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13/02/2014

DE L'OPERETTE AU JARDIN, UNE CHRONIQUE DE 1950

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Luis Mariano en 1950 dans son jardin du Vésinet nettoyant sa voiture américaine

 

"Depuis quelques semaines, je ne suis plus parisien, mais vésigondin, c’est-à-dire habitant de…Non, je vous laisse chercher à quelle localité de banlieue correspond ce nom à tournure barbare. Je me suis retiré dans « mes terres », pour y mener, en dehors du théâtre, du studio et de tous ces lieux bruyants et agités, la vie simple et paisible du gentleman-farmer. Je vais essayer de vous en donner un aperçu.

Ce que l’on voit d’abord, de ma propriété, c’est un grand mur qui fait tout le tour du jardin. Vous ne pouvez pas savoir combien j’aime ce mur, qui arrête les regards indiscrets et me permet de me promener enfin  incognito.

Un de mes voisins, un certain Francis Lopez, qui fait, paraît-il de la musique, possède une propriété charmante qu’il lui est interdit d’enclore.

Quand il veut faire une partie de boules dans son jardin, la moitié de la population s’assemble pour le contempler, de sorte qu’il a songé sérieusement à déménager.

Moi, à l’abri derrière mon mur de la vie privée, je pourrai aller à la pelote basque sur le fronton que je vais faire construire, sans que les passants en sachent rien, à moins qu’une balle égarée ne franchisse le mur et ne leur tombe dans l’œil…

Donc, j’ai un mur, et derrière ce mur, un jardin. Disons un parc pour que ça fasse plus chic. Un parc magnifique, dans lequel un metteur en scène avisé pourrait trouver maints décors : une rivière avec un petit pont, une cascade parmi des rocailles, avec des fougères et des bambous, et même un kiosque chinois pour un film extrême oriental.

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Luis Mariano en gentleman-farmer dans son jardin du Vésinet en 1950

 

Pour le moment, on pourrait surtout y tourner des scènes de forêt vierge, étant donné que le parc est envahi par les broussailles, et que les lilas se sont mêlés aux rosiers dans un fouillis inextricable.

Je me sens, dans cette jungle en miniature, une âme de Tarzan ou de Robinson ; je vais à la découverte des violettes et des primevères, et les merles, qui n’étaient pas dérangés depuis des années, s’envolent presque sous mes pas en sifflotant. Entre parenthèses, quand la fenêtre est ouverte et que les oiseaux m’entendent faire des exercices de chant, ils doivent bien rire et se moquer de moi (…).

Pourtant, tel qu’il est, mon jardin me plaît. Il y a , dans un parc abandonné, une sorte de poésie mélancolique qui monte avec l’odeur des feuilles mortes accumulées…Mais assez de romantisme ! le jardin va être défriché, gratté, taillé, peigné comme il sied à un jardin civilisé.

J’ai déjà retourné une pelouse devant la maison…Oh ! pas moi tout seul, évidemment. Retourner la terre, c’est très bon quand on peut se coucher de bonne heure ; mais quand il faut aller chanter, danser et courtiser « La Belle de Cadix » avec des courbatures et des ampoules aux mains, c’est beaucoup moins drôle. 

Maintenant, entrons dans la maison. Si vous vous attendez à un cadre luxueux comme celui  de « Je n’aime que toi » par exemple, vous serez déçu. C’est une maison qui a dû être très bien il y a une cinquantaine d’années. Les murs, un peu écaillés, sont ornés de guirlandes rococo, et au-dessus des portes, des bergères et des marquises me font les yeux doux...

Il y a un calorifère à air chaud, des suspensions 1900 et la pluie tombe goutte à goutte dans les chambres du haut. Quand j’ai voulu faire réparer et moderniser cette maison suivant mes idées, assez grandioses je l’avoue, l’architecte m’a présenté un devis qui m’a coupé le souffle.

Alors, j’ai décidé provisoirement de faire aménager le pavillon de gardien attenant au garage. Ce pavillon sera bientôt prêt, et  je le trouve ravissant avec sa façade blanche et ses volets verts à la mode basque. « On dirait un bungalow à Hollywood » m’a dit Francis Lopez qui n’est jamais allé en Amérique.

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Luis Mariano en train de réaliser son chauffage central dans son jardin du Vésinet en 1950, intervention ratée selon son propre aveu.

 

Pour que le travail avance plus rapidement, j’ai voulu « en qualité d’ancien gars du bâtiment », aider les ouvriers.  J’avais une superbe salopette bleue rapportée d’Amérique  et beaucoup de bonne volonté, ce qui ne m’a pas empêché de bousiller plusieurs tuyaux de chauffage central que je voulais raccorder.

J’ai dessiné l’ameublement et la décoration des quatre pièces, et je crois que ce sera tellement joli que j’aurais du mal à quitter mon bungalow même si j’ai de quoi bâtir un palais à la place de mon manoir branlant.

En attendant, j’y suis, dans le manoir, et ma foi, pas si mal que ça ! j’y suis même très bien, parce qu’après les gitans de  « La Belle de Cadix », je me retrouve dans un vrai campement de romani, ce qui me permet de rester dans l’ambiance.

On a apporté juste un piano, des lits, une table et quatre chaises : quand il y a plus de quatre personnes, on s’asseoit par terre ou sur le lit, à condition qu’il ne soit pas trop encombré de vêtements, d e partitions, de photos et de vos lettres, mesdemoiselles. Un jour, je vais inviter mon percepteur, afin qu’il voit dans quel dénuement je vis et qu’il m’en tienne compte.

Aux heures de repas, 3 heures de l’après-midi et  1 heure du matin,  Magnoli m’appelle dans la cuisine (c’est là que se trouve la table), me fait prendre mes médicaments, et bon gré mal gré, m’oblige à manger des nouilles ou de la purée, à cause de ma crise d’appendicite.

Magnoli est ma bonne, une basque espagnole qui m’a connu lorsque j’avais trois ans ; j’ai toujours trois ans pour elle et elle continue à m’appeler « Chiqui » (« petit » en basque), ce qui je le reconnais, ne fait pas très « grande vedette ».

Mais je crois que je ne saurais jamais jouer à la grande vedette et que si, plus tard, j’avais un maître d’hôtel qui annonce cérémonieusement : " Monsieur est servi ! ", je me croirais au studio, et pas chez moi !

Enfin, comme vous voyez, je suis très heureux dans mon ermitage rustique, et je cueille des pissenlits en rêvant aux prochaines récoltes de mon jardin potager, qui, pour le moment, produit surtout des orties, de la cigüe et de vieilles boîtes de conserves, mais où je vais semer des radis et de la laitue.

Pour me reposer de cultiver ma voix et de vagabonder à travers le monde, quand le théâtre et le cinéma m’accorderont quelques loisirs, j’espère que je trouverai le bonheur comme Candide en cultivant mon jardin. »

 

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Luis Mariano, qui habita Le Vésinet de 1950 à sa mort en 1970 86 boulevard Carnot, fit toute sa carrière phonographique chez Pathé-Marconi à Chatou. Dans le catalogue général de la firme de 1956, près de 200 airs d’opérette étaient à son actif sous le label "La Voix de Son Maître". Lors de sa conférence cinématographique salle Jean Françaix en 2010, "Les personnalités de Chatou-Le Vésinet du XXème siècle", l'association lui a rendu hommage.

 

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Luis Mariano en couverture d'un catalogue La Voix de Son Maître


Source :

Cinémonde 13 mars 1950


 

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10/02/2014

LES AMIS DE LA MAISON FOURNAISE EN MARCHE POUR 2014

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Samedi  8 février 2014, les Amis de la Maison Fournaise ont tenu leur assemblée générale dans une salle comble de plus de 200 personnes sous le cinéma de Chatou. 2014 n’est pas une date anecdotique puisqu’elle marque les 130 ans du Salon des Indépendants qui projeta pour la première fois la peinture impressionniste dans le monde de l’art.

L’assemblée a reflété une fois encore le dynamisme de l’association emmenée par Madame Marie Christine Davy. Avec l’aide de Monsieur Jean-Pierre Sarron (ci-dessous), pas moins de 25 manifestations dans l’année ont été organisées, parmi lesquelles de nombreux voyages et visites d’expositions. L’association tient également des réunions conviviales et ouvertes au public du Cercle des Amis de la Maison Fournaise le vendredi soir à Chatou dans l’Ile aux Rives de la Courtille abordant divers sujets de conférences sur l’art.

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Dans les projets à financer, la restauration emblématique de la peinture murale du Père Fournaise sur la maison, un juste hommage à celui par qui tout est arrivé, et peut être un jour l’exposition de son portrait conservé Outre-Atlantique, constituent de très belles perspectives.

Le trésorier, Monsieur Jean Marty, a illustré la comptabilité à l'appui de tableaux de l'époque.

 

Les productions éditoriales se sont enrichies de la publication du livre des 30 ans de l’Association laquelle vient s’ajouter à celle de la gazette annuelle.

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L’association  maintenant ses encouragements dans la peinture, une toile du peintre Luciano Faraoni a été sélectionnée et présentée au public avec divers autres tableaux de l’artiste (ci-dessous).

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Enfin, il serait injurieux d’omettre une activité qui suscite l’intérêt immédiat des touristes et donne un souvenir vivant du monde de l’impressionnisme : les manifestations de l’association Arts et Chiffons qui a offert sa participation au bal des Canotiers à Bougival mais aussi à un son et lumière pour la cathédrale de Rouen, soit un apport exceptionnel à la reconstitution historique grâce aux costumes d’époque réalisés par les membres de l’association dont le rapport nous était présenté par Madame Isabelle Wilbert, administratrice, en l'absence de Madame Danièle Daniélou, empêchée.

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De gauche à droite, Madame Suzanne Bertauld, vice-présidente et Monsieur Jean-Guy Bertauld, président d'honneur, Monsieur Gélineau, administrateur, historien et auteur de la production éditoriale de l'association, Monsieur Bernard Pharisien, écrivain, spécialiste de Renoir et Madame Marie-Christine Davy, présidente de l'association.

 

La réunion était clôturée par une conférence organisée par l'association sur André Derain par Madame Geneviève Javotte Taillade, comédienne et arrière petite nièce de l’artiste. Ce moment est devenu un souvenir important. La vie d’André Derain est apparue comme on ne le voyait pas : à travers ses parents et notamment son père Louis Charlemagne Derain dont le portrait nous fut présenté pour la première fois. Grand épicier de la petite ville de Chatou rue de Saint-Germain, rappelons qu’il fut conseiller municipal de 1883 à 1909. La représentation de son immeuble aujourd’hui détruit puis de celle d’un tableau méconnu d’André Derain de 1899 – ce dernier avait alors 19 ans – ont soulevé une curiosité empreinte d’émotion : « L’enterrement à Chatou » montrant en couleurs une procession vers l’église Notre-Dame.

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La vie de Derain traversa des lieux très différents avec sa peinture, l’atelier de Chatou Maison Levanneur à ses débuts puis celui de la rue Bonaparte de 1910 à 1928 puis les propriétés de Chailly-en-Bière, de Paruso, enfin de Chambourcy, magnifique domaine qu’il acquit en 1935 contre la vente de ses anciennes demeures. Là, le peintre créa un univers partagé entre l’art, qu’il exerçait de mille façons, et la nature, qu’il observait dans son parc entouré d’animaux. A Chambourcy, il accueillit aussi sa famille, les grands noms de l’art de l’époque et pour n’en citer qu’un, Paul Poiret, lui aussi naguère jeune assidu des bords de Seine de Chatou. Derain y réalisa de magnifiques portraits dont celui d’Emonde Charles-Roux en 1953.

Les diverses œuvres présentées lors de la conférence revêtaient toutes un intérêt particulier. De la fin des années trente aux années cinquante, celles-ci ont été une découverte dans l'assistance et l’on peut dire que tant le sujet que le talent de la conférencière elle-même ont permis de faire ressortir nombre de faits et de documents éclairant avec intérêt les nombreuses vies du natif de Chatou.

Derain a porté la peinture française du XXème siècle. Son nom est digne d’un hommage national. Son ami Vlaminck serait encore aujourd’hui le premier à défendre son œuvre. L’Association des Amis d’André Derain à laquelle notre association a décidé d’adhérer se bat pour que ce qui reste du domaine de Chambourcy, aujourd’hui objet d’un projet public, soit élevé en mémoire de l’artiste, dans le respect d’un paysage qui inspira sa vie, en n’oubliant pas de préserver le caractère des lieux.

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Et c’est un grand projet. Si l’on considère que l’art et le patrimoine sont le soleil de la France, Derain y tient une place éminente au milieu du rayonnement qu’il lui a apporté.

 

 

Pour en savoir plus :

Amis de la Maison Fournaise 06 85 11 85 59 amisfournaise@gmail.com

Luciano Faraoni 01 48 32 54 07 / www.drouot-cotation.org

Association des Amis d'André Derain : www.andre-derain.fr

 

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02/02/2014

CONFERENCE DES AMIS DE LA MAISON FOURNAISE SAMEDI 8 FEVRIER 2014

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Les Amis de la Maison Fournaise

 

 nous prient d'annoncer leur conférence

ouverte au public 

à l'issue de l'assemblée générale annuelle

  

Samedi 8 février 2014

à 17 heures 30

 Salle Jean Françaix 3 Place Maurice Berteaux

 

Dans l’intimité d’André Derain

 

Par Geneviève-Javotte TAILLADE

Petite nièce d’André DERAIN

Présidente d’Honneur des Amis de Derain

 

 

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André Derain et Maurice de Vlaminck - collection de l'auteur

 

 

En 1935, André Derain vend toutes ses habitations, celle de la rue du Douanier à proximité du Parc Montsouris à Paris, sa maison de Chailly-en-Bière près de Fontainebleau et le château de Parouzeau en Seine et Marne, pour s’installer à Chambourcy avec sa famille et ses animaux. Il y restera jusqu’à sa mort en 1954.

Petite nièce de Derain, Geneviève-Javotte Taillade a habité cette maison 40 ans, au milieu des collections, de ses meubles et dans le sillage du grand homme. Elle a posé pour lui toute petite, comme sa mère l’avait fait avant elle.

C’est ce souvenir « intime » que la conférencière, bien connue de nombre d’entre vous, veut bien nous faire partager. 

Rappelons qu’André Derain est né le 10 juin 1880 à Chatou et y a passé sa jeunesse.

 

 ***

 

A sa mort en 1954, Maurice de Vlaminck, avec qui il avait formé le duo de l'Ecole des Fauves à l'orée du siècle, lui rendit hommage dans le journal "Arts" :

 

" La mort d’André Derain fait ressurgir en moi des images, des paysages…Tout un monde de fantômes, de personnages vieillis, démodés ou encore en vie, se bouscule, s’agite et passe sur l’écran. La bobine dans l’appareil semble dérouler à rebours le film du passé.

Je revois André Derain à vingt ans, déambulant dans les rues de Chatou, l’air las et désabusé, grand, long, efflanqué, ayant l’allure d’un escholier de la basoche.

Dans ses propos, sans transition, il passait de l’amertume à l’humour, de la lassitude à l’ennui, de l’enthousiasme à la confiance et au doute. Il était jeune ! Derain laissait à ses pensées leur libre cours. Mais dans tout ce qu’il disait, dans les préoccupations d’un avenir incertain, une chose dominait et l’obsédait…la Peinture.

Au bout d’un an de travail en commun dans l’atelier que nous avions tous deux à Chatou – atelier devenu historique – Derain partit au régiment. Pendant le temps qu’il passe à Commercy à faire son apprentissage militaire, dans toutes ses lettres, il rage d’être là, encombré d’un fusil et d’écraser les mottes de terre sous ses godillots. Toutes ses pensées, tous ses désirs, l’appellent, autre part : ce qu’il demande c’est d’avoir des pinceaux et une palette chargée de couleurs dans les mains.

« Pour la peinture…m’écrivait-il quelques mois après son arrivée à la caserne, j’ai conscience que la peinture réaliste est finie. On ne fait que commencer en tant que peinture.

Sans toucher à l’abstraction des toiles de Vincent Van Gogh, abstraction que je ne conteste pas, je crois que les lignes, les couleurs ont des rapports assez puissants dans leur parallélisme à la base vitale pour permettre de chercher, de trouver un champ, pas nouveau mais surtout plus réel dans sa synthèse.. »

Plus loin, il écrivait : « il ne faut pas oublier que la seule définition complète de l’art est dans le fait du passage du subjectif à l’objectif. Hier, au détour d’un chemin, j’ai vu un vrai Rodin. Une femme portant un gosse à cheval sur une épaule : c’était très beau. Le gosse  était raide et vraiment à cheval…L’épaule qui portait, très large. Tout cela était rythmé et vraiment un peu dans l’avenir.

Je voudrais tout dire et je ne peux rien dans le papier. Des mots ne suffisent plus, ce ne sont plus que des mots, des dessins ou des sons. Parle-moi si tu as vu des nouveaux Van Gogh ou des Cézanne ou autre chose ? j’ai besoin maintenant d’un travail plus sincère, plus désintéressé que je ne l’ai jamais fait…Ecris-moi deux mots, n’importe quoi ! donne-moi des nouvelles de Chatou, même fausses !. »

Derain employait parfois dans sa conversation et dans ses lettres, des mots crus : mais si l’accent était rude, de tour direct, si le langage était coloré, ce qu’il exprimait relevait de la plus fine sensibilité ou soulignait la plus cruelle observation.

Les expressions parfois grossières étaient là, dites comme un mépris de la crasse indigente, un défi jeté à la bêtise et à l’ignorance. Si invraisemblable que cela puisse paraître, si nous avions certains points communs, la nature d’André Derain et la mienne s’opposaient. Mais si nos moyens de réalisation différaient, nos aspirations étaient qualitativement semblables :nous aspirions à un même idéal en empruntant des chemins différents.

Dés l’enfance, Derain avait été en classe. Ses facultés avaient été cultivées. Ses études au collège lui donnaient des certitudes et le différenciaient de moi. Je n’étais qu’une graine que le vent avait semée au hasard et qui s’accrochait à la terre où elle avait germé, croissant avec son seul instinct et en vue seulement des ses propres acquisitions.

Cependant, l’un comme l’autre, nous entendions refaire le monde à notre façon, à notre mesure. Nous y apportions la même hardiesse, le même enthousiasme. Avant d’avoir assemblé les matériaux d’un nouvel édifice, nous démolissions et nous nous placions sur un autre terrain avec l’espoir et parfois la certitude d’arriver à bâtir notre cathédrale.

Notre rencontre bouleversa les plans de ses parents. Il était appelé à faire une carrière d’ingénieur, tel était le désir de sa mère ! mais tel n’était pas le désir d’André Derain. Il devint artiste peintre.

En art, un goût sûr lui faisait distinguer  le vrai du faux et rejeter  l’artificiel et le banal. Le 13 août 1902, il m’écrivait : « il y a bientôt un an que nous avons vu Van Gogh et vraiment son souvenir me hante sans cesse…Je vois de plus en plus le sens véritable chez lui..Il y a bien aussi Cézanne. Grande puissance aussi ! mais à part la peinture de chevalet, il me semble que le but est dans la fresque. Michel-Ange, par exemple, comme sculpture, ses nus sont écrasants, sans but, ne-te semblent-ils pas idiots ou isolés ?

Une chose qui me tracasse, c’est le dessin. Je voudrais étudier des dessins de gosses. La vérité y est, sans doute. Mais il faut se faire une raison. Tout cela n’est plus de notre temps et il faut surtout être plus jeune que notre temps : c’est-à-dire plus vieux  comme idées, surtout avoir les idées non seulement d’un futur jeune, mais plutôt d’un futur vieux… »

Et le 18 août 1902 :

« Oui, pour sûr, tu as bien raison, c’est idiot d’être mort lorsqu’on a vécu et c’est bien beau de mourir lorsqu’on ne peut plus vivre. C’est tout naturel d’être mort ou bien en vie lorsque  l’on a jamais été.

Chacun pouvait bien écrire ou dire à l’autre qu’il se sentait à bout, qu’il était fou ! mais au fond de soi-même ni l’un ni l’autre ne se sentait vaincu ou las définitivement.

Tous deux, solidement charpentés, dotés d’une robuste constitution et d’un parfait équilibre physique, nous avions nettement conscience de tout ce qui pouvait être malsain, de tout ce qui pouvait altérer nos pensées  et notre santé morale. Notre mise n’était certes pas élégante ni même soignée, mais nous n’inspirions ni commisération ni pitié.

Derain était doué d’un sens  critique extrêmement développé. Il avait une façon personnelle de voir les êtres et les choses, d’approfondir les questions  les plus simples et les plus ardues, mais les conclusions qu’il tirait de ses controverses philosophiques  et artistiques  arrivaient à le faire souvent douter de lui-même.

Après une réplique ambigüe, on pouvait voir dans l’œil de Derain , accompagnant ses derniers mots , une expression de moquerie et sur ses lèvres une petite moue d’indifférence. Il résolvait les problèmes les plus ardus et pénétrait dans le monde des idées avec un petit rire intérieur (…)

Sur l’écran passent et repassent les images du film…1900…Chatou…L’atelier où nous nous retrouvions…où l’on remisait, toiles, couleurs, chevalets…Le pont de Chatou…La Grenouillère…Le restaurant Fournaise…Les balades à pied sous un soleil brûlant ou dans la campagne couverte de neige.

Sans un sou dans la poche, nous explorions Paris, parcourant des kilomètres le long des berges de la Seine…Montmartre, l’atelier de la rue de Tourlaque où « les putains respectueuses » de la place Blanche et du Rat Mort venaient poser, celui de la rue Bonaparte où pendant des soirées entières  nous parlions des peintres de la génération qui nous précédait, de ce que ces peintres avaient réalisé, des moyens qu’ils avaient employés et dans quel sens et vers quel but ils avaient dirigé leurs efforts. Manet, Renoir, Monet, Cézanne…Et le réalisme : Zola, les Goncourt…Les visites aux musées, au Louvre…Les Primitifs..La naissance du Cubisme. La mode dans l’invention dans la peinture, l’Art, l’intention de l’esprit, Picasso, Guillaume Apollinaire, « Dadaïsme », « Surréalisme »…

Foncièrement classique de nature, de sentiments et de goûts, André Derain acceptait difficilement de s’engager dans le chemin  des écoliers que prenait alors la peinture.

Cette interprétation déshumanisée, ces rébus d’où la vie était exclue, le chaos dans lequel  étaient plongées la nouvelle génération et la peinture, les nouvelles formules en « isme » le rendaient inquiet.

Il déserta les Salons et les Expositions, se retira à l’écart pour ne plus être d’avant-garde, acceptant de passer pour « ne plus être dans le coup ».

De tous les peintres de notre génération, je n’en connais aucun, sauf André Derain, qui eût été capable de bâtir, de mettre debout sans vulgarité, gaucherie et banalité, une composition comparable à celle de  l’ « Atelier », ou à celle de « Un enterrement  à Ornans », de Gustave Courbet.

Nos caractères et notre nature même s’opposaient. Etait-ce cela qui  nous faisait nous rapprocher et discuter sans fin sur les mêmes sujets ? la Vie ? la Peinture ? la Peinture qui avait fait naître en nous une amitié qui dura de longues années. Des évènements surgirent.

La guerre et la vie firent naître des dissentiments et des heurts et creusèrent pendant plus de vingt ans un fossé profond entre nous. Mais chacun reconnut toujours en l’autre qualités et défauts, sans haine ni mépris.

J’ai revu André Derain deux mois avant sa mort dans une auberge où nous avons déjeuné ensemble. Derain a aimé la vie  en égoïste raffiné, il a aimé la bonne chère, le bon vin et les femmes…Sa conversation était empreinte d’un humour singulier.

Je retrouvais malgré les ans qui avaient mûri son visage et alourdi son corps le Derain que je connaissais bien.

Pendant qu’il me parlait, je revoyais les toiles qu’il avait peintes à différentes époques. Le goût sûr et raffiné, l’intelligence de son dessin, l’équilibre et l’ordonnance des formes, le choix et la sobriété des tons et de la couleur qui se trouvent dans son œuvre contribuent à faire de Derain un peintre…Un Grand Peintre.

Avant de nous quitter, nous nous serrâmes la main :

-         « j’irai te voir, me dit-il. Nous avons tellement de choses à nous raconter et à mettre au point !

Avec André Derain disparaît un des piliers de la Peinture française contemporaine.

VLAMINCK "

 

Source : transcription du journal "Arts" du 22 septembre 1954, collection de l'auteur

 

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08/09/2013

8 SEPTEMBRE 2013, CEREMONIE DE LA LIBERATION DE CHATOU : UN COFFRET AUDIO A CONNAITRE

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Les grandes voix et les témoins de la deuxième guerre mondiale réunis dans un coffret intéressant tous les passionnés d'histoire et toutes les générations. La couverture a échappé aux poncifs : un avion de chasse français Bloch 151 (futur Dassault après la guerre), un fantassin, un char et un artilleur Français en 1939.

 

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Maquette : Patrick Muller

 

 

Plus de 100 enregistrements

réalisés en collaboration avec José Sourillan, ancien directeur du Service Documentation de RTL, par Arnaud Muller, vice-président de "Chatou Notre Ville", les associations d'anciens combattants et nombre de témoins de Chatou et de la région. 

Avec les voix

de 43 personnages historiques

 

 Joachim Von RIBBENTROP, Adolf HITLER, LEOPOLD III, Edouard DALADIER, Jean GIRAUDOUX, Hubert PIERLOT, Benito MUSSOLINI, Paul REYNAUD, Reine ELISABETH, Princesses ELISABETH et MARGARET, Maréchal PETAIN, Général HUNTZIGER et Général WEYGAND, Général De GAULLE, Winston CHURCHILL, Joseph STALINE, Président ROOSEVELT, Pierre LAVAL, Gisèle GODLEWSKI, Philippe HENRIOT, Jean HEROLD PAQUIS, Général GIRAUD, Joseph GOEBBELS, Général ROMMEL, Maréchal  BADOGLIO, Jean Pierre AUMONT, Général EISENHOWER, Général LECLERC, Georges MANDEL, Sacha GUITRY, Maurice THOREZ, Jacques DUCLOS, Général de LATTRE de TASSIGNY, Général ELSTER, Général JUIN, Général VANNIER, Grand Amiral DOENITZ, Président TRUMAN, Pasteur DOWNEY, Empereur HIRO HITO, Procureur Roman RUDENKO, Lord Chief Justice Sir LAWRENCE ainsi que les témoignages des Vétérans et des Anciens Combattants et d’habitants de la Boucle. 

 

 

Samedi 10 décembre 2011 à 17 heures salle Jean Françaix Place Maurice Berteaux, les Catoviens avaient été conviés par l'association à fêter l'édition d'un coffret de deux CD audio, "LES VOIX DE LA GUERRE", un produit inédit associant 43 voix de personnages historiques et les témoignages d'habitants, une très belle fresque "sonore" sur cette pèriode de notre histoire réalisée par José Sourillan, ancien directeur du service documentation de RTL, Erik Konofal et Arnaud Muller, vice-président informaticien de notre association, qui fut pendant deux ans au coeur du montage.

La réalisation du coffret n'a justifié d'aucune subvention, celles-ci étant au demeurant interdites dans les statuts de l'association fondée il y a 17 ans.

 

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cliché Olivier Becquey

 

C'est dans une ambiance très amicale que nous avons pu devant prés de cent personnes réaliser cette présentation. La marraine de ce lancement n'était autre que Mademoiselle Brigitte Auber, actrice notamment du très beau film d'Alfred Hitchcok "La Main au Collet" et compagne de Monsieur Claude Lacloche, résistant et déporté enregistré sur le disque.

 

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La marraine de notre manifestation, Mademoiselle Brigitte Auber, dans le film mythique d'Alfred Hitchcock, "La Main au Collet" (Paramount 1954)

 

 

Nous avions l'honneur d'accueillir Monsieur Alain Gournac, Sénateur-Maire du Pecq, Monsieur Christian Murez, président de la Communauté de Communes de la Boucle de Seine représentant Monsieur le Maire de Chatou cependant que plusieurs conseillers municipaux avaient tenu à faire le déplacement, Jacqueline Penez, ancienne Conseillère régionale, Aîcha Boughali, Jean-Pierre Ratel, Anne Bernard, Christian Faur, Adjoint délégué aux Anciens Combattants, Alain Paillet. Alain Hamet, président de l'Amicale des 27 Résistants, FFI et Fusillés de Chatou et Jean-Claude Issenschmitt, président du Souvenir Français Chatou-Montesson, enregistrés dans le coffret, ainsi que Suzanne Blache, Muriel Amiot, la famille Nordin, la famille Muller, notre trésorier François Nicol, Olivier Becquey, administrateurs, ont participé activement à la réussite de cette soirée.

Deux faits saillants traités par le coffret audio ont concerné Chatou pendant la deuxième guerre mondiale : l'assassinat par la Milice le 7 juillet 1944 de Georges Mandel, bras droit de Georges Clemenceau devenu ministre des PTT (1934-1936), des Colonies (1938-1940) et de l'Intèrieur (1940) , né à Chatou 10 avenue du Chemin de Fer le 5 juin 1885, et l'assassinat par un détachement SS de 27 FFI de Chatou à la suite d'une dénonciation le 25 août 1944. Vous retrouverez notamment la voix de Georges Mandel, ministre des Colonies, dans ce coffret.

 

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 Pierre Arrivetz présentait le coffret - cliché Olivier Becquey

 

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Maquette : Patrick Arrivetz

 

 

   

Prix public depuis le 1er janvier 2012: 

20 euros

Chèque à l'ordre de l'association Chatou Notre Ville B.P.22 78401 Chatou Cedex 

 

ACTUELLEMENT EN VENTE A LA LIBRAIRIE PRESSE ET LOISIRS

12 AVENUE GUY DE MAUPASSANT 78400 CHATOU

 

 

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photo de groupe avec les personnes enregistrées et les élus (cliché Olivier Becquey)

De gauche à droite, Monsieur Robert Pelletier, combattant de la libération de l'Italie, Catovien enregistré, Madame Monique Pelletier, enregistrée, Catovienne et témoin, Monsieur Claude Lacloche, résistant et déporté enregistré, Monsieur Patrick Muller, réalisateur, Monsieur José Sourillan, réalisateur des Voix de la Guerre, ancien directeur du service documentation de RTL, Mademoiselle Brigitte Auber, marraine de la manifestation, actrice du film "La Main au Collet", Monsieur Arnaud Muller, vice-président de l'association et réalisateur du coffret, Monsieur Christian Murez, président de la CCBS, ancien maire de Chatou, Madame Donatienne de Pampelonne, Catovienne et témoin enregistré, Monsieur Alain Hamet, président de l'Amicale des Fusillés, Résistants et FFI  de Chatou, Monsieur Jean Liéval, Catovien et témoin enregistré, Monsieur Alain Gournac, sénateur-maire du Pecq, Monsieur Bernard Muller, Catovien et témoin enregistré, Madame Aïcha Boughali, conseillère municipale, Monsieur Jean-Claude Issenschmitt, président du Souvenir-Français Chatou-Montesson, ancien maire-adjoint, Madame Jacqueline Penez, ancienne conseillère régionale, Madame Jeannine Collin, trésorière de l'Union Nationale des Combattants

 

 

L'association a interdit tout financement public dans ses statuts. Seuls vos dons et vos cotisations peuvent lui permettre de remplir sa mission.

  

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Locomotive SNCF 241 P compound fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, emblème de l'association.

 

25/03/2013

LE CANAL DE SUEZ EN VILLEGIATURE AU VESINET

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Carte du canal de Suez. De la Méditerranée à la Mer Rouge, de Port-Saïd à Suez, le canal continue d'irriguer le monde ("1858-2008, Cent Cinquantenaire de la création de la Compagnie Universelle Maritime du Canal de Suez"  édition de l'Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du Canal de Suez, GDF SUEZ)  

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Ferdinand de Lesseps (1805-1894) photographié par Nadar peu avant sa mort - ("500 célébrités contemporaines" collection Felix Potain - collection Pierre Arrivetz).

 

Dimanche 24 mars 2013, l'Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du canal de Suez conviait le public à une conférence au Conservatoire du Vésinet sur le canal de Suez à travers une révélation, le dépôt des archives de la Compagnie Universelle du canal de Suez dans l’actuel Conservatoire de musique du Vésinet 51 boulevard d'Angleterre, de 1930 à 1978. A cette date, la Compagnie Financière de Suez, héritière de la Compagnie du canal, vendit cette propriété de 4.526 mètres carrés à la Ville du Vésinet qui en fit son Conservatoire sous la houlette de Monsieur Alain Jonemann, alors maire du Vésinet et le baptisa du nom du célèbre compositeur vésigondin, Georges Bizet.

Cette manifestation était organisée par Madame Evelyne Beaudeau, ancienne conseillère municipale du Vésinet, conseillère municipale de Chatou et adhérente active de l'Association. Etait présent, Monsieur Jean-Philippe Bernard, trésorier vice-président de l’Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du canal de Suez et membre de longue date de Chatou Notre Ville. 

 

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La salle réunit de nombreuses personnalités parmi lesquelles Madame Anne de Lesseps, descendante de Ferdinand de Lesseps. Un très bon accueil avait été réservé par la municipalité et l’hôte de la conférence, Monsieur Fabrice Loyal, directeur adjoint du Conservatoire du Vésinet, apporta sa contribution historique aux discussions qui suivirent.

 

Chatou Notre Ville avait fait pour sa part une large publicité à l'annonce de la conférence, eu égard à l’implication de l’un de ses membres et à la présence à la fin du Second Empire à Chatou dans sa partie dite du « hameau du Vésinet », de Selim Bey Pauthonnier, aide de camp du vice-roi d’Egypte (cf "Mémoire en Images, Chatou" Pierre Arrivetz - éditions Alan Sutton 2003).

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Monsieur Philippe Capron présenta l'affaire des archives du Canal au Vésinet.

 

Les deux conférenciers apprirent au public des faits méconnus : Monsieur Philippe Capron, conseiller historique de l'Association et intervenant,  joua un rôle capital pour éviter la destruction d’une partie des archives dont le service public ne voulait pas à la suite de la vente à la ville en 1978 et fut d’ailleurs relayé par Monsieur Jonemann qui adressa une plainte aux Archives Nationales à ce sujet. Un drame antèrieur à l'arrivée de Monsieur Capron sur le site n'a pu cependant être évité, la disparition de tous les registres du personnel égyptien, un épisode criminel pour le patrimoine du canal.

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Messieurs Capron et Ramière de Fortanier répondant aux questions.

 

 

Les archives dormantes de la Compagnie Maritime Universelle de Suez  au Vésinet représentèrent cent tonnes à évacuer en quelques semaines. Elles furent quinze ans plus tard redirigées vers le site des Archives du Monde du Travail à Roubaix, que Monsieur Arnaud Ramière de Fortanier, président actuel de l’Association, conservateur général du patrimoine et inspecteur général des archives, maître d’oeuvre de la rénovation de la politique publique des archives dans notre pays, avait créé dans ses fonctions précédentes au même titre que les archives départementales des Yvelines.

 

L’intervention de Monsieur Ramière de Fortanier transporta le public dans l’histoire du canal. Elle  mit  la lumière dans l’affaire de Suez et présenta l’entreprise menée par l’Association sous des illustrations qui comblaient la grandeur de l’œuvre de Ferdinand de Lesseps. A noter que Monsieur Ramière de Fortanier avait déjà, en 1982, « creusé » le canal de la mémoire en organisant une exposition à Marseille sur le canal de Suez.

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Monsieur Ramière de Fortanier a dû condenser sa conférence malgré un auditoire qui n'était plus en pensée au Vésinet et l'aurait écouté une heure de plus.

 

 

Les divers ports du canal furent présentés ainsi que sa fréquentation : de 486 navires en 1870, celle-ci est passée à 18.664 navires en 2006.

 

L’Egypte s’est distinguée en conservant et en entretenant le patrimoine de la compagnie, ses bâtiments, son urbanisme à la française, son architecture de villégiature du Second Empire, ses immeubles Art Déco et ses parcs.

 

Sous la présidence de Monsieur Ramière de Fortanier, l’Association a noué des relations amicales avec l’Egypte et trouvé dans le gouvernement actuel un interlocuteur qui porte haut les couleurs du patrimoine du canal, celui-ci ayant décidé de créer un musée dans le bâtiment de direction de la Compagnie universelle du canal de Suez à Ismaïlia, projet régulièrement évoqué dans les conversations avec le régime précédent mais jamais arrêté. La statue de Ferdinand de Lesseps, qui ornait autrefois l’entrée du canal, a même été restaurée mais n'a pas encore été remise en place.

 

En résumé, l’Egypte apporte sans obligation une mise en valeur particulière à ce patrimoine franco-égyptien qui a bouleversé en 1869 les échanges du commerce international.

 

Alors que la France a épousé le goût du déni et de la liquidation à divers titres dans le domaine du patrimoine et de l’histoire, nous nous réjouissons de constater que le soleil du canal s’apprête à rayonner à nouveau dans les perspectives de nos deux pays, et remercions l’Association pour son combat et sa persévérance, lesquels font honneur au génie de Ferdinand de Lesseps.

 

 

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Bonne ambiance autour du buffet après un voyage dans l'histoire : de droite à gauche, Monsieur Fabrice Loyal, Monsieur Arnaud Ramière de Fortanier, Madame Evelyne Beaudeau, Monsieur Jean-Philippe Bernard et Monsieur Jean Noel Roset (adhérent de Chatou Notre Ville ayant vécu en Egypte).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

19/03/2013

DIMANCHE 24 MARS 2013 : CONFERENCE DES AMIS DU CANAL DE SUEZ AU VESINET

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Aux abords du canal de Suez en 1951

 

Nos amis de l’Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du Canal de Suez nous honorent d’une invitation à l’adresse de tous nos adhérents :

 

 

DIMANCHE 24 MARS 2013

A 17 HEURES

 

CONSERVATOIRE GEORGES BIZET - 51 BOULEVARD D’ANGLETERRE AU VESINET

(peu avant le rond-point du Pecq)

 

"QUAND LES ARCHIVES DU CANAL DE SUEZ ETAIENT AU VESINET"

 

CONFERENCE PAR

 

 

MONSIEUR ARNAUD RAMIERE

DE FORTANIER

 

Président de l'Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du Canal de Suez, Conservateur Général du Patrimoine, Inspecteur Général des Archives  

 

 

 

Nous comptons sur votre présence

 

09/02/2013

LES AMIS DE LA MAISON FOURNAISE FONT SALLE COMBLE

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Madame Davy, présidente-fondatrice des Amis de la Maison Fournaise

L’Assemblée générale des Amis de la Maison Fournaise à laquelle notre association participait samedi 9 février 2013 salle Jean Françaix a montré que plus de trente ans d’existence n’ont en rien altéré l’activisme des dirigeants de l’association qui voient loin et entretiennent un souci de mise en valeur particulièrement flatteur pour Chatou. Sans se douter du résultat mais persuadées que cette année un grand crû s’annonçait, 200 personnes s’étaient donné rendez-vous pour y assister.

Le bilan de l’année passée faisait état de 540 inscriptions pour des sorties, visites, expositions et voyages culturels, manifestations costumées de l’association  Art et Chiffons, et en perspective un livre commémorant l’association pour ses trente ans, visites d’expositions sur l’art,  projets d’importation de tableaux impressionnistes etc…L’équipe formée par Madame Marie-Christine Davy, présidente, Monsieur Marty, trésorier, Monsieur Sarron, organisateur des sorties, Madame Daniélou, présidente de l’association Art et Chiffons, et Madame Malcorpi qui coordonne l'ensemble des activités, a montré une fois encore qu’elle tenait résolument les comptes, son public et les perspectives du souvenir de l’impressionnisme à Chatou.

La gazette des Amis de la Maison Fournaise prend elle aussi un nouvel essor grâce à l'implication de Monsieur Jean-Claude Gélineau et donne de la couleur et du style à un sujet qui n'en manque pas.

 

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Gazette n°8 des Amis de la Maison Fournaise

 

Le clou de l’assemblée a été la conférence sur les débuts du canotage entre 1800 et 1860 par Monsieur Frédéric Delaive, chercheur associé au CNRS et docteur en histoire contemporaine à l'université Panthéon-Sorbonne, champion de France d'aviron, auteur en 2003 d'une thèse intitulée Canotage et canotiers de la Seine, genèse du premier loisir moderne à Paris et dans ses environs (1800-1860), apportant un nouvel éclairage dans l'histoire du nautisme.

Un exposé rempli d’intelligence et de clarté soutenu par une très belle iconographie a emmené les auditeurs des premières évocations des embarcations en France au XVème siècle, aux circulations économiques et royales sur la Seine sous l’Ancien Régime, aux interdits bravés par des officiers de l’Empire sanctionnés pour avoir navigué à voile à Paris en 1804 sans autorisation jusqu’à ce qu’une date s’impose, la première ordonnance royale prise par Louis-Philippe autorisant la navigation de plaisance sur la Seine en 1840.

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Après avoir surmonté les caricatures persévérantes de Daumier sur ces bourgeois évaporés qui s’évadaient à la voile ou à la rame au gré des bouteilles de vin et d’une bagatelle sans répit, le canotage finit par abandonner son image délétère vers 1850. Cette réputation qui lui colla à la peau tînt selon l’auteur à la fracture que créait ce type de loisirs avec le labeur souvent ingrat exempt de repos dominical dont la plupart des Français étaient titulaires.

Devenu industrie à l’aune des sept constructeurs qui ornaient Paris en 1845, le canotage devint un sport encouragé par des régates patronnées par le prince de Joinville puis par la création d’une Société des Régates soutenue par Napoléon III en 1853. Le canotage et la Seine purent symboliser la représentation de Paris pour le prestigieux journal L’Illustration, qui en fit son en-tête. 

 

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En-tête de l'Illustration en 1872 - collection de l'auteur - crédit tous droits réservés www.lillustration.com 

 

Dans les années 1860, Manet et Courbet placèrent en arrière-fond de leurs tableaux des embarcations, représentant encore la fuite des amours jugées scandaleuses. Le rapprochement avec les us et coutumes anglais devait inspirer à la fin du XIXème siècle la construction de quelques clubs-house assez décoratifs interdits aux femmes mais surtout la construction de hangars à bateau et de flottilles aux côtés des guinguettes sur la Seine dont Chatou conserva longtemps un exemple grâce à l’entreprise Fournaise.

Un grand buffet solda cette instruction passionnante qui justifia des applaudissements nourris en direction du conférencier. En quelques heures, Les Amis de la Maison Fournaise ont remporté un succès d’audience et un succès d’estime incontestables.

 

* rappelons que l'une des personnalités ayant vécu à Chatou est Jean Séphériadés, champion de France (1942-1946) puis champion d'Europe d'aviron (1947) - voir nos rubriques "Personnalités, Chatou dans l'industrie maritime"

02/02/2013

LE 9 FEVRIER 2013 A 17H30 CONFERENCE SUR L'HISTOIRE DU CANOTAGE PAR LES AMIS DE LA MAISON FOURNAISE

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le SAMEDI 9 FEVRIER 2013 A 17h30

SALLE JEAN FRANCAIX SOUS LE CINEMA

PLACE MAURICE BERTEAUX 

 

Nous recommandons cette

conférence organisée par

les Amis de la Maison Fournaise

 

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21/10/2012

A RUEIL, CONFERENCE COMBLE SUR LE TRAMWAY PARIS-SAINT-GERMAIN

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L'ancien hôtel de ville de Rueil-Malmaison

 

A Rueil se tenait aujourd'hui dimanche à 15h30 une conférence de Monsieur Marc André Dubout, navigateur de Sequana et historien des chemins de fer, dans l'ancien hôtel de ville, concernant le tramway Paris-Saint-Germain.

Organisée par la Société Historique de Rueil-Malmaison à l'initiative de Monsieur Latou, président, et de Madame Latou, administrateur, également administratrice de la Mémoire de Croissy, cette conférence a retenu l'attention de cent personnes venues en partie de communes voisines.

L'assistance n'a pas démenti le vif intérêt  qui existe depuis toujours en France pour les moyens de locomotion. De son côté, Monsieur Dubout a réalisé un travail très fouillé qu'il a restitué avec aisance, esprit de synthèse et conviction. On ne peut s'empêcher de retenir le formidable élan du progrés technique qui accompagna la seconde moitié du XIXème siècle pour lui permettre d'entrer dans la Belle Epoque.

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Monsieur Marc André Dubout, conférencier, et Madame Bernadette Latou, administratrice de la Société Historique de Rueil-Malmaison.

 

Les véhicules les plus divers, les projets les plus variés, les circuits les plus improbables, présidèrent à la réalisation, parfois à l'abandon ou à la superposition de projets de tramways avancés par diverses compagnies privées, projets eux-mêmes encouragés par la Compagnie de l'Ouest, dont le réseau irriguait la banlieue et accueillait les voyageurs du tramway. La vision des cartes postales anciennes du tramway, réunies par l'auteur pour toutes les lignes, a contribué au charme de ce voyage dans le temps.

 

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Une carte postale affranchie le 11 février 1908 et reproduite dans le livre "Mémoire en Images Chatou" (éditions Alan Sutton), évocation de l'ancien Chatou. La locomotive pourrait être une Blanc-Misseron selon les indications de Monsieur Dubout. 

 

Chatou, dont le premier tramway à vapeur entra en service le 1er mars 1904 en direction de Rueil et Le Pecq fut parmi les derniers tronçons installés. Au contraire de Rueil qui bénéficia du premier tramway hippomobile de la banlieue en 1855. Etaient présents des membres de l'association Chatou Notre Ville dont Pierre Arrivetz et Alain Paillet, ce dernier pionnier de l'idée d'un tramway au nord de Chatou traversant la Seine en direction de Paris. RUEIL CONF 2.jpg

Alain Paillet aux côtés d'un panneau réalisé pour la conférence par Monsieur Dubois (ci-dessous), membre de la Société Historique de Rueil-Malmaison. 

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Cette conférence très instructive avait lieu dans un édifice historique de Rueil, l'ancien hôtel de ville inauguré en 1869 sous Napoléon III, dont l'apparence de château des songes tourné vers le ciel vient encore suggérer que la conquête industrielle fut pour la France une source d'aisance et de prestige, un acte de foi pour les générations futures. 

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19/03/2012

LES AMIS DE LA MAISON FOURNAISE CONTINUERONT A INVITER RENOIR

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Samedi 4 février 2012, les Amis de la Maison Fournaise emmenés par leur présidente Madame Marie-Christine Davy ont présenté lors de leur assemblée générale annuelle salle Jean Françaix l'activité qui a marqué une fois encore la vie patrimoniale et artistique dont l'association est aujourd'hui un symbole. On a tendance à croire que tout a été dit et que tout a été fait. C'est faux. Les 30 ans de l'association ont été fêtés le 7 novembre 2011 de manière éclatante, à la mesure de l'investissement personnel déployé par les membres de l'association en faveur de la restauration de la Maison Fournaise (1990) dont la dépense a été supportée en partie par nos amis bienfaiteurs des Etats-Unis. 

A l'initiative de l'association, Madame Mary Morton, Conservateur en chef du Département des Peintures Françaises de la National Gallery of Art de Washington, musée abritant notamment "Les Canotiers à Chatou" (1879), a franchi l'Atlantique pour donner une conférence sur "Renoir et le rococo" le 7 novembre 2011  dans un local prêté gracieusement par ERDF dans l'Ile des Impressionnistes. 

Dans un voyage à Madrid, les Amis de la Maison Fournaise ont pu se rendre à l'exposition du Prado également consacrée à Renoir. Parmi 35 oeuvres de l'artiste, on y retrouvait "le Père Fournaise" (1875) et "Le Pont de Chatou" (1875) prêtés par le Sterling and Francine Clark Art Institute.

Lors des Journées du Patrimoine en septembre 2011, un concours de peinture a été lancé par l'association. Madame Pedoussaut du Vésinet a remporté le premier prix Pierre Rannaud pour ses toiles du Pont de Chatou.

Lors de l'assemblée du 4 février 2012, c'est un film pour l'histoire qui a été diffusé : les travaux de réhabilitation de la Maison Fournaise et de ses fresques sous l'égide de Monsieur Jean-Guy Bertauld pour l'association et les directives de Monsieur Lablaude pour la Conservation des Monuments Historiques. Grand moment d'émotion en voyant cette opération si peu banale dans une ville comme Chatou, en voyant réapparaître les fresques sous le papier peint arraché, dans un chantier où tout ou presque était à refaire. Un chantier digne d'une oeuvre impressionniste : de l'obscure et pourtant si glorieuse Maison Fournaise à l'abandon a surgi un bâtiment embelli, comprenant un Musée et un restaurant qui ont réanimé l'endroit et perpétué le souvenir des artistes venus y chercher l'inspiration providentielle.

Des réunions amicales sont organisées au restaurant Les Rives de La Courtille par l'association pour échanger sur les différents sujets qui occupent son objet social,  entretenir les relations entre adhérents, trouver des adhésions nouvelles et des bonnes volontés. Le trésorier, Monsieur Marty, maintient une gestion flatteuse et l'organisateur des visites en métropole et à l'étranger, Monsieur Sarron, parvient à mobiliser les adhérents pour un tourisme culturel régulier. Enfin, l'association Art et Chiffons conduite par Madame Danielou permet de confectionner des costumes d'époque qui trouvent au sein des Amis de la Maison Fournaise des occasions de mettre en scène l'habit des Canotiers et de leurs cavalières.

La conférence qui a clôturé l'assemblée générale, par Monsieur Augustin de Butler, auteur de nouvelles recherches, a permis d'établir le passage de Renoir à Londres en 1882, dans un contexte où de nouvelles interrogations se font jour. Le récit de lettres de Renoir nous a fait saisir quelques instants de la vie de cet artiste si connu et encore difficile à cerner. La qualité de l'intervenant a conclu la soirée comme précédemment par le caractère prometteur du dynamisme imprimé dans l'histoire de nos bords de Seine par les Amis de la Maison Fournaise. *

 

Association des Amis de la Maison Fournaise, 1 avenue Ernest Bousson, 78400 Chatou, tél 01 30 71 09 14 / 06 85 11 85 59 - amisfournaise@gmail.com

 

* L'association Chatou Notre Ville  était représentée par Pierre Arrivetz, également membre de la commission culturelle, Suzanne Blache, secrétaire-adjointe de l'association et Muriel Amiot, adhérente