17/11/2007
LA CONSTRUCTION DE L'EGLISE SAINTE-THERESE DE L'ENFANT JESUS
L’Eglise Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus située 36 route de Maisons fut consacrée le dimanche 23 octobre 1932 par Monseigneur Millot, « prélat de sa Sainteté, vicaire général, archidiacre de Versailles », assisté du chanoine Flavigny, vicaire général honoraire, curé doyen de Saint-Germain-en-Laye et de l’abbé Fossard, chanoine du chapitre de la cathédrale de Versailles.
Le curé de Chatou, l’abbé Basler, rendit hommage à ses prédécesseurs qui avaient été à l’origine du projet. Un sermon de Monseigneur Millot s’ensuivit dans une atmosphère très émouvante qui se termina par la bénédiction du Saint-Sacrement puis la consécration de la chapelle. A la fin de la cérémonie, les roses de Sainte-Thérèse furent distribuées aux paroissiens.
Un témoin reporter écrivit : « nous pensions avec gratitude à cet admirable clergé du diocèse de Versailles, qui, avec opiniâtreté et succès, grandit le domaine du Christ, aux dépens d’un matérialisme, qui, malgré sa puissance et son hostilité, n’a pu éteindre complètement, dans le cœur du peuple, « la flamme du souvenir religieux » selon l’expression de Monseigneur Millot. »
A l’occasion du salon de l’Ecole Française qui se déroula au Grand Palais du 4 janvier au 1er février 1933, le cabinet d'architecture O.S.Michelin présenta un projet d’église de nouveau dédié à Sainte-Thérèse dans un style «d'art moderne de filiation classique» (ci-dessous).
Au lendemain de la grande Exposition Coloniale de Paris de 1931 qui avait connu un succès retentissant (34 millions de visiteurs) et crépusculaire, l’architecte retint naturellement pour ses plans de Chatou un style appelé à être promu indifféremment dans l’empire colonial français et dans la métropole. L’originalité de la construction est donc à chercher ailleurs.
Ces panneaux étaient constitués par des cadres en profilés, revêtus extérieurement de plaques de ciment amiante compressé, remplis en atelier de béton cellulaire armé. L’ensemble donnait un montage avec un panneau de béton armé dont les angles étaient protégés par des cornières, la face vue habillée d’une plaque de fibrociment de forte épaisseur remplaçant l’enduit et assurant une étanchéité parfaite selon l’ingénieur René Hochstaetter.
La construction de ce type d’édifice ne ressemblait-il pas à du grand « Meccano » ? une plate-forme en maçonnerie était réalisée, une ossature métallique venant des Forges et Ateliers de Commentry-Oissel était montée sur l’assise, les parois étaient ensuite glissées dans l’ossature conçue pour les recevoir et maintenues au moyen de couvre-joints. A moindre coût, une couverture en tuile ou fibrociment - l'église Sainte-Thérèse bénéficia heureusement de l'ardoise - achevait la mise hors d’eau du bâtiment. La face intérieure de cette couverture était doublée d’une paroi d’isolement en plaques spéciales posées spécialement sous la charpente. Enfin, les menuiseries , peinture et vitrerie constituaient la touche finale du chantier.
On relevait la possibilité de démonter le bâtiment pièce par pièce, la seule nouvelle dépense étant dans le cas d'un déplacement une assise nouvelle de maçonnerie.
Il reste une poignée de ces églises en Ile de France. Malgré leur construction bon marché, leur architecture contraste avec la monotonie de nos banlieues.
Clichés de l'Eglise Sainte-Thérèse en construction