01/06/2014
L'HOMMAGE DU 18 OCTOBRE 1934
Louis Barthou, ministre des Affaires Etrangères et Alexandre Ier, roi de Yougoslavie, peu avant leur assassinat le 9 octobre 1934.
"En ouvrant cette séance, je suis certain d’être l’interprète du conseil municipal pour nous associer à l’émotion que nous avons tous ressentie devant l’odieux assassinat du roi de Yougoslavie et de notre ministre des Affaires Etrangères Louis Barthou. Nous nous inclinons aussi respectueusement devant la mort du grand Français Raymond Poincaré, ancien président de la République. »
Ainsi s'exprima Léon Barbier, maire de Chatou de 1929 à 1935 lors du conseil municipal du 18 octobre 1934, faisant référence à la disparition de trois hommes qui avaient combattu l’Allemagne.
Louis Barthou (1862-1934), ministre des Affaires Etrangères, et le roi Alexandre Ier de Yougoslavie, avaient été assassinés dans leur voiture à Marseille le 9 octobre 1934 par Ante Pavelic, un croate membre d’une société secrète hostile à la domination serbe, d’obédience fasciste et aux buts terroristes, l’Oustacha.
L'insécurité effarante qui régnait lors de la traversée du cortège à Marseille au milieu d'une foule considérable permit à l'assassin (à gauche sur la voiture) de se précipiter sur le marchepied de la Delage officielle et de tirer à bout portant sur Alexandre de Yougoslavie et Louis Barthou.
Louis Barthou, ancien ministre des Affaires Etrangères en 1917, ancien président du Conseil, père d'un fils unique tué pendant la Grande Guerre, était un défenseur du traité de Versailles mais surtout l’auteur de la Petite Entente avec les Etats issus du démantèlement de l’Autriche-Hongrie et le promoteur d’une alliance générale en Europe contre l’Allemagne incluant l’Italie et l’U.R.S.S.
Avec Alexandre de Yougoslavie, il entendait réconcilier l'Italie et la Yougoslavie alors que l'Allemagne faisait encore cavalier seul en Europe. Selon l'historien Paul Bisson de Barthélémy, le ministre aurait possédé une ferme rue des Landes dite "du quoniam" et fréquenté Chatou et Le Vésinet.
Louis Barthou (1862-1934), l'un des plus brillants ministres des Affaires Etrangères de la IIIème République après Delcassé.
Louis Barthou avec son homologue soviétique, Maxime Litvinoff. Louis Barthou avait promu l'U.R.S.S. à la Société des Nations.
Raymond Poincaré (1860-1934), mort de sa belle mort six jours après son ami Barthou, avait été le président de la République de 1913 à 1920, le défenseur intraitable des clauses de réparation du traité de Versailles, le sauveur du franc en 1926. De la même génération que Barthou et comme lui d’opinion de centre droit, il incarnait la résistance contre le réarmement allemand.
Alexandre Ier était le fils du roi Pierre Ier de Serbie. Monté sur le trône en 1921, créateur de la Yougoslavie en 1929, Alexandre choisit comme son père le camp de la France, alliée historique de la dynastie.
Le président Poincaré pendant la Grande Guerre passant des troupes en revue aux côtés d'Alexandre de Yougoslavie. Sa disparition et celle de Louis Barthou marquèrent la fin de la résistance politique à l'Allemagne.
La disparition de Louis Barthou et Raymond Poincaré devait laisser la place à la Chambre à un parti modéré affaibli, divisé et sans influence véritable dans l’opinion publique cependant que le régime, dépourvu d'autorités militaires et politiques, agonisant d'instabilité ministérielle, devint le spectateur des troubles intérieurs qu'il avait lui-même contribué à attiser dans un contexte économique et diplomatique désastreux.
Iconographie :
- "Vu" du 12 octobre 1934 , collection de l'auteur
Publié dans CHATOU ET L'ENTRE-DEUX-GUERRES, CHATOU SOUS LA IIIEME REPUBLIQUE | 11:10 | Commentaires (0) | Lien permanent
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