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21/03/2009

LES PASSAGERS DE LEGENDE DU CHEMIN DE FER DE CHATOU

Paul Abadie
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Paul Abadie (1812-1884), l'architecte du Sacré-Coeur,
 rend son dernier soupir
 

« Monsieur Paul Abadie, architecte, membre de l’Institut, a été frappé, vendredi 1er août 1884, d’une attaque d’apoplexie, à la gare de Chatou, au moment où il descendait du train venant de Paris ; l’éminent artiste est mort dans la nuit. » (Gazette des Architectes et du Bâtiment – août 1884). «Le vaillant architecte était frappé inopinément et mortellement en revenant d’exercer les fonctions de juré au Concours du Grand Prix d’Architecture » (Revue de l’Architecture et des Travaux Publics – 1885). « Avant de clore son discours, Monsieur Daumet insiste sur la bienveillance parfaite qui caractérisait Abadie, président (…) du Cercle des Maçons et Tailleurs de Pierre. » (idem).

 

Installé à Chatou vers 1865 6 route des Princes (depuis 1875 rebaptisée avenue Arago rattachée au Vésinet côté pair), Paul Abadie s’était illustré comme architecte des édifices diocésains du sud-ouest depuis 1848, fonction qu’il cumulait avec celle d’inspecteur général des édifices diocésains depuis 1861, marquant du style romano-byzantin, très spectaculaire, les restaurations des cathédrales Saint-Front de Périgueux  et Saint-Pierre d'Angoulême  ainsi que celle de l'Eglise Sainte-Croix de Bordeaux. Napoléon III l’avait fait officier de la Légion d’Honneur en 1869.

 

Conseiller municipal de Chatou de 1870 à 1875, il entra dans l’histoire en 1874 en remportant parmi 78 projets, le concours pour l’édification du Sacré-Cœur, aujourd’hui l’un des symboles de Paris à travers le monde.

 

 

Paul Abadie avait dirigé les travaux de restauration de 22 édifices religieux et donné les plans de 28 constructions nouvelles. Il est enterré au cimetière de Chatou. Une voie lui a été décernée dans le quartier Gambetta en 1972.

 

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Maurice Berteaux

 

 

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Maurice Berteaux (1852-1911), ministre de la Guerre, député-maire de Chatou, rejoint sa dernière demeure au terme d’obsèques nationales

 

 

 

 

Gendre de l’ancien maire de Chatou, Charles Joseph Lambert (1871-1872), et héritier de sa charge d’agent de change, Maurice Berteaux fit partie de cette élite fortunée de la Belle Epoque, qui, dans le sillage du parti radical-socialiste, consacra toute sa vie au progrès et à la défense militaire de la France, à laquelle il attacha la nouvelle arme de l’aviation. Résidant 17 rue Labélonye, il fut le maire emblématique de Chatou de 1891 à 1911. Député de 1893 à 1911, ministre de la Guerre à deux reprises en 1904 et 1911, il défendit le projet des retraites ouvrière et paysanne adopté en 1910, le statut des cheminots et fut le promoteur de la nationalisation de la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest, dont Clemenceau, président du Conseil, finit par faire adopter le projet en 1908. La popularité de Maurice Berteaux était telle que son élection à la présidence de la République en 1913 était envisageable. Il fut le député le mieux élu de France en 1910. A Chatou, il fut constamment réélu maire au premier tour de scrutin entre 1892 et 1911. On lui doit des équipements financés sur ses deniers, tels que la salle des fêtes (détruite en 1973) et le premier réseau téléphonique dans la commune. Il mourut le 21 mai 1911, décapité par un avion au départ de la course d'aviation Paris-Madrid à Issy-Les-Moulineaux. Il reçut des obsèques nationales.

 

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 Maurice Berteaux à cheval

aux grandes manoeuvres de 1905

collection Pierre Arrivetz

 

 

 

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La délégation parlementaire sur le quai de la gare de Chatou avec au centre Adolphe Brisson, président de la Chambre des Députés et ci-dessous, la descente du cercueil.

collection Pierre Arrivetz
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La rencontre des deux "Fauves" Catoviens,
André Derain et Maurice de Vlaminck
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André Derain par lui-même

« Au mois de juillet 1900, étant en permission  de quinze jours (ma libération devait avoir lieu en septembre), j’avais pris à Chatou le train pour Paris. Dans le compartiment où j’étais monté, assis en face de moi se trouvait André Derain. Bien qu’habitant depuis toujours le même pays, nous ne nous étions jamais adressé la parole. Nous nous connaissions seulement de vue, pour nous être souvent croisés dans les rues du village. Derain avait assisté à des courses de vélo auxquelles je participais. Maintes fois, il avait pu me rencontrer, mon violon sous le bras ou trimbalant des toiles et ma boîte à couleurs. A cette époque, Derain avait à peine vingt ans. C’était un grand type efflanqué, aux longues jambes. Il était habituellement vêtu d’un manteau à pèlerine et coiffé d’un chapeau  mou. Il avait vaguement l’air d’un escholier de la Basoche du temps de Louis XV : quelque chose comme un François Villon amélioré…Je ne sais quelle rage intempestive me le fit attaquer :

-         « ça va bientôt être votre tour de chausser des godillots ! »

-         « pas avant l’année prochaine, me répondit-il, un peu interloqué. »

Le même  soir, nous nous retrouvions sur le quai et nous reprenions notre entretien. Le résultat de cette rencontre fut qu’on se promit de travailler ensemble (…) »

Maurice de Vlaminck (1876-1958)
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 Couverture du catalogue de l'exposition "Chatou" à la galerie Bing en mars 1947 par Maurice de Vlaminck

collection Pierre Arrivetz

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