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27/03/2015

L'ILE DE CHATOU ET BORDS DE SEINE : DES SCANDALES ET DES URGENCES

Notre blog sort de son aspect historique. L'Ile de Chatou et les berges de Seine sont en train d'être les victimes expiatoires d'une dévalorisation orchestrée et entretenue par les édiles de la commune. Cet ensemble ressemble plus à une catastrophe planifiée qu'à un avenir. Les sujets s'additionnent.

Sequana : l'association créée il y a plus de 25 ans est chassée du site Fournaise. Son objet : entretenir et restaurer le patrimoine nautique des bords de Seine. C'est ce qu'ont fait des bénévoles avec assiduité pendant toutes ces années, produisant de nombreuses yoles et canots, soit une activité unique en Ile-de-France au prix d'un savoir-faire sans équivalent dans notre région.

La municipalité à peine réélue il y a un an met fin à la convention des modestes locaux qu'elle occupait au profit d'ateliers de "la filière du bois."

Alors que seul était à regretter un développement plus considérable du patrimoine nautique pour Chatou, la municipalité a donné ordre à l'association de quitter les lieux le 25 avril 2015. Cette décision prise sans information ni concertation tant avec le conseil municipal (qui n'a jamais rien voté sur le sujet) qu'avec les associations est une injure faite à l'histoire du site.

C'est en 1853 qu'Alphonse Fournaise, alors déclaré "constructeur de bateaux", a demandé à installer un hangar à bateaux rue du Port (délibération du conseil municipal du 30 décembre 1853). Cette autorisation lui ayant été refusée, Alphonse Fournaise a acquis un emplacement dans l'Ile quelques années plus tard avec le développement que l'on sait. Puis le Cercle Nautique de Chatou, qui semble-t-il existait déjà tacitement à en croire les mémoires de François Coppée, a été déclaré en 1902 avec le concours de Paul Poiret qui en a dessiné le drapeau. Les monotypes de Chatou ont été filmés dans les actualités cinématographiques des années vingt et ont participé à l'Exposition des Arts Décoratifs de 1925. Le Cercle Nautique de Chatou a continué à exister jusqu'en 1936 après s'être expatrié à Meulan en 1929.

A noter qu'au titre des exploits nautiques, le catovien Jean Sepheriades, conseiller municipal de 1947 à 1953 et habitant de la rue Charles Despeaux, fut le seul français vainqueur des "Diamonds Skulls" à Henley en 1946, dont les compétitions étaient dominées par les équipes anglo-saxonnes.

Sequana a construit, restauré, entretenu, fait naviguer 33 bateaux. Nous faisons partie de ceux qui pensent que l'association devrait prendre son dernier titre de gloire en participant à la construction de bateaux de croisière de la Belle Epoque pour convoyer les touristes sur la Seine dans les charmes du bois, du cuivre et de la vapeur.

En mettant dehors Sequana, ses bénévoles qui méritent nos applaudissements, c'est non seulement l'activité patrimoniale qu'on attaque sans vergogne mais une partie de l'histoire et de l'image de notre ville que l'on réduit à néant. Cela, nous ne pouvons l'accepter.

Soyez nombreux à soutenir notre demande de maintien de l'association Sequana sur les bords de Seine à Chatou : envoyez vos mails à

chatounotreville@orange.fr

Les aménagements sans autorisation dans l'Ile sur le terrain AE 19 de 4.500 m² derrière EDF: nous venons d'assister à la transformation en habitation d'un hangar dans une zone inondable interdite à l'habitation par le Plan Local d'Urbanisme et le Plan de Prévention des Inondations. L'association, consciente de l'exemple catastrophique donné pour l'Ile, a saisi le préfet, le procureur et la ville par l'intermédiaire de son conseil cet été mais la justice ne fait rien.

La Ville à sa suite a déposé plainte et refuse de demander la démolition de la rénovation entreprise. Pourquoi ? et pourquoi la Ville, au lieu de laisser ce terrain à un marchand de biens, n'en profite-t-elle pas pour l'acquérir (il est vendu au prix marchand 1.400.000 euros, le prix de la réfection de la place de la gare), pourquoi refuse-t-elle de communiquer le prix des Domaines de ce terrain inconstructible sauf pour l'extension d'activités existantes ? d'une superficie de 4.500 m², celui-ci offrirait un espace conséquent à un club nautique, un chantier naval de la Belle Epoque, une activité de restauration, et contribuerait à mettre un peu plus de vie dans l'Ile dite "des Impressionnistes".

Les expériences de légionellose d'EDF sur son site dans l'Ile pour les circuits de refroidissements : même avec les précautions d'usage de la société, l'une des plus fiables au monde, était-ce indispensable ? Est-ce souhaitable pour Chatou et la santé publique ?

Le Nymphée de Soufflot, monument historique de 1777, symbole de l'art dans les jardins avant la Révolution, construit à la demande du dernier seigneur de Chatou, le ministre Bertin, qui servit Louis XV et Louis XVI, et dont les plans furent dressés par l'un des grands architectes français du XVIIIème siècle , Jacques Germain Soufflot, est en train de partir en miettes au milieu d'une inertie et d'une incapacité qui peut donner honte à notre ville de 31.000 habitants, moins attachée à son patrimoine que le premier village de France. Propriété privée comme naguère la Maison Fournaise, sa ruine est en cours parce que la législation qui le protège n'est pas appliquée. Qui est responsable sinon les élus qui ont décidé de se boucher la vue ?

Voilà beaucoup trop d'aspects du miroir inversé de notre commune, qui se complaît dans l'autosatisfaction dans ses brochures mais dévalorise méthodiquement ce qui fait l'intérêt de notre ville, persuadée qu'elle ne gère que des services pour répondre à une clientèle électorale.

Cette vision réductrice, qui a conduit la municipalité à la destruction de l'usine Pathé-Marconi, usine Art Déco berceau du microsillon, à la dissolution de l'Office du Tourisme, au retrait de la protection sur les villas de Chatou, doit être balayée. Une municipalité n'est pas propriétaire d'une ville pas plus qu'un parti et ses campagnes électorales.  Nous vivons en effet en France et nous en sommes fiers. Notre patrimoine doit être conservé, mis en valeur et transmis, fut-ce au prix d'un combat contre des carrières et des institutions basées sur le mépris et la démission à la seule évocation du mot de "patrimoine".

 

LOCO DU PATRIMOINE.jpg

 

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