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18/02/2015

RETROMOBILE 2015 : UN GRAND CRU ET DES CLINS D'OEIL A CHATOU

Quelques clichés du Salon Retromobile pris le 8 février 2015 vous paraîtront peut-être incongrus dans le cadre de notre blog. Non, parce qu'ils ne sont pas dénués de toute note catovienne.

Et pour une raison plus forte que la raison, nous choisissons de vous délivrer exclusivement un échantillon de cette production française des années trente à cinquante que firent rayonner tant de nos artistes carrossiers et ingénieurs, lorsque le mot France s'appliquait à l'art, au prestige et à la qualité de l'industrie automobile. La France n'avait pas à chercher ailleurs ce qu'elle n'avait pas. Elle l'avait et attirait ceux qui, à l'étranger, avaient besoin d'elle.

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Bugatti coupé Napoléon 1929 construite pour Ettore Bugatti lui-même - Musée Schlumpf. Ettore Bugatti (1881-1947), émigré italien, avait installé son entreprise à Molsheim en Alsace en 1909. La mort de son fils en août 1939 puis celle du fondateur en 1947 au terme de batailles qui ne firent pas honneur à l'état français achevèrent la société. Pendant 40 ans, Bugatti avait assuré le renom de l'automobile française, dont elle incarna le génie forte de ses 10.000 victoires et de ses 37 records. 

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Bugatti Park Ward 1933

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Bugatti cabriolet 

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Hispano-Suiza (vers 1934) dont le stand était animé par Monsieur James Spanier, alpicois (habitant du Pecq) bien connu des amateurs de voitures anciennes. Hispano, célèbre comme Salmson pour ses moteurs d'avion équipant notamment l'armée britannique, arrêta sa production automobile en 1937, mettant fin à une concurrence qui la plaçait sur le terrain de Rolls-Royce.

Marque espagnole fondée en 1904, celle-ci avait connu sa délocalisation en France en 1911 et l'installation de ses usines de production automobile à Bois-Colombes. A la marque fut attaché en 1919 le bouchon de radiateur de la H-6-B représentant une cigogne, en hommage à Georges Guynemer, dont la célèbre escadrille des cigognes combattait aux commandes d'avions SPAD propulsés par des moteurs Hispano-Suiza. L'un des présidents d'Hispano-Suiza avant et après-la seconde guerre mondiale, Maurice Heurteux (1902-1965), fit carrière comme directeur des usines Pathé de Chatou de 1932 à 1934 et fit partie du petit cercle des administrateurs de Pathé-Marconi de 1936 à 1959. Il fut président d'honneur de la Société de Secours Mutuelle de Pathé-Marconi, héritière de la société mutualiste fondée par Emile Pathé en 1908.

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Bugatti 57 avant-guerre (1936)

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Delage D8 120 1938 carrossée par Pourtout, qui fut également carrossier à Rueil dans les années vingt des Georges Irat de Chatou et devint maire de Rueil- Louis Delage (1874-1947), qui avait conçu l'excellence française appliquée à l'automobile et installé ses usines à Courbevoie, vivait non loin de Chatou au Pecq (78) dans un château qui a été rasé. Sa tombe est dans cette même ville. Qui sait parmi les habitants de la Boucle de Seine que Le Pecq est la ville de Delage ? la firme Delage, fondée en 1905, disparut en 1954 avec son associée Delahaye.

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Talbot Lago Record T26 1947 - Fondée en 1903 par le français Adolphe Clément (Clément-Bayard) et le britannique Charles Chetwynd, comte de Talbot, la marque fut rachetée en 1919 par Darracq puis en 1934 par l'italien Antony Lago (1893-1960) qui lui fit connaître un nouveau départ dans les courses automobiles et sur le marché des voitures de luxe sportives.  En 1950, le président Vincent Auriol devait commander une Talbot Lago Record cabriolet 4 portes pour l'apparat présidentiel. Malgré tous ses efforts d'innovation, Monsieur Lago dut se résigner à vendre en 1958 Talbot et ses usines de Suresnes  à Simca.

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Delahaye 1948 carrossée par Chapron - Fondée par Emile Delahaye (1843-1905) en 1894, Delahaye assura le concours d'élégance de l'automobile française jusqu'à sa disparition en 1954, s'attitrant les plus grands carrossiers français puis après son effacement, les collectionneurs outre-atlantiques qui embarquèrent la magnifique production des années 35-39. Hitchcock utilisa un cabriolet Delahaye bordeaux d'après-guerre 175 dans la première course-poursuite de son fameux film policier sur la Côte d'Azur "La Main au Collet" (1954), projeté pour l'anniversaire de ses vingt ans par l'association le 22 novembre 2014 au cinéma de Chatou. Les spécimen de cette époque encore présents en métropole conservent cette ligne proche de la perfection qui ne laisse personne dans l'indifférence.  

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Salmson cabriolet S4E 1949. Sydney Bechet, vedette Pathé-Marconi, Paul Meurisse et Georges Guétary, autre star de Pathé-Marconi après-guerre, possédèrent un modèle de ce type. La Société des Moteurs Salmson avait été fondée en 1913 par Emile Salmson (1859-1917) et orientée vers la construction de moteurs d'avions. Ses usines étaient à Billancourt. Son directeur emblématique fut Monsieur Jean Heinrich de 1917 à 1951 qui lui fit assumer, outre la production de moteurs d'avions, celles de voitures de luxe. La production automobile dut cesser en 1955. La société Salmson, héritière de ce passé prestigieux mais depuis concentrée sur la fabrication des pompes et systèmes de pompage - son métier initial en 1890 - est installée depuis plusieurs années boulevard de la République à Chatou où de temps en temps s'acheminent quelques légendes de son aventure automobile.

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Delahaye 1950 par le carrossier de Levallois, Henri Chapron

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Ou l'on retrouve Rob Roy (1909-1992), l'illustrateur catovien, l'un de nos plus grands illustrateurs automobiles avec Geo Ham, Albert Brenet et d'autres grâce au stand de son fils Hubert de la Rivière né à Chatou également (ci-dessous), qui expose et publie avec succès l'oeuvre de son père dans la France entière et à qui l'on doit notamment une très belle exposition à Chatou en 2013.

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Ci-dessus, dessin de la Bugatti gagnante du circuit de Vintimille en 1945 par Rob Roy.

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En 1935, Rob Roy acheta une BNC 100 cm3 (Bollack Netter et Compagnie, marque française fondée en 1923) et participa à plusieurs courses et rallyes dont celui du "Bol d'Or" dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye (ci-dessus au volant). Ses dessins peuplèrent  les revues automobiles de l'entre-deux-guerres à l'après-guerre.

http://www.art-robroy.com              

 

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14/02/2015

LES CARICATURES DU RESTAURANT FOURNAISE SAUVEES PAR LES AMIS DE LA MAISON FOURNAISE

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Reproduction d'un cliché de Monsieur Roger Carli, restaurateur

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Le samedi 7 février 2015 a marqué un évènement considérable pour la Maison Fournaise : l'inauguration des peintures du restaurant et leur mise sous cadre par les Amis de la Maison Fournaise, Monsieur Roger Carli étant leur restaurateur de grand talent.

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Par la fenêtre du restaurant, les reflets argentés de la Seine croisaient un rendez-vous qui réunissait nombre de personnalités * pour lesquelles le temps n'avait en rien altéré les convictions et la fidélité. Mises à l'épreuve trente ans plus tôt lorsqu'il fallut obtenir d'arracher le bâtiment à la ruine et de lui redonner vie, celles-ci étaient encore présentes ce jour-là. Rendons-leur hommage. Sans elles, rien n'était possible et Fournaise ne serait plus qu'un souvenir.

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Les associations de patrimoine ont en effet cette faculté de transcender l'indifférence et l'esprit d'abandon qui enterrent les causes justes et nobles dans une société rassasiée. Le monde d'Alphonsine Fournaise, celui de son cher Renoir, de Caillebotte et de tant d'autres a peut être regardé la scène. Il y aura vu qu'une partie de notre humanité refusait de se délier d'une histoire de couleurs, de liberté, de bien-être et d'insouciance.

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Madame Marie-Christine Davy, présidente des Amis de la Maison Fournaise et Monsieur Roger Carli, restaurateur des peintures

 

Les œuvres restaurées apportent leur part de mystère. On ne connaît pas l'artiste qui les a signées ni leur date exacte. Seule une fresque mettant en scène l'attaque du Mahdit contre l'occupation anglaise nous révèle que l'épisode se passe en 1882 ou dans la période qui a suivi. Les dessins prennent un tour de caricature bon enfant. Ils ne seraient pas obligatoirement l'œuvre d'un peintre déclaré (caricaturiste comme Robida ou autre ?) . Les personnages auraient-ils un style anglais ? "l'hydre de l'anarchie" y est inscrit également. Si Alphonsine Fournaise avait tenu un journal, nous aurions tout su. 

Les Amis de la Maison Fournaise ont encore du travail. Mais l'Histoire a déjà tranché en leur faveur. 

 

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La dernière gazette n°10, très bien illustrée et instructive des Amis de la Maison Fournaise - 2ème semestre 2014. Du tableau de l'enterrement à Chatou de Derain au salon des caricatures du restaurant Fournaise, une partie de l'âme artistique de la commune est encore à découvrir.

contact : amisfournaise@gmail.com

 

* Parmi les personnalités présentes, Monsieur Philippe Tesson, catovien d'adoption, critique d'art, journaliste, ancien directeur du Quotidien de Paris, président du jury du Prix Interallié, Officier de la Légion d'Honneur, Monsieur Alain Gournac, sénateur des Yvelines, membre de la Commission Défense, Monsieur Stéphane Grauvogel, Sous-Préfet de Saint-Germain-en-Laye, le président d'honneur, Monsieur Jean Guy Bertauld  

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