09/01/2013
LE GRAND V DE LA VILLEGIATURE A CHATOU
La notoriété de Chatou a pour origine le chemin de fer et pour apogée la Belle Epoque, entamée au lendemain de la guerre franco-prussienne et de la Commune, achevée dans les déclarations de guerre de 1914.
Dans cette période de quarante ans naquit un urbanisme de villégiature transformé. Loin des maisonnettes et chalets des premiers temps du chemin de fer, l’urbanisation de la commune se traduisit par l’émigration parisienne des nouvelles fortunes de la société industrielle réveillée par le Second Empire : banquiers, « négociants » (on ne parlait pas de chefs d'entreprise), ingénieurs, artistes lyriques, veuves joyeuses inoxydables, tous engagés dans la poursuite de constructions remarquables, villas en pierres de taille parfois agrémentées de parements de briques, façonnées dans les styles passés affectés par les architectes de la fin du XIXème siècle. Les maisons Mansart du Second Empire furent ainsi éclipsées par des architectures plus spectaculaires, néo-médiévale, néo-Gothique, néo-Renaissance.
« Néo » mais beaux, leurs plans connurent une fortune particulière dans un lotissement de l’époque conservé à ce jour à Chatou par les soins de leurs différents propriétaires : le parc des villas Lambert, représentation à la fois monumentale et décorative d’une société marquée par la culture de la ville à la campagne, dans laquelle la richesse trouvait moins son expression dans les voyages que dans des habitations dont le seul caractère permettait d’affirmer une réussite sociale.
La famille toujours nombreuse du « chef » pouvait y trouver un épanouissement particulier, entourée d’un parc, supportée par une domesticité vivant à l’année, constituée de gouvernantes, cuisiniers et jardiniers. Cette richesse que l’on ne qualifiait pas d’insolente pour traduire une prospérité évidente permit d’apporter une renaissance au paysage urbain en même temps qu’elle fit vivre l’industrie du bâtiment et des métiers d’art, sans compter les multiples commerçants attachés à ces vacanciers de maisons de style.
C’est ainsi que des nuées de villas constituèrent autant de frondaisons pour la ville que les arbres pieusement conservés des anciens domaines par leurs nouveaux acquéreurs.
Le promoteur du parc des Villas Lambert, Louis-Etienne Lambert, acquit cet ancien territoire du domaine seigneurial nommé "le Bois Bigot" en 1873. L’homme, fils de l’un des architectes du prince de Ligne, donna à son gendre, Alfred Gaultier, né en 1847 à Carrières-Saint-Denis (aujourd’hui Carrières-sur -Seine), les moyens d’afficher ses talents d’architecte en lui confiant notamment les plans du château de la Pièce d’Eau.
Le Recueil d’Architecture a publié ces plans (illustrations). Mais Louis-Etienne Lambert, sans doute raisonné par une lecture familiale attentive et ses propres goûts, jugea la proposition de son gendre, bien que non dénuée de majesté, trop agressive et la repoussa. Les formes en pointes furent adoucies et arrondies ou supprimées, des parements de briques ajoutés. La construction du château démarra en 1882 et fut bientôt suivie de celle des villas qui se multiplièrent autour.
En 1881, le recensement quinquennal de Chatou ne laisse apparaître aucune mention de la villa Lambert. En 1886 en revanche, la voie de la Villa Lambert est inscrite pour la première fois et recouvre les villas des numéros 1,3,4,5,6,7,11,14,15,16 (la superstition était à l’honneur pour le chiffre 13), soit 10 constructions nouvelles dont les propriétaires présents sont Monsieur Bonnet, 61 ans, ingénieur, au numéro 3, Madame Bezou, 46 ans, au numéro 6, Monsieur Davet de Benery, 40 ans, négociant de nationalité italienne, au numéro 7, Monsieur Firnaher, 46 ans, négociant de nationalité allemande, au numéro 14, enfin Monsieur Lambert, 65 ans, « propriétaire » au numéro 16.
Leurs commandes sont rentrées dans le patrimoine de la villégiature de l'ouest parisien et continuent encore aujourd'hui à alimenter l'intérêt architectural de notre ville.
Le château de la Pièce d'Eau dans sa version définitive
La pièce d'eau du château vers 1905, dans son aspect boisé
Sources : recensements de population - Archives Municipales de Chatou
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12/09/2012
LES DEBUTS DE L'URBANISATION DE L'AVENUE D'EPREMESNIL
L’avenue d’Eprémesnil créée vers 1848 le fut sur les instances du baron d’Eprémesnil, éphémère maire de Croissy disparu en 1853, propriétaire à Chatou du terrain dit les « Pavillons » sur les bords de Seine. Les études de Monsieur Pierre Lefébure, président puis président d'honneur de la Mémoire de Croissy, ont mis en lumière la situation de ce grand propriétaire : conseiller municipal de Croissy depuis 1843, Jacques Charles Georges d'Eprémesnil en fut maire pendant 4 mois en 1848 puis en devint à nouveau conseiller municipal de 1848 à 1853. Chef de bataillon d'infanterie, il possédait le château de Croissy.
Ses successeurs achevèrent par adjudication le 2 septembre 1855 en l’étude de maître Mérard le projet de lotissement entamé quelques années plus tôt par le baron sur une partie du terrain lui faisant face en bordure du fleuve.
Cette seconde phase de morcèlement se fit à partir de la mise en adjudication "d'une grande propriété située entre l’avenue d’Eprémesnil et l’avenue des Tilleuls* en 7 lots" dont le 1er lot comprenait une villa « élevée sur de grandes caves », composée « d’un rez-de-chaussée composé d’un grand vestibule dans lequel est l’escalier, salon, salle à manger et salle de billard, tout parqueté, cuisine et office , d’une premier étage composé de 5 chambres et trois cabinets parquetés et d’un second étage composé d’une grande chambre et de deux chambres de domestiques. Le tout couvert en ardoises. Jardin entourant ladite maison, planté de tilleuls et autres arbres, dans lequel est un puits. Le tout contenant 20 ares 46 centiares, tenant d’un côté l’avenue d’Eprémesnil, d’autre côté le deuxième lot, d’un bout Monsieur Déville et d’autre bout le troisième lot. » Ce lot était de loin le plus onéreux, étant mis à prix 42.500 francs.
Documents relatifs à la mise en adjudication du 2 septembre 1855 remis à l'auteur par Madame Denise Vernay, administrateur de la Mémoire de Croissy
Un second lot était construit, le lot n°4 situé dans la "rue de Croissy à Chatou" (depuis 1918 rue du Général Colin). Mis à prix pour 9.200 francs, il était décrit de la manière suivante : « une petite maison (…) consistant en un rez-de-chaussée, composé de quatre pièces, dont deux à cheminée, une cuisine, un petit cellier, un escalier, grand grenier sur le tout, couvert en tuiles. Jardin planté d’arbres derrière ladite maison. Le tout contenant 14 ares 8 centiares, tenant d’un côté Monsieur Andrieux-Barrié, d’autre côté une avenue, d’un bout la rue de Croissy, et d’autre bout les deuxième et troisième lots. »
Les autres lots étaient des terrains nus, mis à prix dans une fourchette variant de 3.900 francs à 4.900 francs.
Il convient de noter qu'à deux reprises ce sont des croissillons qui apportèrent à notre commune un aménagement décisif pour ses bords de Seine : le seigneur Gougenot de Croissy (1721-1751) qui prit l'initiative de la réalisation de l'avenue des Tilleuls prolongée à Chatou et le baron d'Epremesnil qui édifia dans notre commune le premier lotissement de villégiature depuis l'arrivée du chemin de fer en 1838. L'avenue d'Eprémesnil fut une vitrine des villas de villégiature à Chatou jusqu'à ce que celles-ci fussent détruites dans les années soixante à quatre exceptions prés.
Villas de l'avenue d'Epremesnil en 1900, un balcon de la villégiature donnant sur un chemin de halage, aujourd'hui le quai Jean Mermoz (baptisé par délibération du conseil municipal du 28 février 1937 sur proposition du maire Jules Ramas). Le 7 novembre 1847, la municipalité du notaire Délivré avait baptisé ce chemin Quai des Papillons.
* l’avenue des Tilleuls était alors dénommée comme telle dans la partie que nous connaissons correspondant à l’avenue Larcher baptisée depuis 1882. Cette portion de l'avenue des Tilleuls fut également appelée avenue de la Rivière de 1867 à 1882.
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04/07/2012
QUI CONNAIT LE PROJET DU GRAND PARIS ?
Projet d’une "cité du gouvernement" franchissant la Seine depuis l’Etoile, jusque « dans la Presqu’Ile du Vésinet » (on distingue le bras de Seine). Le projet comporterait le nouvel Elysée, les Chambres, les Ministères, le Conseil d’Etat et la Cour des Comptes, des habitations pour les ministres et hauts fonctionnaires, une cité moderne pour les employés, des aéroports civils et militaires avec des dispositifs de défenses contre les avions spécialement étudiés.
Ce projet répond à l’étude d’une « Voie triomphale Etoile-Saint-Germain » « au nom de l’axe du futur Grand Paris ». Il a été présenté par Madame Monique Vago, architecte et publié le … 4 avril 1936 (source : Le Miroir du Monde – Pâques 1936).
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17/08/2011
HENRI IV, UN ROI LIE A L'AMENAGEMENT DE CHATOU
Henri IV, neveu de François Ier monté sur le trône en 1589, avait une passion, la chasse, sans doute le seul plaisir avec les femmes qui eut distrait le « Vert-Galant » des intrigues et des complots assiégeant son trône. Peu avant sa mort, le roi avait pris deux décisions qui marquèrent la vie de la commune et dont l’historien Paul Bisson de Barthélémy a rappelé l’existence dans son « Histoire de Chatou et des environs » : le 7 avril 1607, Henri IV acheta en raison de son caractère giboyeux au seigneur de Chatou, Thomas Le Pileur, conseiller et secrétaire du roi, la forêt de la Trahison, ces bois du Vésinet appartenant à Chatou que l’Etat devait conserver jusqu’au Second Empire avant de les céder à la compagnie Pallu à la suite d’un échange (prélude à la création de la future commune du Vésinet sur le territoire de Chatou en 1875).
Habitué en outre du château de Saint-Germain-en-Laye dont il avait terminé l’extension commencée sous Henri II, dite « le château neuf », Henri IV prenait le chemin le plus court pour arriver à bon port, et en l’occurrence, le bac de Chatou. Le 9 juin 1606, les chevaux refusèrent de prendre le bac pour revenir à Paris. Celui-ci se renversa dans la Seine avec le carrosse. Quelques heures plus tard, le roi faillit se noyer avec la reine au bac de Neuilly. Cette journée éprouvante eut une conséquence heureuse pour Chatou : Henri IV demanda que l’on construisît des ponts sur la Seine.
Après nombre de difficultés, les ponts de Chatou virent le jour sous Louis XIII à la suite d’un arrêt du Conseil d’Etat de 1626 (celui de Neuilly fut construit dés 1611). Louis XIII, qui, en tant que dauphin, avait fait partie avec Henri IV des équipées de Chatou, eut des mots semble-t-il très favorables aux habitants de Chatou lorsqu'il fallut choisir un emplacement pour le pont qui ne ruinât pas le commerce du village.
Gravure du journal "Le Monde Illustré" représentant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye en 1863 avec suppression des pavillons par l'architecte Millet. Napoléon III en fit un musée des Antiquités Nationales. Henri IV y séjourna.
Quant à Henri IV, après avoir ramené la paix intérieure au terme de quatre ans de guerre religieuse (1589-1593), promulgué l'Edit de Nantes (1598) puis signé la paix avec l’Espagne après trois ans de guerre (1595-1598), il releva l’économie du pays, lui donnant ses premières industries. Il succomba le 14 mai 1610 aux coups de poignard de Ravaillac sans que l’on sut jamais s’il s’agissait d’un acte isolé ou d’un complot.
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15/04/2010
MAURICE BERTEAUX : une place, un marché, un square, un avenir ?
La place Maurice Berteaux est un acquis de l’histoire : la municipalité de Tony de Brimont informa le prince Louis-Napoléon président de la République en visite à Chatou le 5 octobre 1850 de son intention d’acquérir par emprunt les terrains formant la place. Peu de temps après, le préfet autorisa la mise à l’ordre du jour de la question en réunion du conseil municipal. Le 29 mars 1851, celui-ci se prononça en faveur de l’opération par vote à l’unanimité moins une voix. Ce furent 5634 m² de terrains issus de la succession du marquis d’Aligre qui furent acquis par la commune. L’objectif proclamé de cette acquisition :
- la réunion et les exercices de la Garde Nationale
- la manœuvre de la pompe à incendie et de la subdivision des sapeurs-pompiers
- la fête du village du 15 au 17 août
Le 23 juillet 1861, le conseil municipal approuva le déplacement sur la place du marché créé un an plus tôt. Le 20 avril 1873, il autorisa la création d’une borne-fontaine pour les forains. Un réseau de canalisations sous la place fut réalisé par la compagnie Pallu en 1874. Des cabinets d’aisance furent votés le 12 octobre 1877. Enfin, un second jour de marché fut établi en 1881 sous la municipalité d’Ernest Bousson.
Cette installation d'un marché sur la place créée sous le Second Empire était une révolution car elle avait été envisagée dans les temps anciens sans trouver d'aboutissement, du fait probablement d'absence de place publique. L'historien Albert Curmer mentionne ainsi un arrêt du Parlement de Paris du 10 janvier 1619 du premier président Nicolas de Verdun faisant état de lettres d'Henri III d'avril 1580 "portant établissement de foire et marché à Chatou, lettres entérinées par le prévôt de Paris le 14 août 1581".
Le 9 mai 1880 fut votée la création d’un square et d’un kiosque place de la gare dont les devis furent dressés par l’architecte Eugène Bardon. On y trouva une grotte et un kiosque jusqu’en 1929, date de réaménagement du square.
En 1922, fut inaugurée la statue de Maurice Berteaux, maire de Chatou de 1891 à 1911, député de 1893 à 1911 et ministre de la Guerre en 1904, 1905 et 1911, initiateur de la défense aérienne (avions et dirigeables). Ce maire exceptionnel qui avait fait construire une salle des fêtes sur ses deniers en bordure de la place compte aujourd’hui son nom dans plus de 40 communes de l’ancien département de Seine-et-Oise dont il fut un parlementaire emblématique.
Sa mort tragique le 21 mai 1911 lors du meeting aérien Paris-Madrid à Issy-les-Moulineaux lui valut des obsèques nationales et l’hommage des ambassadeurs du monde entier. Sa statue fut emportée par les allemands en 1943. Depuis 1948, un buste ridicule la remplace.
Ce furent finalement les municipalités du XXème siècle qui menacèrent le plus l’existence de la place. Le 25 octobre 1989 fut prescrite la révision du plan d’occupation des sols (P.O.S) au profit d'un POS prévoyant la création d’une zone d’aménagement concertée signifiant l’expropriation et la destruction d’une grande partie des immeubles riverains et alentours. Les associations de Défense du Quartier de la Gare et de Sauvegarde de Chatou s’y opposèrent, obtenant avant la fin de l’enquête publique en 1991 le retrait même du projet à la suite de 2600 signatures de pétition et d’une manifestation de 200 personnes.
En 2003, un premier projet de plan local d’urbanisme (PLU) incluait la constructibilité de la place et la création de hauteurs de 18 mètres pour la construction d’immeubles riverains. Ce projet fut abandonné sous le poids de l’action conjuguée des associations Chatou Notre Ville, Sauvegarde de Chatou et Défense du Quartier de la Gare. 2000 signatures de pétitions furent en effet réunies et un avis négatif du commissaire-enquêteur au projet présenté s’ensuivit, contraignant la municipalité à abandonner le projet.
Lors du second projet de PLU soumis à enquête publique en 2006, les mêmes associations alliées stigmatisèrent la constructibilité renouvelée de la place située en zone UC avec une hauteur autorisée de 16 mètres et dénoncèrent la possibilité de construire autour des immeubles de 16 mètres. Les associations demandèrent en vain d’inscrire dans le PLU l’inconstructibilité de la place du marché et l’abaissement des hauteurs à 14 mètres. A l'initiative des associations qui avaient lu le projet règlementaire avant de se prononcer, une manifestation de 250 personnes eut lieu le 29 mars 2006 contre l'ensemble du projet de PLU qui portait selon celles-ci atteinte à l'identité de Chatou.
En outre, une volonté de détruire les petits immeubles commerçants qui entourent le square Maurice Berteaux est apparue : selon les orientations d'aménagement par secteur inscrites dans le PLU (page 11) - directement applicables au permis de construire selon la loi SRU - , "la restructuration" de la place Maurice Berteaux "doit prioritairement concerner les espaces compris entre la rue de l'abbé Borreau et le passage Clérault et ensuite s'étendre à l'ensemble du front ouest, des voies ferrées jusqu'au nord de la rue de l'abbé Borreau."
La municipalité élue en 2008 a entrepris de proposer à la concertation des projets de réaménagement de la place incluant des bandes engazonnées et des arbres et entamant l'existence du square. Les différents scenari présentés doivent maintenant être examinés par les associations. La première réunion de concertation avec les Catoviens le 17 février 2010 a fait ressortir une appréhension généralisée contre toute compression du marché et du stationnement autorisé en surface, aucun parking souterrain ne pouvant par ailleurs être financé par la ville sous la place.
En effet, à la suite des défigurations opérées dans les années 70-80, l'âme de la place tient moins à son caractère qu'au commerce sédentaire et forain, lequel repose sur une possibilité de stationnement incontournable. Le directeur du magasin SUPER U et le président de l'association des commerçants du marché ont exprimé dans Le Parisien du 20 février 2010 leur crainte de voir leur activité ralentir puis s'effondrer (on peut imaginer que ce soit au bénéfice des centres commerciaux de Croissy et Montesson).
S'agissant de l'association Chatou Notre Ville qui se bat pour garder et mettre en valeur l'identité de Chatou, celle-ci proposera au vote de son assemblée générale du 12 mars prochain une fusion absorption avec l'association de Défense du Quartier de la Gare. Cette opération symbolique devra permettre de renforcer dans l'opinion publique et auprès de l'équipe municipale les exigences d'un urbanisme de qualité et de conserver l'âme de la place Maurice Berteaux, celle-ci demeurant un centre urbain irremplaçable pour les habitants.
Sources bibliographiques :
"Mémoire en Images - Chatou" Alan Sutton 2003
"Chatou, de Louis Napoléon à Mac-Mahon 1848-1878" Alan Sutton 2005
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17/11/2007
LA CONSTRUCTION DE L'EGLISE SAINTE-THERESE DE L'ENFANT JESUS
L’Eglise Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus située 36 route de Maisons fut consacrée le dimanche 23 octobre 1932 par Monseigneur Millot, « prélat de sa Sainteté, vicaire général, archidiacre de Versailles », assisté du chanoine Flavigny, vicaire général honoraire, curé doyen de Saint-Germain-en-Laye et de l’abbé Fossard, chanoine du chapitre de la cathédrale de Versailles.
Le curé de Chatou, l’abbé Basler, rendit hommage à ses prédécesseurs qui avaient été à l’origine du projet. Un sermon de Monseigneur Millot s’ensuivit dans une atmosphère très émouvante qui se termina par la bénédiction du Saint-Sacrement puis la consécration de la chapelle. A la fin de la cérémonie, les roses de Sainte-Thérèse furent distribuées aux paroissiens.
Un témoin reporter écrivit : « nous pensions avec gratitude à cet admirable clergé du diocèse de Versailles, qui, avec opiniâtreté et succès, grandit le domaine du Christ, aux dépens d’un matérialisme, qui, malgré sa puissance et son hostilité, n’a pu éteindre complètement, dans le cœur du peuple, « la flamme du souvenir religieux » selon l’expression de Monseigneur Millot. »
A l’occasion du salon de l’Ecole Française qui se déroula au Grand Palais du 4 janvier au 1er février 1933, le cabinet d'architecture O.S.Michelin présenta un projet d’église de nouveau dédié à Sainte-Thérèse dans un style «d'art moderne de filiation classique» (ci-dessous).
Au lendemain de la grande Exposition Coloniale de Paris de 1931 qui avait connu un succès retentissant (34 millions de visiteurs) et crépusculaire, l’architecte retint naturellement pour ses plans de Chatou un style appelé à être promu indifféremment dans l’empire colonial français et dans la métropole. L’originalité de la construction est donc à chercher ailleurs.
Ces panneaux étaient constitués par des cadres en profilés, revêtus extérieurement de plaques de ciment amiante compressé, remplis en atelier de béton cellulaire armé. L’ensemble donnait un montage avec un panneau de béton armé dont les angles étaient protégés par des cornières, la face vue habillée d’une plaque de fibrociment de forte épaisseur remplaçant l’enduit et assurant une étanchéité parfaite selon l’ingénieur René Hochstaetter.
La construction de ce type d’édifice ne ressemblait-il pas à du grand « Meccano » ? une plate-forme en maçonnerie était réalisée, une ossature métallique venant des Forges et Ateliers de Commentry-Oissel était montée sur l’assise, les parois étaient ensuite glissées dans l’ossature conçue pour les recevoir et maintenues au moyen de couvre-joints. A moindre coût, une couverture en tuile ou fibrociment - l'église Sainte-Thérèse bénéficia heureusement de l'ardoise - achevait la mise hors d’eau du bâtiment. La face intérieure de cette couverture était doublée d’une paroi d’isolement en plaques spéciales posées spécialement sous la charpente. Enfin, les menuiseries , peinture et vitrerie constituaient la touche finale du chantier.
On relevait la possibilité de démonter le bâtiment pièce par pièce, la seule nouvelle dépense étant dans le cas d'un déplacement une assise nouvelle de maçonnerie.
Il reste une poignée de ces églises en Ile de France. Malgré leur construction bon marché, leur architecture contraste avec la monotonie de nos banlieues.
Clichés de l'Eglise Sainte-Thérèse en construction
15/10/2007
LES DENOMINATIONS DE RUE
Quai entre Carrières et le pont routier : quai Bertin le 7 novembre 1847 (dénomination sans postérité, quai du Nymphée actuel)
Quai entre le pont routier et la rue Bourbon : quai Bourbon le 7 novembre 1847 (dénomination sans postérité, quai de l'amiral Mouchez actuel)
Voie nouvelle créée entre la rue du Chemin de Fer, traversant le canton dit "des Chardrottes" et la propriété de la Faisanderie jusqu'au hameau du Vésinet territoire de Chatou, créée par monsieur de Brimont. Son ouverture est constatée par le conseil municipal le 24 avril 1853 : l'usage et non une délibération particulière du conseil en fera "l'avenue de Brimont".
Quai de la rue Bourbon au pont de chemin de fer : quai des Papillons le 7 novembre 1847 (dénomination sans postérité, quai Jean Mermoz actuel)
Voie nouvelle entre la rue des Calêches et l'actuelle rue de l'abbé Borreau : rue des Chardrottes ouverte le 17 juin 1848 et baptisée rue des Ecoles le 3 octobre 1868, prolongement jusqu'à l'avenue de Saint-Germain baptisé du même nom le 11 août 1869
Avenue du Vésinet : avenue du Parc le 17 novembre 1867
Rue du Chemin Vert : rue Labélonye le 20 mai 1878
Voie ouverte entre la rue de Sahûne et la rue du Chef Saint-Jean : rue des Dix-Sept le 19 décembre 1880
Avenue de la Rivière : avenue Larcher le 19 octobre 1882
Avenue Lacroix : rue Esther Lacroix le 12 avril 1884
Avenue de Flandre : boulevard de la République le 12 avril 1884
Rue de la Procession : rue de la Liberté le 12 avril 1884
Avenue du Vésinet : avenue Victor Hugo le 12 avril 1884
Création de la rue Charles Lambert entre la rue de la Gare et la rue François Arago le 14 mai 1897
Rue de la Tranchée : rue du Lieutenant Ricard le 27 juin 1910
Rue du Centre : rue Brunier-Bourbon le 12 août 1911
Rue de Croissy : rue du Général Colin le 23 mars 1918
Rue Verte : rue Charles Despeaux le 21 décembre 1918
Rue des Sablières : rue du Général Galliéni le 2 décembre 1920
Ancienne rue Bourbon : Quai de l'Amiral Mouchez le 17 février 1921
Rue Nouvelle : rue Brunier-Bourbon le 17 novembre 1921
Rue des Chardrottes : rue du Capitaine Guynemer le 15 novembre 1922
Rue Transversale de la Place : rue Deloigne le 15 novembre 1922
Petite Rue Sous-Bois : rue Lantoine le 15 novembre 1922
Chemin des Vaches : rue Darcis le 15 novembre 1922
Rue des Pissis : rue Beaugendre le 15 novembre 1922
Rue de la Ferme Prolongée : rue Albert Joly le 13 février 1930
Voie ouverte à hauteur du boulevard Jean Jaurès : chemin de l’Avenir le 10 novembre 1931
Rue des Calêches : rue Georges Clémenceau le 13 février 1931
Rue des Gabillons : rue de la Gare en 1878 puis avenue du Maréchal Joffre le 13 février 1931
Rue du Saut du Loup : rue de l'Abbé Borreau le 13 février 1931
Voie ouverte entre le carrefour de la Route de Montesson (rue du général Leclerc) et le chemin des Larris (rue Léon Barbier) : rue Ribot le 10 novembre 1931
Avenue des Vaucelles : avenue Paul Doumer le 11 août 1932
Avenue des Chalets : avenue Aristide Briand le 11 août 1932
Rue des Cormiers Prolongée : rue Tournier le 11 août 1932
Voies nouvelles crées entre la route de Montesson (rue du général Leclerc) et la route de Maisons : rue Audéoud Fournier (disparue en 2006), rue Paul Painlevé, rue du Professeur Calmette, place du docteur Roux le 7 novembre 1933
Villa des Landes : rue Edmond Flamand le 6 décembre 1936 rebaptisée allée Edmond Flamand le 28 février 1937
Voie entre la rue Sainte-Marie et l'avenue Larcher : quai Jean Mermoz le 28 février 1937
Rue des Jardinets : rue Maurice Hardouin le 13 juin 1937
Rue Centrale : rue Emile Pathé le 22 août 1937
Square construit en 1938 entre la route de Montesson (rue du général Leclerc) et la rue des Beaunes : square Debussy le 16 octobre 1938
Voie nouvelle créée le long des usines Pathé longeant le cimetière et reliant la rue Emile Pathé à la rue du Lieutenant Ricard : rue Edouard Branly le 12 mars 1939
Avenue du Château de Bertin dans le Parc de Chatou baptisée le 12 mars 1939
Chemin de halage entre le pont routier et la rue Esther Lacroix (à hauteur du barrage de la Seine) : quai "de la Nymphée" le 1er octobre 1939 finalement changé en Quai du Nymphée
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