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12/08/2011

LES VIOLLET : UNE GRANDE FAMILLE DE CHATOU

Parmi les actes de sauvetage sous l’Occupation, l’un est resté à la postérité concernant Chatou grâce au témoignage des victimes, témoignage qui nous a été signalé par un Catovien,  Monsieur Michel Grave, qui lui-même poursuit la préservation de la mémoire  de cette époque.

Ce témoignage concerne les Freilich, un couple de juifs polonais qui vivait à Paris avec leurs deux fils.  Ces derniers furent arrêtés et internés dans un camp mais ayant la nationalité britannique, ils furent traités en prisonniers ennemis et non en juifs. Tel n’était pas le cas de leurs parents, restés juifs polonais. Après la rafle du Vel d’Hiv dont ils réchappèrent,  un homme d’église les adressa au chanoine Jean Viollet (1875-1956) de Chatou qui les hébergea jusqu’à La Libération - comme d’autres réfugiés - dans un immeuble  qui lui appartenait.

Le 25 juillet 1993, le chanoine Viollet reçut la médaille de « Juste des Nations » décernée par Yad Vashem, Jérusalem. C’est pour cette action qu’il figure dans le « Dictionnaire des Justes de France »  (édition établie par Lucien Lazare sous la direction d’Israël Gutzman, éditions Fayard - mars 2003). Le chanoine Viollet, figure indépendante de l’église réputé pour ses écrits et son œuvre ouvrière du Moulin-Vert (l'association du Moulin Vert et la société immobilière du Moulin Vert pour l'habitat social sont ses héritières), s’est vu décerner le nom d’un carrefour dans le quartier Beauregard (quartier dit des "Pentes" dans le cadastre de 1885) derrière la voie ferrée après sa mort. La Ville de Paris lui a également attribué le nom d’un square du XIVème arrondissement.

 

 

CARREFOUR VIOLLET.JPG

ROND POINT VIOLLET.JPG

 

Le chanoine habita  1 rue du Sentier à Chatou à la suite de son père, Paul Viollet (1840-1914). Ce dernier, sorti premier de l’Ecole des Chartes en 1862, entré à l’Académie Française le 28 janvier 1887 au fauteuil d’Ernest Desjardins, fut un archiviste et un médiéviste de réputation internationale par ses publications, professeur de droit civil et de droit canonique. Il était membre de l’Académie Impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, de l’Académie Royale des Sciences et des Lettres de Copenhague et docteur Honoris Causa de l’Université de Cracovie. Intellectuel catholique, il s’était distingué dans l’affaire Dreyfus en rassemblant un cercle de catholiques dreyfusards.

 

 

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La villa du 1 rue du Sentier à Chatou où vécut le chanoine Viollet de 1893 à sa mort en 1956 et son père l'académicien Paul Viollet vers la fin de sa vie.

 

 

La fille de l’académicien Paul Viollet, Jeanne Viollet, épousa en mai 1900 un certain…Henri Roger (1869-1945), ingénieur, chimiste, directeur d’une manufacture de bronzes d’éclairage, astronome distingué découvreur de la « supernova » en 1918, mais surtout passionné de photographie qui ne cessa de 1886 à sa mort en 1945 de prendre des clichés de la vie parisienne qui demeurent aujourd’hui autant de témoignages pour l’histoire.

 

La venue à Chatou d’Henri Roger est immortalisée par des clichés du début du siècle avec Jeanne et  des photos le montrant en uniforme militaire lors de permissions dans la maison de Chatou pendant la première guerre mondiale. Ces photos sont aujourd’hui la propriété de l’agence Roger-Viollet.

 

Jeanne Viollet mourut précocement dans sa maison de Chatou le 13 octobre 1917 à l’âge de 41 ans alors que son mari était au front. Du couple était née une fille le 10 juillet 1901, Hélène, également passionnée, qui reprit le fonds photographique de son père Henri. Disparue en 1985, elle fut la fondatrice en 1938 de l’agence Roger-Viollet.

 

 

Sources :

 

M. Michel Grave

Archives Municipales de Chatou

Service de l'Etat-Civil de Chatou 

Archives de la Ville de Paris

 

 

 

 

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