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21/10/2012

CEREMONIE DU 25 AOUT 2012 DE L'ASSASSINAT DES 27 RESISTANTS DE CHATOU

Le 25 août 2012 avait lieu la cérémonie commémorative du massacre des 27 résistants de Chatou. La période des vacances a réduit considérablement la participation non seulement des élus mais des Catoviens, et ce d’autant plus que l'annonce de la date n’est plus publiée. Une journée au-delà des vacances scolaires en septembre a en effet été arrêtée par la municipalité pour commémorer la Libération et les évènements qui y sont liés.

La date du 25 août est cependant la date anniversaire de la boucherie perpétrée en 1944 par un détachement S.S. rappelé sur dénonciations locales contre 27 résistants réunis au château de la Pièce d’Eau.

Conscients que ce drame ne doit pas finir dans l’oubli, qu’il demeure le plus important massacre commis en Ile-de-France au moment même où Paris était libéré, les membres de l’Amicale des Fusillés, Résistants et FFI conduits par Monsieur  Alain Hamet, son président,  ont jusqu’à présent obtenu le maintien d’une cérémonie à Chatou et sous l’Arc de Triomphe.

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Pierre Arrivetz, porte-drapeau suppléant de l'Amicale des 27 Martyrs, membre de l'U.N.C. et du Souvenir Français à titre historique pour l'association Chatou Notre Ville, guidé par Jean-Pierre Ratel, ancien combattant et élu local fidèle aux manifestations de Chatou, à sa gauche. Les clichés ont été pris par Madame Ratel. 

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Un groupe d’une vingtaine de participants formé autour d’Alain Hamet, descendant du commandant Torset assassiné, et emmenant quelques élus municipaux, Messieurs  Jean-Pierre Ratel, Jean-Louis Boulègue, Patrice Lechevalier et Pierre Arrivetz, a donc pris position sous les couleurs du drapeau français pour la sonnerie aux morts. Moment toujours émouvant, il fut servi par une chaleur suffisamment pesante pour que le manque d’eau se fasse sentir dans l’enceinte de l’hôtel de ville où les anciens combattants durent être ravitaillés en eau minérale par l’auteur de ces lignes.

Il y eut comme d’habitude une grande dignité dans le déroulement des opérations encadrées par les descendants des fusillés, Messieurs Alain Hamet, Jean-Pierre Ratel, ainsi que Jean-Louis Boulègue remplaçant exceptionnellement Monsieur Christian Faur, délégué aux Anciens Combattants, lui-même atteint par un deuil familial. La Marseillaise et le Chant des Partisans ont pu retentir en l'honneur des victimes, ce qui n’est qu’un devoir envers la mémoire de ces hommes, jeunes et moins jeunes, qui payèrent de leur vie leur goût de la liberté et de l’indépendance de la Patrie pour l’esprit de délation de quelques-uns, dont les noms frappés d’infamie ont été à peu prés effacés de la mémoire collective.   

 

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Les 27 Martyrs de Chatou dont les noms sont associés aux vers de Victor Hugo :

"Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie

Ont droit qu'à leurs cercueils la foule vienne et prie". 

 

 

N.B. : la connaissance de l’évènement des 27 Martyrs, qui donna lieu à l’un des rares procès abouti de la Libération (évoqué notamment dans les actualités cinématographiques Pathé de 1946) a conduit l’association Chatou Notre Ville à éditer son histoire à travers des témoignages inédits dans le coffret audio « Les Voix de la Guerre 1939-1945 » décrit dans ce blog.

12/07/2011

CHATOU A LA COMMEMORATION DE LA NAISSANCE DE NAPOLEON III (1808-1873) GRACE AUX AMIS DE NAPOLEON III

 
La naissance de Napoléon III le 20 avril 1808 a donné lieu à une manifestation commémorative le 21 avril 2008 à l'Arc de Triomphe organisée par l'association "Les Amis de Napoléon III". Pierre Arrivetz, membre de cette association et conseiller municipal depuis 2004, a eu l'honneur de représenter la commune de Chatou, l'une des rares communes présentes aux côtés de la Ville de Nice, rattachée par Napoléon III à la France en 1860 avec la Savoie. 
 
 
 
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Discours de Pierre Arrivetz, porte-drapeau, mandaté par Monsieur le Maire de Chatou

Monsieur le Ministre, Mon Général, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les Maires et Maires-Adjoints, Mesdames, Messieurs,

Monsieur Ghislain Fournier, conseiller général et nouveau maire de Chatou, m ‘a fait l’honneur de me mandater pour représenter Chatou à la cérémonie du ravivage de la flamme. C’est aussi un honneur d’être devant vous ce soir pour exprimer le témoignage de notre ville sur ses liens avec Louis-Napoléon Bonaparte.

Notre commune, qui n’était au début de la Seconde République qu’un village de 1292 habitants, reçut la visite du prince Louis-Napoléon président de la République le 5 octobre 1850. Cette visite ne fut pas anodine car elle demeure la seule visite officielle d’un chef d’Etat dans l’histoire de notre ville.

Le prince, qui avait compris que le suffrage universel pouvait lui être plus heureusement favorable qu’aux candidats du suffrage censitaire du régime précédent, était alors en campagne électorale à des fins plébiscitaires. La Seine-et-Oise, dont la sociologie démontrait un vote porté vers le régime de la République, était pour lui une terre de conquête.

Grâce à cette visite, notre village put concrétiser l’acquisition d’une place communale en recevant l’autorisation de contracter un emprunt auprès de l’Etat. 

L’Empire fait, le village de Chatou se transforma. Sa population tripla, comptant plus de 3000 habitants en 1872. La construction de villas de villégiature, parmi les plus belles de la Boucle de Seine et dans un éclectisme architectural qui fait honneur aux architectes de l’époque, en fit la cité qui devait attirer et pour longtemps la villégiature de la bourgeoisie parisienne.

Dans cette petite ville aux finances alors réduites, la politique du Second Empire parvint à percer dans les années 1860, lorsque l’enrichissement atteignit un sommet inégalé sous les régimes précédents grâce à l’accroissement des transports et de l’industrie.

Le développement de l’instruction publique, la création de cours pour les adultes, la construction d’une école, d’une bibliothèque et d’une salle d’asile, l’extension de l’éclairage et l’introduction de l’éclairage au gaz, la création d’un marché, l’installation d’un bureau télégraphique, l’ouverture de plusieurs voies nouvelles, la création d’une brigade de gendarmerie, l’achat d’un terrain pour un nouveau cimetière et l’amélioration des secours aux indigents, constituèrent autant de bienfaits de la politique du nouveau régime.

Parmi les personnalités résidant à Chatou sous le Second Empire, citons :

-          Jean-Martial Bineau, le premier ministre des Finances de Napoléon III et ministre des Travaux Publics lorsqu’il était président. A l’occasion de la guerre de Crimée, il fut l’auteur du premier emprunt public s’adressant à tous les Français. Le ministre mourut dans sa maison de campagne à Chatou le 8 septembre 1855

-          le sénateur Victor Suin, ancien conseiller d’Etat et secrétaire du Sénat, qui fut également conseiller municipal de la ville à partir de 1865 et qui défendit un projet d’amélioration de la loi sur les aliénés

 -          l’architecte Paul Abadie dont la maison fut déclarée au cadastre de Chatou en 1868 et qui, outre les rénovations néo-byzantines des édifices religieux du sud-ouest, devait être appelé à prendre en charge les plans de construction du Sacré-Cœur de Montmartre. Paul Abadie entra au conseil municipal de Chatou à la fin de l’Empire.

-          il y eut enfin deux grands propriétaires, Alphonse Pallu, le futur créateur de la commune du Vésinet, jusqu’en 1875 terre de Chatou, et en 1853, Emile Péreire, qu’on ne présente plus.

L’un des artistes qui habitait la commune, Pharamond Blanchard, peintre et dessinateur du journal « l’Illustration », a laissé un tableautin qui marque la relation plutôt bienveillante qu’entretenait le village avec la personne de l’Empereur. Celui-ci avait fait don d’un sabre d’honneur, d’une carabine pour les sapeurs-pompiers et d’une somme pour une jeune fille méritante en 1853.

Pharamond Blanchard peignit l’arrivée de Napoléon III à Chatou en 1858. Cette toile est présente dans les collections du Musée du Second Empire à Compiègne (ci-dessous). Elle est pour nous la trace d’un régime soucieux d’accorder au pays le développement qui lui faisait défaut.

Voilà pourquoi, à notre modeste échelle, nous tenions, grâce à l’initiative des Amis de Napoléon III et de son actif président Gilles Ameil, à saluer ce soir le bicentenaire de la  naissance du prince Louis-Napoléon.

 

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Pharamond Blanchard, "Entrée de Napoléon III à Chatou" - 1858
Musée National de Compiègne - Réunion des Musées Nationaux 

 

 

 

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On reconnaît Denise Fabre, adjointe au maire de Nice, Chistian Estrosi, ministre et maire de la ville qui avait fait le déplacement au nom du rattachement de Nice à la France en 1860 par Napoléon III et de la réhabilitation du dernier souverain français. On distingue également Didier Van Cauwelaert à droite de Monsieur Estrosi, l'écrivain Raoul Mille et à l'extrême droite l'historien Jean Des Cars. Votre serviteur (en haut au milieu) réquisitionné comme porte-drapeau de la cérémonie.

Un groupe de zouaves reconstitué faisait belle figure. Lors du dîner au Fouquet's cinq discours furent prononcés : celui du baron Ameil, président des Amis de Napoléon III, celui de Chatou, puis ceux du prince Murat, de Monsieur le Ministre Estrosi et enfin de Monsieur Seminatorre, président de l'Institut Européen des Relations Internationales (Napoléon III est à l'origine de l'unification de l'Italie et de la création de la Roumanie). Ces derniers discours furent passionnés et sont annonciateurs d'une réhabilitation du dernier souverain français, qualifié par le ministre de "l'un de nos meilleurs chefs d'Etat". Napoléon III apporta en effet une révolution dans tous les domaines, imprimant une évolution et créant un enrichissement sans égal dans le pays, le progrés et le prestige étant réunis dans une même politique.

Le dîner du Fouquet's rassembla des personnalités telles que Denis Tillinac, Jean Des Cars, Vladimir Fédorovski, Patrick Poivre d'Arvor, le général Combette, responsable du ravivage de la Flamme, Denise Fabre, Didier Van Cauwelaert.

 

 

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Raoul Mille, Didier Van Cauwelaert, Denise Fabre, Jean Des Cars2087770718.jpg

Ci-dessous, un groupe de militaires du temps de Napoléon III et de l'époque actuelle, à l'extrême gauche, Monsieur Irnario Seminatorre, président de l'Institut Européen des Relations Internationales.

 

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09/03/2011

GEORGES MANDEL (1885-1944) A L'HONNEUR A L'INITIATIVE DE L'ASSOCIATION

 

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Discours d'inauguration du médaillon de Georges Mandel sur sa maison natale du 10 avenue du Général Sarrail le 5 juin 2008 prononcé par Pierre Arrivetz 

"Monsieur le Sous-Préfet, Monsieur le Maire, Monsieur le Bâtonnier, Cher Monsieur Wormser, Mesdames, Messieurs les élus et présidents d’associations, Mesdames, Messieurs,

L’association Chatou Notre Ville tient à vous remercier de votre présence sur ce site emblématique d’une histoire du XXème siècle. D’entrée, je tiens à préciser que cette cérémonie, organisée par l’association, compte derrière elle, le dévouement particulier de Monsieur et Madame Caillaud, propriétaires de la maison natale de Georges Mandel, la contribution éloquente de l’association des Amis de Georges Clemenceau à qui l’on doit le médaillon, le bon accueil de Monsieur Fournier, maire de Chatou, qui nous a offert le concours des services techniques et la communication du journal municipal, enfin la mise à disposition d’une partie du budget de nos adhérents au service de votre information et du petit buffet qui doit suivre.

Il y a onze ans maintenant, notre association avait organisé salle Jean Françaix une conférence sur Georges Mandel à l’occasion de la parution du livre couronné du prix de l’Assemblée Nationale du bâtonnier Favreau, dont je salue la présence ce soir, qui s’était déplacé à Chatou pour nous conter l’histoire de cet homme singulier.  Cet ouvrage amplifiait des travaux précédents, non moins conséquents, sur une figure qui éclaire gravement notre passé.

Né au 10 avenue du Chemin de Fer lors de la villégiature de ses parents à Chatou (aujourd’hui 10 avenue du Général Sarrail), Georges Mandel  entra dans la vie publique par une bataille,  celle de l’apprentissage qu’il réalisa dans le milieu journalistique et politique. Cette première expérience évolua lors de  l’accession de son chef, Georges Clemenceau , à la tête d’un cabinet de guerre en 1917 formé pour la victoire de nos armées. Georges Mandel, travailleur acharné doté d’une mémoire peu commune et d’une perspicacité évidente, qui ne disposait d’aucun diplôme, ne se rendait pas sympathique, traitait les adversaires du Tigre avec des formules lapidaires et n’hésitait pas à ressortir à titre dissuasif les papiers compromettants de tel ou tel pour déjouer les complots, permit à Georges Clemenceau de jouer à plein son rôle d’homme providentiel. A 32 ans, et après 13 ans de bons et loyaux services, le natif de Chatou devint en effet le chef de cabinet du sauveur de la patrie.

Dans un film diffusé récemment par les Archives Départementales des Yvelines et  prêté par le Service des Armées, on aperçoit le jeune Mandel au cours des réunions du Traité de Versailles, pendant lesquelles Georges Clemenceau tentait d’imposer la voix de la France martyre.

Après avoir reçu en héritage la victoire poursuivie par le Tigre, Georges Mandel put donner sa mesure dans la France meurtrie. Ce fut sa seconde naissance. Candidat aux élections en Gironde dans l’arrondissement de Lesparre en 1919, il se fit élire sous les couleurs du Bloc National, et après une défaite aux élections de 1924, redevint député comme conservateur indépendant dans cet arrondissement, de 1928 à la seconde guerre mondiale. Ses élections, homériques à un point que l’on ne peut plus soupçonner aujourd’hui, étaient ponctuées  d’attaques antisémites provenant de ses adversaires tant de droite que de gauche.

Devenu ministre en 1934, il fut l’un des rares rescapés de la vague du Front Populaire en 1936, réussissant le tour de force de se faire élire à la Chambre au premier tour. Sait-on aujourd’hui que Georges Mandel, président de la commission du suffrage universel et soucieux de réformer le système des partis, se battit en 1931 pour l’élection à un tour et le droit de vote des femmes ?

Pourquoi Georges Mandel fut-il l’un des hommes les plus attaqués de son époque, alors que tant d’autres, par leurs erreurs ou leur faiblesse, échappaient à la vindicte ? parce qu’il avait commis le pêché mortel de défendre l ‘application du Traité de Versailles contre le réarmement allemand, qu’il osait être juif sans être de gauche, qu’il luttait contre l’aveuglement en publiant dans son journal des extraits de Mein Kampf en 1934, qu’il dénonçait toutes les démissions concernant la stratégie et la défense de la France, qu’en plein effondrement il prônait la poursuite des combats dans les Colonies, qu’il avait lui-même armées et qui devaient se révéler un bastion contre l’envahisseur.

Mandel imposait une cohérence implacable à tous ceux, qui pour assurer leur avenir, préféraient ignorer les impératifs de sécurité nationale. En somme, son erreur fut  d’avoir raison trop tôt dans une France vaincue par le traumatisme de la Grande Guerre.

En tant que ministre, Georges Mandel trancha avec ses contemporains par son efficacité. Toujours confiné dans des ministères subalternes pour ne pas déplaire à l’état-major et ne pas porter ombrage  aux leaders radicaux-socialistes qui s’arqueboutaient  aux leviers du pouvoir, il réussit partout où il passa ainsi que nous le rappelle le bâtonnier Favreau dans son ouvrage : aux PTT, anémiés par la routine et les féodalités, il fut de 1934 à 1936 le ministre des usagers.

Il créa un service central des réclamations, rendit publiques les plaintes et les sanctions, abaissa le prix des communications téléphoniques et télégraphiques, répandit le téléphone dans les campagnes, créa un service de réservation téléphonique pour les théâtres, les trains, les bateaux et les avions, tenta en vain d’imposer le service postal du dimanche, créa la première compagnie postale aérienne intérieure, combattit les grèves en envoyant du personnel de remplacement. 

Il fut également le ministre du progrès technique, mis au service du rayonnement de la France. Les grands postes émetteurs, d’une puissance  de 60 kilowatts furent portés à 100 kilowatts., Radio-Colonial émit 24 heures sur 24 et ce, en 7 langues. Le ministre supprima la publicité sur les ondes d’Etat, assura la retransmission plusieurs fois par semaine des pièces des théâtres subventionnés et des plus grands concerts. En 1935, la radio fut même appelée à diffuser des cours de vacances pour les enfants du primaire et des lycées. Dés lors, on ne s’étonnera pas que le secteur de la construction de la TSF, concentré dans les usines Pathé de Chatou, connut un nouvel essor sous son ministère.

Enfin, Georges Mandel signa le 26 avril 1935 l’apparition de la première émission publique de télévision.

Chassé des PTT en 1936 par l’arrivée du Front Populaire, le ministre revint aux Colonies en 1938, qu’il arma et développa sur le plan économique. Malgré la politique de rattrapage qu’il imposa à ses subordonnés et une progression certaine, le temps manqua pour achever l’essentiel. Notons que le général Catroux, gouverneur d’Indochine, et Félix Eboué, gouverneur du Tchad, furent nommés par lui. On sait qu’ils devinrent des piliers de la France Libre.

En 1939, lorsque la propagande battait son plein, le journal « L’Ame Gauloise » n’hésita pas à qualifier Mandel de « constructeur d’empire ». L’engagement de l’Outre-Mer et de ses ressources au-delà de ce qui avait été réalisé en 1918, témoigna du combat quotidien du ministre pour vaincre la démission et lutter contrer l’ombre grandissante de l’hitlérisme.

Un moment de la vie de Georges Mandel demeure pour nous comme un signe du destin sur deux engagements historiques :   c’est le passage à témoin que constitue l’entrevue de Georges Mandel ministre de l’Intérieur avec Charles de Gaulle sous-secrétaire d’Etat à la Défense le 13 juin 1940, à la veille de l’occupation de Paris par l’armée allemande. Selon le témoignage du Général dans ses Mémoires de Guerre, les propos du ministre en sa faveur l’impressionnèrent, le convainquant de ne pas démissionner et de s’engager dans la voie de l’appel à la résistance. Ensuite, c’est une encre noire qui étreint la vie de ce Catovien de naissance.

Si Churchill fit tout pour sauver Mandel, celui-ci refusa de s’expatrier pour ne pas être accusé d’être un juif traître à son pays. C’est ainsi qu’après quatre ans d’emprisonnement à l’initiative du régime de Vichy, Georges Mandel fut livré par la Gestapo à la Milice.

Son assassinat par des compatriotes, est une tragédie au regard de l’histoire, au regard de cette aventure de résistants politiques qui avaient compris que le destin de la France ne devait pas se jouer entre les mains de ses oppresseurs mais de ceux qui pour toujours, incarneraient l’esprit de son indépendance et de sa liberté.

Saluons donc votre naissance Georges Mandel, elle est pour Chatou une fierté et pour les générations futures, le début d’un combat mis en lumière par des historiens de talent, comptant désormais - hommage suprême -, l’actuel président de cette patrie que vous avez toujours su défendre." 

   

Photos de la cérémonie du 5 juin 2008 organisée par l'association Chatou Notre Ville

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Médaillon du ministre apposé le 5 juin 2008 sur sa maison natale du 10 avenue du Chemin de Fer (aujourd'hui 10 avenue du Général Sarrail) sculpté par François Cogné (1876-1952), auteur notamment de la statue de Georges Clemenceau inaugurée par Edouard Herriot en 1932 sur les  Champs Elysées. Sa reproduction a été faite et offerte par la Société des Amis de Georges Clemenceau.

 
 
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Pierre Arrivetz et à gauche en costume marron, Alain Hamet, président de l'Amicale des Anciens Résistants et FFI et à droite en costume sombre, Jean-Claude Issenschmitt, président du Souvenir Français Chatou-Montesson
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Monsieur Marcel Wormser, président de la Société des Amis de Georges Clemenceau entouré de Jean-Claude Issenschmitt, président du Souvenir Français Chatou-Montesson et de Pierre Arrivetz, président de l'association Chatou Notre Ville
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Monsieur Ghislain Fournier, nouveau maire
et conseiller général de Chatou
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Monsieur Jean-Pierre Rotschild, petit-neveu de Georges Mandel, à sa droite Monsieur Mouchel-Blaisot, Sous-Préfet des Yvelines et Monsieur Alain Hamet, président de l'Amicale des Anciens Résistants et FFI à droite de Pierre Arrivetz
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Une photo d'ensemble pour la pose du médaillon sur la maison natale de Georges Mandel : à l'extrême gauche, Madame Jacqueline Penez, conseillère régionale et conseillère municipale de Chatou, Monsieur Jean-Pierre Rotschild, petit-neveu de Georges Mandel, Monsieur Lucien Ruchet, trésorier de l'Amicale des Anciens Résistants et FFI, Monsieur Mouchel-Blaisot, Sous-Préfet des Yvelines, Monsieur Marcel Wormser, président de la Société des Amis de Georges Clemenceau, Monsieur Ghislain Fournier, maire et conseiller général de Chatou, Monsieur Alain Hamet président de l'Amicale des Anciens Résistants et FFI, Pierre Arrivetz, président de l'association Chatou Notre Ville et conseiller municipal, Maître Bertrand Favreau, ancien bâtonnier du barreau de Bordeaux, auteur de l'ouvrage "Georges Mandel ou la passion de la République " (Fayard) couronné du Prix de l'Assemblée Nationale (1996), Monsieur Jean-Claude Issenschmitt, président du Souvenir Français de Chatou-Montesson et ancien maire-adjoint, Monsieur et Madame Caillaud, propriétaires de la maison natale de Georges Mandel et hôtes de la cérémonie, Monsieur Max Agir, président de l'Association des Pupilles de la Nation
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Le livre de Bertrand Favreau couronné du
Prix de l'Assemblée Nationale (1996)
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Le Courrier des Yvelines qui a "couvert" cette manifestation

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"la paix est de plus en plus précaire, de plus en plus chancelante; au lieu d'être imposée par le vainqueur, elle n'est plus consentie que par le vaincu - et pour combien de temps encore !...Réfléchissez-y, Messieurs, y eut-il jamais dans l'histoire, un aussi rapide renversement de situation sans coup férir ?"

Le discours prononcé le 11 novembre 1936 par Georges Mandel s'inscrit dans la pèriode post-électorale des législatives qui a vu le triomphe du Front Populaire. Mandel est un rescapé de la droite et a réussi un exploit en se faisant élire au premier tour dans sa circonscription de Lesparre. Son discours dénonce méthodiquement le réarmement de l'Allemagne, la nécessité pour la France de se renforcer militairement pour conclure des alliances militaires durables notamment avec l'Union Soviétique et l'Italie, l'absence de volonté du personnel politique français et conclut sur l'expèrience probante de Clémenceau en 1917 lorsque tout semblait perdu. Nul besoin de changer les institutions. "Il n'y a qu'un moyen de salut : c'est de gouverner". 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Né à Chatou au 10 avenue du Général Sarrail le 5 juin 1885,  Georges Mandel connut des débuts comme journaliste de Clemenceau à l'Aurore avant de devenir son chef de cabinet lorsque le Tigre devint président du Conseil de 1906 à 1909. ll se fit élire député du Bloc National en 1919, fut battu en 1924, puis reconquit la Chambre des Députés et siégea de 1928 à 1940 dans le groupe des Indépendants, rares parlementaires de droite hostiles à Hitler dont faisaient partie Paul Reynaud et Henri de Kérillis. Mandel entra au gouvernement en 1934 comme ministre des PTT où il fit merveille pour redonner de son efficacité au service public de la poste, faire émerger la télévision et progresser la TSF. C'est dans cette fonction qu'il se fit connaître et apprécier des Français. Ministre volontaire dans une époque de démission, il fut aussi le premier à publier les extraits de Mein Kampf. Malgré des discours et des positions très fortes contre le désarmement moral et matèriel du pays, il demeura isolé durant la période d'avant-guerre.

Chassé du ministère des PTT en 1936 par le Front Populaire, il revint au pouvoir de 1938 à 1940 comme ministre des Colonies où il procéda à des constructions défensives, choisit d'armer en fraude l'armée de Tchang Kaï Chek contre l'envahisseur nippon, de commander des avions à l'Angleterre alors qu'on refusait de lui en fournir en France.

Après un bref passage au ministère à l'Intérieur en juin 1940 en pleine débâcle, il fut emprisonné par le régime de Vichy auquel il avait refusé de donner les pleins pouvoirs et à l'opposé duquel il préconisait la poursuite des combats dans les Colonies qu'il avait armées. Livré par Vichy, il fut assassiné par la Milice le 7 juillet 1944, un mois après le Débarquement, en représailles à l'assassinat du collaborateur Philippe Henriot. Il refusa plusieurs tentatives de Churchill de le faire embarquer pour l'Angleterre, persuadé qu'il serait accusé d'être un juif traître à sa patrie alors qu'il faisait vivre l'esprit de Clémenceau. Le général de Gaulle a reconnu dans ses Mémoires que Mandel lui tint un discours le 13 juin 1940 qui le convainquit d'engager son action. A l'occasion de la parution de l'excellent livre de Bertrand Favreau "Georges Mandel ou la passion de la République" (édité chez Fayard), couronné du prix de l'Assemblée Nationale en 1996, l'Association a demandé à l'auteur, ancien bâtonnier du barreau de Bordeaux, de faire une conférence salle Jean Françaix à Chatou le 17 mars 1997, laquelle décida d'ailleurs le maire de Chatou à baptiser quelques jours plus tard une allée de la Tête de Girafe Allée Georges Mandel. Une plaque commémorative fut posée le 7 avril 1950 par la Société des Amis de Georges Clemenceau sur la maison natale de Georges Mandel. Celle-ci fut un temps retirée puis remise il y a quelques années sur l'instance d'un Catovien, Monsieur Lenoir, les mots "assassiné par la Milice" ayant disparu. 

 

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Enfin, on ne saurait passer sous silence que le nouveau président de la République Française est l'homme qui a fait connaître Georges Mandel à l'opinion publique grâce à une biographie éditée en 1993, "Georges Mandel, le moine de la politique" (éditée chez Grasset), qui fait autorité. Celle-ci a d'ailleurs été adaptée à l'écran dans un téléfilm avec Jacques Villeret dans le rôle de Georges Mandel.

L'association Chatou Notre Ville a écrit à la Société des Amis de Georges Clémenceau qui a bien voulu lui faire l'honneur de répondre favorablement (10 juillet 2007) à sa proposition de rendre un hommage  commun à Chatou  à Georges Mandel le jour anniversaire de sa naissance au 10 avenue du général Sarrail.

       

06/10/2010

ASSOCIATIONS AMIES : DU COTE DE LA MEMOIRE DE CROISSY

 

A CROISSY SE TERMINAIT LE 3 OCTOBRE 2010 L'EXPOSITION "CROISSY AU TEMPS DE BONAPARTE"

 

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Respirer l’air de notre évolution, sentir la permanence des siècles et s’imprégner de l’histoire de nos ancêtres, la Mémoire de Croissy en a depuis longtemps relevé le défi en réalisant des expositions dans l’un des lieux les plus anciens et les plus beaux de notre région,  l’église Saint-Léonard construite au XIIème siècle.  Cette année, « Croissy au temps de Bonaparte »  a largement découvert les talents des bénévoles qui l’animent. La centaine de panneaux historiques, les projections de diaporamas  et les archives exposées dans ce cadre magnifique nous enseignaient le dur breuvage de la vie de la fin de la Révolution à l’Empire.

L’émouvant parcours des Croissillons conscrits dans cette armée française qui se portait de victoires en victoires, puis de victoires en défaites jusqu’aux confins de l’Europe, le deuil de la vie quotidienne de leur famille abandonnée, la main du sort sur la vie du citoyen ordinaire, tout cela ressortait de l’importante présentation que l’association avait ordonnée dans une mise en scène de très bon goût, associant sans heurt la grande histoire que nous connaissons à celle, plus ignorée, des règles et des injustices de la société de l’époque.

Du fond de l’exposition dominait le lutrin d’Anne d’Autriche, reine de France qui en fit don à la paroisse, et dont La Mémoire, à l’initiative de son président d’honneur, Norbert Fratacci, a lancé la restauration. L’association Chatou Notre Ville, qui demeure administrateur de La Mémoire de Croissy et a concouru à sa modeste échelle à la souscription pour la restauration du lutrin, exprime une fois de plus son admiration pour tous ces résultats. Ils mettent en valeur l’aventure de notre région et de notre pays.

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Nouveau conseil d'administration de La Mémoire de Croissy élu le 6 octobre 2009. A gauche, Norbert Fratacci, président sortant qui a remis son mandat et au centre, Alain Candelier, nouveau président. Photo Pierrick Roynard

 

Le président de la Mémoire de Croissy, Norbert Fratacci, a remis son mandat le 6 octobre 2009, laissant à son successeur, Alain Candelier, un héritage exceptionnel dans l'histoire d'une association : la création d'un Pavillon de l'Histoire Locale dans les communs du château Chanorier, pavillon exposant l'histoire de la ville et mettant à l'honneur à travers une présentation digne du Musée des Arts et Métiers, l'histoire du maraîchage qui fut si déterminante pour la commune et celles qui l'entourent.

Cette réalisation n'a pu aboutir que grâce à la personnalité exceptionnelle de Monsieur Fratacci, qui a su rallier tous les concours publics et privés, et s'est entouré de Croissillons de grande valeur, d'un dévouement sans borne, qui ont piloté la restauration et la réalisation des pièces du musée. Les Amis de la Place d'Aligre ont également apporté une contribution essentielle à cette oeuvre en fusionnant opportunément avec la Mémoire de Croissy et en engageant des fonds qui ont permis d'ajouter à la bonne marche du projet pour les habitants. Ce Pavillon a accueilli, en deux ans, plus de 6000 visiteurs et vient s'ajouter aux diverses activités bénévoles de l'association : annuaire des rues, publications deux fois par an, organisation de visites régulières de la ville, expositions d'archives annuelles à l'Eglise Saint-Léonard, lancement d'une souscription en vue du restauration du lutrin d'Anne d'Autriche...

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Anne d'Autriche (1601-1666)
Epouse de Louis XIII en 1615, elle devint l'ennemi de Richelieu qui visait l'abaissement de la dynastie des Habsbourg en Europe. A la mort du cardinal en 1642 et à celle du roi en 1643, elle devint régente du royaume et soutint le successeur du cardinal, Mazarin, jusqu'à sa mort en 1661. Avec Mazarin, elle résista à la Fronde des Princes et permit le renforcement de l'autorité du pouvoir royal. Son don du lutrin à Croissy daterait des années 1650.
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Lutrin offert à l'église Saint-Léonard de Croissy par Anne d'Autriche
cliché "La Mémoire de Croissy"

 

 

Représentée depuis 10 ans au conseil d'administration de la Mémoire de Croissy, l'association s'est efforcée d'apporter une contribution aux actions de l'association en proportion de ses possibilités : don financier pour l'exposition sur l'histoire des écoles (2003), exposition d'un moteur Georges Irat lors de l'exposition sur les transports (2005), recherches et rédaction d'articles sur les seigneurs Bertin et Chanorier d'une part (bulletin de Croissy de 2006), sur le panoramiste Poilpot d'autre part (2007), don de différents documents d'archives concernant Poilpot (dont une lettre de Galliéni à Poilpot) et  Amélie Diéterlé, don financier à la restauration du lutrin d'Anne d'Autriche (2009), don plus symbolique qu'important qui doit être suivi prochainement par un don à la restauration de l'Eglise Notre-Dame de Chatou laquelle fait l'objet d'une souscription en raison de la défaillance de l'Etat et de la Région.   

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Aujourd'hui, les membres du conseil d'administration de Chatou Notre Ville sont fiers d'adresser leurs plus vives félicitations à leur collègue Norbert Fratacci, qui a, au terme d'un investissement sans précédent pour l'histoire de Croissy, été décoré de la Médaille de la Ville et été reçu dans l'ordre des Arts et des Lettres au grade de Chevalier lors de l'assemblée générale de l'association le 27 mars 2010. Cette haute distinction lui a été remise par monsieur Pierre Lequiller, député de la circonscription, en présence de Monsieur Jean-Roger Davin, maire de Croissy, et de Monsieur Ghislain Fournier, conseiller général du canton de Chatou-Croissy. Elle couronne une carrière brillante de quarante ans dans l'industrie, un engagement bénévole au service des autres dans le domaine de l'emploi ainsi qu'une action associative sans laquelle rien n'aurait été possible pour Croissy.

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Si la France compte dans son patrimoine national corse Napoléon et Tino Rossi, Croissy peut s'honorer de compter Norbert Fratacci, rassembleur, grand réalisateur et orateur hors pair, dans son patrimoine local.

 

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