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19/04/2015

INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014

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Samedi 27 septembre 2014, un évènement important pour le monde combattant s’est produit à Chatou. A l’initiative de la Fédération Nationale des Anciens Combattants d’Algérie (F.N.A.CA.) , de son président Monsieur Pierre Pourchet  et du porte-drapeau de la ville, Monsieur Jean-Pierre Ratel, qui fut la cheville ouvrière de cette affaire pendant et au terme de vingt ans de présence au conseil municipal, une stèle dédiée aux morts de l’Algérie et des combats relatifs au Maroc et en Tunisie a été inaugurée place Gutenberg au-delà du rond-point de l’Europe. Monsieur Fournier, maire de Chatou, aura été le premier magistrat de la ville à accéder à cette demande.

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Monsieur Pierre Pourchet, président de la F.N.A.C.A

et Monsieur Cancellier, président d'honneur

 

Ce type de monuments est encore rare car la guerre d’Algérie s’est prolongée dans les cœurs et la bataille qui a fait rage dans la détermination des dates commémoratives, 19 mars 1962, date des accords d’Evian ou 5 décembre, date fictive, s’est soldée par une forme de paralysie mémorielle tranchée seulement récemment par la loi sur le 19 mars 1962 défendue par la F.N.A.C.A.  

Par ailleurs, la guerre d’Algérie a été le théâtre de tels crimes, de tant de dévastation dans les familles et d’une scission entre les deux populations de France et d’Algérie, qu’il est à la fois difficile d’en parler et plus encore de s’entendre  sur l’hommage rendu.

Celui dont nous parlons est un hommage à tous les morts sans distinction entre 1952 et 1962 et il est vrai qu’on ne peut qu’être sensible à cette reconnaissance qui touche malheureusement des morts victimes d’un conflit où la surenchère de la violence avait empêché la négociation.

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Inauguration de la stèle par Monsieur Fournier, maire de Chatou,

Monsieur Lequiller, député de la circonscription

et Monsieur Jean Liéval, ancien combattant d'Algérie

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L’Algérie n’était pas une colonie comme les autres puisqu’instaurée en 1830, elle était devenue un pays divisé en trois départements français envoyant des élus aux deux chambres du Parlement. D’une terre inhospitalière, l’entreprise des colons français l’avait conduite à la construction de cités aux architectures remarquables, comprenant la cohabitation de cathédrales, mosquées et synagogues, au développement d’une agriculture prospère et pourtant improbable, à la construction d’équipements publics  et à la création de services publics n’ayant rien à envier à ceux de la métropole, et enfin, à la fin des années cinquante, à la découverte de gisements de  pétrole.  Dans toute l’histoire de la colonisation, on peut affirmer que l’Algérie demeure un exemple dans le développement. C’est pourtant là qu’il y eut le plus d’incompréhension et de vies perdues.

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Monsieur Jean-Pierre Ratel, ancien élu et porte-drapeau de la ville, cheville ouvrière de la décision de créer une stèle commémorative à Chatou.

 

Le problème n’était pas tant que la France n’était pas capable d’assurer le développement de l’Algérie mais que la majorité musulmane qui lui était hostile n’avait aucun droit ni influence sur le cours de l’évolution.  Les révoltes qui éclatèrent en 1945 à Sétif furent réprimées dans le sang puis, à la suite d’un calme de quelques années, le 1er novembre 1954 marqua le début de la Toussaint Rouge avec l’assassinat de jeunes instituteurs français, inaugurant une guerre civile de dix ans.

 

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Le 11 juin 1957 rue d'Isly à d'Alger, l'incendie en représailles de voitures de musulmans à la suite de l'attentat à la bombe du F.L.N. au dancing du casino de la Corniche.

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Un contrôle d'identité en 1956

 

En 1956, on recensait  4 .000 attentats du F.L.N. puis, après une reprise en mains militaire à la suite  du retour du général de Gaulle, pas moins de 1.500 attentats en 1959. Le quotidien des habitants fut émaillé par le couvre-feu, les attentats, les massacres, la torture, les représailles, les charniers. Comme les négociations, la vie devint impossible. On estima à 500.000 le nombre de militaires nécessaires pour assurer le maintien de l’ordre.

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Arrivée à Alger des appelés du contingent

 

Alors que 250.000 soldats était présents et envoyés par la conscription de la métropole, la plupart d’entre eux s’interrogeait sur le sens de la mission puisqu’aucune discussion n’était possible en dehors de l’indépendance. On ne trouva d’ailleurs pas d’homme politique capable de sortir honorablement du bourbier. La  IVème République y laissa son existence et le général de Gaulle y vit sans doute son seul échec dans l’estime que les français lui avaient toujours accordée.

Alors qu’entre mars et août 1962, on enregistra plus de 700.000 départs de français européens ou harkis vers la France, on s’interroge sur le sort des 400.000 autres européens, qui, malgré tout, faisaient partie des statistiques de l’Algérie jusqu’alors. Quant aux survivants, ils ont survécu mais c’est bien le seul accueil qui leur a été réservé. L’auteur de ces lignes, engagé il y a dix ans dans le contentieux en droit public, peut attester que l’administration française refusait méthodiquement et régulièrement les pensions dues aux anciens combattants d’origine musulmane qu’on avait enrôlés dans l’armée en leur promettant une rémunération. Seul un procès devant la juridiction administrative permettait de faire annuler les arguments fallacieux et finalement indignes, employés contre une population âgée que l’on réussissait encore à maltraiter.

 

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Quelques 50.000 soldats harkis furent enrôlés dans l'armée française

 

Aujourd’hui, le deuil commence à se faire et c’est l’honneur de Chatou, de la F.N.A.C.A. et de tous ceux qui se sont associés à cette manifestation, d’avoir rappelé le souvenir de ceux qui sont morts pour l’Algérie. La cérémonie qui s’est déroulée le 25 septembre a rassemblé sous un temps ensoleillé, elle a rendu l'hommage qui s’imposait à trop de victimes innocentes et leur a apporté la lumière qui leur était due.

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Une photo pour l'histoire réunissant les protagonistes

de la stèle aux morts d'Algérie de Chatou

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De gauche à droite, Monsieur Cancellier, président d'honneur de la F.N.A.C.A et Monsieur Pourchet, président. 

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L'harmonie du Vésinet a accompagné l'inauguration

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Un cocktail salle Pierre Desproges à l'espace Hal Singer boulevard de la République était offert par la municipalité et a réuni prés d'une centaine de participants.

 

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