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29/12/2011

ALFRED COUVERCHEL (1834-1867), LA TOUCHE DE L'ORIENTALISME

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Repos à la fontaine en Algérie - 1866

 

Né le 27 janvier 1834 à Marseille-le-Petit dans l’Oise, Alfred Couverchel fut notamment l’élève d’Horace Vernet à l’Ecole des Beaux-Arts où il entra en 1851. Il se fit reconnaître dans les expositions nationales de 1857 à 1867 en même temps que dans la grande presse illustrée dont il accompagna les gravures.

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Une chasse dans les plaines de l'Oudja au Maroc - 1866

 

Alfred Couverchel a laissé de grandes oeuvres fondues dans l’orientalisme. Ses tableaux ont à la fois distingué les guerres africaines et mis en scène l’Algérie, le Maroc ou la Syrie. En particulier, il participa en 1863 à l’illustration de l’ouvrage « Tour Du Monde – journal des voyages » publié sous la direction de l’historien Edouard Charton (futur préfet de Seine-et-Oise pour le compte du gouvernement de Défense Nationale de Gambetta).

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En 1854, lorsque Horace Vernet fut envoyé à Constantinople par Napoléon III afin de reproduire les évènements de la guerre d’Orient, le maître emmena son disciple Alfred Couverchel. C’est ainsi que l’on dut à celui-ci des toiles moins connues célébrant les batailles de son temps : « le général d’Allonville charge les troupes russes à Kanghil, 29 septembre 1855 », référence à la guerre de Crimée ou encore plus tard « la bataille de Magenta, 4 juin 1859 », commémorant la victoire française en Italie sur l’Autriche. Son "tour du monde" dans les bagages d’Horace Vernet pour témoigner des grands évènements n'a jamais vraiment cessé. Si son nom figure parmi les petits maîtres de l’Ecole Française, on doit à sa brève existence de l'avoir empêché d’embrasser une notoriété plus grande.La maladie l’enleva en effet à la couleur des terres inhospitalières qui l’avaient tant inspiré depuis sa jeunesse. Domicilié 117 rue Neuve Saint-Augustin à Paris sous le Second Empire, il mourut à 33 ans.


Alfred Couverchel n’est pas mentionné dans les inventaires des historiens de Chatou. A tort, car son succès lui permit de connaître la villégiature de notre ville où il demeurait depuis 1861 avec ses parents 33 avenue de la Princesse dans le hameau du Vésinet alors dépendance de Chatou, ce dont atteste la matrice cadastrale de Chatou pour la période 1824-1864.

 

 

Alfred Couverchel mourut à son domicile le 1er septembre 1867 à quatre heures du soir avenue de la Princesse "au Vésinet commune de Chatou" selon l'acte conservé aux archives de la ville. Ce modeste hommage précèdera, nous l’espérons, des recherches plus complètes sur cet artiste peintre et illustrateur Catovien d'adoption qui fit rentrer l’exotisme dans les foyers de la métropole.


 

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Extrait de l'acte de décès d'Alfred Couverchel mentionné comme "peintre d'histoire" - archives de Chatou

 

Sources :

- archives municipales de Chatou

- Centre de documentation du Musée d'Orsay

19/12/2011

LE CHATEAU DU FERMIER GENERAL CHAPELLE

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Chatou-Croissy-Sur-Seine - Images du Patrimoine 1993 - Inventaire Général - Sophie Cueille - tous droits réservés

Sur l'actuelle avenue Foch vers la rue des Ecoles côté des numéros impairs, presque en face de l'actuel hôtel de ville, un château fut édifié par le fermier-général Chapelle en pierre et décor de briques vers 1710. Passé en diverses mains, on le retrouva avec son domaine dans un dessin (ci-dessous)  du marquis d'Argenson, secrétaire d'Etat de Louis XV, qui dut fréquenter les lieux lorsqu'ils entrèrent dans la propriété de Madame de Bersin, grand propriétaire à Chatou dont le successeur, Madame de Crussol d'Amboise, fut l'une des futures guillotinées de la Terreur par la grâce de dénonciations locales. 

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Bibliothèque de l'Arsenal - tous droits réservés

 

La propriété rentra dans le patrimoine du marquis d'Aligre, pair de France sous Louis XVIII, Napoléon ("Les Cent Jours") et Louis-Philippe, puis disparut aux fins du lotissement que le marquis projetait pour créer l'avenue d'Aligre vers 1844. Les constructions bordant la voie n'arrivèrent que tardivement du fait de la difficile succession du marquis d'Aligre, mort en 1847. La démolition de l'édifice signa la disparition du plus beau château de Chatou.

 

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01/12/2011

UN GRAND MILITAIRE ET RESISTANT, LE CATOVIEN LOUIS LE CLEAC'H (1914-2008)

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 Aux côtés du général Juin en Indochine

source : www.norrac.com/livre-en%20ligne/livre-paulcc/mercier.php

   

Le souvenir de Monsieur Louis Le Cléac’h, qui demeura avec sa famille de 1958 à 2003 4 rue Lantoine à Chatou, ne peut être occulté dans le drame de la deuxième guerre mondiale.

Son parcours fut en effet celui d’un combattant et donna l'exemple d'un militaire de carrière engagé dans la Résistance. Né le 14 juin 1914 à Brest, il devint enfant de troupe à 10 ans, entra à l’Ecole Militaire des Andelys en 1927 puis en sortit en 1930 pour rejoindre l’Ecole Militaire Préparatoire d’Autun. Muté à Epinal , il y reçut ses premiers galons de caporal-chef (17.11.1932) puis de sergent (17.06.1933).

Admis à l’Ecole Militaire d’Infanterie et des Chars de Combat à Saint-Maixent de 1937 à 1939, il y devint sous-lieutenant le 1er octobre 1938.

Le 6 avril 1939, le sous-lieutenant Louis Le Cléac'h fut affecté au 159ème régiment d’Infanterie Alpine à Embrun puis promu lieutenant le 25 juin 1940, trois jours après l’Armistice. Refusant la capitulation, il entra dans la Résistance et fut d'abord chargé de liaison avec le Vercors. Officier de renseignements en 1943 à Grenoble à l’O.R.A., il prit le commandement du maquis de Rosporden le 6 juin 1944 sous le nom de code de « capitaine Mercier » et libéra la ville. 

Nommé capitaine le 1er août 1944, il participa aux libérations de Concarneau puis de Lorient en octobre 1944 en prenant le commandement du 1er bataillon du 118ème régiment d’infanterie.

Le 20 septembre 1944 , il fut fait Chevalier de la Légion d’Honneur avec attribution de la Croix de Guerre avec Palme, cité à l'Ordre du Corps d'Armée par le général Koenig et décoré de la Croix de Guerre avec Etoile Vermeille.

Affecté à l’Ecole Militaire Préparatoire d’Autun, il prit le commandement du Centre de Perfectionnement d’Infanterie le 15 septembre 1945 puis reçut la Médaille de la Résistance le 3 août 1946. De 1947 à 1951, il commanda la première compagnie d’Infanterie à Rottweil en Allemagne.

Envoyé en Indochine le 20 avril 1951 comme commandant du 4ème bataillon du 3ème régiment de la Légion Etrangère au Tonkin, il fut cité à l’ordre de la Division, reçut la Croix de Guerre des TOE (théâtre des opérations extèrieures) avec Etoile d’Argent et fut nommé Chevalier de l’Ordre National du Vietnam.

De retour en France en 1954, il reçut le commandement de la place de Saint-Brieuc et fut élevé au grade de Chef de Bataillon.

Le 12 mars 1956, il fut envoyé en Algérie dans les Aurès à la tête de la 13ème Demi Brigade de la Légion Etrangère.

Il fut nommé Officier de la Légion d’Honneur le 14 août suivant avec citation à l’Ordre du Corps d’Armée et attribution de la Croix de la Valeur Militaire avec Etoile Vermeille le 1er août 1957.

Affecté à Oran le 18 juin 1958, il reçut la Croix du Combattant Volontaire 1939/1945 le 25 juin 1958. Il revint à Paris l’année suivante où il fut affecté au Service de la Sécurité de la Défense Nationale et des Armées puis entra dans le Corps de Réserve de l’Armée en 1961.

 

Promu lieutenant-colonel le 1er octobre 1968, il fut décoré de l’Ordre National du Mérite le 4 décembre 1978 et se vit attribuer l'une des plus hautes distinctions militaires, celle de Commandeur de l’Ordre de la Légion d’Honneur le 4 mai 1993. 

Monsieur Le Cléac'h est mort le 13 juin 2008. Nous saluons dans le militaire de carrière un héros discret qui défendit toute sa vie le drapeau de la France avec un courage et  un dévouement exceptionnels.