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09/07/2016

LE 25 JUIN 2016 A WISSOUS, L'AMIRAL MOUCHEZ A RECU LES HONNEURS DE LA VILLE

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Découverte de la plaque sur la maison de Wissous de l'amiral Mouchez

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La maison de l'amiral Mouchez à Wissous en 2016

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Portrait gravé de l'amiral Mouchez (1821-1892), directeur de l'Observatoire de Paris, membre de l'Institut

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Monsieur Jean-Claude Ciret, président de l'APEPAW, organisateur de la manifestation

Le samedi 25 juin 2016, la commune de Wissous dans l’Essonne s’est rassemblée autour de la commémoration de l’amiral Mouchez à l’initiative du président de l’Association pour la protection de l’environnement et du patrimoine de Wissous (APEPAW), Monsieur Jean-Claude Ciret, pour la pose d'une plaque commémorative sur sa maison.

La cérémonie a donné lieu à des discours de Monsieur Hubert Lepoutre, représentant de la famille Mouchez, de Monsieur Claude Catala, directeur de l’Observatoire de Paris, de Madame Nicole Capitaine, membre de l’Académie des Sciences, de Monsieur Patrice Brault, membre de la Société Nationale de Sauvetage en Mer, du lieutenant Ludovic Caterina, représentant la Marine Nationale, de Pierre Arrivetz,  président de l’association Chatou Notre Ville et conseiller municipal, que la ville de Chatou avait délégué pour la représenter à la suite de l'invitation de Monsieur Richard Trinquier, maire de Wissous, à qui nous adressons nos plus vifs remerciements.

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Monsieur Richard Trinquier, maire de Wissous

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Madame Nicole Capitaine, membre de l'Académie des Sciences

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Le directeur de l'Observatoire de Paris, Monsieur Claude Catala

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Pierre Arrivetz, pour la ville de Chatou et l'association Chatou Notre Ville

 

Chacun a pu évoquer l’amiral Mouchez, un homme droit et patriote, devenu un membre éminent de l’Académie des Sciences en 1875, un marin dont la vie a été vouée à la connaissance de l’univers, un français qui fit la réputation de notre pays pour de nombreux « faits d’armes » : relevés hydrographiques de l’Amérique du Sud, des Antilles, de la Chine,  de l’Afrique du Nord sous le Second Empire, défense du Havre en 1870-1871, lancement de la première carte photographique du ciel en 1887 en qualité de directeur de l’Observatoire de Paris (1878-1892), créateur d’une lunette méridienne portative, promoteur d’une méthode de relevé dite « méthode américaine », initiateur d’une école navale astronomique dans le Parc Montsouris…

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Le portrait en couleurs de l'amiral Mouchez est à l'Observatoire de Paris où les plus belles collections le concernant sont réunies. 

 

Le nom de Mouchez orne les voies de plusieurs villes françaises : Wissous où il vécut à partir de la fin du Second Empire, de Chatou où il séjourna enfant et où vécut sa famille, ses grands-parents Finat d’abord au 8 du quai qui porte son nom , où son père , Jacques Bartélémy Mouchez, ancien perruquier du roi d’Espagne Ferdinand VII (1816-1833) fit construire une maison route de Saint-Germain en 1844 avant de la revendre au peintre Pharamond Blanchard, Chatou où il se maria en 1862 et où naquit son fils, le commandant Mouchez, qui eut également une carrière importante à l’Ecole Navale, à Chatou enfin où l'amiral est enterré et où un quai porte son nom depuis 1921, Le Havre dont il fut le héros face aux Prussiens qui renoncèrent à prendre la ville alors que tant d’échecs militaires avaient assommé l’armée française, Paris où son nom est à jamais associé à la gloire de l’astronomie. La tombe d’Ernest Mouchez est au cimetière des Landes à Chatou, où il fut inhumé par l’abbé Borreau après son décès le 25 juin 1892. Son état de dégradation, signalé par Monsieur Ciret, a justifié une intervention peu avant la cérémonie.

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Le quai de l'amiral Mouchez à Chatou dans l'entre-deux-guerres, la maison des grands-parents Finat était au 8 du quai.

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Le quai de l'amiral Mouchez quelques années avant la Rénovation de 1966 qui détruisit l'ensemble des quartiers de l'Eglise et du pont, ce dernier disparaissant lui aussi.

 

Dans sa biographie familiale écrite en 1970 par l’un de ses descendants, Monsieur Robert Mouchez, figure une photo où l’amiral conduit une voiture aux côtés de l’abbé Borreau. Nous ne sommes qu’au début des années 1890, ce cliché a de quoi surprendre… Dans les délibérations du conseil municipal, le docteur Rochefort, qui fut l’un des maires les plus appréciés de Chatou entre 1911 et 1919, évoque l’histoire qui le lia à Mouchez. Né en 1844, il avait fait partie de son expédition à l’Ile-Saint-Paul (Océan Indien) en 1874 pour observer l’éclipse de Vénus, expédition qui échappa de peu à la tragédie en raison des conditions climatiques.

Le nom de l’amiral Mouchez a également été décerné en 1935 à un cratère lunaire et à un navire d’hydrographie et d’astronomie en 1936. Enfin, un timbre des Terres Australes et Antarctiques Françaises lui a rendu hommage en 1987.

 

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Photos de groupe devant la maison de l'amiral avec les personnalités

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Photo de groupe avec les descendants de la famille Mouchez 

Ce qui fut tout à la fois une heureuse et prestigieuse cérémonie et une agréable partie de campagne sous un soleil mérité, le fut grâce à l’initiative de l’APEPAW et de son président, Monsieur Ciret et à l'excellence de Monsieur Trinquier, maire de Wissous. La manifestation se termina dans l’écrin de verdure de la maison de l’amiral à Wissous chez ses descendants, Monsieur et Madame Auzenat.

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Façade du bâtiment qui abritait le bureau de l'amiral Mouchez au premier étage

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Le jardin de la maison de l'amiral à l'image de Wissous, vert et reposant

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En discussion, Monsieur Ciret, le lieutenant Catérina, Madame Capitaine et Monsieur Auzenat, hôte de la manifestation dont le père fut incidemment directeur de cabinet de Georges Mandel ministre des PTT entre 1934 et 1936.

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Monsieur Lucien Ruchet, membre de Chatou Notre Ville et délégué du Souvenir Français Chatou-Montesson, accompagnait le président de l'association.

Souhaitons qu'une telle manifestation soit le prélude à des liens privilégiés entre nos deux communes et à d’autres initiatives plus importantes en faveur de l’amiral Mouchez, un homme de l'Histoire.

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A Wissous, l'église romane très intéressante du XIVème siècle et l'hôtel de ville de 1933

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Wissous, une ville de 7.000 habitants qui a conservé son âme

 

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Pour retrouver quelques pages sur l'amiral Mouchez et la guerre franco-prussienne, "Chatou de Louis-Napoléon à Mac-Mahon 1848-1878" aux éditions Sutton (diffusion association Chatou Notre Ville)

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08/06/2014

CLEMENT LABELONYE, L'INDUSTRIE DU COEUR ET DES OPINIONS

Jean-Pierre-Claude-Clément Labélonye (1805-1874) nous est connu à travers son nom de rue attribué en 1879 à l’ancienne rue du Chemin Vert. Sa très belle villa qu’il fit construire en 1851 (sa déclaration au cadastre date de 1854) subsiste toujours à l’angle de la rue des Pommerots et de l’avenue des Tilleuls.

 

 

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L'image ci-dessus ne représente qu'imparfaitement l'immense corps de bâtiments formant la propriété que Clément Labélonye fit construire et habita avenue des Tilleuls  grâce à sa prodigieuse industrie dans la pharmacie. Son parc, non loti , s'étendait alors jusqu'à l'actuelle rue Labélonye.

 

Les almanachs médicaux ont décliné le nom de Labélonye dans le XIXème siècle à travers une production pharmaceutique dont les noms seuls auraient pu suffire à condamner la perspective d’une guérison : pilules de variolarine-bouloumie contre la fièvre et les névralgies, ergotine et dragées d’ergotine de Bonjean (chimiste médaille d’or de la Société de Pharmacie de Paris), remède contre les hémorragies, pansement des vieilles plaies, huile iodée de J.Personne contre les maladies scrofuleuses et maladies de la peau, jugée plus efficace que l’huile de foi de morue, granules et sirop d’hydrocotyle asiatica contre les maladies de peau, syphilitiques, scrofuleuses, rhumatismales, tissu-sinapisme contenant les principes actifs de la farine de moutarde. Nous étions encore sous le Second Empire et la pharmacie tenait à peu de choses.

 

La grande réussite de Labélonye fut son sirop pour les « maladies du cœur » : « sirop titré à raison d’un tiers de milligramme de digitaline cristallisée par cuillérée à bouche, dose 3 cuillérées à bouche par 24 heures renfermant 4 milligrammes de digitaline cristallisée. »

 

Le sirop de digitale de Labélonye, apparu à la fin de la Monarchie de Juillet, connut un succès resplendissant, au point d’être encore proposé en 1925 dans l’Almanach Catholique Français.

 

Aucun étonnement que Clément Labélonye fut président de la Société de Pharmacie de Paris et qu’il devint un pharmacien réputé et fortuné. D’abord rattaché à d’autres officines de ses confrères, il fonda en 1867 la pharmacie « Labélonye et Cie » 99 rue d’Aboukir, celle-là même dont ses descendants assuraient encore la prospérité en 1925 !

 

Loin de se contenter de la médecine du corps, la médecine des âmes appela Labélonye à professer un républicanisme acharné, depuis son élection comme adjoint au maire du 5ème arrondissement de Paris à la Révolution de 1848 à son élection au suffrage universel masculin au conseil municipal de Chatou sous Napoléon III en 1865, fonction qu’il conserva jusqu’à sa mort en 1874 et dans laquelle il apporta son soutien aux élus de Chatou contre l’indépendance du hameau du Vésinet (361 hectares détachés de Chatou en 1875). Enfin, une carrière plus brève comme député de Seine-et-Oise à l’Assemblée Nationale unique de 1871 le confirma dans son indéfectible attachement au système républicain et son opposition aux monarchistes constitutionnels, qui, bien que légèrement majoritaires, manquèrent leur dernière opportunité.

 

La veuve du député Labélonye et son fils continuèrent à résider dans la somptueuse villa de l’avenue des Tilleuls jusqu’à ce qu’une succession elle aussi d’ordre médical apparaisse dans la personne du docteur Millard (1830-1915), médecin des hôpitaux de Paris, membre du conseil de surveillance de l’Assistance Publique, Chevalier puis Officier de la Légion d’Honneur, qui acquit les lieux en 1892.

 

Les recherches nous conduisent à penser qu’un fait plus particulier en dehors de rencontres à la pharmacie a pu permettre le lien du conseiller municipal Labélonye et du docteur Millard : la guerre Franco-Prussienne. Clément Labélonye était en effet à la tête des ambulances durant le siège de Paris de septembre-octobre 1870 cependant que le docteur Millard était responsable des ambulances du 4ème secteur de Paris.

 

 

Sources :

 

- "Chatou, de Louis-Napoléon à Mac-Mahon 1848-1878" éditions Alan Sutton (2005)

- Archives municipales de Chatou

- Gallica : Almanachs médicaux

 

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Locomotive SNCF 241 P compound fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, emblème de l'association.

27/01/2013

UNE VENTE PAS COMME LES AUTRES...

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Cliché "Le Miroir" 1919 - collection de l'auteur 

 

A l'heure où Renoir apparaît magnifiquement dans le rôle épousé par l'immense acteur Michel Bouquet dans le film de Gilles Bourdos, nous communiquons cette annonce publiée de son vivant :

" Dimanche dernier a eu lieu à Chatou au restaurant Fournaise où le peintre Renoir travailla en 1880 lors de ses études pour un grand tableau, « Le Déjeuner chez Fournaise », une vente publique comprenant les tableaux suivants qui ont obtenu les prix ci-dessous indiqués :

portrait de Monsieur Fournaise 9.100 F, portrait de Madame Fournaise 9.900 F, petit paysage (esquisse) 1.560 F, fleurs (ébauche) 900 F. "

 

La Chronique des Arts et de la Curiosité, 9 décembre 1905

 

04/12/2012

AVENUE VICTOR HUGO, DES HISTOIRES QUI NE SE RESSEMBLENT PAS

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Cliché : François Nicol

 

L'avenue Victor Hugo à Chatou tient son nom d'une délibération du conseil municipal du 12 avril 1884 prise à l'initiative de la municipalité d'Ernest Bousson (1878-1887). Celle-ci se revendiquait d'être la première municipalité républicaine et libérale de Chatou en 1878 et procéda à des baptêmes aux noms républicains de diverses voies de Chatou. C'est ainsi que l'ancienne avenue du Vésinet disparut pour honorer un grand français de son vivant.

Une très jolie villa néo-renaissance habillée de briques à l'angle de la rue des Garennes, naguère mal en point, aujourd'hui restaurée, décore cette avenue, faisant écho à la plus ancienne construction bordant cette la voie à Chatou, située face à l'Institut du Bon Sauveur. Cette villa fut construite vers 1880 et mériterait d'être répertoriée au plan local d'urbanisme (illustration ci-dessus).

Dans les années trente, la villa du 11 bis de l'avenue appartînt à Emile Fieg, l'un des fondateurs à l'arrivée du cinéma parlant de la Société Générale d'Equipements Cinématographiques. Cette société anonyme bénéficiait, selon le rapport qui en fut fait le 12 septembre 1930 par la revue "Les Spectacles", d'un capital de 650.000 francs et avait pour objet "toutes opérations se rapportant à l'industrie cinématographique".

Six fondateurs présidèrent à ses destinées *, dont Emile Fieg, le seul administrateur non parisien. Nos recherches n'ont pas pour l'instant permis d'établir quelle fut l'action de cette société.

En revanche, Emile Fieg nous est connu à deux titres : c'est lui qui fut le scénariste de "Paix sur le Rhin", film français de Jean Choux sorti en 1938 pour le XXème anniversaire de l'Armistice de 1918. Emile Fieg était né à Mulhouse en 1885 sous l'occupation allemande.

Ce film célébrait à sa manière en arrière-fond l'entente franco-allemande à travers un scénario bâti sur une dispute familiale en Alsace entre un père et l'un de ses deux fils mobilisés au retour de la Grande Guerre. Son premier fils souhaite épouser une française, le second une allemande. Le père renie ce dernier puis accepte sa démarche à la fin du film, concluant à l'ineptie de sa propre attitude. Des acteurs qui s'y trouvent, Françoise Rosay, Dita Parlo, Pauline Carton, ont laissé une trace durable dans l'histoire du cinéma français.

En second lieu, les délibérations du conseil municipal de 1940 nous apprennent qu'Emile Fieg, sans doute bien vu des allemands, fut nommé par la municipalité de Chatou comme agent de liaison avec la Kommandantur installée dans la commune pour les questions de ravitaillement de la population civile.

Au 15 bis de l'avenue vécut un accordéoniste célèbre, Maurice Larcange. C'est depuis 1992 le domicile du vice-président de l'association Chatou Notre Ville réélu depuis 11 ans, Monsieur Arnaud Muller.

 

 

* les autres administrateurs-fondateurs de cette société en 1930 étaient Salomon Kharon, 15 rue Théodore de Banville, le baron François Fragassi, 69 boulevard de Courcelles, Casimir Rotwand, 25 rue Rennequin, Alexandre Berger, 78 rue de Richelieu, Marius Cottavoz, 86 rue du Ranelagh

 

 

Sources :

Matrice cadastrale de Chatou

Archives Municipales de Chatou (recensement, délibérations du conseil municipal)

Revue "Les Spectacles" 1930 - Gallica 

 

 

 

 

 

16/11/2012

FEU LA GARDE NATIONALE

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Un officier de la Garde Nationale prêtant serment, peinture anonyme du XVIIIème siècle. Collection Chauvac-Claretie / photo Lauros-Giraudon.

 

Constituée sous la Révolution, la Garde Nationale n'évoque pas de souvenir marquant pour Chatou contrairement à Paris. Le 15 juillet 1789, Louis XVI nomma à la tête de la Garde Nationale Parisienne le marquis de La Fayette (1757-1834). Et la Garde vécut, traversa les régimes. Le 29 juillet 1830, une trentaine de députés nouvellement élus contestant les ordonnances de Charles X se réunit à l'Hôtel de Ville de Paris et nomma à nouveau, 41 ans plus tard, le général marquis de La Fayette chef de la Garde Nationale.

Celui-ci accueillit Louis-Philippe à bras ouvert, mettant fin à la révolution. Lafayette fut confirmé dans ses fonctions par une ordonnance royale du 10 août 1830. Mais, plus libéral que le roi, il entra en froid avec lui et lui donna sa démission le 24 décembre 1830.

L'un des problèmes de la Garde Nationale était qu'elle devait pourvoir elle-même à son habillement, ce qui, dans un village de petits cultivateurs comme Chatou, était un défi. Cela n'empêcha pas qu'en 1831, la Garde Nationale y compta 140 membres.

L'émeute du 26 février 1848 qui aboutit à l'incendie de la gare par des habitants de Rueil mobilisa la Garde Nationale de Chatou emmenée par son capitaine, l'ancien notaire Bornot, qui fit une vingtaine de prisonniers avant de recevoir l'appui d'un détachement de dragons.

A partir de 1849, la majorité royaliste de l'Assemblée fit appel au général Changarnier (1793-1877), royaliste affirmé, pour diriger la Garde et préparer un retour à la royauté, chaque camp envisageant un coup d'Etat par suite de l'interdiction constitutionnelle du renouvellement du mandat du président de la République. Conscient du danger pour son propre dessein, Louis-Napoléon prince-président le dessaisit de ses fonctions  puis, à l'occasion du coup d'Etat du 2 décembre 1851, l'exila pendant huit ans. A la même époque, Chatou comptait parmi les membres de la Garde le peintre et illustrateur Pharamond Blanchard (1805-1873) domicilié avenue de Saint-Germain. Le dernier état de la Garde Nationale fut déclaré au préfet en avril 1851, et ne recensa plus que 40 membres dans la commune. 

Sous le Second Empire, la Garde Nationale, qui avait épuisé le soupçon de défendre puis de couler dans la rue les différentes dynasties depuis sa création, fut ramenée à une Garde triée sur le volet, proche du gouvernement mais jamais convoquée sauf pour des tâches subalternes.

C'est ainsi que nous avons trace dans le recensement de Chatou de l'un de ses représentants les plus notables, propriétaire de 1862 à sa mort en 1876 d'une villa au 65 avenue du Chemin de Fer, devenue depuis l'avenue du Général Sarrail : Charles Scipion Joseph Perier. Né en 1811 et mort le 2 juin 1876 à Paris, Monsieur Périer était l'un de nos "villégiateurs" de Chatou, son domicile principal étant situé 20 rue Erlanger à Paris. 

 

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Extrait de la page concernée de la matrice cadastrale mentionnant Charles Scipion Joseph Périer aux Archives Municipales de Chatou

 

 

Celui-ci reçut en effet la Légion d'Honneur au grade de Chevalier par décret impérial du 19 août 1862 en sa qualité de commandant du 26ème bataillon de la Garde Nationale de la Seine. Sa position sociale exprima bien l'orientation du régime puisqu'il était banquier de son état.

En 1870, l'échec et l'invasion issue de la guerre franco-prussienne ne laissa pas le temps à la Garde Nationale de se reconstituer. La fondation de la Commune formée de bataillons de la Garde parisienne et la guerre civile qui s'ensuivit aboutirent à la suppression par le gouvernement de Thiers de la Garde Nationale le 25 août 1871. 

 

Sources :

"Histoires de Chatou - Chatou 1830-1848, les premières évolutions du village" édition Chatou Notre Ville (2009), par Pierre Arrivetz

"Chatou, de Louis-Napoléon à Mac-Mahon 1848-1878" édition Sutton (2005) diffusion Chatou Notre Ville, par Pierre Arrivetz

"Histoire de Chatou et des environs", éditions Palatine (1952), par Paul Bisson de Barthélémy

Légion d'honneur - base Leonore

Matrice cadastrale de Chatou - Archives municipales de Chatou