1804

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/03/2013

LE CANAL DE SUEZ EN VILLEGIATURE AU VESINET

 SUEZ CARTE CANAL.jpg

Carte du canal de Suez. De la Méditerranée à la Mer Rouge, de Port-Saïd à Suez, le canal continue d'irriguer le monde ("1858-2008, Cent Cinquantenaire de la création de la Compagnie Universelle Maritime du Canal de Suez"  édition de l'Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du Canal de Suez, GDF SUEZ)  

LESSEPS NADAR.jpg

Ferdinand de Lesseps (1805-1894) photographié par Nadar peu avant sa mort - ("500 célébrités contemporaines" collection Felix Potain - collection Pierre Arrivetz).

 

Dimanche 24 mars 2013, l'Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du canal de Suez conviait le public à une conférence au Conservatoire du Vésinet sur le canal de Suez à travers une révélation, le dépôt des archives de la Compagnie Universelle du canal de Suez dans l’actuel Conservatoire de musique du Vésinet 51 boulevard d'Angleterre, de 1930 à 1978. A cette date, la Compagnie Financière de Suez, héritière de la Compagnie du canal, vendit cette propriété de 4.526 mètres carrés à la Ville du Vésinet qui en fit son Conservatoire sous la houlette de Monsieur Alain Jonemann, alors maire du Vésinet et le baptisa du nom du célèbre compositeur vésigondin, Georges Bizet.

Cette manifestation était organisée par Madame Evelyne Beaudeau, ancienne conseillère municipale du Vésinet, conseillère municipale de Chatou et adhérente active de l'Association. Etait présent, Monsieur Jean-Philippe Bernard, trésorier vice-président de l’Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du canal de Suez et membre de longue date de Chatou Notre Ville. 

 

ASSOCIATION LESSEPS LOGO.jpg

 

 

La salle réunit de nombreuses personnalités parmi lesquelles Madame Anne de Lesseps, descendante de Ferdinand de Lesseps. Un très bon accueil avait été réservé par la municipalité et l’hôte de la conférence, Monsieur Fabrice Loyal, directeur adjoint du Conservatoire du Vésinet, apporta sa contribution historique aux discussions qui suivirent.

 

Chatou Notre Ville avait fait pour sa part une large publicité à l'annonce de la conférence, eu égard à l’implication de l’un de ses membres et à la présence à la fin du Second Empire à Chatou dans sa partie dite du « hameau du Vésinet », de Selim Bey Pauthonnier, aide de camp du vice-roi d’Egypte (cf "Mémoire en Images, Chatou" Pierre Arrivetz - éditions Alan Sutton 2003).

 LESSEPS CAPRON.jpg

Monsieur Philippe Capron présenta l'affaire des archives du Canal au Vésinet.

 

Les deux conférenciers apprirent au public des faits méconnus : Monsieur Philippe Capron, conseiller historique de l'Association et intervenant,  joua un rôle capital pour éviter la destruction d’une partie des archives dont le service public ne voulait pas à la suite de la vente à la ville en 1978 et fut d’ailleurs relayé par Monsieur Jonemann qui adressa une plainte aux Archives Nationales à ce sujet. Un drame antèrieur à l'arrivée de Monsieur Capron sur le site n'a pu cependant être évité, la disparition de tous les registres du personnel égyptien, un épisode criminel pour le patrimoine du canal.

LESSEPS RAM CAPRON.jpg

Messieurs Capron et Ramière de Fortanier répondant aux questions.

 

 

Les archives dormantes de la Compagnie Maritime Universelle de Suez  au Vésinet représentèrent cent tonnes à évacuer en quelques semaines. Elles furent quinze ans plus tard redirigées vers le site des Archives du Monde du Travail à Roubaix, que Monsieur Arnaud Ramière de Fortanier, président actuel de l’Association, conservateur général du patrimoine et inspecteur général des archives, maître d’oeuvre de la rénovation de la politique publique des archives dans notre pays, avait créé dans ses fonctions précédentes au même titre que les archives départementales des Yvelines.

 

L’intervention de Monsieur Ramière de Fortanier transporta le public dans l’histoire du canal. Elle  mit  la lumière dans l’affaire de Suez et présenta l’entreprise menée par l’Association sous des illustrations qui comblaient la grandeur de l’œuvre de Ferdinand de Lesseps. A noter que Monsieur Ramière de Fortanier avait déjà, en 1982, « creusé » le canal de la mémoire en organisant une exposition à Marseille sur le canal de Suez.

 LESSEPS RAM 1.jpg

Monsieur Ramière de Fortanier a dû condenser sa conférence malgré un auditoire qui n'était plus en pensée au Vésinet et l'aurait écouté une heure de plus.

 

 

Les divers ports du canal furent présentés ainsi que sa fréquentation : de 486 navires en 1870, celle-ci est passée à 18.664 navires en 2006.

 

L’Egypte s’est distinguée en conservant et en entretenant le patrimoine de la compagnie, ses bâtiments, son urbanisme à la française, son architecture de villégiature du Second Empire, ses immeubles Art Déco et ses parcs.

 

Sous la présidence de Monsieur Ramière de Fortanier, l’Association a noué des relations amicales avec l’Egypte et trouvé dans le gouvernement actuel un interlocuteur qui porte haut les couleurs du patrimoine du canal, celui-ci ayant décidé de créer un musée dans le bâtiment de direction de la Compagnie universelle du canal de Suez à Ismaïlia, projet régulièrement évoqué dans les conversations avec le régime précédent mais jamais arrêté. La statue de Ferdinand de Lesseps, qui ornait autrefois l’entrée du canal, a même été restaurée mais n'a pas encore été remise en place.

 

En résumé, l’Egypte apporte sans obligation une mise en valeur particulière à ce patrimoine franco-égyptien qui a bouleversé en 1869 les échanges du commerce international.

 

Alors que la France a épousé le goût du déni et de la liquidation à divers titres dans le domaine du patrimoine et de l’histoire, nous nous réjouissons de constater que le soleil du canal s’apprête à rayonner à nouveau dans les perspectives de nos deux pays, et remercions l’Association pour son combat et sa persévérance, lesquels font honneur au génie de Ferdinand de Lesseps.

 

 

LESSEPS LE VESINET.jpg

 

Bonne ambiance autour du buffet après un voyage dans l'histoire : de droite à gauche, Monsieur Fabrice Loyal, Monsieur Arnaud Ramière de Fortanier, Madame Evelyne Beaudeau, Monsieur Jean-Philippe Bernard et Monsieur Jean Noel Roset (adhérent de Chatou Notre Ville ayant vécu en Egypte).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

19/03/2013

DIMANCHE 24 MARS 2013 : CONFERENCE DES AMIS DU CANAL DE SUEZ AU VESINET

SUEZ 1951 INVIT 1.jpg

Aux abords du canal de Suez en 1951

 

Nos amis de l’Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du Canal de Suez nous honorent d’une invitation à l’adresse de tous nos adhérents :

 

 

DIMANCHE 24 MARS 2013

A 17 HEURES

 

CONSERVATOIRE GEORGES BIZET - 51 BOULEVARD D’ANGLETERRE AU VESINET

(peu avant le rond-point du Pecq)

 

"QUAND LES ARCHIVES DU CANAL DE SUEZ ETAIENT AU VESINET"

 

CONFERENCE PAR

 

 

MONSIEUR ARNAUD RAMIERE

DE FORTANIER

 

Président de l'Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du Canal de Suez, Conservateur Général du Patrimoine, Inspecteur Général des Archives  

 

 

 

Nous comptons sur votre présence

 

18/03/2013

LES PRISONNIERS CATOVIENS DE LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE

La débâcle de l'armée française en juin 1940 entraîna la constitution d'1.800.000 prisonniers envoyés dans des camps en Allemagne, un triste record dans l'histoire nationale. A Chatou, le nombre de soldats Catoviens prisonniers de guerre (dont le grand-père de l’auteur, combattant de 1914-1918 qui avait demandé à être réincorporé après avoir dépassé la limite d’âge en 1939) fut de 406 à la signature de l’armistice en 1940 dans une commune comptant 11.861 habitants au dernier recensement de 1936.

Au 30  août 1942, seuls 41 soldats avaient pu rentrer. Une chaîne d’entraide fut mise en œuvre sous l’impulsion de la municipalité et du Comité d’assistance aux prisonniers de guerre dont le siège social fut situé à l'hôtel de ville. Selon les registres, les colis confectionnés pour les prisonniers comportaient en 1942 : « 500 g de biscuits ordinaires, 500 g de chocolat, 500 g de sucre, 200 g de pain d’épices, 250 g de biscuits de dessert, 250 g de sardines à l’huile, 170 g de fromage, 250 g de pâtes alimentaires, 100 g de pommes de terre déshydratées, 300 g de savon, un paquet de tabac et un paquet de cigarettes ou trois paquets de cigarettes. » Le 18 avril 1943, le conseil municipal apprit que les établissements Nicolas rue de la Paroisse mettaient gratuitement leurs locaux à la disposition du Comité d'assistance aux prisonniers de guerre qui devait libérer son local 3 rue de la Paroisse. Le 4 juillet 1943, le conseil municipal fut informé que le Comité avait pu ainsi investir le 18 rue de la Paroisse.

Le nombre de colis envoyés aux prisonniers s'établit comme suit :

Entre le 1er août 1941 et le 1er août 1942 : 3846.

Entre le 1er août 1942 et le 31 mai 1943 : 2891.

Au 27 juillet 1944, on recensa 10.500 colis envoyés depuis juin 1940, le nombre de prisonniers étant quant à lui passé en-dessous du seuil des 300.

Il est fort probable que nombre de colis n'arrivèrent jamais à leurs destinataires. La liste des prisonniers et leur date de retour reste à établir au vu des documents détenus dans les divers sites des Archives Nationales. On sait également que des répertoires furent établis pour chacun des 75 camps de prisonniers en Allemagne. Ainsi le répertoire des prisonniers de l'OFLAG IV D (camp d'Hoyerswerda) : celui-ci fait apparaître pour le canton de Chatou-Croissy deux personnes : Etienne Van-de-Wielle, lieutenant au 4ème régiment de dragons portés (Médaille militaire), 4 rue du Bac à Croissy et Gustave Douhéret, capitaine au 116ème régiment d'infanterie (Légion d'honneur), HEC, directeur régional SIMCA à Nanterre, 5 rue François Laubeuf à Chatou.

 

Sources :

- Registre des délibérations du conseil municipal 1940-1944

- Répertoire OFLAG IV D

 

13/03/2013

LE DOCTEUR JIVAGO, UN SUCCES DE CHATOU

JIVAGO 1.jpg

Collection Pierre Arrivetz

 

Chatou, orphelin d'une industrie mondiale, reste, à travers les souvenirs, les rééditions, l'activisme de l'auteur, une bibliothèque de la musique du XXème siècle. Nous avons cité quelques compositeurs et artistes lyriques dont les disques furent pressés en nombre aux usines Pathé-Marconi. L'un d'entre eux appelle notre attention car il a contribué à la gloire de l'industrie cinématographique : Maurice Jarre (1924-2009), l'homme que David Lean (1908-1991) sollicita pour réaliser notamment les musiques de ses films "Lawrence d'Arabie", "Le docteur Jivago", "la Route des Indes". En dehors de Nino Rota, y a-t-il tant de compositeurs de musiques de films dont les oeuvres sont restées gravées dans les mémoires ? 

Usine Pathé1929 1.gif

L'usine Pathé-Marconi rue Emile Pathé, édifice Art Déco réalisé sur des plans de 1929, rasé en 2004 à la demande de la municipalité pour la réalisation d'un projet de ZAC, berceau du microsillon et haut-lieu de production des disques vinyl sur le site Pathé-Marconi. Cliché pour le service de l'Inventaire des Monuments Historiques - JM VIALLES.

 

Maurice Jarre créa et enregistra les musiques du docteur Jivago aux Etats-Unis dans les studios de New-York. A cette fin, le producteur du film, la Metro-Goldwyn-Mayer, mit à sa disposition son orchestre de 105 musiciens et 40 choristes. Le résultat fut consacré par l'oscar de la meilleure musique de film en 1966 remis à Maurice Jarre et plus encore, par une mélodie inoubliable qui fit le tour du monde. A Chatou, les presses des usines Pathé-Marconi s'activèrent. Le succès mondial du docteur Jivago nécessitait qu'un disque vinyl fut écoulé en millions d'exemplaires sur le continent. Le 33 tours pressé à Chatou sur commande de la MGM (réf MGM 665 060-LPL 1210 1Y), aujourd'hui sur le marché de la collection, remplit cette mission et contribua largement à populariser l'oeuvre, le film, le compositeur.

 

JIVAGO 2.jpg

Collection Pierre Arrivetz

 

 

LOCO DU PATRIMOINE 2.jpg

 

 

02/03/2013

HECTOR DUFRANNE (1870-1951), LE BARYTON DE L'AVENUE SARRAIL

 DUFRANNE VILLA 1.jpg

La villa du 18 avenue du général Sarrail d'Hector Dufranne, actuel Laboratoire d'analyses - cliché pris avec l'aimable autorisation de Madame le docteur Déal

 

DUFRANNE.jpg

Hector Dufranne, né à Mons en Belgique le 25 octobre 1870, fut un baryton de l'Opéra-Comique et de l'Opéra, connu également pour ses interprétations à Londres, Madrid et Chicago.  Faisant partie de tous les jurys du Conservatoire, il fit construire en 1910 à Chatou une villa dont il fut propriétaire jusqu'à sa mort à Paris le 3 mai 1951 au bord de l'avenue du Chemin de Fer (devenue l'avenue du Général Sarrail en 1931). Hector Dufranne fut une vedette de la production londonienne His Master's Voice avant que celle-ci ne s'installe à Chatou dans les usines du boulevard de la République à partir de 1931.

DUFRANNE HMV 1.jpg

"Lakmé" de Leo Delibes chanté par Dufranne, disque des années vingt de la Gramophone Company pour le marché français  - collection Pierre Arrivetz

  

La revue "Lyrica" écrivit à son sujet en décembre 1925 : "Dufranne n'est pas seulement un bel artiste doué d'un sens musical et dramatique fort rare, et servi par un organe que certains ont appelé un "phénomène vocal" ; c'est aussi, c'est surtout, un artiste consciencieux, dont la probité, l'honnêteté dans le chant et la composition scénique, fut toujours le plus sûr appoint de succès. Il a su concilier dans tous ses rôles, le respect du style et l'affirmation de sa personnalité ; il s'est efforcé, pour cela, d'être toujours simple et vrai, gardant cette même note dans la correction classique comme dans le pittoresque le plus comique. Sans doute, il est avant tout un tragédien lyrique ; sa plastique et la puissance de son organe, son tempérament fougueux également, le prédisposent davantage à l'interprétation des personnages de drame et d'épopée, des physionomies nobles ou violentes (...) Dufranne a poussé à ce point le souci d'assouplir son talent qu'il est arrivé à pouvoir jouer successivement plusieurs rôles dans une même pièce. C'est ainsi que le brillant Escamillo fit place à l'original Zumiga dans Carmen, que le grave Nikalanta fut aussi l'aimable Frédéric dans Lakmé, que le farouche Theos remplaça l'amoureux Oreste dans Iphigénie en Tauride. C'est ainsi que Dufranne fut encore Horatio ou Hamlet, Albéric ou Donner dans L'Or du Rhin, Boniface ou Le Prieur dans Le Jongleur de Notre-Dame, Abi Méleck ou Le Grand-Père dans Samson et Dalila, Le Duc ou Mercutio ou encore Capulet dans Romeo et Juliette."

 

DUFRANNE HMV 2.jpg

Un disque anglais Gramophone Monarch Record portant la taxe sur les droits d'auteur par le biais de l'étiquette - "Manon" de Massenet chanté par Dufranne et Mme Vallandri - collection Pierre Arrivetz

DUFRANNE VILLA 2.jpg

Les initiales d'Hector Dufranne sur la cheminée de sa maison avenue Sarrail - cliché pris avec l'aimable autorisation de Madame le docteur Déal

Au début des années trente, le baryton fut repris par Columbia qui l'édita dans son catalogue pour trois interprétations : "Pelleas et Melisande" de Claude Debussy sous la direction d'orchestre de Georges Truc de l'Opéra (6 disques D15021 à D15027 - étiquette bleue), "L'heure espagnole" de Maurice Ravel sous la même direction d'orchestre (7 disques D15149 à D15155 - étiquette bleue), "Le poême de la maison" avec l'orchestre et les choeurs de la Société des Grands Concerts de Lyon dirigé par Witkowski (D 14240 - étiquette rouge). Artiste lyrique apprécié, il assura des matinées dramatiques à Chatou, animant notamment avant la deuxième guerre des soirées du décorateur Georges Rémon avenue Foch selon le témoignage que nous en donna sa fille aujourd'hui disparue, Madame Annette Mauban.

DUFRANNE COLUMBIA 1932.jpg

Catalogue français des disques Columbia produits à Chatou de 1932 mentionnant Hector Dufranne. Celui-ci sera maintenu dans le répertoire jusqu'à la guerre - collection Pierre Arrivetz