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27/12/2016

LE PAQUEBOT "PARIS", UNE CONTRIBUTION DES ATELIERS REMON

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La Grande Guerre avait ouvert en France une plaie géante, la tragédie d’une déshumanisation et d’une destruction sans précédent. La reconstruction devait se faire au plus vite. Le secteur de l’industrie s’y employa cependant que la création artistique française réapparut comme une fleur au printemps.

Mis en chantier en 1913, le paquebot « Paris » de la Compagnie Générale Transatlantique (carte ci-dessus) figura ce lien entre le rayonnement de la Belle Epoque et les lueurs du lendemain de la dévastation.

Lancé le 15 juin 1921, le navire disparut le 18 avril 1939 dans un incendie considéré communément comme criminel. Entre-temps, il avait redonné corps à une époque sur laquelle 4000 passagers ne manquèrent pas de jeter leur dévolu lors de chaque traversée.

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Le paquebot "Paris" (1921-1939) à quai à Saint-Nazaire

 

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paquebot "Paris", affiche d'Albert Sebille 

 

 

une illustration musicale de jazz des années cinquante sur une composition d'époque à écouter en installant windows media player sur votre bureau et une enceinte

 

 

  

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Cliché revue "La Renaissance de l'Art Français" (1921)

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Les ateliers Rémon (cf nos articles précédents sur le Catovien Georges Rémon) lui donnèrent le ton d’une magnificence passée à travers la réalisation d’une pièce commune, emblème de l’art de vivre à la française.

S’asseoir dans la grande salle à manger du « Paris » comme dans le fauteuil d’un palace 1900, contempler l’avenir, saluer l’Amérique, fouler le sol d’une nation conquérante tout en quittant le patrimoine rassurant et envié de la présence française, devint le programme attitré de milliers de voyageurs des deux continents. 

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Des vues de la grande salle à manger des premières classes réalisée par les ateliers Rémon. 

 

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Voici ce qu'écrivit  le journaliste Paul-Sentenac dans "La Renaissance de l'Art Français" en 1921 :

"La salle à manger des premières classes rivalise avec le grand salon pour la richesse de la conception Rémon et fils. Avec ses deux étages, avec le vitrage ouvragé de son plafond, avec la peinture d'Albert Besnard qui se place un peu à la manière d'un rideau de scène, cette pièce se présente presque comme une salle de théâtre. Ceci n'est-il pas très parisien pour un bateau qui a reçu le nom de "Paris" ?

Sur les panneaux, en clair citronnier de Ceylan, alternent en marqueteries, les souples retombées du léger houblon, de la vigne aux grappes plus lourdes, des feuillages du prunier aux fines feuilles, aux prunes violettes, ou du figuier aux larges feuilles.

Enfin, les rampes des escaliers, les balcons des galeries, les encadrements des fenêtres aux rosaces de pignes constituent de patients travaux de ferronnerie.

La sûreté et l'habileté du ferronnier Robert s'allient à l'élégance de ses arabesques. L'artiste a utilisé ingénieusement le sujet d'une fable de La Fontaine, "Le Renard et la Cigogne", pour la rampe centrale de l'escalier. Les sièges de cette salle à manger avec leurs formes amples, leurs tons éclaircis, avec l'entrelassure de leurs fonds, se montrent d'une accueillante modernité".

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L'expert français en grands paquebots, Louis-René Vian, ancien élève de l'école Camondo, écrivit au sujet du réaménagement intèrieur du "Paris" en 1929 :

"le salon de thé de 1929 comportait une innovation remarquable : la première piste de danse en dalles de verre lumineuses installée à bord d'un paquebot. Les ridicules colonnes cédaient la place à de robustes piliers cylindriques en laque noire moirée, que venaient égayer les tentures cyclamen. Les parois furent habillées de dessins des monuments de Paris traités dans des camaïeux doux et discrets".

 

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Le fumoir des premières classes - les colonnes étaient en marbre jaune et vert à médaillons, les sièges en cuir rouge. Architectes : Raguenet et Maillard, ferronnerie : Raymond Subes.

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La descente des premières classes du "Paris". 

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Le salon mixte du "Paris".

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Une cabine de luxe par Tardif - peinture décorative de Henri Lebasque pour le petit salon de luxe - piano avec marqueterie de nâcre.

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Le salon de conversation des premières classes du "Paris".

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La grande descente du "Paris" était surmontée d'une coupole. L'ensemble était conçu par Bouwens de Boijen et le maître ferronnier Edgar Brandt.

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L'incendie du "Paris" au Havre le 18 avril 1939, résultat d'un attentat supposé par les nombreux feux qui partirent du bateau et qui coûta la vie à l'officier de sécurité du bord, le capitaine Sourdille.  

 

Sources :

"La Renaissance de l'Art Français" - 1921  par Paul-Sentenac

"Arts Décoratifs à bord des Paquebots Français 1880 - 1960" - 1992 - éditions Fonmare par Louis-René Vian

Archives Ouest-France

 

 

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Pour en savoir plus, le bulletin historique de l'association 2010 (62 pages), en vente au prix de 15 euros pour les non-adhérents.Pour tout renseignement : piarri@orange.fr
 

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Locomotive SNCF 241 P compound fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, emblème de l'association.

 

 

 

 

 

 

 

15/12/2016

LE NOMBRE DE LOGEMENTS SOCIAUX MANQUANTS A CHATOU SELON LA LOI DUFLOT ALUR

Le chiffre communiqué par la DDE est : 

1.450 logements à construire à Chatou d'ici 2025 

Soit dans l'espace

5 fois la Tour Renoir

(300 logements / 100 mètres de haut)

Notre association est partisane d'en réaliser

le plus là où cela détruit le moins

afin de préserver au maximum

les zones pavillonnaires.

Nous sommes opposés à la réalisation

de l'intégralité de ce programme

signifiant la destruction du caractère de Chatou.

 

Notre association œuvre activement

en concertation avec la municipalité

en faveur de la sauvegarde du patrimoine bâti

dont les protections ont été retirées

par la loi DUFLOT / ALUR.

Parmi les propositions,

création d'une emprise au sol

limitée à 20% de la superficie

du terrain en zone UP,

proposition reprise dans le projet

de modification n°2

du PLU par la municipalité.

 

 

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14/12/2016

LE DRAME DU 22 SEPTEMBRE 1878

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Le long de l'Ile de Chatou, vers 1900 - Les accidents sur la Seine furent rares mais jusqu'en 1914 malheureusement mortels soit pour raisons de collision soit par le fait du courant souvent sous-estimé. 

Les bords de Seine furent investis dés le XIXème siècle par des croisières entre Paris et Saint-Germain organisées par la Compagnie "Le Touriste" qui mettait à disposition des voyageurs un navire à vapeur longeant les bords de Seine de Chatou et Croissy et faisant escale. Un drame survint le dimanche 22 septembre 1878 dont un article de la presse locale se fit l'écho :

"Dimanche soir, un peu avant sept heures, "le Touriste", revenant de Saint-Germain, apercevait des signaux qui lui étaient faits par le passeur de la Grenouillère entre Chatou et Bougival, où il y avait un voyage à prendre. Il ralentit aussitôt sa marche. L'obscurité était malheureusement assez intense déjà pour empêcher le pilote de voir ce qui se passait à l’avant.

Les passagers du "Touriste" ressentirent une forte secousse : un bateau venait d’être pris par le travers et défoncé. Un tumulte indescriptible s’éleva sur  le Touriste. Des chaises furent jetées par-dessus bord dans l’espoir qu’elles pouvaient servir aux malheureux qui se noyaient. On ne savait pas combien de personnes montaient le bateau atteint et que la force du choc avaient lancées à l’eau.

Deux hommes du "Touriste" sautèrent dans le bateau du passeur et l’on se porta immédiatement vers l’endroit où flottaient différents objets. Le mécanicien du "Touriste" fut assez heureux pour saisir une malheureuse femme, flottant entre deux eaux et qui disparaissait pour la deuxième fois. Dès qu’elle put parler, elle ne fit que répéter : « mon mari, mon pauvre homme, où est-il ? l’avez-vous…Oh ! fallait donc me laisser ! ».

C’était navrant à entendre. Toutes les recherches demeurèrent infructueuses. Lundi matin, à 8 heures, le frère du directeur de la Compagnie du Touriste, retourné sur le lieu du sinistre, retirait le cadavre de l’infortuné. Il portait une large blessure au front et son pantalon de coutil, déchiré, laissait voir une éraflure à la cuisse. Ce malheureux, âgé de 40 ans, se nommait Duval. Il laissa une femme échappée par miracle car même sort que lui, sans ressource, sans soutien. Trois enfants restent à sa charge. Duval et sa femme venaient de Chatou dans un bateau chargé d’une partie de leur mobilier qu’ils portaient à Bougival où le mari allait occuper le poste d’éclusier. "Le Touriste" avait tous ses feux allumés. Tout le monde a fait son devoir."

L’Union Libérale Démocratique  de Seine-et-Oise

Dimanche 29 septembre 1878