLA rue Labelonye 20 2.gif

La villa de Charles Despeaux 20 rue Labélonye à Chatou en 2005 - l'auteur remercie Monsieur Malfanti qui lui a permis de prendre ce cliché et de l'insérer dans son livre "Chatou, de Louis-Napoléon à Mac-Mahon 1848-1878" (2005).

 

 

L’utilisation du pétrole remonte aux temps anciens mais son exploitation industrielle entra dans le monde moderne lorsqu’un beau jour de 1858, l’américain Drake, qui faisait des sondages dans la vallée de l’Oil Creek en Pensylvanie en vue de découvrir des sources salées, « vit jaillir avec la violence d’un puits artésien une source d’huile combustible  qui débitait près de 4000 litres par jour ».

Vingt ans plus tard, plus de 15.000 puits de pétrole étaient exploités aux Etats-Unis. Premier producteur de pétrole à la fin du XIXème siècle, les Etats-Unis n’eurent guère pour concurrent que l’empire russe dont la principale exploitation se situait dans le Caucase aux environs de Bakou. Certains commentateurs considéraient néanmoins dés cette époque que la Russie était appelée à devenir la première puissance mondiale au XXème siècle en raison de l’ampleur de ses ressources pétrolières inexploitées.

Energie nouvelle, le pétrole éclaira si l’on peut dire l’Exposition Universelle de Paris de 1878. Il y fut rappelé qu’un petit nombre d’entreprises de raffinerie s’était développé en France devant la consommation grandissante du pétrole. Pas moins de 18 entreprises étaient ainsi recensées. Parmi les plus importantes figuraient celles de Monsieur Deutsch dont les usines étaient situées à Rouen et à Pantin, de Desmarais frères et Labouret implantés à Colombes, de Roguier, mais surtout  de Fenaille et Despeaux dont les raffineries étaient établies à Bordeaux et Aubervilliers.

L'importance du pétrole fut plus affirmée encore lors de l'Exposition Universelle de Paris de 1889. Le peintre de Croissy, Théophile Poilpot (1848-1915), y réalisa des panoramas commandés par les frères Deutsch, héritiers de Monsieur Deutsch, présentant les paysages de sites d’exploitations pétrolières en Pennsylvanie et à Bakou.

PETROLE 2.jpg

Gravures du panorama du peintre Poilpot sur l'exploitation du pétrole en Pensylvanie et à Balakhané prés Bakou à l'Exposition Universelle de Paris de 1889.

16. POILPOT PETROLE 2.jpg

 

Charles Despeaux fut approché par l’un de ses contemporains  qui en dressa la biographie à la veille du XXème siècle  : né le 27 septembre 1828 à Méru en Seine-et-Oise, fils d’un capitaine d’infanterie, Monsieur Despeaux était devenu apprenti ébéniste avant d’être appelé pendant sept ans sous les drapeaux. Il en était sorti sergent-major et s’était fait embaucher par l’entreprise de parents de la famille, celle de Messieurs de Chatillon et Montauriol, fabricants de graisse pour les voitures à cheval. Ceux-ci eurent l'idée de demander à Charles Despeaux d’établir un projet de reconversion de l’entreprise dans la distillerie du pétrole. C’est alors que Charles Despeaux dessina en quelques jours les plans d’une chaudière.

Lors des premières expériences, les ouvriers craignirent une explosion et Charles Despeaux, qui n’avait pas froid aux yeux, s’assit sur la chaudière toute la journée pour les convaincre du bien-fondé de la technique employée.

Il fut associé à la dénomination de la société vers 1868  et en 1878, la maison Fenaille, Chatillon, Despeaux et Fournier obtînt une médaille d'or à l'Exposition Universelle de Paris de 1878 dans la classe 47 des produits chimiques et pharmaceutiques.

Quelques années plus tard, l'entreprise prit la dénomination de Fenaille et Despeaux. Monsieur Fenaille père disparut en 1883 mais son fils reprit le flambeau. Charles Despeaux et lui se distinguèrent par l'installation de nouvelles usines à Quevilly, Rouen, Règles-les-Bordeaux, et New-York.

Fournisseur notamment des hôpitaux civils et militaires et de la Marine pour la commercialisation de la « Pétréoline » utilisée en « pharmacie, parfumerie, art vétérinaire », l’entreprise reçut entre autres une médaille d’argent à l’Exposition Universelle de Paris de 1889.

Le gouvernement, songeant sans doute aux applications quotidiennes et militaires que son industrie avait apportées à la France, décida de décerner à Charles Despeaux La Légion d’Honneur au grade de Chevalier par un décret du ministre du Commerce du 14 août 1900.

 

DESPEAUX SIGNATURE.jpg

La signature de Charles Despeaux en 1900 dans son dossier de la Légion d'Honneur - Ministère de la Culture, base Leonore LH/755/2

 

 

Charles Despeaux contribua à l’effort national pendant la Grande Guerre. Bien connu à Chatou où il emménagea dans l’une des plus belles villas de la cité vers 1879, il fit des dons à l’Eglise Notre-Dame de Chatou pour le remplacement de ses vitraux et il est dit que l’un d’entre eux représenterait les enfants Despeaux. Monsieur Despeaux mourut à l'âge de 91 ans le 28 juillet 1918 sans connaître la victoire des Alliés. Il avait traversé le XIXème siècle de Charles X à la Première guerre mondiale.

Sa veuve créa une fondation en son nom et celui de son mari et fit un legs à la commune. Par une délibération du conseil municipal du 21 décembre 1918, la rue Verte au sud de la voie ferrée fut rebaptisée du nom de "Charles Despeaux" en souvenir de l'abandon de terrain que celui-ci avait consenti à la commune dans le siècle précédent pour l'ouverture de cette voie.  

 

Sources :

Les Merveilles de l'Exposition de 1878, ouvrage édité par des écrivains spéciaux et des ingénieurs, édition Librairie Illustrée, Librairie Dreyfous

L'Exposition de Paris publiée (1889) avec la collaboration d'écrivains spéciaux, édition Librairie Illustrée

Les produits chimiques à l'exposition universelle Paris 1878 par Riche, Alfred

Le journal de la santé illustré

Ministère de la Culture, base Leonore LH/755/2

Annuaire des contemporains, 1898

Registre des délibérations du conseil municipal

02/03/2015

MAURICE DE VLAMINCK (1876-1958) EN MAJESTE A RUEIL

VLAMINCK EXPO 1.jpg

Rueil ville impériale accueille du 30 janvier au 25 mai 2015 une très grande exposition sur Maurice de Vlaminck (1876-1958) dans un cadre idyllique, l'atelier Grognard 6 avenue du Château de la Malmaison. Cette exposition signifie pour beaucoup d'entre nous une découverte. Une soixantaine d'œuvres de grand format de cet artiste qui habita Le Vésinet (1879) puis Chatou (1893) puis Rueil (1902) est présentée au public. Ce n'est pas le nez sur les peintures que nous les découvrons mais au contraire avec le recul qui leur donne une perspective, une couleur et une ambiance qui pénètrent le spectateur. De 1900 à 1950, Vlaminck a interprété les villes et les paysages de la France. Au cours de ses cinquante ans, son style s'est affirmé et affiné mais il n'a pas changé contrairement à d'autres. Maurice de Vlaminck  a éprouvé jusqu'à la dernière minute le même enchantement, la même nostalgie, le même goût de faire apparaître la couleur nuancée des champs, du ciel, des chemins, des carrefours, de la mer, cette couleur qu'il voulait comme la vie et qui traça sa route. Vlaminck n'a jamais abdiqué son talent pour la première faveur. Il est resté lui-même jusqu'à sa mort et s'est inscrit parmi les plus grands peintres français du XXème siècle. La Ville de Rueil lui rend un hommage historique et nous l'en remercions.

DERAIN VLAMINCK 1942 1.jpg

Derain et Vlaminck qui se rencontrèrent à Chatou où ils vécurent. Notre blog leur a consacré plusieurs rubriques.

LOCO DU PATRIMOINE 2.jpg

01/03/2015

NORMANDIE NIEMEN LE SAMEDI 25 MAI 2013 AU CINEMA DE CHATOU

AFFICHE NN léger.jpg

Affiche de Chatou Notre Ville - maquette Patrick Arrivetz

NORMANDIE NIEMEN PIERRE TRABAUD MARC CASSOT.jpg

Pierre Trabaud et Marc Cassot  dans "Normandie Niemen" - collection Nicole Trabaud

 

Samedi 25 mai 2013, grâce à l'initiative conjointe de l'association, à son investissement  publicitaire et au risque pris par Monsieur Francis Lebris, gérant depuis 25 ans du cinéma de Chatou qui mérite nos applaudissements, directeur de la société Anim Action assurant le fonctionnement du théâtre André Malraux à Rueil et des cinémas de Chatou et de Rueil, le cinéma de Chatou s'est rempli de spectateurs venus voir un film de Jean Dréville en hommage à l'acteur Pierre Trabaud, né à Chatou, rue du Val Fleuri le 7 août 1922, "Normandie Niemen", de 1959. Un film sorti en septembre 1960 qui obtînt à l'époque 3. 485. 432 entrées.

Moment très émouvant puisque l'association et le cinéma accueillaient notamment Nicole Trabaud, épouse de l'acteur disparu, Marc Cassot, acteur principal du film, Paule Emanuele, épouse de l'un des acteurs disparus et vedette du doublage, et Jean-François Anière, président de l'association Normandie-Niemen.

Nous faisant l'honneur de leur présence après une démarche que nous avions tentée, deux représentants de l'Ambassade de la Fédération de Russie, le commandant Vasily Ilchenko, Attaché adjoint à la Défense, et le comandant Oleg Boudnikov, Attaché Naval adjoint, vinrent s'ajouter au public et à de nombreuses personnalités dont notre ami José Sourillan, ancien directeur du service documentation de RTL. Leur annonce couverte d'applaudissements a révélé une sympathie profonde dans le sentiment des spectateurs. Outre l'hommage à Pierre Trabaud, l'hommage à la fraternité d'armes franco-russe a ainsi surgi avec émotion.

NNIEMEN 7.jpg

Le commandant Vasily Ilchenko, Attaché adjoint à la Défense à l'ambassade de Russie, le commandant Oleg Boudnikov, Attaché Naval adjoint à l'ambassade de Russie, Nicole Trabaud, épouse de Pierre Trabaud ("Chardon" dans le film), Paule Emanuele, épouse de Jean-Claude Michel ("Flavier" dans le film), photographiés devant l'écran du cinéma après la projection. A côté de Nicole Trabaud, Marc Cassot, qui épouse le rôle-titre du film.

CASSOT NORMANDIE.jpg

Marc Cassot, à gauche dans le rôle de Marcellin et Vitali Doronine, à droite, dans le rôle du général Komarov. Cinémonde 8 mars 1960 - collection de l'auteur 

MARC CASSOT.jpg 

Marc Cassot en couverture de Radio Télévision Cinéma du 6 mars 1960 - collection de l'auteur

 

La copie du film projetée, en format 35 mm, était due au Service des Projections Publiques de Gaumont et à l'action de sa responsable, Madame Olivia Colbeau-Justin, lequel dispose de la seconde et unique copie du film après la Cinémathèque Française, copie non restaurée mais dans un état excellent. Cela nous a permis d'apprécier magnifiquement ce film qui aspirait chaque spectateur dans son histoire et ses images, les comédiens franco-russes étant tous dignes d'éloges et les critiques mitigées sur internet, à remiser d'urgence.

 

NNIEMEN 3.jpg

Le commandant Oleg Boudnikov, Attaché naval adjoint, Nicole Trabaud, Marc Cassot.

 

NNIEMEN 5.jpg

Le commandant Vasily Ilchenko, Attaché adjoint à la Défense, Nicole Trabaud, Paule Emanuele, le commandant Oleg Boudnikov, Attaché naval adjoint.

NNIEMEN 4.jpg

Paule Emanuele, actrice, voix de doublage, épouse de Jean-Claude Michel ("Flavier" dans le film), Marc Cassot, acteur principal du film, Nicole Trabaud, épouse de Pierre Trabaud ("Chardon" dans le film), Hélène Otternaud, épouse de Jacques Richard ("Colin" dans le film).

 

PHOTO DE FAMILLE 0.jpg

Photo de famille après le film : José Sourillan, ancien directeur du service documentation de RTL, auteur de disques et documentaires dont le coffret audio de Chatou Notre Ville LES VOIX DE LA GUERRE 1939-1945, Jean-Philippe Bernard, trésorier de l'Association des Amis de Ferdinand de Lesseps et du canal de Suez, ingénieur général de l'armement naval et directeur honoraire de la SNCF, Jean-Pierre Tron, président adjoint et porte-drapeau du Mémorial Normandie-Niemen, le général de Saint-Julien, grand témoin du coffret LES VOIX DE L'APRES-GUERRE 1946-1957 en préparation, Lucien Ruchet, trésorier de l'Amicale des 27 Fusillés, FFI et Résistants, Evelyne Du Pan, administratrice, Jean Liéval, grand témoin des coffrets audio LES VOIX DE LA GUERRE et LES VOIX DE L'APRES-GUERRE, Jean-Pierre Ratel, conseiller municipal, Jean-François Anière, président du Mémorial Normandie-Niemen, Nicole Trabaud. 

PHOTO DE FAMILLE 1.jpg

Photo de famille suite : Marc Cassot, le commandant Oleg Boudnikov, Paule Emanuele, le commandant Vasily Ilchenko, Pierre Arrivetz, président-fondateur de Chatou Notre Ville, Hélène Otternaud, Arnaud Muller, informaticien vice-président de l'association Chatou Notre Ville et réalisateur du coffret audio LES VOIX DE LA GUERRE 1939-1945, Alain Hamet, président de l'Amicale des Résistants, FFI et 27 Fusillés, Murielle Amiot, catovienne et membre actif de Chatou Notre Ville, Gabriel Lenoir,  catovien et membre actif de Chatou Notre Ville, voix historique du coffret LES VOIX DE LA GUERRE 1939-1945.

NORMANDIE NIEMEN PUB 1.jpg 

L'association, qui avait jusqu'à présent édité des livres, revues, coffret audio, organisé conférences et expositions (Georges Irat en 2005, histoire du train Paris-Le Pecq gare RER A de Chatou depuis 2008) en faveur de la mise en valeur du patrimoine et de l'histoire de Chatou, a , ce jour-là, franchi une nouvelle étape, celui de la projection cinématographique grand public. Le moment vécu par elle, ses administrateurs et tous les spectateurs, a été immortalisé par deux de ses adhérents, Monsieur Bertrand Laigle et Madame Véronique Pecheraux, administratrice. Une communication est en préparation sur le sujet.

 

 

Ci-dessous, vidéo de la présentation du film (source: Bertrand Laigle à qui nous adressons notre reconnaissance), à lire en installant ou en ouvrant votre lecteur Windows Media Player :



 

CINEMA DELEGATION. 2 jpg.jpg

 

Ci-dessous, une courte présentation de "Normandie-Niemen" avec l'autorisation spéciale de la société Gaumont à qui nous adressons nos plus vifs remerciements, à lire en installant ou en ouvrant votre lecteur Windows Media Player : 


  

montages video : Patrick Arrivetz

 

DSC03289.JPG

Jean-François Anière, président de l'association Normandie-Niemen domiciliée au Musée de l'Air et de l'Espace, véritable puits de science sur l'escadrille et défenseur inlassable de sa mémoire.

normandieniemen.free.fr/

AFFICHE NICOLE 1.jpg

 

La société GAUMONT édite le DVD du film "Normandie Niemen" que nous vous recommandons.

GAUMONT DVD.jpg

 

BERTRAND LAIGLE QUI A FILME.jpg

Bertrand Laigle, excellent auteur de la vidéo de présentation du film et des photos de groupe ci-dessus.

VERONIQUE TROMBI 2008.jpg

Véronique Pecheraux, administratrice ayant permis la conservation de très belles photos de l'évènement ci-dessus.

 

 

 

 

 

ESCADRILLE.jpg

 

 

LOCO DU PATRIMOINE 2.jpg

 

Locomotive 241 P SNCF fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, emblème de l'association.