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16/11/2012

FEU LA GARDE NATIONALE

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Un officier de la Garde Nationale prêtant serment, peinture anonyme du XVIIIème siècle. Collection Chauvac-Claretie / photo Lauros-Giraudon.

 

Constituée sous la Révolution, la Garde Nationale n'évoque pas de souvenir marquant pour Chatou contrairement à Paris. Le 15 juillet 1789, Louis XVI nomma à la tête de la Garde Nationale Parisienne le marquis de La Fayette (1757-1834). Et la Garde vécut, traversa les régimes. Le 29 juillet 1830, une trentaine de députés nouvellement élus contestant les ordonnances de Charles X se réunit à l'Hôtel de Ville de Paris et nomma à nouveau, 41 ans plus tard, le général marquis de La Fayette chef de la Garde Nationale.

Celui-ci accueillit Louis-Philippe à bras ouvert, mettant fin à la révolution. Lafayette fut confirmé dans ses fonctions par une ordonnance royale du 10 août 1830. Mais, plus libéral que le roi, il entra en froid avec lui et lui donna sa démission le 24 décembre 1830.

L'un des problèmes de la Garde Nationale était qu'elle devait pourvoir elle-même à son habillement, ce qui, dans un village de petits cultivateurs comme Chatou, était un défi. Cela n'empêcha pas qu'en 1831, la Garde Nationale y compta 140 membres.

L'émeute du 26 février 1848 qui aboutit à l'incendie de la gare par des habitants de Rueil mobilisa la Garde Nationale de Chatou emmenée par son capitaine, l'ancien notaire Bornot, qui fit une vingtaine de prisonniers avant de recevoir l'appui d'un détachement de dragons.

A partir de 1849, la majorité royaliste de l'Assemblée fit appel au général Changarnier (1793-1877), royaliste affirmé, pour diriger la Garde et préparer un retour à la royauté, chaque camp envisageant un coup d'Etat par suite de l'interdiction constitutionnelle du renouvellement du mandat du président de la République. Conscient du danger pour son propre dessein, Louis-Napoléon prince-président le dessaisit de ses fonctions  puis, à l'occasion du coup d'Etat du 2 décembre 1851, l'exila pendant huit ans. A la même époque, Chatou comptait parmi les membres de la Garde le peintre et illustrateur Pharamond Blanchard (1805-1873) domicilié avenue de Saint-Germain. Le dernier état de la Garde Nationale fut déclaré au préfet en avril 1851, et ne recensa plus que 40 membres dans la commune. 

Sous le Second Empire, la Garde Nationale, qui avait épuisé le soupçon de défendre puis de couler dans la rue les différentes dynasties depuis sa création, fut ramenée à une Garde triée sur le volet, proche du gouvernement mais jamais convoquée sauf pour des tâches subalternes.

C'est ainsi que nous avons trace dans le recensement de Chatou de l'un de ses représentants les plus notables, propriétaire de 1862 à sa mort en 1876 d'une villa au 65 avenue du Chemin de Fer, devenue depuis l'avenue du Général Sarrail : Charles Scipion Joseph Perier. Né en 1811 et mort le 2 juin 1876 à Paris, Monsieur Périer était l'un de nos "villégiateurs" de Chatou, son domicile principal étant situé 20 rue Erlanger à Paris. 

 

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Extrait de la page concernée de la matrice cadastrale mentionnant Charles Scipion Joseph Périer aux Archives Municipales de Chatou

 

 

Celui-ci reçut en effet la Légion d'Honneur au grade de Chevalier par décret impérial du 19 août 1862 en sa qualité de commandant du 26ème bataillon de la Garde Nationale de la Seine. Sa position sociale exprima bien l'orientation du régime puisqu'il était banquier de son état.

En 1870, l'échec et l'invasion issue de la guerre franco-prussienne ne laissa pas le temps à la Garde Nationale de se reconstituer. La fondation de la Commune formée de bataillons de la Garde parisienne et la guerre civile qui s'ensuivit aboutirent à la suppression par le gouvernement de Thiers de la Garde Nationale le 25 août 1871. 

 

Sources :

"Histoires de Chatou - Chatou 1830-1848, les premières évolutions du village" édition Chatou Notre Ville (2009), par Pierre Arrivetz

"Chatou, de Louis-Napoléon à Mac-Mahon 1848-1878" édition Sutton (2005) diffusion Chatou Notre Ville, par Pierre Arrivetz

"Histoire de Chatou et des environs", éditions Palatine (1952), par Paul Bisson de Barthélémy

Légion d'honneur - base Leonore

Matrice cadastrale de Chatou - Archives municipales de Chatou

 

 

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