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25/01/2011

CHATOU, UN PIED DANS LE CANAL DE SUEZ

L’aventure de Suez fut pendant quarante ans enfermée dans la boîte à aigreurs de l’anticolonialisme. Les rapprochements culturels liés à la longue histoire commune entre la France et l’Egypte au XIXème siècle ont cependant achevé de nos jours de faire sauter les verrous de l’ostracisme historique. On préfère étudier et contempler le résultat d’un aménagement jugé impossible en son temps, forgé sur un double défi à la nature et à la politique.

En particulier, une association, "L'Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du Canal de Suez", entretient par des expositions et manifestations à travers le monde, le souvenir de celui qui finit par réunir deux mers au terme d’une obstination sans pareil.

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Ferdinand de Lesseps - tableau de Foureau - 1853

 

Outre le souvenir de l’homme et de son oeuvre, l’Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps compte depuis plusieurs années parmi ses administrateurs, l’un de nos adhérents de longue date (de la zone sud, pour épouser le jargon municipal !), Monsieur Jean-Philippe Bernard, grâce à qui quelques-uns d’entre nous ont pu visiter le Musée privé du Canal de Suez à Paris il y a quelques mois.

Nous en sommes d’autant plus fiers que nous avions pu  découvrir lors de nos recherches en 2002 l’existence à Chatou de Selim Bey Pauthonnier, né en 1805 ou 1808 à Saint-Etienne et résidant en 1872 dans notre ville. Celui-ci était aide de camp du vice-roi d’Egypte au grade de colonel, membre de la Société de Géographie depuis 1847, présenté comme directeur de la mission égyptienne en 1856 par cette même société. Son décès eut lieu le 26 janvier 1880 à son domicile parisien du 92 rue d'Amsterdam dans le 9ème arrondissement.Malgré nos recherches aux Archives de l’Armée et des Affaires Etrangères, nous n’avons à ce jour trouvé aucun autre renseignement le concernant.

Il y a cependant peu de doute sur le fait qu’il participa à l’aventure promue par Ferdinand de Lesseps aux côtés de Mohamed Saïd et de son successeur, Ismaïl Pacha, qui, en qualité de vice-roi d’Egypte,  maintînt son soutien au projet français face à l’Angleterre hostile.

Dans l’attente d’en savoir plus, réjouissons-nous que l’une des plus grandes réalisations au monde ait eu l'un de ses acteurs à Chatou, localisé dans sa section du Vésinet avant la création de la commune du même nom en 1875.

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Ouverture du canal de Suez le 17 novembre 1869, tableau d'Edouard Riou

 

L’aventure de Suez demeure, comme la Compagnie du même nom qui pendant quatre-vingts ans géra la navigation du canal, une entreprise universelle.

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Ferdinand de Lesseps en audience avec Napoléon III dans le film "Suez" (1939)

 

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Ferdinand de Lesseps et Annabella dans "Suez"...pardon Tyrone Power et Annabella qui l'épousa à la suite du film.

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 Tyrone Power et l'impératrice Eugénie...pardon, et Loretta Young !

 

Des images agréablement fausses de Ferdinand de Lesseps par Hollywood qui lui consacra un film diffusé en 1939 : « Suez » avec Tyrone Power, l’actrice française Annabella, et Loretta Young en impératrice Eugénie. Ferdinand de Lesseps entra en réalité dans l’histoire à l’âge de soixante-quatre ans en 1869 en inaugurant son œuvre avec sa cousine, Eugénie de Montijo, trente ans après l’avoir imaginée.

Le réalisateur et scénariste Darryl Zanuck en fit néanmoins une superproduction de jeunes premiers. Celle-ci, à défaut de creuser l’histoire du canal, creusa les canaux sentimentaux d’un public féminin tout à fait disposé à la conquête amoureuse même dans les tempêtes de sable…

 

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Une image du conseil d’administration de la Compagnie Universelle du Canal de Suez en 1939 à son siège à Paris : 19 français, 10 britanniques, 2 égyptiens et 1 hollandais. Le marquis de Vögue est le président du conseil d'administration et le comte Mathieu de Lesseps, l'un des administrateurs. L'Angleterre, qui était entrée en force dans la Compagnie en 1875 en achetant les actions du khédive ruiné, devint le premier actionnaire. Le règlement de la Compagnie lui interdisait cependant d'être majoritaire en voix. Les marins de la Compagnie étaient Français, les manoeuvres chargés de draguer le sable, Grecs. 

Le journal « Match » du 16 février 1939 pouvait encore écrire : « un pays, l’Egypte, est propriétaire du sol dans lequel fut creusé le canal. Ce sol, il le concéda à la compagnie pour 99 ans. Dans moins de 30 ans, le 17 novembre 1968 *, cette concession touchera à son terme, et le canal deviendra automatiquement la propriété unique de l’Etat Egyptien. Devant ce conflit, actuel ou prochain, un pays, la France, dont un homme conçut et réalisa le canal, dont l’épargne finança les travaux, dont le génie assure la conservation et l’amélioration, devra être amené à prendre une position sans équivoque. Puissance méditerranéenne, puissance impériale, toute atteinte portée au canal  de Suez l’atteint dans ses œuvres vives. »

 

* erreur du journal car la concession n'a pas été conclue en 1869 : la première le fut le 30 novembre 1854, la seconde le 5 janvier 1856

 

 

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Une image souriante: un garde-côte égyptien du canal en 1939

 

 

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La traversée du canal de Suez, en dépit des apparences, a toujours été moins dangereuse que celle de l'Atlantique...(photo de 1938)

 

 

 

Sources :

"Mémoire en Images - Chatou" par Pierre Arrivetz aux éditions Alan Sutton (2003)

"Match" - 8 décembre 1938

"Match" - 16 février 1939

"Annabella" - Documentaire télévisé écrit par José Sourillan et produit par Emmanuel Chouraqui

"Le canal de Suez" par S.C.Burchell et André Chassigneux aux éditions R.S.T. collection Caravelle (1967)

"ArchivesParis.fr" - archives numérisées de la Ville de Paris - cote V4E3584

 

 

 

20/01/2011

TELEFILM "LE VERNIS CRAQUE" (FRANCE 2) : MERCI

Hier, le service public a rendu les honneurs à notre ville sur France 2. « Chatou », « Chatou », « Chatou » entendait-on avec enchantement dans la très belle production « Le Vernis Craque ». Eh oui, Chatou, c’était le mot à la mode des artistes et de tous ceux qui ont changé la Maison Fournaise, en l’occurrence en 1881 les protagonistes du « Déjeuner des Canotiers » de notre cher Renoir immortalisés hier dans leurs périples « en famille » dans l’Ile de Chatou. Tourné à Croissy , Senlis et quai Maxime Laubeuf, le film nous a fait quitter le monde actuel en prenant pied à quelques mètres de notre seconde patrie.

L’environnement de la Maison Fournaise la rend malheureusement impraticable pour des perspectives cinématographiques (Pont de Chatou de 1966, Cage Flottante, Rueil 2000, Chalet suisse…) mais les réalisateurs ont su tirer parti des bords de Seine voisins pour nous emmener à l’heure de Renoir. Et, dans cette heure, nous n’avons cessé de voyager dans une vie plus dure et plus douce, plus lente et plus aimable, plus libre et plus authentique et lorsque nous sommes passés dans le second téléfilm au « Moulin de la Galette », et au merveilleux Toulouse-Lautrec, l’émotion était à son comble.

Merci aux auteurs et aux acteurs. Nous avons vécu avec les images, les sentiments et une époque qui embellit notre ville.

 

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Deux séquences d'une même carte photo de la Maison Fournaise autour de 1900 : à gauche, une naïade en haut avec en bas les personnages dessinés par le peintre Réalier-Dumas et devant, un homme avec une canne dont la silhouette rappelle celle de Toulouse-Lautrec. A droite, le décor aujourd'hui reconstitué de la Maison Fournaise. Le cheval est en bois.

 

 

19/01/2011

NOS ADHERENTS ONT DU TALENT

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Un petit livre de 160 pages étonnament riche et clair pour accéder aux règles de calcul qui gèrent notre vie courante par Catherine et François Bastien. A lire aux Editions First Editions. Prix : 2,90 euros

 

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Un témoignage unique et instructif sur la marine française avant et pendant la première guerre mondiale par l'aïeul de notre adhérente Claude Bernard, Louis Vennin, capitaine de vaisseau. Préface de l'Amiral Lanxade. A lire aux Editions Christian. Prix : 30 euros