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29/03/2012

ROB ROY (1909-1992), UN CATOVIEN ENTRE LE DESSIN ET L'HISTOIRE

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dessin de Rob Roy

 

Chatou compte dans son patrimoine culturel des artistes mondialement connus. Parmi ses artistes moins connus, certains ont su tremper avec originalité leur pinceau dans le siècle écoulé.

Rob Roy, Catovien qui résida 28 rue Charles Despeaux de 1936 à sa mort en 1992, fut de ceux-là.

Il fut un illustrateur sans relâche, le dessinateur de notre histoire automobile et traversa notamment la seconde guerre mondiale armé de son courage et de sa passion.

Son fils, Monsieur Hubert de la Rivière, qui porte haut les couleurs de l’œuvre de son père Robert de la Rivière alias Rob Roy, a permis l’édition et l’exposition d’une partie de son œuvre à travers la France. Il nous autorise aujourd’hui à diffuser un extrait de cette gamme colorée qui ne fut pas seulement le fait d’un artiste mais celui d’un patriote engagé dont chaque dessin décrivit un évènement vécu dans les douleurs ou les euphories de son temps.

Ainsi, l’évasion en Bugatti de Robert Benoist, en juin 1940, décrite dans le très bel ouvrage « Bugatti, le regard de Rob Roy » par Pierre Fouquet-Hatevilain  (1994 – éditions d’art J.P.Barthélémy) :

« Robert Benoist, grand patriote, as de l’aviation pendant la Première Guerre Mondiale, deviendra pilote de voiture et champion du monde en 1927 sur Delage.

Ettore Bugatti et Jean décidèrent dès 1929 de s’adjoindre ce pilote de grande classe et de lui confier la direction du service des ventes du magasin de l’avenue Montaigne à Paris. En 1934, il entre dans l’équipe officielle Bugatti et signe de nombreuses victoires.

Lors de la déclaration de guerre, le 3 septembre 1939, il est mobilisé en tant qu’officier dans l’Armée de l’Air et attaché à l’état-major du général Domino au Bourget. En juin 1940, l’exode jette sur les routes des millions de civils et militaires qui fuient vers le Sud-Ouest sous la pression de l’invasion allemande.Le gouvernement français suit le mouvement et s’installe d’abord à Candé, près de Tours, tandis que le ministère de l’Air prend ses quartiers à Rilly, près de Blois.

Le 14 juin, Robert Benoist quitte in extremis Le Bourget avec sa Bugatti 57 SC à compresseur personnelle.

Peu après Poitiers, il est fait prisonnier par les Allemands et se retrouve sous haute surveillance.

Incluse dans une colonne de blindés, sa voiture fait l’objet de la convoitise d’un officier allemand. Le soir, au bivouac, le plein d’essence est effectué pour repartir le lendemain.

Robert Benoist en tenue militaire ne songe qu’à une chose : s’évader mais sans abandonner sa Bugatti.

Le lendemain, dans la matinée, alors que le convoi poursuit sa route, Robert Benoist prend un chemin de traverse et fonce « à pleins tubes », faussant compagnie à la panzer division qui ne peut rattraper ni atteindre de ses tirs le champion du monde.

Très vite, Robert Benoist entrera dans la Résistance, et après avoir fait plusieurs fois faux bond à l’ennemi, sera capturé, déporté et assassiné par les nazis, le 12 septembre 1944 à Büchenwald. »

 

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L'une des quarante Bugatti 57 S et SC vendues de 1936 à 1937, fleuron de la production française. C'est à bord d'un modèle comme celui-ci que Robert Benoist, directeur des ventes de Bugatti, champion du monde automobile 1927, put s'échapper d'une colonne allemande de blindés et rejoindre la Résistance. Le dessin de Rob Roy est venu rappeler l'étonnante histoire de ce patriote au destin tragique. Illustration : Automobilia - Salon 1937

 

 

Dans le cadre de la semaine du dessin 

du 26 mars  au 1er avril  2012 

 Le musée du général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris –Musée Jean Moulin et l’Association des Amis de Rob Roy

sont heureux de vous présenter une série de dessins originaux de Robert de la Riviere dit Rob Roy (1909-1992):

 

Les Américains à  Paris

 

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Dessins parus dans le  “Parisian Weekly  Information’’  à la libération de Paris et en 1945.Rob Roy y réalisa une série de dessins qui illustraient   la vie quotidienne des Américains à Paris et leur relation avec les Parisiens.Des scènes vivantes, avec beaucoup d’humour en ces temps  ou tout devenait  plus agréable après quatre années d’occupation allemande.

 Musée du Maréchal de Hauteclocque et de la Libération de Paris Musée Jean Moulin

23 allée de la 2ème DB - 75015 Paris
Jardin Atlantique (couvrant la gare Montparnasse)

 

Ouverture du mardi 26 mars 2012

au dimanche 1er avril 2012

de 10h à 18h00

 

 Pour en savoir plus : www.art-robroy.com

 

 

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Locomotive SNCF 241 P compound fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, emblème de l'association.

 

 

 

 

27/03/2012

GEORGES REMON ET LA FERRONNERIE D'ART

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La France tenait, dans les Arts Décoratifs, un rang important sinon le premier par la richesse et l’élégance de nombre de réalisations de ses artistes. L’éclosion du mouvement à la suite de l’Exposition Internationale de Paris de 1925 concentra l’attention du Catovien Georges Rémon, lui-même à la tête d’un atelier qu’il fit briller à bord des grands paquebots français, ainsi que nous l’avons indiqué dans plusieurs articles de ce blog.

Directeur de l’Ecole des Arts Appliqués de la Ville de Paris pendant l’entre-deux-guerres, celui-ci fut amené à commenter les oeuvres de ses pairs dans la revue « Jardins et Cottages » par plusieurs analyses que nous avons également produites pour l’information de nos lecteurs. L’extrait ci-dessous de la revue de 1926 consacré au ferronnier Charles Piguet (1887-1942) ajoute un nouvel intérêt aux créations de l’époque :

« N’avons-nous point, l’an passé, au Salon des Artistes Décorateurs, admiré tout particulièrement l’envoi du ferronnier Charles Piguet, une grille pour la porte d’entrée de son atelier ? composée de cinq tenailles à longues tiges, mordant chacune du bec  un sobre motif de volutes, elle exprimait, cette porte, avec une rare et noble simplicité, l’une des pensées les plus chères à tout artisan digne de ce nom, qui ne saurait imaginer plus beau symbole, armes mieux parlantes, que son outil familier ! et nous rappellerons le propos que tenait Monsieur Antoine Vicard le grand ferronnier lyonnais, propos, ajoutait malicieusement notre confrère, qui définit si bien la nature intime de son talent :

« un jour, j’ai remarqué un de mes ouvriers qui rangeait ses outils contre le mur. Cette fois-là, ce geste que tout le monde faisait machinalement chez nous me frappa et je pris soudain conscience de la grandeur du travail quotidien. Ces pinces, sans valeur auparavant à mes yeux, parce qu’elles étaient grossières et noires, je les vis luire comme de l’argent fin sous l’effet de la sueur, à l’endroit où les mains les tiennent. Voilà pourquoi j’ai placé mes outils à l’entrée de ma maison. »

Charles Piguet qui nous est représenté comme l’ouvrier à la poigne robuste, dominant la dure matière qu’il façonne au choc du marteau sur l’enclume résonnante, nous confie dans cet amoureux credo non seulement la passion que lui inspire son métier, mais aussi bien, et sans vaine phraséologie, son goût épuré et raffiné.

Nul ne sait comme lui traiter le fer comme une matière plus précieuse et en tirer, avec une telle économie apparente de l’effort, des lignes plus mesurées et plus gracieuses.

Que d’autres, utilisant l’abrasure à l’autogène, construisent des portes de vastes dimensions et se meuvent de préférence dans le plan du monumental, il semble bien que Charles Piguet, sans cesser jamais de créer des œuvres  aux nettes et solides architectures, s’applique surtout à doter la maison moderne de formes sobres et élégantes, d’une grâce unique et par la qualité de l’invention et par la maîtrise du rendu.

 

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Imposte (partie supèrieure de la porte) en ferronnerie par Charles Piguet

 

Quelle exquise collaboration fit un jour rencontrer dans cet hôtel particulier installé à Lyon, boulevard des Belges, par le maître décorateur Ruhlmann, le plus délicat  ornemaniste de ce temps avec le ferronnier qui nous semble avoir avec lui le plus d’affinités ! voyez de quel art discret et pur Charles Piguet a composé la porte que nous reproduisons, où le décor, d’inspiration florale, est ramené à une charmante stylisation et dont nous aimons particulièrement les motifs rectilignes qu’encadrent l’huis, où quelques billes, en haut et en bas, dessinent une si heureuse amorce de motif. On a plaisir à analyser de telles œuvres dont le simple parti met en relief le moindre détail.

 

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Porte d'entrée en ferronnerie par Charles Piguet pour l'orfèvre Claudius Linossier

 

 

C’est dans un même esprit qu’il convient d’aborder la porte d’entrée de la maison de Claudius Linossier – autre heureuse rencontre ! – à Lyon. Un dessin sobre et ferme, un entrecroisement rectiligne de barreaux d’épaisseurs diverses, un panneau rectangulaire où s’inscrit dans un triangle le monogramme du maître dinandier, entouré d’un gracieux motif de vrilles ; enfin, indiquées d’un trait sommaire et réparties entre les croisillons de la porte, les formes des vases incrustés où Linossier fait chanter la souplesse et la richesse de ses cuivres : tel se présente à nous cet ouvrage dont on goûtera le sens des délicates proportions.

Voici encore une grille pour une grande porte d’entrée, composée pour la maison de Monsieur Coty, à Lyon, construite par l’éminent architecte Pontremoli, membre de l’Institut. Les dimensions en sont plus considérables ; le motif est plus fouillé – rinceaux en vrille et médaillons ornés de bouquets – l’œuvre nous confirme la maîtrise absolue de l’artiste, encore que nous lui préférions, pour leur plus savoureuse simplicité, celles que nous venons d’analyser.

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Porte en ferronnerie par Charles Piguet pour le parfumeur François Coty

 

Les thèmes floraux largement traités  ont inspiré à Piguet des ouvrages de choix.  Citons la grille pour une table de communication (…) Voyez de même ses impostes dont le dessin accuse  la plus harmonieuse fantaisie, et, singulièrement, la rampe d’escalier exécutée pour Les Galeries Lafayettes, à Lyon.

Charles Piguet, a, nous l’avons dit, traité tous les problèmes de la ferronnerie d’intérieur. Il l’a fait avec une rigoureuse  discrétion, au contraire de ceux qui voudraient que la maison moderne fût presque exclusivement conçue en fer.

Sans doute, les applications de cette matière que l’artiste sait alléger ou amenuiser sont multiples, mais c’est une faute de goût que de l’employer à tout propos et souvent hors de propos. Elle prend, au contraire, infiniment plus de charme quand elle n’est utilisée que sobrement, ne risquant ainsi de perdre ni de son propre éclat ni de sa véritable valeur.

Ainsi, en use Charles Piguet. Nous ne trouvons de lui, ni de ces lourdes tables en fer ouvragé, ni de ces cadres de miroirs ou de tableaux, qui sont peut être des tours de force, mais qui paraissent vraiment incompatibles avec la demeure moderne.

Mais il nous offre un ameublement sobrement mesuré : cache-radiateurs, les uns découpés de motifs à jour – fleurs ou fruits – les autres dépourvus de tout ornement comme celui qu’il a composé pour l’intérieur imaginé par Ruhlmann : des tables-consoles, d’une aimable légèreté de lignes ; et surtout, toute une gamme de lustres et d’appliques où la solide armature du métal se marie avec l’éclat diffus du verre moulé ou dépoli.

 

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Cache-radiateurs en ferronnerie par Charles Piguet

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Dans le moindre détail, répétons-le, s’affirme avec une étonnante évidence, le goût des savantes recherches et, en même temps, celui, plus rare, plus subtil, d’une parfaite concentration de moyens.

C’est le propre des artistes qui ont, comme Piguet, étudié longuement la leçon des anciens maîtres, entrepris à leur exemple la conquête de toutes les ressources techniques de leur art, qui se sont ingérés, dans leur variété et dans leur esprit, les formes héritées des plus belles traditions, de savoir découvrir les disciplines qui s’imposent à notre époque, d’en accepter  le délicat rationalisme, sans toutefois aliéner la note personnelle et sensible faute de quoi les créations de l’intelligence ne sont que de pures et froides abstractions.

 

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Lustre en ferronnerie par Charles Piguet

 

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Une applique en ferronnerie par Charles Piguet

 

 

L’art de Piguet reste vivant, souple, vigoureux, et pourtant, s’achemine sans cesse vers une pureté de style, dont chaque nouvelle étape, dont chaque œuvre nouvelle, atteste plus complètement l’admirable caractère et l’impeccabilité.

Georges Rémon »

 

 

 

 

Sources :

 Bibliothèque Nationale de France, département Sciences et Techniques

  Archives Municipales de Chatou

 Bibliothèque Historique de la Ville de Paris

 Archives de la Légion d'Honneur 

 

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Locomotive SNCF 241 P compound fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, emblème de l'association.

20/03/2012

JEAN-CLAUDE ISSENSCHMITT, UNE FIGURE DE CHATOU A SUIVRE

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Si vous avez plus de 60 ans et que vous recherchez une association où l'attachement au drapeau, la convivialité et la solidarité font cause commune, alors cette association Catovienne rassemblant bien au-delà de Chatou vous intéresse : l'Association des Anciens Combattants Prisonniers de Guerre, Combattants d'Algérie, Tunisie, Maroc, TOE et Veuves présidée par Monsieur Jean-Claude Issenschmitt, maire-adjoint honoraire épaulé par sa formidable épouse, organise, outre son assemblée et les ventes en faveur des oeuvres sociales de la fédération départementale, deux bals par an salle Jean Françaix avec les moyens propres de l'association, ses bénévoles et le prêt de la salle par la Ville de Chatou.

Lors du dernier bal du dimanche 22 janvier 2012 où avaient lieu le repas de la galette des rois et une tombola, étaient venus apporter leur soutien le député de la circonscription Pierre Lequiller, le sénateur Alain Gournac et les conseillers municipaux de Chatou Pierre Arrivetz, Alain Paillet, Anne Bernard sans oublier Monsieur Lucien Ruchet secrétaire de l'Amicale des FFI et 27 Fusillés de Chatou et les représentants de la Fédération Départementale. La musique d'Eric Mouy et du chanteur Amaury ont permis d'enchaîner divers morceaux de danse, slow, madison, rock etc... ce qui naturellement a permis d'installer une ambiance très détendue.

Monsieur Issenschmitt a rappelé l'active collaboration qui s'était établie entre nos deux associations pour la réalisation du Coffret Audio Les Voix Historiques de la Deuxième Guerre Mondiale avec les voix d'habitants et de personnalités officielles de l'époque. 

Ce type de manifestation joyeuse étant rare à Chatou et le dévouement sans borne de son organisateur, attaché à la vie locale pendant trente ans, étant bien connu de tous ses membres, nous n'avions pu qu'à vous convaincre d'y adhérer à votre tour.

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Le 10 mars 2012, Jean-Claude Issenschmitt a été reconduit secrétaire général de l'ancienne Seine-et-Oise de l'Association des Anciens Combattants, Prisonniers de Guerre, Combattants d'Algérie-Tunisie-Maroc,Territoires d'Outre-Mer et Veuves. Contact : 68 boulevard Jean Jaurès, 78400 Chatou, chez Monsieur Jean-Claude Issenschmitt, tél : 01 39 52 96 69.

 

19/03/2012

LES AMIS DE LA MAISON FOURNAISE CONTINUERONT A INVITER RENOIR

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Samedi 4 février 2012, les Amis de la Maison Fournaise emmenés par leur présidente Madame Marie-Christine Davy ont présenté lors de leur assemblée générale annuelle salle Jean Françaix l'activité qui a marqué une fois encore la vie patrimoniale et artistique dont l'association est aujourd'hui un symbole. On a tendance à croire que tout a été dit et que tout a été fait. C'est faux. Les 30 ans de l'association ont été fêtés le 7 novembre 2011 de manière éclatante, à la mesure de l'investissement personnel déployé par les membres de l'association en faveur de la restauration de la Maison Fournaise (1990) dont la dépense a été supportée en partie par nos amis bienfaiteurs des Etats-Unis. 

A l'initiative de l'association, Madame Mary Morton, Conservateur en chef du Département des Peintures Françaises de la National Gallery of Art de Washington, musée abritant notamment "Les Canotiers à Chatou" (1879), a franchi l'Atlantique pour donner une conférence sur "Renoir et le rococo" le 7 novembre 2011  dans un local prêté gracieusement par ERDF dans l'Ile des Impressionnistes. 

Dans un voyage à Madrid, les Amis de la Maison Fournaise ont pu se rendre à l'exposition du Prado également consacrée à Renoir. Parmi 35 oeuvres de l'artiste, on y retrouvait "le Père Fournaise" (1875) et "Le Pont de Chatou" (1875) prêtés par le Sterling and Francine Clark Art Institute.

Lors des Journées du Patrimoine en septembre 2011, un concours de peinture a été lancé par l'association. Madame Pedoussaut du Vésinet a remporté le premier prix Pierre Rannaud pour ses toiles du Pont de Chatou.

Lors de l'assemblée du 4 février 2012, c'est un film pour l'histoire qui a été diffusé : les travaux de réhabilitation de la Maison Fournaise et de ses fresques sous l'égide de Monsieur Jean-Guy Bertauld pour l'association et les directives de Monsieur Lablaude pour la Conservation des Monuments Historiques. Grand moment d'émotion en voyant cette opération si peu banale dans une ville comme Chatou, en voyant réapparaître les fresques sous le papier peint arraché, dans un chantier où tout ou presque était à refaire. Un chantier digne d'une oeuvre impressionniste : de l'obscure et pourtant si glorieuse Maison Fournaise à l'abandon a surgi un bâtiment embelli, comprenant un Musée et un restaurant qui ont réanimé l'endroit et perpétué le souvenir des artistes venus y chercher l'inspiration providentielle.

Des réunions amicales sont organisées au restaurant Les Rives de La Courtille par l'association pour échanger sur les différents sujets qui occupent son objet social,  entretenir les relations entre adhérents, trouver des adhésions nouvelles et des bonnes volontés. Le trésorier, Monsieur Marty, maintient une gestion flatteuse et l'organisateur des visites en métropole et à l'étranger, Monsieur Sarron, parvient à mobiliser les adhérents pour un tourisme culturel régulier. Enfin, l'association Art et Chiffons conduite par Madame Danielou permet de confectionner des costumes d'époque qui trouvent au sein des Amis de la Maison Fournaise des occasions de mettre en scène l'habit des Canotiers et de leurs cavalières.

La conférence qui a clôturé l'assemblée générale, par Monsieur Augustin de Butler, auteur de nouvelles recherches, a permis d'établir le passage de Renoir à Londres en 1882, dans un contexte où de nouvelles interrogations se font jour. Le récit de lettres de Renoir nous a fait saisir quelques instants de la vie de cet artiste si connu et encore difficile à cerner. La qualité de l'intervenant a conclu la soirée comme précédemment par le caractère prometteur du dynamisme imprimé dans l'histoire de nos bords de Seine par les Amis de la Maison Fournaise. *

 

Association des Amis de la Maison Fournaise, 1 avenue Ernest Bousson, 78400 Chatou, tél 01 30 71 09 14 / 06 85 11 85 59 - amisfournaise@gmail.com

 

* L'association Chatou Notre Ville  était représentée par Pierre Arrivetz, également membre de la commission culturelle, Suzanne Blache, secrétaire-adjointe de l'association et Muriel Amiot, adhérente

 

08/03/2012

DE PARIS A CHATOU : 1871, L'ANNEE TERRIBLE

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Patrouille prussienne en mai 1871 sur la rive de Chatou d'après un croquis de M.Urrabieta - gravure de Smeeton -

 

« Paris, depuis deux mois, n’est plus dans Paris ; comme un fleuve qui sort de son lit, il a envahi les campagnes environnantes ; c’est une véritable inondation.

Dans quelque direction que vous allez, à plus de trente lieues à la ronde, si vous vous présentez en quête d’un logis, dans un hôtel ou dans une auberge, on vous répondra invariablement que votre recherche est vaine, que « tout est pris par les Parisiens » (…).

Les deux lignes de l’Ouest étant coupées, il faut, pour sortir de Paris, prendre le chemin de fer du Nord et se rendre à Saint-Denis, d’où l’on peut gagner Versailles en passant par Nanterre et Bougival (…).

Le pont de Saint-Denis est un de ceux qui ont eu le rare privilège d’échapper à la destruction, au moment de la marche de l’armée allemande sur Paris.

Sur le cours de la Seine, on ne compte pas moins de 28 ponts brûlés ou démolis par la mine entre Paris et Rouen, et en voyant ces ruines, on ne peut s’empêcher de déplorer l’empressement trop souvent irréfléchi avec lequel a été accompli ce massacre.

Les deux ponts de Chatou ont subi le sort commun. Celui du chemin de fer de Saint-Germain laisse tristement pendre dans les eaux de la rivière les membrures de sa charpente brisée ; celui de la route, dont il ne reste que les piles, a été remplacé par un bac, appareil primitif qui fait l’étonnement des passants qui le voient pour la première fois.

 

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Une embarcation en 1871 au passage du pont du chemin de fer détruit à Chatou d'après une photographie de M. Bouffard - gravure de Deroy -

 

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Le bac de Chatou en 1871 et le pont routier détruit - gravure de Verdeil -

  

La Seine, à Chatou comme à Saint-Denis, est la frontière qui limite le territoire occupé par les troupes allemandes ; celles-ci ont réoccupé en forces les localités qu’elles avaient d’abord évacuées : tous ces villages ont eu ainsi à subir une seconde fois l’invasion dont ils se croyaient délivrés, et je vous laisse à penser si les habitants ont su gré à la Commune (la Commune de Paris était installée depuis le 18 mars 1871) de leur valoir ce nouveau fardeau.

Déjà, avant l’arrivée des corps prussiens d’occupation, des détachements de cavalerie partaient chaque jour de Saint-Denis pour explorer le pays. Une patrouille de hussards, ainsi envoyée en reconnaissance, se trouvait de passage à Chatou au moment où j’arrivais.

L’officier qui la commandait avait fait halte au bord de la rivière, à un endroit d’où l’on aperçoit le Mont-Valérien, et, l’œil armé d’une longue vue, regardait curieusement le fort, qui apparaissait au loin, baigné dans la fumée de ses canons. C’est là le sujet du dernier dessin que je vous envoie aujourd’hui (illustration en haut de page) ».

Pierre Paget

L’Illustration - 27 mai 1871

 

 

 

Pour en savoir plus sur cette pèriode, l'association Chatou Notre Ville vous recommande

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Chatou 1848-1878  - 220 pages

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BP.22 78401 Chatou cedex

prix : 15 euros

 

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Locomotive SNCF 241 P compound fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, emblème de l'association.