10/05/2010
CEREMONIE DU 8 MAI 2010
Le 8 mai est jour de fête pour la liberté de la France et du monde. Il commémore également le sacrifice de tant de soldats et de civils tués dans une guerre atroce.
La France a subi le martyre. Elle a été sous la coupe d’une défense nationale infantile promue pendant vingt ans par des militaires dépassés qui ont tenté d’en rejeter la faute aux ministères de la IIIème République. Son armée en 1940 a été prisonnière en trois semaines, ses troupes coloniales, une fois désarmées, ont été massacrées.
Les civils, bombardés et terrorisés, pouvaient espérer l’Armistice. Ils connurent les affres du ravitaillement puis des bombardements aveugles des armées Alliées. Certains s’employèrent à remplir les armoires du régime de Vichy de délations. Les collaborateurs actionnèrent les services contre les résistants, les juifs, les opposants supposés ou non. La haine des deux France du Front Populaire et des ligues restait bien vivante. Des actions plus discrètes et plus courageuses de milliers d’anonymes permirent au contraire des sauvetages en nombre.
En 1944, la France déchirée se hissait à son point culminant. Les règlements de compte se déchaînèrent. L'ancien ministre des PTT, des Colonies et de l'Intèrieur, ancien chef de cabinet de Clemenceau, Georges Mandel, né à Chatou en 1885, rare partisan de la poursuite des combats en Afrique du Nord en 1940 et contempteur à la Chambre des défaillances militaires du pays pendant quinze ans, fut assassiné par la Milice le 7 juillet en forêt de Fontainebleau de seize balles dans le dos après quatre ans d’emprisonnement. La Milice et les allemands étaient d’accord, Laval, ne s’y opposa pas.
A Chatou, 27 résistants furent tués dans la barbarie au château de la Pièce d’Eau sur dénonciations civiles le 25 août 1944. Les SS, qui avaient évacué la ville, y revinrent pour assouvir la vengeance que les délateurs souhaitaient accomplir par procuration.
La commémoration du 8 mai 1945 est donc non seulement la joie de la liberté retrouvée mais aussi celle des sacrifices consentis par quelques-uns au profit du plus grand nombre. Les anciens combattants de 1940 ne sont plus très nombreux. Les générations de la guerre d’Algérie leur prêtent leur assistance morale.
La Capitulation, qu’elle soit allemande ou nazie, a rendu à une partie de l’Europe sa liberté et lui a permis d’envisager sa construction commune. Elle n’est donc pas un fait isolé et sans conséquence pour les générations actuelles et futures.
Soyons fiers à Chatou du combat des générations de la deuxième guerre. En 1940, comme en 1944, la volonté de conserver à la France ce qu’elle avait de plus cher, sa liberté et son indépendance, fut affirmée au péril de leur vie par nos aînés.
Se rendant au cimetière des Landes, quelques élus et anciens combattants accompagnés par des enfants du Conseil municipal des jeunes emmenés par les associations. A droite, Alain Hamet, trésorier de la section locale du Souvenir Français et président de l'Association des 27 Fusillés de Chatou. Devant, le maire, Ghislain Fournier.
Publié dans CHATOU ET LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE | 01:14 | Commentaires (0) | Lien permanent
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