16/04/2012
1912 : IL Y A CENT ANS, LE NAUFRAGE DU "TITANIC" CEDAIT LA PLACE AU LANCEMENT DU "FRANCE"
Gravure du supplément du Petit Journal -28 avril 1912
La prière sur les lieux du naufrage du "Titanic" à bord du "Mackay-Bennet" affrété la White Star Line. L'expédition permit de repêcher une centaine de nouveaux cadavres. Gravure du supplément du Petit Journal - 5 mai 1912
L'année 1912 sonna comme le glas de la Belle Epoque. En dépit des affaires européennes où un semblant de détente paraissait annoncer un avenir sans nuage, le monde n'eut d'yeux que pour la catastrophe maritime qui emporta le 15 avril 1912 le gratin du monde des affaires, ou plutôt des milliers de pauvres gens sous les sentences présomptueuses des promoteurs du plus grand navire de son temps, le "Titanic" de la White Star Line. L'aventure humaine n'apparaissait plus sans danger ni sans limite.
Cinq jours après le naufrage, la Compagnie Générale Transatlantique, encore sous capitaux entièrement privés, avait entendu répliquer dans un domaine accaparé par le monde anglo-saxon par une audace : le lancement du paquebot "France" (illustration ci-dessous).
Non un défi par sa taille, modeste pour ses concurrents avec ses 220 mètres en longueur. Mais imposant ses quatre cheminées (de 34 mètres de haut) que l'on ne retrouva sur aucun autre paquebot français, il se situa en première place pour la richesse du décor intèrieur, alliée aux impérissables ressources de la gastronomie française et à la cordialité du service.
L'identité française n'était plus reléguée, elle était instruite sur les flots et portée par les artistes dont les noms cités aux salons des Beaux-Arts rencontraient là une évidente célébrité.
Le style dominant, le style "Grand Siècle", valut au navire d'être surnommé le "Versailles des Mers", au gré de la réputation que lui accordait ses 2000 passagers lors de chaque traversée vers l'Amérique. Des décorateurs se surpassèrent pour y installer le confort de la "grandeur française".
Le style "louisquatorzien" égrenait les plus grandes salles du pont des premières classes.
Le salon mixte de musique décoré par les ateliers Rémon dont le futur Catovien Georges Rémon était l'un des maîtres d'oeuvre, menait à une enfilade de pièces, salon mauresque, café-fumoir, café-terrasse, dont la réalisation fut confiée à ces mêmes ateliers.
Salon mixte de musique décoré par les ateliers Rémon et fils à bord de "France" 1912
Plus vaste encore que le grand salon, ce salon mixte de musique permettait à des passagers assis dans des fauteuils de style Régence placés au milieu de colonnes en marbre rose de deviser sous d'authentiques toiles de maîtres, en l'occurrence des "marines" de Lacroix de Marseille de 1774. L'ensemble était éclairé par une immense verrière.
Quant au salon mauresque créé par Rémon, celui-ci tranchait volontairement avec le style ambiant. Il bénéficia de la présence d'un serveur algérien en habit traditionnel, accentuant l'évasion des passagers. Cet exotisme soudain devait tout à l'existence de l'empire colonial français dont l'Afrique du Nord était le meilleur symbole, lui-même à la source de l'orientalisme qui s'était développé depuis le milieu du XIXème siècle dans la peinture et l'architecture.
L'arrivée de la Grande Guerre deux ans plus tard marqua la transformation du paquebot pour le transport de troupes. La Compagnie Générale Transatlantique paya le prix de la réquisition : 29 de ses navires furent coulés dont deux paquebots, "La Provence" et "Le Carthage", cependant que "France" échappa par le tir de son unique canon à l'attaque d'un sous-marin allemand.
La mise à la retraite du "France" n'intervint qu'après la mise en chantier du "Normandie" en 1932.
Une image indissociable de la France. En 1924, à bord du "France" 1912, le président du Club des Cent, Louis Forest, remet au chef Jean Leer une médaille et un "diplôme de bonne cuisine".
Entre les deux avec une moustache, John Dal Piaz, président de la Compagnie Générale Transatlantique de 1920 à 1928, qui lança " l'Ile-de-France " en 1927, fut le promoteur d'une grande hôtellerie en Afrique du Nord et du premier billet "train-paquebot-hôtel-auto" (un monument lui fut dédié à Casablanca en 1931 après sa mort).
"L'Illustration" écrivit au sujet des cuisines : "l'espace est si grand que l'on n'arrive pas à démontrer du premier coup d'oeil l'armée de la bonne chère qui compte 25 cuisiniers, 8 pâtissiers, 8 boulangers, 6 bouchers. Au dessert, le grand chef, un Breton, Monsieur Jean-Yves-Marie Leer, s'avança, presque timide et un peu ému pour recevoir, des mains de Monsieur Forest, la plaquette d'argent qui consacre trente-cinq ans de loyaux services et de cuisine supèrieure à bord de la Transatlantique."
Le menu avait été le suivant : " Cantaloup frappé au Porto et grappe fruit frappé au Xérès, Filets de sole à la Marocaine, Suprême de volaille à la Transatlantique, Asperges sauce Chantilly, Cailles de France à la Montmorency, Salade mimosa, Fromages, Fraises voilées à l'Algérienne, Mignardises, Corbeilles de fruits ". Le reporter précisa : "les Fraises à l'Algérienne sont un perfectionnement heureux des Fraises Melba : à la glace à la vanille sur laquelle reposent les fruits, on ajoute une couche de crème Chantilly "...
Sources :
"Arts Décoratifs à bord des Paquebots Français 1880 - 1960" - 1992 - éditions Fonmare par Louis-René Vian
"A la page" - 28 avril 1931
Locomotive SNCF 241 P compound fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, emblème de l'association.
27/03/2012
GEORGES REMON ET LA FERRONNERIE D'ART
La France tenait, dans les Arts Décoratifs, un rang important sinon le premier par la richesse et l’élégance de nombre de réalisations de ses artistes. L’éclosion du mouvement à la suite de l’Exposition Internationale de Paris de 1925 concentra l’attention du Catovien Georges Rémon, lui-même à la tête d’un atelier qu’il fit briller à bord des grands paquebots français, ainsi que nous l’avons indiqué dans plusieurs articles de ce blog.
Directeur de l’Ecole des Arts Appliqués de la Ville de Paris pendant l’entre-deux-guerres, celui-ci fut amené à commenter les oeuvres de ses pairs dans la revue « Jardins et Cottages » par plusieurs analyses que nous avons également produites pour l’information de nos lecteurs. L’extrait ci-dessous de la revue de 1926 consacré au ferronnier Charles Piguet (1887-1942) ajoute un nouvel intérêt aux créations de l’époque :
« N’avons-nous point, l’an passé, au Salon des Artistes Décorateurs, admiré tout particulièrement l’envoi du ferronnier Charles Piguet, une grille pour la porte d’entrée de son atelier ? composée de cinq tenailles à longues tiges, mordant chacune du bec un sobre motif de volutes, elle exprimait, cette porte, avec une rare et noble simplicité, l’une des pensées les plus chères à tout artisan digne de ce nom, qui ne saurait imaginer plus beau symbole, armes mieux parlantes, que son outil familier ! et nous rappellerons le propos que tenait Monsieur Antoine Vicard le grand ferronnier lyonnais, propos, ajoutait malicieusement notre confrère, qui définit si bien la nature intime de son talent :
« un jour, j’ai remarqué un de mes ouvriers qui rangeait ses outils contre le mur. Cette fois-là, ce geste que tout le monde faisait machinalement chez nous me frappa et je pris soudain conscience de la grandeur du travail quotidien. Ces pinces, sans valeur auparavant à mes yeux, parce qu’elles étaient grossières et noires, je les vis luire comme de l’argent fin sous l’effet de la sueur, à l’endroit où les mains les tiennent. Voilà pourquoi j’ai placé mes outils à l’entrée de ma maison. »
Charles Piguet qui nous est représenté comme l’ouvrier à la poigne robuste, dominant la dure matière qu’il façonne au choc du marteau sur l’enclume résonnante, nous confie dans cet amoureux credo non seulement la passion que lui inspire son métier, mais aussi bien, et sans vaine phraséologie, son goût épuré et raffiné.
Nul ne sait comme lui traiter le fer comme une matière plus précieuse et en tirer, avec une telle économie apparente de l’effort, des lignes plus mesurées et plus gracieuses.
Que d’autres, utilisant l’abrasure à l’autogène, construisent des portes de vastes dimensions et se meuvent de préférence dans le plan du monumental, il semble bien que Charles Piguet, sans cesser jamais de créer des œuvres aux nettes et solides architectures, s’applique surtout à doter la maison moderne de formes sobres et élégantes, d’une grâce unique et par la qualité de l’invention et par la maîtrise du rendu.
Imposte (partie supèrieure de la porte) en ferronnerie par Charles Piguet
Quelle exquise collaboration fit un jour rencontrer dans cet hôtel particulier installé à Lyon, boulevard des Belges, par le maître décorateur Ruhlmann, le plus délicat ornemaniste de ce temps avec le ferronnier qui nous semble avoir avec lui le plus d’affinités ! voyez de quel art discret et pur Charles Piguet a composé la porte que nous reproduisons, où le décor, d’inspiration florale, est ramené à une charmante stylisation et dont nous aimons particulièrement les motifs rectilignes qu’encadrent l’huis, où quelques billes, en haut et en bas, dessinent une si heureuse amorce de motif. On a plaisir à analyser de telles œuvres dont le simple parti met en relief le moindre détail.
Porte d'entrée en ferronnerie par Charles Piguet pour l'orfèvre Claudius Linossier
C’est dans un même esprit qu’il convient d’aborder la porte d’entrée de la maison de Claudius Linossier – autre heureuse rencontre ! – à Lyon. Un dessin sobre et ferme, un entrecroisement rectiligne de barreaux d’épaisseurs diverses, un panneau rectangulaire où s’inscrit dans un triangle le monogramme du maître dinandier, entouré d’un gracieux motif de vrilles ; enfin, indiquées d’un trait sommaire et réparties entre les croisillons de la porte, les formes des vases incrustés où Linossier fait chanter la souplesse et la richesse de ses cuivres : tel se présente à nous cet ouvrage dont on goûtera le sens des délicates proportions.
Voici encore une grille pour une grande porte d’entrée, composée pour la maison de Monsieur Coty, à Lyon, construite par l’éminent architecte Pontremoli, membre de l’Institut. Les dimensions en sont plus considérables ; le motif est plus fouillé – rinceaux en vrille et médaillons ornés de bouquets – l’œuvre nous confirme la maîtrise absolue de l’artiste, encore que nous lui préférions, pour leur plus savoureuse simplicité, celles que nous venons d’analyser.
Porte en ferronnerie par Charles Piguet pour le parfumeur François Coty
Les thèmes floraux largement traités ont inspiré à Piguet des ouvrages de choix. Citons la grille pour une table de communication (…) Voyez de même ses impostes dont le dessin accuse la plus harmonieuse fantaisie, et, singulièrement, la rampe d’escalier exécutée pour Les Galeries Lafayettes, à Lyon.
Charles Piguet, a, nous l’avons dit, traité tous les problèmes de la ferronnerie d’intérieur. Il l’a fait avec une rigoureuse discrétion, au contraire de ceux qui voudraient que la maison moderne fût presque exclusivement conçue en fer.
Sans doute, les applications de cette matière que l’artiste sait alléger ou amenuiser sont multiples, mais c’est une faute de goût que de l’employer à tout propos et souvent hors de propos. Elle prend, au contraire, infiniment plus de charme quand elle n’est utilisée que sobrement, ne risquant ainsi de perdre ni de son propre éclat ni de sa véritable valeur.
Ainsi, en use Charles Piguet. Nous ne trouvons de lui, ni de ces lourdes tables en fer ouvragé, ni de ces cadres de miroirs ou de tableaux, qui sont peut être des tours de force, mais qui paraissent vraiment incompatibles avec la demeure moderne.
Mais il nous offre un ameublement sobrement mesuré : cache-radiateurs, les uns découpés de motifs à jour – fleurs ou fruits – les autres dépourvus de tout ornement comme celui qu’il a composé pour l’intérieur imaginé par Ruhlmann : des tables-consoles, d’une aimable légèreté de lignes ; et surtout, toute une gamme de lustres et d’appliques où la solide armature du métal se marie avec l’éclat diffus du verre moulé ou dépoli.
Cache-radiateurs en ferronnerie par Charles Piguet
Dans le moindre détail, répétons-le, s’affirme avec une étonnante évidence, le goût des savantes recherches et, en même temps, celui, plus rare, plus subtil, d’une parfaite concentration de moyens.
C’est le propre des artistes qui ont, comme Piguet, étudié longuement la leçon des anciens maîtres, entrepris à leur exemple la conquête de toutes les ressources techniques de leur art, qui se sont ingérés, dans leur variété et dans leur esprit, les formes héritées des plus belles traditions, de savoir découvrir les disciplines qui s’imposent à notre époque, d’en accepter le délicat rationalisme, sans toutefois aliéner la note personnelle et sensible faute de quoi les créations de l’intelligence ne sont que de pures et froides abstractions.
Lustre en ferronnerie par Charles Piguet
Une applique en ferronnerie par Charles Piguet
L’art de Piguet reste vivant, souple, vigoureux, et pourtant, s’achemine sans cesse vers une pureté de style, dont chaque nouvelle étape, dont chaque œuvre nouvelle, atteste plus complètement l’admirable caractère et l’impeccabilité.
Georges Rémon »
Sources :
Bibliothèque Nationale de France, département Sciences et Techniques
Archives Municipales de Chatou
Bibliothèque Historique de la Ville de Paris
Archives de la Légion d'Honneur
Locomotive SNCF 241 P compound fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, emblème de l'association.
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24/09/2011
VOYAGE AVEC GEORGES REMON (1)
Georges Rémon (1889-1963), architecte décorateur, directeur de l'Ecole des Arts Appliqués à l'Industrie de la Ville de Paris, a vécu à Chatou des années 30 à sa mort en 1963 au 61 avenue Foch. Ayant fait son apprentissage à la croisée des deux siècles chez son père Pierre Henri Rémon, il n'eut cesse de promouvoir la création française dans l'entre-deux-guerres, établissant des chroniques dans les revues spécialisées, cependant que son cabinet du 16 rue d'Artois à Paris connaissait une certaine notoriété dans la décoration des grands paquebots.
11 rue Dupetit-Thouars à Paris, l'Ecole Duperré autrefois l'Ecole des Arts Appliqués à l'Industrie dont Georges Rémon fut l'un des directeurs
Dans la revue "Jardins et Cottages", il nous emmène dans un voyage de l'autre côté de la Méditerrannée, là où l'architecture française a su magistralement construire et embellir en harmonie avec la culture du pays. Un hymne à la création française, c'est ce que signifie sans nul doute le titre qu'il donne à l'un de ses articles publié en 1926 : "L'architecture moderne au Maroc, Albert Laprade, architecte":
" L’urbanisme compte en France de savants théoriciens dont le nombre va sans cesse croissant, - mais pour combien de praticiens ?
Sans doute allèguera-t-on la difficulté d’exécuter dans les conditions actuelles, en matière d’aménagement et d’embellissement des villes, de vastes programmes d’ensemble, la rigueur des règlements juridiques ou administratifs, l’insuffisance des ressources budgétaires et toutes sortes de raisons d’ordre économique ou psychologique.
Il n’en demeure pas moins que là où de grandes entreprises eussent été possibles – et nous songeons aux régions libérées – il s’en faut bien qu’on ait, en haut lieu, compris la nécessité d’imposer des directives générales qui permissent aux architectes d’équiper nos dix départements dévastés d’une manière conforme aux besoins du temps présent et aux besoins du prochain avenir, aisément prévisibles.
Tout autre, et par une rencontre unique, apparaît l’œuvre surgie au Maroc, sous l’égide de la France, grâce à la nette et impérative volonté du maréchal Lyautey, unie à la conception puissamment ordonnée des architectes chargés par lui d’exécuter un dessein de haute envergure.
Les voyageurs français ou étrangers, qui ont eu loisir de considérer le splendide effort accompli en une dizaine d’années à Casablanca ou à Rabat, sont unanimes à célébrer l’impression d’élégance et de fraîcheur, qui se dégage des bâtiments publics ou privés et la merveilleuse concordance régnant entre les neuves cités et leur cadre.
Tous sont frappés de l’excellence du plan et de son unité et se plaisent à rendre hommage à l’intelligence des solutions adoptées pour des agglomérations urbaines vouées à un prompt et considérable développement.
Les remarquables directives qui présidèrent à la construction de Casablanca et Rabat, sont dues à un heureux concours de circonstances. Le maréchal Lyautey fit venir en mai 1914 un homme d’une étonnante sûreté de vues, Henri Prost, architecte du gouvernement, grand prix de Rome, lequel venait dans un grand concours international d’être chargé du plan d’aménagement de la ville d’Anvers, battant les concurrents allemands, qui étaient jusqu’alors les maîtres en matière d’urbanisme.
Et tout de suite le maréchal comprit à quel admirable maître d’œuvre il venait de faire appel. Sans hésitation et sans réticence, il lui confia le soin de mettre de l’ordre dans le gâchis de ces villes-champignons qui devaient attester d’une manière saisissante la vitalité et la fierté de notre action au Maroc. La tâche était immense.
Henri Prost s’entoura d’une pléiade d’architectes que les hasards de la guerre avaient conduits au Maroc. Son rôle évoque admirablement celui d’un surintendant des bâtiments, sa situation morale équivalait à s’y méprendre à celle d’un Lebrun exerçant par le fait d’un grand prince une haute direction artistique. Et ce fut pour tous ses collaborateurs un honneur et une joie de travailler dans des conditions qui rappelaient si parfaitement les plus belles époques de l’histoire de l’urbanisme en France, celles auxquelles nous devons Versailles, la Place de la Concorde, la Place Stanislas de Nancy.
Dans ce groupement réalisé par Prost dans le service d’architecture et des plans des villes se coudoyaient des architectes comme Albert Laprade, Marrast, auteur du remarquable et original Palais de Justice de Casablanca, Laforgue, frère du poète Jules Laforgue, auteur de ces hôtels des postes de Casablanca et de Rabat, où l’administration métropolitaine peut aller chercher des idées et des modèles et tous apportaient leurs qualités propres.
La besogne au surplus avait été distribuée selon les aptitudes et les affinités de chacun. A Laprade revint plus spécialement la construction des édifices à l’usage d’habitation et des jardins. Nul choix ne pouvait être plus heureux.
Grièvement blessé à Ypres, il avait été envoyé au Maroc en août 1915 et tout de suite s’était voué avec un enthousiasme égal à sa vive compréhension des formes et des couleurs, à l’étude de l’architecture et de la décoration autochtones, remplissant ses carnets de route de croquis au trait, notant ici un détail de fontaine, là une arcature historiée, ailleurs un carreau de mosaïque, interprétant avec une fine sensibilité les caractères essentiels de l’architecture locale, si en accord avec des goûts des conceptions raffinées et voluptueuses.
L’œuvre assumée par Laprade dans cette vaste création est elle-même considérable. Il exécuta successivement à Casablanca l’Hôtel du Commandement Militaire, le parc Lyautey et de nombreux squares, la nouvelle ville indigène qui fut continuée après son départ par son confrère M. Cadet.
A Rabat, il collabora à de nombreux ensembles, en particulier au parc de l’Aguedal, mais son oeuvre la plus importante est sans nul doute, le Palais du Résident Général qu’il dessina entièrement, à l’exception des intérieurs et de la descente à couvert sur la façade Est, réalisés par Laforgue.
La nouvelle résidence générale de France au Maroc, à Rabat, fut commencée en juillet 1918. La propagande allemande, par voie de tracts distribués aux indigènes, répandait le bruit de notre défaite prochaine et de notre abandon définitif du Maroc. Le maréchal Lyautey riposta par une décision propre à maintenir dans l’Empire chérifien le prestige du nom français. Il fit incontinent poser la première pierre de la villa résidentielle.
Les plans en furent hâtivement établis : il fallait que les travaux fussent commencés sans délai ! or, la main d’œuvre française était rare. Mais le maréchal estimait à juste titre d’excellente politique de recourir à la main d’œuvre marocaine, d’une habileté réputée.
Les communications avec la métropole étaient difficiles, voire hasardeuses. On ne recevait que parcimonieusement les matèriaux tels que le ciment ou le fer. N’importe. On utiliserait le bois, le moellon, la chaux grasse, en attendant qu’on ait ouvert dans le pays des carrières de pierres dures, en attendant surtout la reprise des transports maritimes, laquelle se produisit heureusement dés la conclusion de l’armistice.
Le plan de la résidence générale du Maroc à Rabat par Albert Laprade
Se dressant sur une éminence, le Palais de la Résidence domine d’une part le panorama de la ville des deux rives, Rabat-Salé, d’autre part la nécropole mérinide de Chella, entourée de ses remparts rougeâtres et qui, avec ses bastions à créneaux et sa porte admirablement ouvragée, évoque le décor d’une cité de Carcassonne.
Le plan général de la résidence reflète le souci du maréchal de voir réaliser un programme autour d’une claire lisibilité.
Autour du patio central, ouvert sur le midi, et fermé sur les trois autres côtés se distribuaient, à l’ouest, les bâtiments publics, accueillants, accessibles, où l’expédition des affaires est assurée dans le moindre temps ; au nord, les grands salons de réception au rez-de-chaussée et l’appartement privé du Résident, au premier étage ; enfin, à l’est, l’habitation privée, avec les salles à manger, la domesticité et au-dessus, les chambres d’invités. Ainsi que l’avait indiqué le maréchal, "pas d’énormes constructions, mais le plus possible de pavillons noyés dans la verdure" .
Joignant à l’art consommé de l’architecte le sens exquis de l’effet pictural, Laprade comprit quel parti il pouvait tirer de la situation exceptionnelle du palais, entouré sur toutes ses faces de magnifiques perspectives.
Au nord, c’est la ville européenne, longue cité-jardin pour laquelle Prost a établi des servitudes de hauteur, qui se prolonge jusqu’à la tour d’Hassane, vestige du plus grand temple islamique du monde, et surplombe l’océan.
Au sud s’étendent en terrasses les jardins d’orangers, limités par la ligne dorée du rempart almohade construit en 1198 et au-delà duquel l’œil émerveillé aperçoit les ruines aux reflets ocreux de Chella.
Ainsi que pour l’Hôtel du commandement militaire de Casablanca, Laprade, tout en s’interdisant de reproduire à profusion les détails archéologiques, a néanmoins conservé, dans l’ensemble, les lignes qui s’imposent dans les pays du soleil, et discrètement transposé les données propres au style andalou-marocain.
Ainsi les fines colonnettes sobrement décorées qui pourtournent le somptueux patio, ainsi que les ornements et les arabesques dont il a judicieusement agrémenté un chapiteau ou une corniche, ainsi l’accent et la couleur qui se dégagent des carrelages de faïence bleue et verte alternant avec les carreaux de marbre blanc ou des belles tuiles vertes indigènes réparties sur les toitures ou les auvents.
Mais si le rythme essentiel de l’édifice est d’inspiration locale, la formule générale s’affirme moderne : de grands nus sans ornements, de grandes loggias, de grandes baies longitudinales où, dans l’ombre projetée par les saillies en auvent, peuvent se lire de délicates finesses.
Ainsi fut trouvée la solution d’un difficile problème consistant à établir un style actuel adopté au pays det mariant avec bonheur deux civilisations destinées à s’interpénétrer tout en conservant l’une et l’autre leurs caractères distinctifs. Nulle part pensée plus prestigieuse n’aura été interprétée avec plus de douceur et de charme. Ces nobles architectures ont été enfantées dans la joie, dans un indicible enchantement. La nature elle-même, l’exubérante végétation du Maroc s’est chargée d’ajouter au faste du splendide édifice.
Palmiers, bougainvillers pourpres, géraniums-lierre, volubilis, massifs de roses, groupes d’orangers, offrent de somptueuses tâches de couleurs dont Laprade a su jouer comme d’une palette géante. Son œuvre, toute logique et toute harmonie, unit sans sévérité et avec quel charme à la grâce sensuelle du tempérament mauresque la pureté du génie latin, la fine nuance du goût propre au génie français."
Georges Rémon
Jardins et Cottages - 1926 -n°6
Sources :
Bibliothèque Nationale de France, département Sciences et Techniques
Archives Municipales de Chatou
Bibliothèque Historique de la Ville de Paris
Archives de la Légion d'Honneur
N.B. :
*Albert Laprade (1883-1978) a conçu notamment les plans du Palais de l'Océanie Porte Dorée en 1931.
*Les résidents généraux français au Maroc, hôtes du Palais de la Résidence construit par Albert Laprade :
Général puis Maréchal Lyautey : avril 1912 - octobre 1925
Théodore Steeg: octobre 1925 - janvier 1929
Lucien Saint : janvier 1929 - août 1933
Henri Ponsot : 1933 - mars 1936
Marcel Peyrouton : mars 1936 - septembre 1936
Général Noguès : octobre 1936 - mars 1946
Eirik Labonne : 1946-1947
Général Juin : 1947-1951
Général Guillaume : 1951-1954
Francis Lacoste :1954-1955
Gilbert Grandval : 1955
Général Boyer de Latour : 1955
André Dubois : novembre 1955 - 1956
Source : wikipedia
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08/08/2011
VOYAGE AVEC GEORGES REMON (3)
L’Exposition des Arts Décoratifs de Paris de 1925 a refermé ses portes mais, sept ans après la dévastation de la Grande Guerre, elle vient inaugurer le dernier grand courant d’architecture du XXème siècle porté par la France.
Dans Jardins et Cottages de janvier 1927, le Catovien Georges Rémon affiche sa sévérité à l’égard de ceux qui perpétuent le style de la Belle Epoque. En contre-feu, il présente l’œuvre nouvelle de l’architecte Pierre Patout (1869-1955), un hôtel particulier à Auteuil. Le talent de Pierre Patout, comme celui des ateliers Rémon, sera sollicité par la Compagnie Générale Transatlantique et s’exprimera avec éclat sur ses paquebots « Ile-de-France » (1927) et « Normandie » (1935).
« C’est au cours d’une récente conversation avec Monsieur Pierre Patout, un instant interrompue par le téléphone, que, feuilletant une revue technique, mes yeux se portèrent sur cette déclaration d’un architecte belge d’avant-garde, rapportée par Monsieur Mallet-Stevens : « C’est la dèche qui nous sauvera. »
Cette pensée pourrait être exprimée plus élégamment. Elle ne nous en invite pas moins à prendre en considération l’une des principales caractéristiques de l’art moderne, avide de trouver dans le plus complet dénuement des moyens, dans le rejet systématique de tout ce qui cherche à séduire et à plaire, le fin du fin, la quintessence, l’absolu métaphysique, la beauté pure (comme Monsieur Paul Valéry ne créé que de la poésie pure !), le transcendant obtenu par l’abstraction.
Est-ce à dire, en d’autres termes, qu’à notre époque et par une sorte de fatalité, il ne soit artiste et surtout architecte qui ne s’entende à traiter un programme moins sévère, moins indigent, moins réticent ? ne possédons-nous donc aucun maître d’œuvre qui, tout en respectant le principe éthique et esthétique de la simplification, devenu notre commune mesure, ne puisse se mouvoir à l’aise dans un domaine privilégié et ne sache, par un singulier paradoxe, concevoir une belle œuvre en même temps que luxueuse, du fait seule qu’elle est authentiquement luxueuse. La richesse constitue-t-elle de nos jours un thème d’inspiration en soi si néfaste, qu’il oblige nos architectes à tomber inéluctablement dans le poncif des beaux projets d’école.
Rien à ce propos n’est plus suggestif qu’une promenade à travers ce quartier de La Muette où les heureux de ce monde, grands seigneurs de la finance et des affaires, se sont fait édifier au cours des dix dernières années, de splendides hôtels, dont la somptuosité n’exclut malheureusement pas la banalité.
Cette somptuosité se signale par la surcharge de l’ornement, par l’utilisation des inévitables beaux motifs traditionnels : colonnades, rotondes composites, frontons renaissants. Ainsi les architectes, en dépit des beaux programmes qui leur étaient proposés, n’ont pas pu ou pas su s’affranchir de cette manie ostentatoire et de ce mauvais goût qui semblent avoir atteint leur apogée sur certaines façades Champs–Elysées et qui sévissent un peu partout dans les quartiers riches.
Mais voici une exception, une magnifique réussite due à l’heureuse rencontre d’un homme de goût parfait et d’un maître architecte d’une remarquable sûreté de vue. Rencontre qui bien souvent aussi s’est transformée en précieuse collaboration.
L’hôtel particulier que Monsieur Ducharne s’est fait construire rue Albéric-Magnard, à Auteuil, accuse dans ses moindres détails l’entente qui n’a cessé de régner entre lui et son architecte Monsieur Pierre Patout, à ce point de vue infiniment privilégié. Il ne l’a pas moins été par l’excellence, la clarté du programme qu’il avait à remplir, type d’habitation particulière de haut luxe et d’ample confort et d’une exquise distinction.
L’architecte avait à construire et distribuer un garage pour auto, une galerie de peinture, un grand et un petit salon, une salle à manger avec cuisine voisine, une bibliothèque-bureau, une salle de billard, une grande chambre , trois chambres d’enfants, une chambre d’amis, des salles de bains, un salon d’habillage, un boudoir et, pour les enfants, une salle de culture physique.
L’hôtel, inscrit dans un quadrilatère, comporte trois étages, en retrait l’un sur l’autre du côté du jardin.
La façade sur rue est précédée d’une grille d’un modèle imposé règlementaire, tapissée de plantes grimpantes. Construite suivant le principe de la symétrie, une grande porte rectangulaire en occupe le centre, porte magnifiquement décorée d’une grille en fer forgé, mise en exécution d’après les dessins de Pierre Patout, par Monsieur Llano Florès et exécutée par Monsieur Carrera.
A cette triple collaboration est dû l’escalier dont nous reproduisons l’élégant départ et le motif de rampe de fer forgé.
A gauche de cette porte, la conciergerie et l’entrée de service. A droite, une petite porte pour l’entrée des maîtres. L’automobile pénètre par la grande porte, dépose les voyageurs dans le vestibule et va se ranger dans le garage situé au fond. Ce garage est long de vingt mètres et permet à la voiture d’évoluer et de tourner, prête à sortir sans être obligée de le faire à reculons. Une porte sous le vestibule donne accès à l’antichambre des maîtres où les invités trouvent un vestiaire et des lavabos.
Un escalier en marbre conduit à la galerie de peinture, qui occupe longitudinalement, la partie médiane du rez-de-chaussée de réception. Elle figure ici sous deux aspects, non garnie encore des toiles et des sculptures que leur destine le collectionneur. Construite en stuc, avec dallage en pierre et marbre, elle s’orne d’une vasque en marbre, d’une stèle destinée à recevoir un bas-relief et de hautes colonnes en stuc poli qui communiquent à l’ensemble un caractère de majesté.
On remarque sur une autre vue, l’entrée de la galerie avec les trois degrés de marbre et les hauts piliers tendus d’opulentes soieries de Ducharne. Cette galerie sépare la salle à manger des salons et du billard, situés sur jardins et communiquant avec ceux-ci de plain-pied.
Perspective du salon à la salle à manger
Le premier étage contient la grande chambre et le boudoir, dont les baies donnent sur les terrasses, ainsi que les chambres d’amis, et les trois chambres d’enfants, prenant jour sur la rue. Enfin à l’étage supérieur se trouvent, outre la chambre de la gouvernante, la salle de culture physique et le terrain de jeu en haute terrasse, pour la cure d’air et de soleil.
Telles sont, en bref, les caractéristiques de cette manifestation dont le moindre détail mériterait d’être longuement analysé et décrit. Tout est ici logique, équilibre, judicieux accord entre la maîtrise du savant constructeur et le sobre et élégant dessin de l’artiste, et Pierre Patout est l’un et l’autre éminemment. Il apporte le même soin, la même minutieuse conscience à résoudre le problème du garage ou de la cuisine qu’à jouer en audacieux symphoniste avec les splendides matières avec lesquelles il a édifié les pièces nobles.
C’est ainsi, comme il nous le fait observer, qu’il a utilisé dans la construction de la cuisine le principe de ventilation des grandes salles du Moyen-Age aux puissantes cheminées à hotte. L’air chaud, les fumées et la buée sont immédiatement ventilés et transportés à travers des conduites d’éjection.
Nous ne proposons pas pour cette fois de décrire dans leur délicat raffinement et pièce après pièce, cet hôtel dont les ensembles mobiliers ont été confiés à Ruhlmann, choix dont le moindre mérite n’est pas d’unir une fois de plus le maître décorateur à l’architecte qui avait dessiné les plans du charmant « Hôtel pour un collectionneur » de l’Exposition.
L’hôtel de Monsieur Ducharne procède sensiblement du même esprit. Il suffit pour s’en convaincre d’examiner la grâce et la sobriété des lignes du jardin, dont le mur du fond dessine un nerveux fronton et dont la surface est si heureusement interrompue par deux pilastres quadrangulaires jumeaux.
Mais ce que nous avons pu longuement admirer, sans risquer une indiscrète visite domiciliaire, c’est la splendide façade sur rue, si ingénieusement composée.
Supprimant le jeu monotone des fenêtres uniformément percées, l’architecte a fait se détacher de l’ensemble de la façade, dessinée comme un frontispice, exécutée en marbre blanc guilloché. Ce parti reflète sans nulle supercherie ni trompe-l’œil la disposition des pièces. Il en est le corollaire obligé. Il nous montre en même temps que le dessin discipliné de l’auteur est sa constante préoccupation de fuir tout arbitraire.
Monsieur Pierre Patout a créé sans nul effort apparent, avec une grâce qui frappe et séduit tout d’abord sans forcer nulle part la note, un ensemble dont on discerne très nettement, en dépit et à cause de son harmonieuse simplicité, le caractère de grandeur et la noblesse.
Et il a résolu avec un singulier bonheur ce problème que d’autres paradoxalement envisagent avec scepticisme ou mépris : faire une œuvre, qui, bien que riche et pourvue de moyens exceptionnels, soit vraiment conçue et réalisée sous le signe de la beauté. »
Georges Rémon
Jardins et Cottages- janvier 1927 - n°10
Sources :
Bibliothèque Nationale de France, département Sciences et Techniques
Archives Municipales de Chatou
Bibliothèque Historique de la Ville de Paris
Archives de la Légion d'Honneur
Publié dans . PERSONNALITES DE CHATOU, : GEORGES REMON, CHATOU DANS LES ARTS DECORATIFS | 22:08 | Commentaires (0) | Lien permanent
06/05/2011
GEORGES REMON (1889-1963), DECORATEUR DE GRANDS PAQUEBOTS
Georges Rémon, dit « Géo » Rémon, décorateur, s’installa à Chatou avec sa famille dans une villa du 61 avenue Foch (aujourd’hui disparue) dans les années 1932-36 et y mourut en 1963.Il était l’héritier d’une famille d’artistes. Son père, Pierre-Henri Rémon, professeur à l’école des Arts Décoratifs, était le fondateur d’un atelier de décorateurs à Paris qui s’orienta à partir de 1908 vers la décoration des grands paquebots (source : « L’Illustration - numéro spécial Normandie »). Pierre-Henri Rémon fit connaître Chatou à sa famille en l’emmenant en villégiature villa Lambert avant la première guerre. Reprenant l’entreprise familiale dés 1919 après avoir servi dans le régiment de transmission Edouard VII pendant la Grande Guerre, Georges œuvra avec son frère Jérôme sur des commandes prestigieuses. La marque de l’atelier fut ainsi présente sur les paquebots de la Transat, « France » (1912), « Paris » (1921), « Ile de France » (1926), « Normandie » (1935). Il fut également un collaborateur éminent des revues d'art et de jardins, jardins auxquels il consacra un ouvrage "les jardins de l'Antiquité à nos jours" (1943) et fut en autres le décorateur des Grands Magasins du Louvre (actuel Salon des Antiquaires) pour la fête de la Victoire en 1919.
"FRANCE" (1912)
France 1912 - Lancé une semaine après le naufrage du Titanic, il fut le seul paquebot français à quatre cheminées.
Le paquebot "Paris", en partie décoré par les ateliers Rémon. Il disparut dans un incendie suspect au Havre le 18 avril 1939. On soupçonna un attentat manqué visant vraisemblablement "Normandie" accosté derrière lui.
On fit appel également à la famille Rémon pour le réaménagement des paquebots pris par l’Angleterre et les Etats-Unis comme dommages de guerre à l’Allemagne en 1919, devenus des unités de la Cunard et de la United States Line sous le nom de "Berengaria" (1910-1938) et "Leviathan"(1913-1938) ainsi que pour la décoration intèrieure de l'"Aquitania" en 1913 (Cunard).
Un ouvrage de Georges Rémon sur les jardins paru en 1943. Georges Rémon était directeur de l'Ecole des Arts Appliqués de la Ville de Paris et Chevalier de la Légion d'Honneur.
L'association a réalisé deux conférences salle Jean Françaix sur ce sujet qui a toujours recueilli beaucoup de succés, l'une en 1995 avec Jean-Paul Herbert, directeur des archives de la Compagnie Générale Maritime et Louis-René Vian, spécialiste des grands paquebots français et auteur d'un ouvrage sur la décoration intérieure des navires "Arts Décoratifs à bord des Paquebots Français" (non réédité depuis son décès), l'autre en 1997 consacrée à Normandie par Louis-René Vian.
Ci-dessus, Pierre Henri Rémon, fondateur de l'atelier de décoration Rémon, père de Georges Rémon, mort en 1930. Le bureau Pierre Henri Rémon et fils était situé 16 rue d'Artois à Paris 8ème et ses ateliers 54 rue Bayen et 3 rue Vernier.
Pour en savoir plus, le bulletin historique de l'association 2010 (62 pages), en vente au prix de 15 euros pour les non-adhérents.
Pour tout renseignement : piarri@orange.fr
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