22/07/2007
LE NYMPHEE DE SOUFFLOT (1777)
Le Nymphée de Soufflot est visible sur les bords de Seine depuis l'Ile de Chatou peu avant le barrage. Cette grotte constituée de scories de mines et de pierres meulières est le dernier vestige du domaine du dernier seigneur de Chatou, Henry Léonard de Bertin (1720-1792), ministre de Louis XV et de Louis XVI qui fut notamment maître de forges. L'édifice, d'une trentaine de mètres de long, a été construit de 1774 à 1777. Il a échappé à la destruction en 1914 et a été classé monument historique en 1952. Il représente l'un des rares nymphées existant encore en France, et une oeuvre majeure du grand architecte Soufflot, auteur des plans de l'Eglise Sainte-Geneviève à Paris en 1757 (devenue le Panthéon), de la rénovation de Lyon dont il subiste le Théâtre du quartier Saint-Clair (1756), du château et du nymphée de Ménars (1764), d'une partie de l'Hôtel de la Marine place de la Concorde à Paris (1766-1775). Jacques Germain Soufflot (1713-1780) avait été nommé intendant des bâtiments du roi par Louis XVI en 1776.
Actuellement, le Nymphée est dans un état alarmant. Sa voûte est fissurée et ses colonnes sont endommagées, ce que l'association avait dénoncé en 1999, notamment dans un article du journal "le Monde" publié sous la plume d'Emmanuel de Roux. L'inertie des pouvoirs publics, lesquels bénéficient pourtant de la législation de 1913 pour prendre toutes dispositions utiles à la conservation du monument, est entièrement responsable de cette situation, d'autant plus grave que l'on sait qu'il faudrait plusieurs années pour régler un problème qui prospère également grâce à la mauvaise volonté de ses propriétaires actuels. L'association a eu l'occasion d'accueillir les membres de l'Ecole Polytechnique de Lausanne sur le site pour une visite en companie du président de l'Office du Tourisme en 2001 (la municipalité de Chatou a dissous l'Office du Tourisme en 2003). Malgré des demandes officielles faites en 1996 et 1999 auprés de la municipalité par l'association, le Nymphée de Soufflot poursuit sa lente dégradation, encouragée par une démission sans excuse des pouvoirs publics.
L'association a organisé une conférence sur Soufflot et les Nymphées le 19 mai 1999 à l'Institut du Bon Sauveur par Monique Mosser, chercheur au Labotatoire de Recherche sur le Patrimoine Français, professeur à l'Ecole d'Architecture de Versailles spécialiste des jardins pour lesquels Madame Mosser a publié notamment un ouvrage patrimonial encyclopédique "Histoire des Jardins, de la Renaissance à nos jours" (édité chez Flammarion ci-dessous).
Publié dans # PATRIMOINE MENACE | 00:40 | Commentaires (4) | Lien permanent
Commentaires
Il est naturellement regretable que ces Nymphées de Soufflot soient négligées. Les ouvrages du 18eme siecle méritent sans doute une plus grande attention.
Comment faire pour réagir ?
Un harcelement systématique des autorités m'apparait comme la seule solution a la portée de tous.
Donc courrier aux maires, députés, ministres, president.
Renouvelé jusqu'a réaction...?
Que faire d'autre ?
Écrit par : LAURENT TESSEYRE | 27/01/2008
Bonjour,
Quelle est la position de la nouvelle municipalité sur l'avenir de ce monument, celle-ci entretenant une "Villa Médicis" à grands frais des Catoviens sans aucun retour sur investissement.
Est ce que les personnalités citées dans le commentaire ci-dessus ont été alertées de la dégradation de cet ouvrage et du silence des responsables.
Il me "semble" que les propriétaires actuels ont eu un prix préférentiel lors de l'achat de la propriété suite aux contraintes dues à la présence de ce monument historique, alors ?
MTC
Écrit par : MTC | 03/08/2008
(suite)
Par un étrange hasard, Soufflot fut pensionnaire de la Villa Médicis de Rome (!) de 1731 à 1738.
Écrit par : MTC | 04/08/2008
Les Nymphées sont sans conteste tres importantes et il faut les sauver. Je m'interresse également a l'édifice situé à la toute pointe aval de l'ile. Peut-etre est ce sur la commune de Houille. Il 'agit peut etre d'un batiment lié à l'activité d'un bac ?
J'aimerai en avoir confirmation.
Écrit par : laurent Tesseyre | 04/08/2008
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