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13/11/2010

LE 17 OCTOBRE 2010, LES CATOVIENS ONT DECOUVERT L'EGLISE NOTRE-DAME EN MAJESTE

La manifestation qui s’est déroulée dimanche 17 octobre 2010 pour l’inauguration de l’église de Chatou a pu légitimement revendiquer la foule des grands jours. Au terme d'une procession partant de l'église Sainte-Thérèse, l'évêque de Versailles, Monseigneur Aumonier, s'est rendu à la tête d'un cortège à la fois plein de ferveur et bon enfant à l'église Notre-Dame du Salut de Chatou pour son inauguration à la suite des travaux de restauration dont elle faisait l'objet depuis plus d'un an.

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 Aprés un très beau discours du maire de Chatou, Monsieur Fournier, le père Bruno Valentin, curé de la paroisse (ci-dessous), s'est chargé de dérider l'assistance avec l'histoire tumultueuse au XVIème siècle des relations entre le seigneur Le Pileur et le curé Houssin, celui-ci changeant constamment les horaires de messe pour empêcher le seigneur d'y assister.

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L’ Eglise Notre-Dame, inscrite à l’Inventaire des Monuments Historiques en 1925, semblait depuis  longtemps rendre une fonction cultuelle sans témoigner de la valeur patrimoniale qui lui était dévolue. Pourtant, son clocher du XIIème siècle, dernier vestige des premiers temps de Chatou, appartenait à l’histoire de même que son architecture néo-gothique qui s’était substituée à son aspect roman autrefois tant vanté par les villégiateurs du XIXème siècle. Mais la vision du pont de Chatou d’un monument à la toiture hétéroclite, ses couleurs multiples, ses murs passés, avaient retiré du charme à l’édifice. Vu de l’intérieur, on voyait tout sans rien voir. On cherchait en vain un décor remarquable pour relever l’ensemble mais le sentiment d’un abandon progressif ajouté à la pensée du dépouillement de son mobilier  au cours du XXème siècle, finissait par suggérer une impression de cause perdue.Cette situation déplorable à laquelle personne n’avait songé réellement à s’attaquer depuis plus de soixante ans, a été enrayée grâce à une entreprise de restauration initiée il y a quatre ans par Monsieur Christian Murez, maire de Chatou, et achevée par Monsieur Ghislain Fournier, son successeur. Ce vaste chantier a été porté par l’un de nos plus brillants architectes du patrimoine, Monsieur Matthieu Joulie (ci-dessous).

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Monsieur Joulie n'est pas seulement architecte DPLG. Il est également titulaire du Diplôme d'Etudes Supérieures de Conservation et d'Histoire des Monuments Anciens.

Les travaux engagés ont été les plus considérables depuis ceux réalisés après la guerre franco-prussienne, lorsque l’architecte et conseiller municipal Paul Abadie fut désigné pour restaurer la nef de l’église, abîmée par les bombardements du Mont-Valérien, et qu’il fit ajouter une flèche au clocher.* Paul Abadie, nommé architecte du Sacré-Cœur de Montmartre en 1874 à la suite du grand concours qu’il remporta au milieu de 78 projets, fut relayé en 1880 par Eugène Bardon, autre architecte Catovien, qui se chargea d’imprimer un style néo-gothique à la façade de l’église, à l’instar de nombre d’églises de cette époque, notamment de la Capitale. 

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*L'architecte Paul Abadie, élu au suffrage universel masculin aux élections municipales du 6 août 1870, les dernières élections de l'Empire en pleine guerre, fut chargé par le conseil municipal le 11 juin 1871 de faire un rapport sur les travaux à mener sur les édifices publics bombardés, dont l'église. Il rendit son rapport le 23 juin. Une campagne de travaux fut menée en conséquence en 1871 et 1872.

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Une gravure allemande intéressante : le 19 janvier 1871, au lendemain de la proclamation de l'Empire allemand à Versailles, les batteries françaises du Mont-Valérien sont toujours en action depuis le 13 novembre 1870, le gouvernement du général Trochu appuyé par Gambetta institué le 4 septembre 1870 ayant ordonné la résistance à outrance. Les Français tentent d'attaquer le 4ème régiment d'artillerie allemand aux abords du Mont-Valérien. On voit ici ce régiment répliquer avec une artillerie moderne (pas de chargement par la bouche des canons comme dans l'armée française) à des tirs de l'armée régulière. Enfermée dans le Fort du Mont-Valérien, l'armée française n'offrit que des tirs malheureusement statiques et non dirigés aboutissant à la destruction d'une partie des constructions des bords de Seine à Chatou (villa, presbytère, église, hôtel de ville cf "Chatou de Louis-Napoléon à Mac-Mahon 1848-1878" vendu par l'association). Le château de Bertin fut également touché par les ébranlements et personne ne chercha à le restaurer jusqu'à sa démolition en 1912. L'emploi du canon spécial "La Valérie", que Ferdinand de Lesseps en personne vint apprécier, demeura dans les annales de l'artillerie. Le canon, dont les tirs avaient une portée de plus de 7  kilomètres, envoyait des obus survoler l'armée allemande. Quant à son orientation vers l'ouest,  nous en fûmes les destinataires. Collection Pierre Arrivetz

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Les couleurs des piliers ont été retrouvées en procédant au grattage du badigeon blanc qui les recouvrait.

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Ci-dessus, les maires qui ont fait voter par le conseil municipal l'essentiel du budget nécessaire à la restauration de l'église (1.200.000 euros) : au fond à droite, Monsieur Christian Murez, à gauche de profil au premier plan, Monsieur Ghislain Fournier.

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 1860-1880 : cette période de l’architecture religieuse vivait sous la coupe du "néo". Paul Abadie triomphait avec le néo-romano-byzantin, Viollet-Le-Duc avec le néo-gothique. Ces styles souvent décriés étaient employés en lieu et place d’une restauration à l’identique, demandant à l’architecte de créer un style passé sans détruire. Ils obtinrent des résultats très intéressants sur la construction des villas, mais sujets à discussion sur la restauration des édifices religieux auxquels ils conférèrent néanmoins un caractère plus citadin.

C’est le style de Paul Abadie qui désormais s’impose dans l’église au titre de l’harmonisation qui lui faisait défaut : la nef dégagée et ravalée, les couleurs des piliers cannelés de l’architecte restituées (Claude Laroche, spécialiste de Paul Abadie, nous les avaient désignés à l’occasion de sa conférence à Chatou en 1998 à la demande de l’association) ainsi qu’un liseret rouge dans le style ogival, la clarté qui se dégage du ravalement et met en valeur les vitraux des XIXème et XXème siècles, viennent assurément de remplir une page d’histoire de notre commune.

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La restauration réussie de l’église promeut désormais le nom de Chatou et c’est ce que l’on retiendra en adressant tous nos remerciements aux nombreux bienfaiteurs de cette opération dans laquelle l'association a bien entendu apporté sa (modeste) contribution. 

 

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Commentaires

Monsieur,

C'est très intéressant votre reportage, est ce que l'on vous voit sur les photos ?

Écrit par : M. Dubois | 24/10/2010

Bonjour Monsieur. Non, je prends les photos mais n'aime pas être sur les photos.Notre administrateur Olivier Becquey en a prises de moi qui apparaissent dans la rubrique précédente "conférence des journées du patrimoine 18 septembre 2010" et dans l'album photo. Mon plus vif remerciement pour votre visite et votre appréciation sur le contenu car celui-ci reste très personnel sans être celui d'un spécialiste. Bien à vous.

Écrit par : arrivetz | 24/10/2010

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