12/06/2019
PATRIMOINE: LE GRAND TOURNANT
La ville de Chatou a connu au cours du XXème siècle les plus grandes destructions dans son patrimoine, quantitativement et qualitativement : châteaux, villas, quartiers entiers rasés. Il n'y a pas eu de détail.
Un sursaut s'est produit grâce aux associations dans les années 1980 pour l'achat par la commune et la restauration de la Maison Fournaise où Renoir avait peint son Déjeuner des Canotiers en 1881 puis une période non plus de destruction mais d'inertie a suivi jusqu'à la destruction de l'usine Pathé-Marconi en 2004. Enfin, en 2009 a été restaurée l'église de Chatou, inscrite à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1925, laquelle bénéficiait fort heureusement du soutien de ses paroissiens parmi lesquels nos édiles.
La Maison Fournaise, naguère propriété privée,
fut rachetée par la ville en 1980 et restaurée
L'église de Chatou le jour de son inauguration
après restauration le 17 octobre 2010
Le nouveau maire élu en janvier 2018, Monsieur Eric Dumoulin, vient de donner au patrimoine une nouvelle dimension en en faisant une politique publique à part entière.
Affiche de la conférence du 19 mai 1999 de l'association
sur "Soufflot, les jardins, les nymphées"
par Madame Monique Mosser
Le Nymphée dans les années 1900
C'est ainsi que ce que l'on n'osait plus attendre ni penser depuis cinquante ans (sauf à l'association) est arrivé : le lancement annoncé en mai par Monsieur le maire de Chatou de deux chantiers majeurs de restauration du patrimoine francilien, ceux du Nymphée de Soufflot achevé en 1777, monument historique des bords de Seine déclaré en péril depuis plus de vingt ans, et de l'hôtel de ville de Chatou, bâtiment de 1730 (baptisé en hôtel de ville en 1878) réaménagé au cours des siècles et qui bénéficiait d'un décor de style Louis XIII à l'instar des belles demeures de son époque.
L'hôtel de ville aujourd'hui et ci-dessous de 1880 jusqu'en 1964
Ces chantiers sont autant de perspectives pour notre ville : auprès des catoviens d'une part, qui se réapproprieront un patrimoine qu'ils verront rayonner et complété par des manifestations, et auprès des visiteurs d'autre part, qui pourraient, au prix d'une organisation adaptée, trouver matière à un circuit historique inédit à proximité de Paris : dans un périmètre finalement resserré des bords de Seine, sont en effet disposés le Nymphée, la maison Fournaise, Sequana, le nouveau barrage (et même le grand hall d'EDF dans l'île, élément remarquable de l'art industriel) et si l'on court vers la rive de Chatou, l'église et l'hôtel de ville.
La mise en valeur simultanée de tous ces éléments ne pourra que renforcer le caractère de Chatou et lui donner un développement culturel important parmi les communes de l'ouest parisien.
Le moins que l'on puisse affirmer, c'est que notre association n'y est pas étrangère et que la volonté courageuse du maire de faire rayonner sa ville grâce à la sauvegarde et la revalorisation de son patrimoine trop longtemps délaissé mérite un hommage et un soutien appuyés.
Publié dans CHATOU DANS L'ARCHITECTURE | 23:18 | Commentaires (0) | Lien permanent
Les commentaires sont fermés.