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05/10/2015

SEQUANA A REMIS EN SEINE LE CANOT DE MAUPASSANT A CHATOU

Mise à l'eau du canot de Guy de Maupassant  "Madame" par Sequana 

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Portrait de Guy de Maupassant, qui décrivit les bords de Seine à Chatou dans son œuvre et dont Sequana est venue honorer la mémoire, par Feyen-Perrin. L'écrivain posséda également un yacht à Etretat, le Bel-Ami.

 

A Chatou, le temps des canotiers s'est poursuivi depuis trente ans grâce au sauvetage et à la restauration de la Maison Fournaise, à l'activité du patrimoine nautique incarnée par les bénévoles de Sequana, à la magnifique production des bénévoles d'Art et Chiffons qui font revivre les costumes de l'époque pour la joie des visiteurs. Ces groupements désintéressés font vivre avec la latitude que leur laisse la ville le patrimoine des Impressionnistes. Le dimanche 4 octobre 2015, l'association Sequana, dont la convention n'a pas été renouvelée par la municipalité, a lancé le canot "Madame" de Maupassant, reconstruit selon le modèle utilisé par l'écrivain au terme d'un travail acharné, d'une précision et d'une qualité qui sont l'apanage de grands professionnels.

Par beau temps, la manifestation, qui n'était le fruit d'aucune communication officielle ni d'aucun soutien municipal, a reçu une fois encore la faveur des partisans de la mise en valeur du patrimoine local, un patrimoine qui de Renoir à Vlaminck et Derain en passant par Maupassant, Degas, Caillebotte et Paul Poiret, occupe une place éminente dans notre culture et celle de nos bords de Seine.

Alors qu'hier les artistes y trouvaient l'inspiration, aujourd'hui les habitants de notre région y recherchent la nostalgie et les couleurs du temps passé. Ils ont bien raison car on y trouve les valeurs de l'engagement, de la passion et mieux encore, les plus belles heures de notre ville et de notre histoire.

 

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Videos du lancement de "Madame" à la gare d'eau de Chatou postées sur "you tube" et réalisées par Chatou Notre Ville : pour revoir les reportages, appuyer sur le cercle en bas à gauche de chaque écran. 

 

 



 


 


 

 

 

 

 


 

 

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Aux côtés de Madame Marie-Christine Davy, présidente des Amis de la Maison Fournaise, on pouvait noter la présence honorifique, amicale et exceptionnelle d'un défenseur de Maupassant et du patrimoine nautique dont sa ville est un fleuron, maire d'une commune de plus de 100.000 habitants, celle de Monsieur Yvon Robert, maire de Rouen.

 

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17/08/2015

LE XVIIIEME SIECLE A CHATOU : L'ALERTE ROUGE DES JOURNEES DU PATRIMOINE 2015

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Affiche de la conférence de Chatou Notre Ville en 1999

 

Chatou a accueilli un grand témoin de la fin de l'Ancien Régime,  Henri Léonard de Bertin, ministre de Louis XV et de Louis XVI, dernier seigneur de Chatou. Il reste un éclatant témoignage de son passage, le Nymphée de Soufflot (1777), architecte du Panthéon, monument classé (et non seulement inscrit) depuis 1952 aujourd'hui en ruine par la faute de ses propriétaires et de pouvoirs publics qui ont fait de l'inertie et(ou) de leur incapacité et(ou) de leur désintérêt leur autorité sur le monument.

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Nous avions consacré au Nymphée une conférence en 1999 conduite par Madame Monique Mosser, spécialiste internationale de l'art dans les jardins (affiche ci-dessus).

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Le livre de Madame Monique Mosser, un dictionnaire des jardins

 

La photo ci-dessous, prise il y a vingt, d'une colonne du Nymphée,  demeure l'expression de ce mépris indéfendable qui piétine le patrimoine français.

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Nos demandes répétées ont cependant trouvé un écho d'ordre informatif auprès de l'Etat, lequel doit juger curieux malgré ses alertes de ne jamais bénéficier du soutien des élus locaux, intercommunaux, départementaux ou régionaux pour engager une procédure menant à la restauration et à l'ouverture au public du Nymphée au titre de la mise en valeur des bords de Seine. Le rapport de visite du monument nous a été communiqué après des démarches en vue de son actualisation à l'occasion de notre demande de rendez-vous à Monsieur le Sous-Préfet de Saint-Germain-en-Laye (rendez-vous tenu le 28 mai 2015). Nous vous le diffusons, la confidentialité et la démission ayant signé la ruine du monument depuis trente ans :

"Unité de patrimoine : Nymphée

Adresse principale : 78 - Yvelines | Chatou

Protection : Classement - Nymphée, dans le parc de l'ancien château : classement par arrêté du 4 juin 1952

Date de la visite précédente :

Date de visite : 20/05/2015

Auteur de la visite : CACCIOTTI Pierangelo

Fonction : Architecte

État de l'édifice : péril

Vitesse de dégradation :

Origine / Déclenchement / Objet de la visite

Cette fiche de visite ne dresse qu'un bilan général de l'ensemble de l'édifice et des désordres majeurs observables au moment de la visite.

Ce document peut aussi identifier des interventions visées à atténuer ces désordres.

Synthèse 

L'état sanitaire du bâtiment est comparable en termes d'ampleur et de nature des désordres à celui décrit dans l'étude préalable de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques (ACMH) Philippe Oudin en 2002. Depuis cette date, la dégradation du monument semble plutôt lente. Néanmoins, les fragments des matériaux du revêtement tombés à terre ou décrochés mettent en évidence une progression de la dégradation. 

Globalement le nymphée demeure dans un état sanitaire alarmant. 

Il est nécessaire d'intervenir immédiatement (sous la supervision d'un architecte qualifié), au moins avec les travaux identifiés comme « travaux d'urgence » dans l'étude de l'ACMH, 2002, notamment: - Remplacement de pierres sur assises et colonnes, purge des éléments présentant un risque de chute - Assainissement des maçonneries, dégagement de la végétation parasite nocive À moyen terme il est envisageable de procéder à la réalisation des travaux de conservation, restauration et mise en valeur décrits dans la même étude. Le bâtiment étant classé au titre des monuments historiques, et conformément à : - l'article L 621- 9 du code du patrimoine et article L 425-5 du code de l'urbanisme - les articles 19, 20 et 21 du décret n° 2007-487 du 30 mars 2007 relatif aux monuments historiques et aux zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager et article R 425-23 du code de l'urbanisme toute intervention doit au préalable faire l'objet d'une demande d'autorisation de travaux."

A Chatou, la politique du patrimoine menée depuis quinze ans s'est traduite par les étapes suivantes : outre l'abandon du Nymphée, suppression de l'Office du Tourisme de Chatou (2003), destruction de l'usine Art Deco Pathé-Marconi, berceau du microsillon (2004), déclassement massif des villas de Chatou dans le Plan Local d'Urbanisme (2006), renvoi sans concertation de l'association Sequana (pas de vote du conseil municipal ni d'information de la commission culturelle ni de consultation des associations concernées), installée à Chatou depuis vingt-cinq ans et emblème du patrimoine nautique lié à la Maison Fournaise (2014). Cette association remarquable, chassée comme une délinquante, ira donc chez l'une de nos voisines ravie de l'accueillir. 

Une découverte est venue renforcer le patrimoine du XVIIIème siècle de Chatou : à l'occasion d'un projet de promotion immobilière dans le Parc de Chatou, au bas d'une falaise occupée par une construction en blockhaus sans autorisation, le mur de l'ancien domaine de Bertin a réapparu.

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Alertés par plusieurs riverains au mois de juillet, nous avons contacté Monsieur Atkins, nouveau maire-adjoint à l'urbanisme, auteur de la délégation de la mission d'inventaire du patrimoine de Chatou en juin à l'association à l'occasion de la révision du PLU, qui lui-même a saisi les services de la DRAC. Une visite de ces services le 30 juillet a conduit la Ville à demander le même jour l'interruption du chantier au pétitionnaire, des fouilles archéologiques étant organisées à compter du 31 juillet par la DRAC.

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Aspect du mur de Bertin visible désormais du quai du Nymphée

 

Ainsi le XVIIIème siècle fait-il son retour au milieu des pioches des démolisseurs dans la chronique de Chatou, patrimoine dont la mise en valeur complète signerait un projet d'intérêt général pour la ville. Plus que jamais, nous demandons que la politique du patrimoine nous soit déléguée pour arrêter le massacre des quinze dernières années et redonner à Chatou les couleurs qu'elle mérite de ville d'art et d'histoire. 

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14/06/2015

SEQUANA VOUS DONNE RENDEZ-VOUS LES 20 ET 21 JUIN 2015

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Une "sportswoman" du Cercle Nautique de Chatou - 1933 - collection Chatou Notre Ville Pierre Arrivetz

  

Week-end Canotiers à Chatou

des samedi 20 juin et dimanche 21 juin 2015

Site Fournaise - gare d'eau

 

Ces deux journées portes ouvertes seront une occasion de regrouper les membres et les amis de l’association autour des chantiers qui avancent bien. Pour l'occasion, plusieurs bateaux, des yoles, des voiliers et des vapeurs évolueront sur la Seine devant le Hameau Fournaise.

Le samedi 20 juin à 15h00, l'association Sequana procédera au baptême et lancement de sa dernière restauration, un Caneton plan Sergent de 1950.

Ce sera aussi un moment d’échanges avec vous sur l’avenir de Sequana. Votre présence, votre soutien, nous sont précieux. Passez nous voir avec votre famille et vos amis,en canotier et maillot rayé, avec votre panier pique-nique ! (les barbecues seront allumés) On vous attend !

Jean-Jacques GARDAIS, Président et le Bureau de l’association


Les équipiers sont les bienvenus, réserver : contact@sequana.org
Pour plus d'information : www.sequana.org

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30/10/2014

PARFUM D'EXPOSITION

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Une sportswoman du Cercle Nautique de Chatou en 1933 - Le Miroir des Sports - collection Pierre Arrivetz

 

Dans les années vingt, le Cercle Nautique de Chatou fut un symbole de la vie des bords de Seine et des régates auxquelles le nom de la commune fut régulièrement associé. A l'occasion de l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Paris de 1925, les actualités Gaumont diffusèrent dans les cinémas un reportage sur les voiliers du Cercle Nautique de Chatou, arguant de leur grand succès à l'occasion de leur venue à l'Exposition. Le Petit Parisien, leader de la presse nationale, rapporta lui aussi l'ambiance extraordinaire qui régnait à Paris avec les défilés sur la Seine :   

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" C’est par centaine de mille qu’il faudra chiffrer l’affluence qui se pressa, tout l’après-midi d’hier, le long des rives de la Seine et sur les ponts entre la Concorde et le Trocadéro. Les fêtes nautiques ont toujours à Paris un gros succès. Comment celle d’hier n’aurait-elle pas fait le maximum dans le cadre de l’Exposition et sous un ciel enfin printanier ?

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Le pavillon extraordinaire d'un éditeur, Cres et Cie, à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Paris de 1925 - collection Pierre Arrivetz

 

Longtemps avant que commençât le défilé – toutes flammes dehors et grand pavois arboré de la flottille de guerre, des bateaux fleuris et des embarcations à voile venues de Chatou, la foule avait envahi les berges du fleuve et les premiers arrivés, les privilégiés, qui purent voir, restèrent jusqu’au soir, prisonniers de ceux, moins heureux, qui se hissaient derrière eux pour « deviner » les régates.

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Le pavillon "Pomone" du Bon Marché par Louis-Hippolyte Boileau, architecte, à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Paris de 1925 - collection Pierre Arrivetz  

 

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Le pavillon des Galeries Lafayette par Joseph Hiriard, Georges Tribout et Georges Beau, architectes,  à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Paris de 1925 - collection Pierre Arrivetz

 

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Le pavillon "Primavera" du Printemps par Henri Sauvage et Serge Wybo, architectes, à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Paris de 1925 - le dôme était coloré de galets de verre de René Lalique - collection Pierre Arrivetz

 

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Le pavillon "Studium Louvre" des Grands Magasins du Louvre par Albert Laprade, architecte, à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Paris de 1925 - Les pavillons des grands magasins français avaient tous pour particularité d'exposer la production de leurs ateliers d'art, une situation inconcevable aujourd'hui - collection Pierre Arrivetz

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Le pavillon de la Compagnie des Arts Français par les architectes Louis Sue et André Mare - l'aménagement intérieur consacra leur production et un ensemble mobilier coloré de la manufacture des Gobelins, "Les Sports" témoignant de l'évolution de la société vers une pratique du sport promue par la construction des premiers grands équipements publics. Sue et Mare, comme tous les architectes présents à l'exposition, furent requis par la Compagnie Générale Transatlantique pour décorer sa flotte de grands paquebots "Paris" (1921), "Ile-de-France" (1927) et "Normandie" (1935) - collection Pierre Arrivetz  

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"L'Hôtel du Collectionneur" par Pierre Patout, architecte, à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Paris de 1925. Aménagé magnifiquement par Jacques Emile-Ruhlmann, il signa le triomphe de l'Ecole Française dans les Arts Décoratifs - collection Pierre Arrivetz 

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Le restaurant de Paris et la fontaine lumineuse de Lalique,  à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Paris de 1925 - collection Pierre Arrivetz

 

Le coup d’œil était d’ailleurs charmant. Y-a-t-il un effort plus harmonieux  que ceint d’une équipe de rameurs bien stylée ? une poussière d’eau se lève sous le coup des rames et les yoles légères semblent voler au-dessus. Les grandes  ailes triangulaires des bateaux à voiles ressemblent à d’étranges oiseaux. Et les baleinières, les canots-majors, les remorqueurs,  les torpilleurs de la marine de guerre n’ont besoin, comme le sous-marin Euler, que de paraître avec leurs cols bleus bien alignés pour soulever l’enthousiasme populaire.

Le soir venu, ils rejoignirent leur port d’attache du Trocadéro en tirant de toutes leurs pièces. Les cloches installées près du pont Alexandre III  sonnaient à toute volée. Les manèges et le chemin de fer à catastrophes sifflaient et hurlaient. Tous les cafés avaient leur orchestre. Et de la foule qui déroulait, dans une poussière dorée ses volutes multicolores, il montait le même brouhaha qu’aux halles, le matin, ou à la Bourse, vers deux heures.

 

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Les péniches du couturier Paul Poiret, créateur du drapeau du Cercle Nautique de Chatou,  à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Paris de 1925 - collection Pierre Arrivetz

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Le Pont Alexandre III de nuit à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925 aménagé par l'architecte Maurice Dufrène - collection Pierre Arrivetz

 

On put, tant les gens se pressaient, se bousculaient, s’embouteillaient, concevoir un instant  des craintes pour la sécurité  de quelques passerelles et de certaines barres d’appuis. Elles ont tenu. Il est peu probable qu’elles soient mises jamais à plus rude épreuve qu’hier. On dut suspendre sur l’Esplanade la circulation des cars qui permettaient la visite, sans fatigue, de l’Exposition. Dans la foule, ils n’auraient d’ailleurs pu avancer.

 

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Le pavillon de l'Afrique Occidentale à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Paris de 1925 - collection Pierre Arrivetz

 

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Le Grand Palais, construit lors de l'Exposition Universelle de 1900, s'inscrivait dans le parcours de l'Exposition 1925 installée entre la Cour des Invalides et les Champs -Elysées. Des fêtes de nuit s'y déroulèrent pendant la durée de l'Exposition, ici la foule des spectateurs assistant à une revue sur les marches de l'escalier monumental - collection Pierre Arrivetz

 

Hier, une partie du public, qui avait pris place sur la berge, dans une enceinte réservée entre le pont Alexandre et le pont de la Concorde, fut privée, bien qu’elle eût payé son entrée, d’une part du spectacle. Cette erreur d’organisation sera aujourd’hui réparée. Au surplus, le clou de la journée sera le défilé lumineux qui partira de l’Alma vers 22 heures et qui déroulera jusqu’à minuit entre les rives embrasées, parmi les fontaines électriques et les péniches illuminées, la féérie de ses artifices, de ses fleurs, de ses girandoles et de ses arabesques incandescentes.

R.N

Le Petit Parisien - 1er juin 1925

05/10/2014

ANDRE DERAIN ET MAURICE DE VLAMINCK, DES NOMS DE CHATOU

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Un cliché pour l'histoire - " Toute la vie - n°26 - 1942 "

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Maurice de Vlaminck (1876-1958) vécut à Chatou de 1893 à 1905 39 rue de Croissy (rue du général Colin depuis 1918) puis 87 rue de Saint-Germain (avenue Foch depuis 1931). Il livra son témoignage à l'occasion de l'exposition à la Galerie Bing à Paris en mars 1947, exposition dont le titre était "Chatou".

 

"Au mois de juillet 1900, étant en permission  de quinze jours (ma libération devait avoir lieu en septembre), j’avais pris à Chatou le train pour Paris. Dans le compartiment où j’étais monté, assis en face de moi se trouvait André Derain. Bien qu’habitant depuis toujours le même pays, nous ne nous étions jamais adressé la parole.

Nous nous connaissions seulement de vue, pour nous être souvent croisés dans les rues du village. Derain avait assisté à des courses de vélo auxquelles je participais. Maintes fois, il avait pu me rencontrer, mon violon sous le bras ou trimbalant des toiles et ma boîte à couleurs.

A cette époque, Derain avait à peine vingt ans. C’était un grand type efflanqué, aux longues jambes. Il était habituellement vêtu d’un manteau à pèlerine et coiffé d’un chapeau  mou. Il avait vaguement l’air d’un escholier de la Basoche du temps de Louis XV : quelque chose comme un François Villon amélioré…

Je ne sais quelle rage intempestive me le fit attaquer : -         « ça va bientôt être votre tour de chausser des godillots ! » -         « pas avant l’année prochaine, me répondit-il, un peu interloqué. » Le même  soir, nous nous retrouvions sur le quai et nous reprenions notre entretien. Le résultat de cette rencontre fut qu’on se promit de travailler ensemble.

De notre historique atelier, des fenêtres d’où l’on apercevait le village de Chatou, le bateau-lavoir amarré à la berge, le clocher, l’église, les chevaux que les charretiers menaient à l’abreuvoir, les voitures des maraîchers qui passaient le pont, pour aller charger les carottes de Montesson et les navets de Croissy, il ne reste, à l’heure où j’écris ces lignes, qu’un dérisoire rez-de-chaussée. Avant que la bâtisse ne s’écroulât définitivement, on la fit battre et on n’en laissa, avec les sous-sols, que quelques murs sur lesquels on posa un toit.

Pour nous, c’est toujours le lieu où fut fondée « l’école de Chatou », premiers germes, premiers essais du mouvement qui devait prendre le nom de Fauvisme. Le Fauvisme n’était pas une invention, une attitude. Mais une façon d’être, d’agir, de penser, de respirer. Très souvent, quand Derain venait en permission, nous partions de bon matin, à la recherche du motif.

Notre habituel terrain de chasse, c’était les côteaux de Carrières-Saint-Denis (Carrières-sur-Seine) qui étaient encore couverts de vignes et d’où l’on apercevait toute la vallée de la Seine. A notre approche, les grives, les alouettes, s’envolaient dans le ciel clair.

D’autres fois, nous partions, pour faire en explorateurs une balade à pied de vingt à trente kilomètres. Nous remontions la Seine jusqu’à Saint-Ouen en suivant la berge. Notre enthousiasme n’avait d’égal que notre endurance et notre bonne humeur. Cinq francs dans la poche : nous n’en demandions pas plus ! nous déjeunions au hasard d’un morceau de boudin ou de petit salé ; tout nous était bon et la vie nous paraissait belle. La fille qui nous servait, les masures dans le soleil, les remorqueurs qui passaient, traînant une file de péniches : la couleur de tout cela nous enchantait… c’était Chatou !"

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Maurice de Vlaminck (1876-1958)

 

 

 

 

Né le 10 juin 1880 à Chatou, André Derain (1880-1954) vécut 13 avenue de Saint-Germain jusqu'en 1900 puis 7 place de l'hôtel de ville et quitta Chatou en 1907. Voici également son témoignage lors de l'exposition de la galerie "Bing":

 

"Chatou ! mais j’y suis né !

J’ai débuté avec le père Jacomin, dont les fils étaient mes camarades de classe, avant 89. Ce père Jacomin était un ancien ami de Cézanne, mais il détestait sa peinture. Je n’ai probablement pas profité de ses leçons. Comme beaucoup d’artistes, le père Jacomin habitait Chatou qui était alors une sorte de « Barbizon », aux portes de Paris.

Il m’emmenait faire du paysage avec ses fils, mais il nous appelait, Vlaminck et moi, les « Intransigeants ». C’est ainsi qu’on nommait, vers 1860, les méchants, les révolutionnaires. Mais même le courroux esthétique change d’expression ; Pierre Wolf avait lancé « les Barbouilleurs » pour flétrir l’impressionnisme.

Les journalistes n’ont eu aucun effort d’imagination à fournir, ils nous ont appelé les barbouilleurs. Comme si Dieu le Père avait orchestré leur indignation, les professionnels du critère, pendant 20 ans de campagne contre l’Art, avaient trouvé le même qualificatif pour Cézanne, Manet, Van Gogh, Lautrec, Gauguin, Henri Rousseau. Picasso, un peu plus tard, devait bénéficier de la même distinction :  barbouilleur ! ça vous classait ! Les deux barbouilleurs se promenaient comme des amoureux, ils avaient un amour commun : la peinture.

Que de fois ai-je accompagné Vlaminck jusque devant sa porte, il revenait jusque chez moi, je le raccompagnais encore, lui aussi, et ainsi de suite jusqu’au matin. Quelques heures après, nous repartions avec la boîte à couleurs et le chevalet de campagne. Toujours grisés de couleur, et de soleil qui fait vivre la couleur !

Vlaminck et moi avons ensuite eu un atelier commun, à côté de chez Fournaise, que les Impressionnistes avaient rendu célèbre. Renoir y a peint « La Grenouillère » et « Les Canotiers », je pense que « Les Demoiselles » de Courbet y ont été peintes en 1855. J’y ai encore vu Degas, en barque, sur la Seine, vêtu d’une épaisse fourrure, en plein mois d’août. Plus tard, les « Intransigeants » sont devenus les « Indépendants ». On nous a appelés les « Fauves » parce que ça « gueulait », mais Chatou, c’était bien notre Jungle."

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André Derain (1880-1954) 

 

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Un coin de Chatou par André Derain, 1900

 

In Catalogue de la Galerie Bing,174 rue du Faubourg Saint-Honoré, mars 1947, exposition « Chatou » 

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Une image du vieux Chatou disparu avec la rénovation-destruction de 1966. La rue de la Paroisse et à gauche à l'angle en 1900, la maison Jarry, marchand de couleurs des peintres de Chatou où venaient s'approvisionner Derain et Vlaminck.
 

20/06/2014

MAXIME LAUBEUF (1864-1939), HONORE PENDANT LA DROLE DE GUERRE

Janvier 1940 : il ne se passe rien en France. La Pologne a été écrasée par l’Allemagne et l’URSS, ses classes dirigeantes sont déportées ou assassinées, la Finlande héroïque offre une résistance inouïe aux armées soviétiques, on réfléchit à la secourir, mais finalement on attend.

 

L'aviation est inexploitée,  l'artillerie déclassée, les munitions insuffisantes,  l'infanterie chargée comme une mule, l'état-major périmé, la ligne Maginot jugée infranchissable mais non prolongée jusqu’à son terme pour ne pas vexer la neutralité de la Belgique.

 

Seule la marine française représente un corps de première classe. Devenue la quatrième du monde et la seconde en Europe, elle est précisément appelée à ne jouer aucun rôle sur un théâtre d’opérations continental. Hitler, qui n’a plus de front à l’est, prépare en toute quiétude l’invasion de la France et de la Belgique.

 

Les Français, otages des erreurs stratégiques de leurs gouvernements et de leurs chefs militaires depuis dix ans, de leurs batailles intérieures qui ont occulté l’essentiel, vivent les appels à la gloire passée. Chatou, commune de 11.000 habitants, commémore.

 

Le 21 janvier 1940, un hommage est rendu à l’un de nos grands hommes : Maxime Laubeuf (illustration ci-dessous), mort le 23 décembre 1939, parent du catovien François Laubeuf, maire célèbre pour sa conduite pendant la guerre de 1870, fondateur d’une grande entreprise de la ville.

 

Maxime Laubeuf a mis au point une invention dont la postérité n’a pas mérité les refus de pension de retraite qui lui ont été adressés. Selon la tradition orale de la famille, il a abrité un temps les plans de son invention dans les ateliers de Chatou pour échapper à un entourage qu'il suspectait.

 

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Le maire, Jules Ramas, prend la parole : "Maxime Laubeuf, ancien ingénieur en chef des arsenaux de la marine  de Guerre, mort fin décembre 1939, était né à Poissy  en 1864 et, fils d’Alexandre Laubeuf, maître charpentier, il était le petit-neveu de François Laubeuf, qui assumant en 1870-1871 les fonctions de maire de Chatou, aurait été fusillé par les allemands s’il n’eut été sauvé par l’intervention héroïque de l’abbé Borreau, curé de la ville. Maxime Laubeuf était apparenté comme petit cousin issu de germain, aux familles Laubeuf et Médard qui résident toujours à Chatou, et deux fils lui survivent."

 

Au nom de tous, le Maire leur exprima ses condoléances.  Il résuma ensuite la carrière de Maxime Laubeuf :

 

"Entré jeune au collège Chaptal, il fut reçu dans les premiers à Polytechnique où il sortit idéalement dans les premiers en 1883. En 1887, il était nommé sous-ingénieur de la Marine. En 1891, il était ingénieur. En 1900, il fut désigné comme ingénieur en chef des arsenaux de la Marine de Guerre. Il se distingua en 1898, lors d’un concours pour l’élaboration d’un torpilleur pouvant naviguer sous l’eau en présentant le projet du submersible « Le Narval » qui fut primé et adopté de sorte qu’il est juste de reconnaître en lui le premier constructeur de sous-marin doté des qualités militaires indispensables.

 

De 1900 à 1904, il remplit de nombreuses missions à l’étranger, au titre de la Marine. Dés 1904, des chantiers placés sous sa direction sortirent : « le Nautilus », « le Farfadet », « le Pluviôse » etc…En 1906, il quitta le service actif pour se consacrer aux études de submersibles et torpilleurs. A deux reprises, en 1900 et 1908, il fut lauréat de l’Académie des Sciences dont il devint membre  jusqu’en 1920. En 1914, il reprit du service actif jusqu’à la fin des hostilités et continua ultérieurement une vie tout entière consacrée au travail et à l’étude. »

 

Le 23 novembre 1898, le premier sous-marin de combat de l'histoire maritime avait été mis en service sur les plans de l’ingénieur Maxime Laubeuf. Le « Narval » avait une double coque, l’intervalle étant occupé par des ballasts dont le remplissement permettait la plongée. La force motrice pour la navigation en surface était basée sur une machine à vapeur et la navigation sous-marine sur un moteur électrique. Il disposait d’une autonomie de 500 milles en surface et complète en plongée grâce au rechargement des batteries.

 

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Le Narval, premier sous-marin autonome de combat conçu par Maxime Laubeuf
 
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Le Farfadet, conçu par Maxime Laubeuf et lancé en 1912
 
 
 

A l"unanimité, le conseil municipal de Chatou décida le 21 janvier 1940 de donner le nom de Maxime Laubeuf au quai de Seine entre le pont de chemin de fer et Croissy.

 

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L'ancien chemin de halage vers Croissy 
et ses villas de villégiature du Second Empire dans le style chalet
 fut rebaptisé quai Maxime Laubeuf le 21 janvier 1940 
 
 
 
 
 
 
En janvier 1940, la Marine faisait honneur à Maxime Laubeuf. Comptant 7 cuirassés, 2 porte-aéronefs, 19 croiseurs, 32 contre-torpilleurs, 38 torpilleurs, 77 sous-marins, elle représentait la seule arme avantageuse pour la France.
 
Entre la déclaration de guerre du 3 septembre 1939 et l'Armistice du 22 juin 1940, la Marine escorta entre Brest et la Méditerranée 175 convois français rassemblant 1.457 navires marchands dont 7 seulement furent coulés par l'Allemagne. Elle se distingua également par la protection de 56 convois anglais et alliés représentant 2.157 navires marchands. L'Armistice, l'agression anglaise de Mers-El-Kébir (3 juillet 1940 - 1.380 morts), le sabordage de Toulon, mirent fin  à l'espoir d'une marine résistant tout entière à l'occupant.
 
 
 
Sources :
 
- Registre des délibérations du conseil municipal
- France Illustration du 1er janvier 1949 (Le Monde Illustré)
- Vingt ans de politique navale - Espagnac du Ravay (Editions Arthaud)

 

17/04/2014

LES CRIMES DE L'ILE DE CHATOU (1931)

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Un paysage révolu : la ferme dans l'Ile, bucolique et tragique

 

"L’Ile de Chatou s’étend du pont de Chatou jusqu’au-delà du talus de la voie ferrée électrique Paris-Saint-Germain-en-Laye. La ferme laitière de Madame Hesse est isolée de toute habitation et se trouve à peu prés au centre de l’Ile. L’habitation la plus proche se trouve à 200 mètres au-delà de la voie ferrée. La ferme comprend deux corps de bâtiments et un hangar. La maison d’habitation est surmontée d’un grenier pour le fourrage et flanquée d’un hangar où l’on remise les voitures.

Pour exploiter sa ferme, qui comprend 28 têtes de bétail et de vastes pâturages, Madame Hesse avait , depuis la mort de son mari, engagé, pour la seconder, un gérant, Monsieur  Frédéric  Rouchet, lequel avait sous ses ordres un commis, Monsieur Gaston Peters et un aide, le jeune Raymond.

Vendredi soir il était 20h30. La fermière soupait avec ses trois employés dans la cuisine de la ferme lorsque survint le tragique évènement. On entendit tout d’abord dans un vestibule un bruit insolite. Puis la porte s’ouvrit livrant passage à des personnages de cauchemar : deux humains affublés sous leurs chapeaux mous rabattus sous les yeux de masques grotesques à nez enluminés et à grosses moustaches ainsi qu’en portent les plaisantins de mardi gras.

Chacun de ces deux hommes était armé d’un revolver et d’un couteau. Devant cette étrange apparition, Frédéric  Rouchet réagit aussitôt. Robuste et courageux, il saisit un tabouret et s’élança sur les intrus cependant que Madame Hess et le jeune Raymond se réfugiaient dans la pièce voisine.

 Les assaillants firent feu deux fois. Quatre projectiles sifflèrent mais n’atteignirent personne une des deux têtes masquées recevant un coup violent de sa massue improvisée. L’homme chancela mais son complice porta à l’adversaire un coup de couteau et les deux bandits s’enfuirent.

Un peu haletants mais assez calmes, Rouchet et Peters prièrent leur patronne de venir reprendre sa place à table. Elle n’eut pas le temps de le faire. Une fusillade infernale éclata soudain. La pièce fut criblée de projectiles. Les deux bandits inconnus, ayant contourné la maison, venaient d’ouvrir le feu à travers les vitres d’une fenêtre dont les volets étaient restés ouverts.

Six balles furent tirées. Rouchet fut tué net. Touché également, Peters eut la force de se trainer dans la chambre à coucher, où il devait mourir une heure plus tard entre les bras du docteur Calbet, médecin à Chatou, mandé à son chevet. Madame Hesse était légèrement blessée à l’épaule et Raymond était indemne.

Les coups de feu avaient été entendus du pont de Chatou, où passe la route nationale de Paris à Deauville. La police de Chatou fut alertée. D’autre part, ses voisins, M.M. Poletto et Antoine Marin, accouraient trop tard à la rescousse.

 

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Les victimes Rouchet et Peters

 

Monsieur Gosselin, commissaire de police et ses agents arrivèrent bientôt, ainsi que le capitaine de gendarmerie Henry, commandant l’arrondissement de Saint-Germain. On avait vu fuir les criminels  dans la direction de Croissy-sur-Seine. Les brigades de gendarmerie de Chatou, Saint-Germain, Le Vésinet et Bougival se mirent à leur poursuite sans pouvoir les découvrir."

 

Source : Le Petit Parisien - 13 décembre 1931

22/07/2013

LE CERCLE NAUTIQUE DE CHATOU, UN PAVILLON SUR LA SEINE DE CHATOU A MEULAN (1902-1939)

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"Dimanche en Seine à Meulan...le mauvais temps, les grains, les rafales de vent et la houle sur le fleuve n'ont pas empêché les régates à la voile de se dérouler ni cette jeune sportive du Cercle Nautique de Chatou de s'adonner à son sport favori." Le Miroir des Sports 20 juin 1933 - page de couverture. L'entre-deux-guerre signa en France la première émancipation des femmes depuis la Révolution. Les sportswomen françaises se retrouvaient dans toutes les compétitions. Le Cercle Nautique de Chatou leur réserva la moitié de ses épreuves.

 

 

"Entre le pont de Triel et le pont de Meulan, la Seine offre aux amateurs de yachting un bassin naturel de 8000 m de long. C’est ce bassin idéal que le Cercle Nautique de Chatou choisit en 1930 lorsque son effectif s’éleva à 150 bateaux de mer. C’est là, que, samedi et dimanche, le club organisait ses grandes régates annuelles. Cinquante bateaux étaient en compétition, et le spectacle ne manquait pas de charme, de ces blanches voiles se détachant sur un fond de verdure admirable.

Le vent très fort avait soulevé la houle, et de jolies crêtes blanches piquaient le bleu de l’eau, qui prenait sa teinte dans le ciel. Les grands arbres de la rive d’en face se courbaient sous le vent comme pour accompagner le mouvement des grandes voiles soudain couchées par la rafale.

Une course en bateau à voile offre à celui, ou celle, qui la dispute, un moment charmant ; c’est lorsque, le vent en poupe, la barque file droit vers la bouée de virage ; mais là, les difficultés commencent. On doit virer la quille presque hors de l’eau et le mat quasi-horizontal ; parfois même, il faut piquer une tête, et le yachtman, repêché, regarde tristement son bateau remorqué, épave couchée dans les flots. Si l’obstacle est franchi, c’est le long travail de patience pour le retour en louvoyant, travail qui nécessite un effort athlétique réel, des réflexes rapides et un beau sang-froid.

 

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Un petit naufrage en Seine , le pilote et sa passagère sont repêchés par des membres du Cercle Nautique de Chatou.

 

 

Faisant preuve de ces qualités diverses, les principaux vainqueurs des régates du C.N.C. furent Melle Peytel, en 6,50 m « chats », Melle Thierry en monotypes de Chatou, Melle Portier en 6,50 m, M. Peytel, en « stars », et M. Lebrun dans les « chats ».

La course la plus importante, celle des monotypes Messieurs, fut enlevée fort brillamment par les jeunes frères Ledeuil, du C.N.C., devant Lechat. Enfin, la plus belle arrivée fut celle des deux énormes 6 m de Messieurs Draeger père et fils. Les deux bateaux passèrent le poteau bien en ligne contre le vent, et à moins d’un mètre d’intervalle.

 

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Le pavillon du Cercle Nautique de Chatou aux Mureaux et ses initiales sur les berges.

 

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Le bâtiment du C.N.C. aux Mureaux se distinguait par son architecture et un jardin soigné. 

 

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Une perspective intéressante du C.N.C. vers 1930

 

 

 

L’installation du C.N.C. à Meulan a entraîné l’éclosion d’une véritable petite ville flottante, et le spectacle est pittoresque, de ces péniches coquettes, qui semblent se reposer contre la rive. Dans ces péniches, on trouve de grands amis de l’eau, qui n’hésitent pas à quitter la vie de Paris pendant plusieurs mois, pour goûter le calme reposant d’un séjour confortable. Car rien n’est plus douillettement installé que cette habitation flottante que nous fit visiter Monsieur Gompertz. On y accède en traversant un jardinet tracé sur la berge. Puis, de la plage avant, on passe dans une vaste salle à manger. De là, un couloir conduit aux quatre chambres, à la salle de bains et à la cuisine, donnant sur la plage arrière.

 

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Au passage du C.N.C. : "les voiliers de 6 m filent par vent arrière gonflant la voile appelée spinnacker. Ne croirait-on pas voir des jonques chinoises dans la houle d'un port d'Extrême-Orient ?"

 

 

Dans ce home, on trouve l’eau courante, le gaz et l’électricité, le tout procuré grâce aux trois moteurs minuscules du bord. Le chauffage central n’a pas été oublié, ni le pont-promenade, sur lequel nous nous trouvions lorsque notre hôte nous quitta précipitamment pour aller au-devant d’un ami qui atterrissait en avion devant le house-boat même.

 

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L'intèrieur d'une péniche du C.N.C. en 1933 abritant le pied-à-terre d'un sociétaire du Cercle Nautique de Chatou : le très beau canapé et ses deux petits chiens sympathiques, la TSF sur le buffet de la salle à manger rappellent que la voile restait l'apanage d'une clientèle aisée qui n'hésitait pas à transporter une dose importante de confort pour soutenir les épreuves. 

 

 

On n’est pas peu surpris qu’attelé à un train de péniches normal, ce logis flottant a permis de visiter tout le nord de la France, à peu de frais, sur les calmes chemins d’eau. Sait-on enfin qu’il est très facile d’aller – lentement, certes, mais avec quel plaisir de connaître une vie idéalement douce, de Rouen à Marseille ?"

 

Georges Briquet

Le Miroir des Sports – 20 juin 1933

 

Sources :

- Le Miroir des Sports 20 juin 1933

- Cartes postales anciennes - collection de l'auteur

 

 

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08/07/2013

A L'EPOQUE DE PARIS SAINT-GERMAIN EN BATEAU A VAPEUR

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 Gravure des excursionnistes du Petit Journal - 13 septembre 1903
 
 
«  Le Petit Journal, organe essentiellement démocratique , a songé à ceux que la Fortune n'a pas favorisé et leur a offert une promenade sur la Seine, à bord de deux beaux bateaux  de la Compagnie des Bateaux Parisiens » - Le Petit Journal, 13 septembre 1903 
 
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Rappelons que le bateau "Le Touriste" (ci-dessus à gauche) effectuait quotidiennement un voyage sur la Seine entre Paris et Saint-Germain depuis 1878. Monsieur Eric Dubart a bien voulu à ce sujet nous apporter témoignage du "journal de Saint-Germain" (ci-dessous colonne du journal) des prestations du "Touriste" en mai 1881. Dans la Boucle, Chatou était une escale ainsi que Bougival.

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02/02/2013

LE 9 FEVRIER 2013 A 17H30 CONFERENCE SUR L'HISTOIRE DU CANOTAGE PAR LES AMIS DE LA MAISON FOURNAISE

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le SAMEDI 9 FEVRIER 2013 A 17h30

SALLE JEAN FRANCAIX SOUS LE CINEMA

PLACE MAURICE BERTEAUX 

 

Nous recommandons cette

conférence organisée par

les Amis de la Maison Fournaise

 

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