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14/07/2020

INAUGURATION DU MEDAILLON RESTAURE DE GEORGES MANDEL SUR SA MAISON NATALE LE 7 JUILLET 2020

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Cliché de Monsieur Frédéric Caillaud avec nos remerciements

De gauche à droite, Monsieur Jean-Baptiste Godillon, conseiller municipal membre de la commission de la mémoire combattante, Monsieur Pierre Arrivetz, adjoint au maire à la mémoire combattante, au patrimoine historique et à l'histoire, Monsieur Eric Dumoulin, maire de Chatou et Madame Michele Grellier, première adjointe à la Culture, au Commerce et à l'Evènementiel

 

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Dans ce rassemblement en comité restreint, on pouvait noter la présence outre de Monsieur Eric Dumoulin, Maire de Chatou et de Monsieur Christophe Rague, chef de cabinet, de Madame Danièle Moulinier, vice-présidente de l'Amicale des Anciens de la Résistance et FFI, Monsieur Lucien Ruchet, porte-drapeau et trésorier de l'Amicale, Madame Marie-Christine Davy, présidente des Amis de la Maison Fournaise, Chevalier des Arts et des Lettres, Madame Laurence Malcorpi, présidente de Sequana, Madame Véronique Chantegrelet, adjoint au maire à la Solidarité Intergénérationnelle, Monsieur François  Schmitt, adjoint au maire à la démocratie participative et à l'environnement quotidien, Madame Pascal Patat, conseillère municipale, Monsieur Pierre Guillet, Madame Nicole Cablan-Gueroult, conseillers municipaux membres de la commission de la mémoire combattante, Messieurs Benjamin Coutière, Franck Paquet, conseillers municipaux. Monsieur Hamet, président de l'Amicale des Anciens de la Résistance, était excusé de même que Monsieur Issenschmitt, président du Souvenir Français. Monsieur Saragoussi de la Société des Amis de Georges Clemenceau remplaçait le président Monsieur Marcel Wormser, lui-même officiant à Fontainebleau au même moment sur le lieu de l'assassinat. L'association Chatou Notre Ville, initiatrice, était représentée par Monsieur Elie Marcuse, vice-président, Madame Dominique Sevin, trésorière, Madame Suzanne Blache, secrétaire-adjointe, Monsieur Alexandre Gorriz, administrateur.

 

"Monsieur le Maire,

Mesdames, Messieurs les présidents et administrateurs d’association,

Chers Monsieur et Madame Caillaud, propriétaires de cette charmante maison dont vous avez la gentillesse de nous ouvrir les portes  à nouveau,

Mes chers amis,

 

Le 5 juin 2008, à l’initiative de l’association Chatou Notre Ville que j’avais alors l’honneur de présider, nous posions le médaillon en bronze de Georges Mandel offert par la société des Amis de Georges Clemenceau sur sa maison natale du 10 avenue du Chemin de Fer.

12 ans plus tard à l’initiative de Chatou Notre Ville et avec le soutien de la Ville de Chatou, nous nous réunissons pour inaugurer son médaillon restauré.

Les participants à cette opération de restauration sous le patronage de la Société des Amis de Georges Clemenceau sont : l’association Chatou Notre Ville, l’Amicale des Anciens de la Résistance et FFI de la 6ème région Ile-de-France, la Ville de Chatou, le Souvenir Français.

L’entreprise intervenante n’est autre que la société Tollis, entreprise du patrimoine plus connue pour sa restauration des fontaines de la Concorde et de la Gare du Nord laquelle travaille actuellement sur l’un des grands chantiers du patrimoine de notre pays, la restauration de la chapelle du château de Versailles.

Parlons du médaillon de Georges Mandel. Réalisé par le sculpteur François Cogné, auteur de la statue de Georges Clemenceau inaugurée sur les Champs Elysées en 1932, il n’est pas une épitaphe.

Il représente aujourd’hui le rayonnement de l’engagement historique d’un homme qui voua sa vie à la défense de l’indépendance et de la liberté de la France.

Georges Mandel, né à Chatou à l’occasion d’une villégiature de ses parents le 5 juin 1885 dans cette jolie maison de 1850, traça son chemin dans les méandres de la politique sinueuse et démissionnaire de l’entre-deux-guerres, poursuivant l’œuvre de son chef Georges Clemenceau dont il fut le directeur de cabinet de 1917 à 1920 mais dans des conditions autrement plus dures.

Député indépendant siégeant à droite pour la Gironde de 1919 à 1924 et de 1928 à 1940, Georges Mandel, seul, isolé, détesté pour son caractère et ses demandes d’interventions militaires anticipées, fut à la fois l’enquêteur  et le ténor inlassable de la dénonciation du réarmement allemand et du piétinement du traité de Versailles.

S’était-il définitivement éloigné de Chatou ? l’un de ses biographes en 1946, Paul Coblentz, affirma qu’il n’était pas rare qu’entre deux séances tumultueuses au Palais Bourbon, Georges Mandel ordonnât à son fidèle chauffeur : « Henri, à Chatou aller et retour », " ce qui détonnait avec le peu de cas que ce politique faisait de la nature."

Ministre emblématique des PTT dont il fit une administration modèle appréciée de tous les usagers de la poste et de la radio entre 1934 et 1936, Georges Mandel revint au gouvernement en qualité de ministre des Colonies de 1938 à 1940 (lesquelles couvraient un territoire immense de 110 millions de personnes) puis en tant qu’éphémère ministre de l’Intérieur du 18 mai au 16 juin 1940. Il est impossible de décrire ici l’œuvre qu’il accomplit en si peu de temps dans ses ministères.

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Georges Mandel inaugurant la compagnie "L'Air Bleu"

pour assurer le transport aérien du courrier en 1934

In "Georges Wormser -

- Georges Mandel, l'homme politique"

 

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Dans la nuit du 13 au 14 juin 1940, alors que Paris allait être envahi par l’ennemi, Georges Mandel depuis son bureau convainquit de son sang-froid légendaire le général de Gaulle, sous-secrétaire d’Etat à la Guerre, dégoûté et souhaitant démissionner, de rester à son poste lui représentant que lui, De Gaulle, était un « homme intact » au milieu de la classe politique. L’homme du 18 juin aurait-il existé sans l’influence de ce grand ministre ? Le général de Gaulle pose lui-même la question dans ses Mémoires.

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Tandis que Churchill, qui recherchait un homme politique français conservateur, sollicitant en vain Paul Reynaud, lui envoyait à deux reprises un officier pour lui permettre de représenter la France à Londres, Georges Mandel refusait et exhortait à la poursuite des combats dans les colonies qu’il connaissait. Ce fut l'heure du général de Gaulle.

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Extrait de l'hebdomadaire "Match" du 7 septembre 1939 - Georges Mandel, ministre des Colonies (1938-1940), rappelle le rôle vital de la France non métropolitaine dans les conflits

 

Le plan de résistance en Afrique du Nord prôné par Georges Mandel était loin d’être utopique. Il excluait seulement toute faiblesse dans la hiérarchie militaire, reposait sur l’installation d’un nouveau gouvernement à Alger, alors département français, la prise en charge de l’ensemble des troupes coloniales déjà constituées, par le général Nogués, résident général du Maroc et le soutien de la marine française en Méditerranée, marine alors l’une des plus importantes au monde.

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Le Surcouf, fleuron de la marine française, plus grand sous-marin du monde en 1939, lancé en 1929, capable de tirer trois obus de 120 kilos à la minute à une portée de 27 kilomètres, continua la guerre aux côtés des Alliés qui le bombardèrent par erreur en 1942, tuant ses 126 hommes d'équipage.

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Le croiseur "Dunkerque" : lancé en 1935, d’une vitesse de 31 nœuds, il fut bombardé lors de l’attaque britannique de Mers-El-Kébir le 3 juillet 1940 et perdit 211 hommes d’équipage. Ramené à Toulon pour être renfloué, il y fut sabordé le 27 novembre 1942 avec 90 navires de guerre français. Il comportait 8 canons de 330 mm, 16 canons de 130 mm, 4 canons de 37 mm, 8 canons antiaériens de 37 mm, 32 mitrailleuses antiaériennes. Il était armé d’une catapulte et chargé de 3 hydravions.
Il convient d'ajouter qu'en 1939, la marine française est la plus importante de son histoire comptant 176 bâtiments de combat dont 2 croiseurs de bataille, 5 cuirassés, 1 porte-avions, 1 transport d'hydravions, 19 croiseurs, 32 contre-torpilleurs, 38 torpilleurs et 78 sous-marins ainsi que 117 petits bateaux de combat (avisos etc). Le personnel de la marine, particulièrement bien formé et équipé, était sans doute le corps le plus motivé dans l'armée. Le ralliement de l'amiral Darlan à Pétain sonna son glas. Scindée en deux à Mers-el-Kébir et Toulon, la marine française fut anéantie par l'Angleterre (1940) puis sabordée dans la rade de Toulon (1942).

 

Ce plan aurait pu réussir. Au lendemain de l’appel du 17 juin 1940 à la cessation du combat par le maréchal Pétain nommé président du conseil, tous les gouverneurs d’Afrique du Nord et d’autres encore demandèrent au gouvernement la continuation des combats dans l’empire.

La signature de l’Armistice le 22 juin 1940 mit fin à cette espérance, le légalisme des militaires et le ralliement à Pétain de l’amiral Darlan, chef de la marine, enterrant non seulement toute vélléité  de résistance mais amenant à l’arrestation de Georges Mandel, transporté au Maroc par le Massilia, le 24 juin 1940.

C’est ainsi que l’homme qui pouvait incarner la France dans la guerre fut arrêté et emprisonné par Vichy en 1940, déporté  à Buchenwald en 1943, puis renvoyé en France par les allemands pour y être assassiné par la Milice le 7 juillet 1944.

Comme le ministre l’avait prévu, les Colonies furent le terrain de la reconquête. Mais, alors que le Débarquement avait commencé depuis un mois, la voix de Georges Mandel se tut pour toujours.

Les années ont passé, plusieurs livres et un téléfilm ont rendu hommage à Georges Mandel.

A Chatou aussi où existe une plaque commémorative de longue date grâce à la Société disparue des Amis de Georges Mandel, à Chatou dans sa ville natale au temps de la villégiature, nous sommes fiers de saluer à nouveau la mémoire de Georges Mandel, le ministre patriote et de le remercier pour l’exemple qu’il a donné. Ses actions et ses paroles furent celles de la France Libre fondée sur la clairvoyance, l’héroïsme et le sacrifice.

Je laisse maintenant la parole à Monsieur Jean-Baptiste Godillon, membre de la commission municipale de la mémoire combattante, qui va nous lire une lettre à Pierre Laval de Claude Mandel au lendemain de l’assassinat de son père adoptif."

 

Pierre Arrivetz

Adjoint à la Mémoire Combattante

Au Patrimoine Historique

A l’Histoire

Fondateur de l’association Chatou Notre Ville en 1994

 

Lettre de Claude Georges-Mandel, adressée à Laval après l’assassinat de son père lue par Monsieur Jean-Baptiste Godillon, membre de la commission municipale de la mémoire combattante :


" Monsieur Laval,

Dans son désarroi et dans sa douleur, celle qui me tient lieu de mère vous a adressé, il y a dix jours, une lettre dans laquelle, en bien grande humilité, se rappelant l’offre de vos bons offices, elle vous demandait des renseignements susceptibles de l’éclairer sur la mort de mon papa que nous avons apprise par les journaux et par la voix publique.

Vous n’avez pas daigné faire diligence pour lui répondre et sans doute ne le ferez-vous jamais. Laissez-moi vous dire, Monsieur Laval, que je vous comprends : vous avez honte.

Je suis encore bien petite et bien faible à côté de vous qui avez les Allemands pour vous défendre. Moi, j’ai les Français c’est vrai, et c’est d’ailleurs pourquoi, je ne vous demande pas de comptes comme j’en aurais le droit: ils s’en chargeront.

Je veux aussi vous dire, Monsieur Laval, que je plains beaucoup votre fille. Vous allez lui laisser un nom qui marquera dans l’histoire, mais le mien aussi.

Seulement, le mien sera celui d’un martyr tombé assassiné pour avoir eu trop raison.

Claude Georges-Mandel."

 

La cérémonie s'est terminée par un cocktail offert par la Ville de Chatou dans le jardin de la maison. On doit remercier Monsieur le Maire de sa présence en raison d'une réunion longue et difficile peu de temps auparavant. Et notre plus vive reconnaissance à Monsieur et Madame Caillaud, propriétaires de la maison natale du ministre défunt, qui nous ont une fois de plus fait l'honneur de leur hospitalité.

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Dans la forêt de Fontainebleau, le monument à Georges Mandel orné du médaillon du sculpteur François Cogné

 

 

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