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17/11/2007

LA CONSTRUCTION DE L'EGLISE SAINTE-THERESE DE L'ENFANT JESUS

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L'Eglise Sainte-Thérèse avant sa rénovation en 2005
Le relief des décors de façades a disparu

 

 

L’Eglise Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus située 36 route de Maisons fut consacrée le dimanche 23 octobre 1932 par Monseigneur Millot, « prélat de sa Sainteté, vicaire général, archidiacre de Versailles », assisté du chanoine Flavigny, vicaire général honoraire, curé doyen de Saint-Germain-en-Laye et de l’abbé Fossard, chanoine du chapitre de la cathédrale de Versailles.

Le curé de Chatou, l’abbé Basler, rendit hommage à ses prédécesseurs qui avaient été à l’origine du projet. Un sermon de Monseigneur Millot s’ensuivit dans une atmosphère très émouvante qui se termina par la bénédiction du Saint-Sacrement puis la consécration de la chapelle. A la fin de la cérémonie, les roses de Sainte-Thérèse furent distribuées aux paroissiens.

Un témoin reporter écrivit : « nous pensions avec gratitude à cet admirable clergé du diocèse de Versailles, qui, avec opiniâtreté et succès, grandit le domaine du Christ, aux dépens d’un matérialisme, qui, malgré sa puissance et son hostilité, n’a pu éteindre complètement, dans le cœur du peuple, « la flamme du souvenir religieux » selon l’expression de Monseigneur Millot. »

L’édifice fut construit à Chatou par l’Entreprise Générale de Grands Travaux sur les plans du cabinet d’architecture O.S. Michelin, 25 rue Vaneau, Paris 7ème. Monsieur Michelin était le directeur de la revue mensuelle d’art catholique  « Autour du Clocher », du nom de la  société qu’il dirigeait, elle-même répertoriée comme « office technique général de construction religieuse », finançant les constructions religieuses aux taux les plus bas.  La revue était quant à elle patronnée par Paul Plument de Bailhac, président du Salon de l’Ecole Française.   
 
  
 

 

 

 

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A l’occasion du salon de l’Ecole Française qui se déroula au Grand Palais du 4 janvier au 1er février 1933, le cabinet d'architecture O.S.Michelin présenta un projet d’église de nouveau dédié à Sainte-Thérèse dans un style «d'art moderne de filiation classique» (ci-dessous).

 

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Au lendemain de la grande Exposition Coloniale de Paris de 1931 qui avait connu un succès retentissant (34 millions de visiteurs) et crépusculaire, l’architecte retint naturellement  pour ses plans de Chatou un style appelé à être promu indifféremment dans l’empire colonial français et dans la métropole. L’originalité de la construction est donc à chercher ailleurs.

 

 

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 Plans de la nouvelle église Sainte-Thérèse
 
 
 
A la vérité, l’époque, qui ne permettait plus les fastes architecturaux d’avant 1914, consacra un nouveau procédé de construction dont l’église Sainte-Thérèse fut l’un des premiers exemples.  Il s’agit du procédé dit « à panneaux » des Forges et Ateliers de Commentry-Oissel, entreprise située 18 rue Jean Goujon à Paris 8ème.

Ces panneaux étaient constitués par des cadres en profilés, revêtus extérieurement de plaques de ciment amiante compressé, remplis en atelier de béton cellulaire armé. L’ensemble donnait un montage avec un panneau de béton armé dont les angles étaient protégés par des cornières, la face vue habillée d’une plaque de fibrociment de forte épaisseur remplaçant l’enduit et assurant une étanchéité parfaite selon l’ingénieur René Hochstaetter.

La construction de ce type d’édifice ne ressemblait-il pas à du grand « Meccano » ? une plate-forme en maçonnerie était réalisée, une ossature métallique venant des Forges et Ateliers de Commentry-Oissel était montée sur l’assise, les parois étaient ensuite glissées dans l’ossature conçue pour les recevoir et maintenues au moyen de couvre-joints. A moindre coût, une couverture en tuile ou fibrociment - l'église Sainte-Thérèse bénéficia heureusement de l'ardoise - achevait la mise hors d’eau du bâtiment. La face intérieure de cette couverture était doublée d’une paroi d’isolement en plaques spéciales posées spécialement sous la charpente. Enfin, les menuiseries , peinture et vitrerie constituaient la touche finale du chantier.

On relevait la possibilité de démonter le bâtiment pièce par pièce, la seule nouvelle dépense étant dans le cas d'un déplacement une assise nouvelle de maçonnerie.

Il reste une poignée de ces églises en Ile de France. Malgré leur construction bon marché, leur architecture contraste avec la monotonie de nos banlieues.   

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 Clichés de l'Eglise Sainte-Thérèse en construction

 

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Carte éditée en hommage à l'abbé Eugène Basler (1871-1934),curé de Chatou de 1927 à 1934. Aumonier volontaire pendant la Grande Guerre, il fut plusieurs fois décoré pour sa bravoure. En janvier 1934, il fut  élevé à la dignité de chanoine titulaire de la cathédrale de Versailles. C'est sous son sacerdoce que fut inaugurée l'église Sainte-Thérèse à proximité des quartiers du boulevard de la République et du Val Fleuri en plein développement.

 

 

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31/07/2007

LE CHATEAU DE LA FAISANDERIE

  
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Le château de la Faisanderie au bas du boulevard de la République a été construit par l'architecte Bourlier en 1862 à l'emplacement de l'ancien pavillon de chasse érigé par l'architecte Bélanger pour le comte d'Artois en 1783, sur le modèle de celui qu'il avait construit pour Bagatelle. Monsieur Husson, acquéreur parisien du pavillon en 1860, le fit raser pour construire le château que nous voyons actuellement. Ce dernier renferme un décor néo XVIIIème siècle tout à fait remarquable au rez-de-chaussée contemporain de cette construction du Second Empire. Grand propriétaire, Monsieur Husson était très apprécié par les habitants qui l’élirent  régulièrement en tête des suffrages nominatifs sur la liste électorale des élections municipales sous Napoléon III. En 1871, le quartier général des troupes prussiennes y prit domicile (cf lettre des archives de Croissy adressée par l'état-major à cette commune - exposition archives et patrimoine de la Mémoire de Croissy - 2006).

 

 

 

 

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Les pavillons d'entrée, inscrits à l'inventaire des monuments historiques en 1976 grâce au maire Jacques Catinat, ont subi d'importantes altérations  alors qu'ils sont le dernier témoignage de l'oeuvre de Bélanger en 1783. En 1926, le pavillon de droite a été badigeonné en blanc et son décor retiré. Celui de gauche a été refait plus récemment pour un fonds de commerce. L'on doit une fois de plus reconnaître que l'Etat n'a pas fait son travail concernant ces pavillons, et l'architecte des Bâtiments de France en particulier, qui aurait dû veiller à ce que l'essentiel du décor soit conservé ou remis en valeur. Rappelons que les édifices du XVIIIème siècle identifiés à Chatou sont à la fois rares et en mauvais état ou dénaturés : l'hôtel de ville, le bailliage (à cheval sur le XVIIème et le XVIIIème siècle), le nymphée, les pavillons du comte d'Artois.  

 

 

22/07/2007

LA MAISON FOURNAISE

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La Maison Fournaise, édifiée sous le Second Empire, fut l'hôte de plusieurs générations d'artistes, impressionnistes (Renoir, Caillebotte), écrivains (Maupassant, Hugo), fauves (Derain, Vlaminck) et d'une foule d'amateurs de canotage, de voile et de plaisirs légers. Le fondateur des établissements Fournaise, Alphonse, natif de Chatou, avait tenté en 1853 d'installer des hangars prés l'ancienne rue du Port mais s'était heurté au refus du conseil municipal (30 décembre 1853). Il avait alors investi dans la construction de la maison que nous connaissons en 1857, située dans l'Ile de Chatou. Son activité maria la restauration avec la location puis la construction de bateaux. Pendant vingt ans, Alphonse Fournaise (1823-1905), puis son fils Alphonse Hippolyte (1848-1910), firent des acquisitions de parcelles pour développer l'activité nautique du lieu au point qu'ils devinrent des grands propriétaires de la ville. Entre 1888 et 1891, Alphonse-Hippolyte fut conseiller municipal dans la municipalité "conciliatrice et libérale" d'Edmond de Panafieu puis siégea dans la municipalité de Maurice Berteaux jusqu'en 1896. Alphonsine Fournaise, la fille d'Alponse, qui fut l'un des modèles de Renoir et plus tard l'amante du peintre Maurice Réalier-Dumas (1868-1928), y mourut en 1937 à 91 ans. Le bienfaiteur des lieux fut incontestablement Auguste Renoir, dont le tableau, "le déjeuner des Canotiers", réalisé en 1881, leur a fait gagner la postérité. Comme le Nymphée en 1914, la Maison Fournaise faillit disparaître en 1907. Un acheteur qui avait séduit la famille comptait y édifier un hôtel de six étages équipé d'un ascenseur, ce qui fit la chronique et le désespoir du Figaro, relayé par la Liberté de Seine-et-Oise. Le projet éventé, l'affaire sombra. Il fallut l'insistance des maires Jacques Catinat (1971-1979) puis Charles Finaltéri (1980-1981) pour que le site soit sauvé et restauré avec le soutien de la municipalité de Jean Bonnet (1981-1995), des Amis de la Maison Fournaise, du mécénat américain des Amis du Musée de Washington et des collectivités publiques. C'est grâce à cette action conjuguée que la Maison Fournaise abrite depuis 1992 un restaurant et un musée dont le succès ne s'est jamais démenti.