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29/05/2014

CHATOU, LA VOIX ET L'IMAGE

 

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Le médaillon de Georges Mandel du sculpteur François Cogné offert par la Société des Amis de Georges Clemenceau et posé à l'initiative de l'association Chatou Notre Ville le 5 juin 2008 sur sa maison natale à Chatou 10 avenue du Général Sarrail.

 

L’œuvre de Georges Mandel, né à Chatou 10 avenue du Chemin de Fer (avenue du Général Sarrail depuis 1931) le 5 juin 1885, finira-t-elle jamais d’alimenter les pages de ce blog ? ministre des P.T.T. de 1934 à 1936, Georges Mandel se distingua en transformant une institution empoussiérée et paralysée en  un service de pointe dont l’aura n'a jamais été retrouvée auprès du public depuis la fin de la guerre mondiale.

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L’un des grands évènements dont le ministre fut l’habile promoteur fut sans aucun doute la réalisation  de la première émission de télévision française le 26 avril 1935. Au programme, une présentation de la compagnie de Molière en Italie par Béatrice Bretty. Sociétaire de la Comédie Française de 1914 à 1959, Béatrice Bretty devint la compagne de Georges Mandel, et par cette audition qui dut bien la surprendre, la première speakerine de l’histoire de la télévision.

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Derrière la vitre du studio d'enregistrement au ministère des P.T.T. rue de Grenelle, Béatrice Bretty apparaît pour la première émission de télévision le 26 avril 1935 - Le Miroir du Monde 4 mai 1935 - collection de l'auteur

 

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Une image plus douloureuse, la commémoration à Fontainebleau de l'assassinat de Georges Mandel en 1947. Léon Blum président du Conseil embrasse sa compagne Béatrice Bretty. Georges Mandel avait été assassiné par la Milice le 7 juillet 1944.

 

Le nom de la comédienne du Français ne fut pas seulement associé au natif de Chatou Georges Mandel. Jusqu’en 1956, Béatrice Bretty fit partie des artistes enregistrées par la firme Pathé-Marconi dont les disques étaient pressés boulevard de la République à Chatou.

Pathé-Marconi édita en effet deux disques pour la Comédie Française avec Béatrice Bretty sous le label Pathé (33 tours DTX 168 à 170 et DTX 201 à 203 à étiquette verte) :  la 795ème représentation  du « Bourgeois Gentilhomme » dont la musique de Lulli fut orchestrée par André Jolivet enregistrée  le soir du dimanche 22 mai 1955. Maurice Escande, Jean Piat, Michel Galabru, Hélène Perdrière étaient alors de la distribution. Puis dans « Ruy Blas » de Victor Hugo, Béatrice Bretty servit la pièce entourée notamment de Pierre Dux, Robert Manuel, Georges Descrières, Gisèle Casadessus et Denise Gence.  

 

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Extrait du catalogue "Dernières nouveautés microsillons classique et variétés, La Voix de Son Maître,  Columbia, Pathé, Capitol, M.G.M. n°3 Pathé-Marconi" (1957) - collection de l'auteur 

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La collection des disques de la Comédie Française valut à Pathé-Marconi de recueillir de régulières récompenses telles que le Grand Prix de l’Académie du Disque Français ou le Prix du Président de la République. A l’heure où la télévision n’était qu’un enfant et le théâtre réservé à un public restreint, les disques de la Comédie Française produits à Chatou pouvaient entrer chez les particuliers et dans les écoles. Les voix qu’ils diffusaient contribuèrent à faire découvrir le théâtre. Seule une industrie puissamment armée pour répondre aux modes musicales du moment pouvait se permettre d’éditer des productions plus marginales à caractère éducatif comme celle de la Comédie Française. La conservation de la voix des sociétaires qui ne franchirent jamais les portes du cinéma y trouva son compte.

 

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Aspect en 1998 de la façade de l'usine Pathé-Marconi érigée entre 1929 et 1931 rue Emile Pathé, berceau du microsillon en 1951 - le style Art Deco et le symbole d'un siècle d'industrie phonographique n'empêchèrent pas sa destruction en 2004 à la demande de la municipalité.

 

Derrière l’évocation de Georges Mandel et de Pathé-Marconi, le patrimoine de Chatou n'a-t-il pas gagné la postérité du son et des images au XXème siècle ?

 

Bibliographie :

"Chatou, une page de gloire dans l'industrie" (2012), édition Chatou Notre Ville

 

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25/05/2014

JEAN SEPHERIADES (1922-2001), CHAMPION D'AVIRON ET CATOVIEN

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Le passé maritime de Chatou a justifié la création d’une rubrique particulière au sein de notre blog : le Cercle Nautique de Chatou fit les belles heures de la voile sur les bords de Seine de 1902 à la deuxième guerre mondiale au point d’ailleurs de figurer dans les actualités cinématographiques, l'ingénieur et administrateur Edgar Guérin de Litteau participa au développement de la Compagnie Générale Transatlantique de 1875 à 1904, le décorateur Catovien Georges Rémon accompagna les fumées souvent tragiques des grands paquebots qu’il décora avec son frère Jérôme et son père Pierre-Henri Rémon entre 1908 et 1935. Mentionnons enfin celui que l’on surnomma en 1946 « le champion des champions », Jean Sephèriadès (1922-2001), champion de France d’Aviron de 1942 à 1946.

Né à Paris en 1922, Jean Sepheriades passa sa jeunesse à Chatou 22 rue Charles Despeaux avec son père Casimir, né en 1892 à Lodz en Pologne et son frère Georges, né en 1917 à Paris. 

Engagé dans la Deuxième Division Blindée du général Leclerc qui se porta en Allemagne, il rentra en France pour se couvrir de gloire en devenant le vainqueur historique et sans successeur de la France aux « diamonds sculls » lors des régates royales d’Henley en 1946, régates au cours desquelles il battit l’américain Jack Kelly, frère de Grace Kelly et compétiteur international redouté.

Décoré à ce titre par la future Reine Elisabeth II, Jean Sephèriadès devint en 1947 Champion d’Europe d’Aviron puis abandonna la compétition internationale pour animer l’aviron français. Voyageur de commerce de profession, il fut élu de 1947 à 1953 dans la municipalité d’Henry Vercken, maire de Chatou sous la bannière du R.P.F. du général de Gaulle.  

Nous diffusons ici  deux photographies qui lui furent dédiées par « Le Monde Illustré » le 11 août 1945 pour ses dernières victoires.

 

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Locomotive 241 P SNCF fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, plus puissante locomotive à vapeur d'Europe, équipée d'un moteur de 4000 chevaux, emblème de l'association. 

20/05/2014

LE REAMENAGEMENT DE LA GARE, UN ENJEU POUR CHATOU

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Parking SNCF de la gare de Chatou

 

  

Nous donnons copie du courriel adressé à Monsieur le Maire de Chatou sur ce sujet sensible pour les habitants.

 

Chatou, le 19 mai 2014 

 

Monsieur le Maire, 

Nous venons vers vous vous concernant l'aménagement de la place de la gare pour lequel il nous paraît intéressant d'agir à plusieurs titres sinon dans l'urgence : 

• En se rapprochant de la SNCF dont les bureaux quittent Chatou pour organiser (location, acquisition) d’une manière officielle et utile l’emplacement de son parking en vue d’un stationnement public protégé des vélos, des véhicules utilitaires des forains du marché ou des commerçants sédentaires.

Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) en vigueur voté le 9 novembre 2006 prévoit actuellement la possibilité de construire un immeuble de 16 mètres de hauteur à cet emplacement (zone UCA plan de zonage 4-2-3 / règlement de zone page 15). Prévoir la création dans le PLU d'un zonage inconstructible en surface uniquement réservé au stationnement serait opportun à la sortie de la gare.

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Extrait du plan de zonage du Plan Local d'Urbanisme actuellement en vigueur voté le 9 novembre 2006 dans le secteur de la gare

 

• Cette démarche serait d'autant plus la bienvenue qu'en ce qui concerne le vol des vélos, celui-ci est devenu une industrie quotidienne très lucrative, organisée par des guetteurs sur la place qui semblent trouver assise sur les bancs du côté du magasin d'optique et passer commande téléphone portable en mains. Nous demandons en conséquence des cages à vélos protégées et une surveillance mieux organisée de la police municipale qui passe en voiture sans s'arrêter.

Contrairement aux voeux de la municipalité, les cyclistes ne vont pas dans le parking souterrain dont les horaires sont de surcroît dissuasifs. Mieux vaut s'orienter sur un autre stationnement en surface tel que celui que nous vous proposons. Ce sujet est d'ailleurs en train de prendre une importance que l'on ne peut plus méconnaître et nous réclamons une intervention énergique sur ce sujet comme sur les autres. 

• En supprimant les places de stationnement en épi et en créant un terre-plain formé d'une haie de grands arbres d'espèce noble (marronniers ou platanes ou autres…) avec bordure engazonnée autour et sur chaque trottoir de part et d'autre. L’arrivée dans la ville des Impressionnistes doit se traduire par une réalité. 

• En choisissant un mobilier urbain de caractère pour l’éclairage et  l'abri-bus : le mobilier urbain de Chatou allie actuellement le coût à la laideur 

• En délimitant des emplacements minutes à la sortie dans le virage de l’entrée principale de la gare, en conservant des emplacements taxis, et en installant des caméras de surveillance 

• En mettant un panneau d’information sur les commerces du quartier de la gare par typologie en précisant par exemple "café-tabac -journaux" pour le café de la gare 

• A la sortie côté boulangerie, en élargissant le passage pour le bus côté parking souterrain, en posant un lampadaire de style vers la sortie ascenseur du parking souterrain propre à éclairer la terrasse du café à la belle saison en envisageant la réfection du trottoir 

• En regagnant du stationnement minute pour les commerçants de la gare sur la place minéralisée de l’ancien square Berteaux et en mettant là aussi en place un système de videosurveillance face à la recrudescence des attaques (ancienne bijouterie Corneau  ayant subi plusieurs hold-ups, personnel ligoté et piétiné sur des bouts de verre, le magasin a disparu), parfumerie braquée trois fois dernièrement, Nicolas dont la vitrine a été défoncée il y a quelques jours, la liste va continuer à s'allonger si vous ne réagissez pas) 

• Côté Croissy, nous réitérons notre demande de rachat et rénovation par la ville du petit bâtiment de gardien à la sortie de la gare du terrain du diocèse, d'en faire un office du tourisme avec Vélib (nos propositions de 2008 renouvelées en 2014) pourquoi pas pour Chatou-Croissy compte-tenu de son   emplacement et d'inaugurer par une plaque illustrée la place Péreire actuellement dans l'anonymat.

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Cet office du tourisme serait idéalement placé et plus évocateur pour les  catoviens et les usagers non catoviens du train que le réduit intercommunal de Marly-le-Roi faisant office de tourisme, quelque soient les bonnes volontés qui y sévissent. Dans une  ville de plus de 30.000 habitants qui se réclame des impressionnistes mais dont le patrimoine se décline en réalité sous des formes relativement variées par rapport à ses voisines, nous ne sommes ni dans l'inconcevable ni dans l'infaisable.  

Embellir, sécuriser, mettre en valeur, valoriser les commerces de la gare, c'est une volonté partagée par tous et une attente qui ne devrait plus se compter en années. 

Vous remerciant par avance de votre action, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Maire, l'expression de notre considération distinguée. 

Pierre Arrivetz -Véronique Pecheraux 

conseillers municipaux

administrateurs de CHATOU NOTRE VILLE

 

14/05/2014

VENDREDI 16 MAI 2014 : CONFERENCE DES AMIS DE LA MAISON FOURNAISE

 

Le Cercle des Amis de la Maison Fournaise

 

nous prie d'annoncer

une conférence exceptionnelle

 

Vendredi 16 mai 2014 de 18 heures à 20 heures

 

« Les dessous des banquets

de l'Histoire »

 

Par Suzanne Varga

Ecrivain, agrégée, docteur d'Etat, professeur des Universités,

Auteur de plusieurs ouvrages

dont « 12 banquets qui ont changé l’Histoire »

L’auteur dédicacera son livre (Pygmalion –  Flammarion 2013)

 

Lieu : complexe sportif de l’Ile des impressionnistes côté parc des Impressionnistes derrière le pont de chemin de fer et le mail de la Foire à la Brocante (à l'opposé du site Fournaise).

Accès libre - Stationnement à proximité

Renseignements : tel : 06 85 11 85 59 -

amisfournaise@gmail.com

 

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Le banquet donné en l'honneur du poète de la Provence, Mistral, au café Voltaire place de l'Odéon en juillet 1887 : un banquet qui n'a pas fait l'histoire - gravure du Monde Illustré - collection de l'auteur

 

10/05/2014

CEREMONIE DU 8 MAI 2014

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Le 8 mai 1945, le général de Lattre de Tassigny signait l’acte de capitulation de l’Allemagne pour la France à Berlin, terminant la guerre sous les couleurs françaises. Commandant  avec succès la 14ème division d’infanterie pendant la Campagne de France en 1940, le général avait conservé ses fonctions sous Vichy. Mais l’invasion allemande de la zone libre le décida à organiser une résistance le 11 novembre 1942 dans la région de Montpellier dont il assurait le commandement. Arrêté et condamné à dix ans de détention par le régime de Vichy en janvier 1943, il s’échappa et gagna Londres puis Alger. Il devint le libérateur du Sud de la France à la tête de l’armée B le 17 août 1944.

Rebaptisée 1ère Armée en septembre 1944, celle-ci fut emmenée par le général  de Lattre dans de lourds combats jusqu’en février 1945 pour franchir le Rhin, atteindre l’Autriche et la Bavière. Elle symbolisa aux côtés de la 2ème D.B du général Leclerc l’héroïsme de l’armée française reprenant le destin de libération du pays. Fin de six ans d’horreur en Europe cependant que le combat contre le Japon se poursuivait dans un cauchemar paraissant sans fin dans le Pacifique.

 

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Monsieur Ghislain Fournier, maire de Chatou, lisant le discours du Secrétaire aux Anciens Combattants dans le cimetière de Chatou et ci-dessous, une partie de l'assistance à la cérémonie.8 MAI 2014 2.jpg

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A Chatou, les monuments aux Forces Armées, aux Déportés et aux 27 Résistants de la Pièce d’Eau ont accueilli la délégation de la municipalité autour des jeunes générations bien représentées par le conseil municipal des Jeunes et le corps des Sapeurs-Pompiers. Le Chant des Partisans, troisième hymne patriotique derrière la Marseillaise et le Chant du Départ depuis un décret de 1962, fut notamment joué par la fanfare autour d’une assistance plus nombreuse qu’à l’accoutumée, les sociétés d’anciens combattants et de la légion d’honneur assurant une présence sans faille renforcée par une participation de la Police Nationale représentée par Madame la Commissaire du Vésinet.

Monsieur Ghislain Fournier, maire de Chatou et Monsieur Christian Faur, délégué aux Anciens Combattants, ont comme chaque année depuis sept ans, donné toute la qualité de leur engagement public dans cette manifestation nationale enterrant la fin de la barbarie nazie et perpétuant le souvenir des victimes de la guerre. L’association, qui a notamment organisé et produit les enregistrements de témoins de Chatou et de la région dans une première édition audio des VOIX DE LA GUERRE 1939-1945 en 2011 au titre de la mise en valeur de l’histoire de Chatou, était comme chaque année représentée par son président en exercice.  

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Recueillement autour des tombes des 27 Résistants massacrés au château de la Pièce d'Eau.

 

01/05/2014

LUCIEN DALSACE (1893-1980), NE A CHATOU

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Collection Pierre Arrivetz

 

 

"Lucien Dalsace est un de nos sympathiques jeunes premiers. Il joua un double rôle remarqué dans "L'Aviateur Masqué", un ciné-roman qu'édita Pathé-Consortium. Il joua aux côtés de Jean Angelo  et de Constance Worth un rôle important de "La Maison dans la Forêt". On le vit aussi dans "Le Vol", "Ziska", "Paternité", "Vindicte" et enfin, il interprète un rôle dans un film tiré de Balzac : "Ferragus"."

 

Ainsi s'exprimait le journal "Mon Ciné " dans son numéro du 13 décembre 1923, offrant la quatrième de couverture à un acteur du cinéma muet né à Chatou (notre illustration ci-dessus) le 14 janvier 1893 54 avenue du Chemin de Fer, l'actuel 40 avenue du Général Sarrail.

 

De son vrai nom Gustave Louis Chalot, l'acteur se distingua dans le cinéma muet pour lequel il tourna plus de trente films, ce qui lui valut d'être une coqueluche du public de l'époque.

 

Interviewé en 1923, il déclara sur un tournage au reporter Jean Eyre : "je suis né le 14 janvier 1893 à Chatou. Une de mes grandes-tantes, Marie Bihaut, fut sociétaire de la Comédie Française et célèbre en son temps ; un de mes grands-oncles, Francis, était de l'Opéra. C'est vous dire que la carrière théâtrale est une sorte de tradition dans ma famille. Pourtant, mon père voulut faire de moi un "soyeux" et me fit initier aux secrets de l'industrie de la soie.  Ce qui ne m'empêchait pas, étant au lycée, d'organiser avec des camarades de petites représentations dont j'étais toujours l'animateur.

 

Puis je jouai en cachette de mes parents dans de petits théâtres jusqu'au jour où mon père apprit ces escapades.

 

Se voyant vaincu, il consentit alors à me laisser embrasser la carrière pour laquelle  j'avais une si vive prédilection.

 

La guerre éclata ; je partis avec le 3ème bataillon de chasseurs (...) je fus ensuite envoyé dans l'aviation. Là, j'organisai encore des représentations pour distraire mes camarades. Puis je fus engagé au Théâtre de Paris. Un ami m'ayant conseillé de faire du cinéma, je débutai dans "La Brute" avec André Nox puis je tournai le double rôle de "L'Aviateur Masqué" sous la direction de Robert Péguy (...) et enfin dans "Ferragus", j'interprète le rôle de Monsieur de Maulaincourt qui devient complètement gâteux en l'espace de vingt-quatre heures (...)

 

Je garde un excellent souvenir de tous les metteurs en scène avec lesquels j'ai travaillé : Feuillade, Péguy, Andréani, Machin, Ravel etc...ce sont des gens polis, aimables et avec lesquels c'est un plaisir de travailler."

 

"Monsieur de Maulaincourt, voulez-vous revenir faire le gâteux ? "

 

C'est Gaston Ravel qui rappelle son interprète (...)."

 

 

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Lucien Dalsace dans "La Loupiote" avec Carletta Conti, film muet de 1922.

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Dans "Ziska, la danseuse espionne" (1922) ,

l'un des nombreux rôles où il endossa l'uniforme.

 

 

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En couverture de Ciné-Miroir du 6 juillet 1928 pour le film muet "L'Occident" - collection Pierre Arrivetz

 

 

Entre 1930 et 1937, celui-ci s’était retrouvé "dans le civil" à la tête d'un magasin de parfumerie fondé par son père dans le sixième arrondissement de Paris. Le journaliste Roger Régent s’y rendit en 1932 : « vous désirez, monsieur ? » - Monsieur Dalsace s’il vous plaît. – Un instant, il est occupé dans le fond du magasin avec un fournisseur ».

 

En attendant Lucien Dalsace, j’observe le magasin dans lequel je me trouve. C’est une parfumerie belle et claire comme un flacon. Dans chaque vitrine, des régiments de petites bouteilles sont alignées, remplies des parfums verts, jaunes, rouges…Par la porte ouverte, on voit tout le boulevard Saint-Germain descendre et remonter…

 

C’est là que vit maintenant le jeune premier de tant de films, le bel officier de « l’Occident », le journaliste de « Belphégor », le héros de « L’aviateur masqué », d’  « Enfant de Paris », du « Prince Jean », de « La tentation », du « Ruisseau » etc…Des vendeuses et des vendeurs s’empressent auprès des clients. Entre deux, « caisse, 5,95 F ! », un chef de rayon me dit :  « vous n’imaginez pas, Monsieur, le nombre de clients qui viennent pour voir Monsieur Dalsace ! ce matin encore, une jeune fille est entrée pour acheter une petite boîte de poudre de riz et a demandé au patron de bien vouloir lui signer une photo…

 

Souvent des étudiantes entrent par bandes de cinq ou six pour acheter un bâton de rouge ; pendant qu’on les sert, elles se poussent du coude, parlent à voix basse en montrant Monsieur Dalsace. On peut le dire, la plupart de ses clients sont des admirateurs.

 

Mais voici le patron (…) « Le cinéma » me dit-il. Ah ! j’y pense toujours. J’aimais trop mon métier pour l’avoir oublié si vite. Pourquoi je l’ai abandonné ? d’abord, ce n’est, je l’espère, qu’un abandon momentané. La force des choses m’a obligé à laisser le cinéma. C’était en 1930. Après avoir tourné "La tentation", mon dernier film, je partis avec ma femme faire une longue tournée en France et en Algérie.(…)

 

Puis mon père tomba gravement malade. Je dus rentrer de toute urgence, résilier mes contrats et venir remplacer mon père à la direction de ce magasin de parfumerie. Depuis, ma femme – que vous avez connue au music-hall sous le nom de Jane Marceau – et moi-même, n’avons plus quitté notre boulevard Saint-Michel. (…)

 

Le parlant ne me fait pas peur bien que je n’aie jamais tourné qu’en muet. Avant le cinéma, j’ai fait du théâtre, et ce sont d’ailleurs les gens de théâtre, Signoret, Gaston Dubosc, etc…, qui, en 1919, me conseillèrent de tourner. Maintenant, je vais peu au spectacle. Je n’ai plus le temps…

 

Le magasin est ouvert de huit heures du matin à onze heures du soir et je suis là tout le temps… » Lucien Dalsace a fait apporter l’apéritif du café voisin. Dans l‘arrière-magasin, nous buvons à la santé de son jeune bébé de six semaines, à la prospérité de la parfumerie et surtout au prochain retour au cinéma du jeune premier qui eut tant de succès. » Pour Vous - 31 mars 1932

 

Lucien Dalsace fut réengagé dans le cinéma à partir de 1938, tournant plusieurs films parlants de Léon Mathot : « Chéri-Bibi » (1938) avec Pierre Fresnay et Jean-Pierre Aumont, « Le Révolté » (1938) avec Pierre Renoir, René Dary, Charpin, Aimé Clariond, « Rappel Immédiat » (1939) avec Eric Von Stroheim. Il joua dans « Deuxième bureau contre la Kommandantur » (1939) de René Jayet et Robert Bibal, et fit son dernier film « Patrouille blanche » de Christian de Chamborant en 1941 avec Junie Astor (l’histoire d’un gangster asiatique chargé de détruire un barrage hydro-électrique dans les Alpes).

 

Aucun des films de Lucien Dalsace n'étant réédité, nous avons le plaisir de joindre pour nos internautes cette courte séquence du film "Le Révolté" de 1938 où l'acteur fit sa première et brève réapparition depuis 1930.

 

 

 

 

 

 

 

Remerciements:

 

- José Sourillan

- Corinne Charlery - Archives Municipales  de Chatou

 

P.S : rappelons que l'association a proposé depuis plusieurs années un circuit historique dans la ville avec le projet d'un premier thème sur le cinéma