29/05/2011
GALLIFFET : AMOURS, GLOIRE, MASSACRE...ET UN PETIT LIEN AVEC CHATOU
Le général de Galliffet, dont le nom est immanquablement lié au massacre de la Commune, doit-il être mentionné dans l’histoire de Chatou ? né le 23 janvier 1830 84 rue du Bac à Paris, il était le rejeton d’une vieille famille du Vaucluse recensée en 1380, famille perpétuée par une descendance de militaires.
L’un de ses membres, Joseph de Galliffet, avait légué à ses héritiers une fortune amassée sous Louis XIV comme gouverneur de Saint-Domingue grâce à la culture de la canne à sucre. Le havre de la famille était un château au Tholonet.
Le jeune marquis Gaston de Galliffet, après avoir reçu une éducation très dure, perdit sa mère en 1853 et son père en 1854. A 24 ans, il se retrouvait ainsi à la tête d’une immense fortune cependant qu’il poursuivait une carrière militaire comme sous-lieutenant au régiment des Guides, garde personnelle de Napoléon III sous les ordres du colonel Fleury.
Forte tête et prêt à poursuivre ses amours comme on poursuivait l’ennemi, il refusa de s’embarquer pour la Crimée le 21 octobre 1854 pour une jeune femme, Constance Resuche, qu’il appelait « la marquise » et dont il savait peu de choses. En effet, à la fin d’un dîner où il avait invité le maire et le curé, les convives eurent la surprise de voir arriver deux gendarmes pour arrêter son élue.
Enfin embarqué en Crimée, il s’y distingua mais s’enfuit à nouveau pour retrouver à Balaclava Constance Resuche après avoir bravé les postes français, anglais et russes. Arrêté et mis aux arrêts, il fut libéré pour le siège de Sebastopol où sa conduite héroïque et ses blessures lui valurent une première citation à l’ordre de l’armée.
La Légion d’Honneur lui fut acquise le 25 juin 1855 lorsqu’il prit d’assaut la lunette du Kamtchatka. De retour en France en septembre 1855, il obtint le grade de lieutenant des Guides le 30 décembre 1857 et épousa la fille du banquier Laffitte le 26 octobre 1859.
C’est dans cette période de jeunesse que Galliffet apparaîtra dans les documents cadastraux de Chatou. Non seulement il y figurera comme propriétaire d’un terrain nu 19 rue Camille Périer en 1855 (4000 m²) mais encore il le cèdera à Constance Resuche qui le revendra à un agent de change, Nicolas Lacroix.
La veuve Poupart y fera édifier une villa en 1856, laquelle deviendra la propriété du sénateur de l’Empire Victor Suin (il siégea de 1863 à 1870), conseiller municipal de Chatou de 1865 à 1870.
Soldat héroïque en Crimée, en Algérie, au Mexique (1), pendant la guerre Franco-Prussienne, il fut en réalité l’objet de sollicitations constantes des pouvoirs publics en déroute : lorsque Thiers voulut maintenir le gouvernement dont il était le représentant en 1871 contre la Commune en armes, Galliffet reçut l'un des commandements de l'armée versaillaise et installa son quartier général à Saint-Germain en prévision de la sortie de Paris des Fédérés emmenés par Flourens le 2 avril 1871.
La colonne de Flourens fut défaite par le déferlement des bataillons de l'armée gouvernementale et les bombardements du Mont-Valérien.
Trois Fédérés se réfugièrent à Chatou où ils furent dénoncés par le capitaine des pompiers et, sur ordre de Galliffet, arrêtés puis fusillés le 3 avril au matin.
Le 11 novembre 1945, le Comité municipal de libération de Chatou apposa une plaque en mémoire des trois morts de la guerre civile à l'angle de l'avenue Foch et de la rue Camille Périer, peut être inexacte sous le titre "morts pour leur idéal républicain" alors que les républicains étaient précisément des deux bords.
Là est l'accusation qui demeure pour l'histoire : les Versaillais tuèrent 16.000 Fédérés, sans doute la plus grande répression menée depuis la Terreur. Or, c'est moins pour avoir combattu un pouvoir insurrectionnel illégal que le fait d'avoir, à de nombreuses reprises, fait fusiller des prisonniers qui se rendaient et des familles entières toutes générations confondues, que l'armée régulière entâcha son intervention d'une cruauté injustifiée et injustifiable.
La volonté d'en finir avec les révoltes parisiennes récurrentes des couches populaires (1830-1848) dont Thiers avait été le témoin (comme soutien au duc d'Orléans en 1830 puis comme président du conseil de Louis-Philippe en 1848), et cette fois-ci avec un soulèvement qui était encouragé par Karl Marx lui-même, domina tout sentiment.
Paradoxalement, l'écrasement des Communards inaugura l'ère de la Belle Epoque et dans les années qui suivirent, bien peu de Français, parmi les plus républicains, en conçurent un regret.
Cercueils de Fédérés - Le drame des guerres civiles
Plus tard, en 1899, Waldeck-Rousseau, président du Conseil naviguant entre les attentats anarchistes et les tentatives de coup d'Etat, appela le général de Galliffet à siéger aux côtés de Millerand, alors socialiste, au ministère de la Guerre, pour, pensait-il, rassurer l’opinion et les monarchies européennes.
Waldeck-Rousseau, avocat républicain libéral qui dirigea le ministère de 1899 à 1902
"Canaille, assassin, bandit !" entendait-on dans les couloirs de la Chambre. Galliffet répondait à ses collègues: "excusez, je crois qu'on parle de moi !" et il arrivait en courant dans l'hémicycle.
C’est lui qui demanda, au dam de tous ses pairs et au mépris du Conseil de Guerre condamnant Dreyfus à nouveau mais avec "des circonstances atténuantes", la grâce de Dreyfus, par une lettre adressée au président de la République Emile Loubet le 10 septembre 1899, considérant l’absence de preuves et le procès en haute cour qui pourrait en résulter pour des chefs militaires compromis. Il mourut le 12 juillet 1909.
Sources :
"Galliffet" par H. de Rolland, 1945, Les éditions de la Nouvelle France
"Chatou, de Louis-Napoléon à Mac-Mahon, 1848-1878" par Pierre Arrivetz, 2005, édition Alan Sutton
"Histoire de Chatou et des environs" par Paul Bisson de Barthélémy, 1950, Edition de l'Académie Palatine
Archives municipales de Chatou
(1) au Mexique, le général Clinchant écrivit le 9 janvier 1867 : "le colonel de Galliffet continue à remplir sa mission avec une activité digne des plus grands éloges". Le général Clinchant (1820-1881) devait être l'un des témoins de Marthe Lambert à son mariage en 1877 avec Maurice Berteaux, futur député-maire de Chatou et ministre de la Guerre
20/05/2011
LA PLUS CELEBRE VICTIME DE LA LIGNE PARIS-SAINT-GERMAIN
« M. Catulle-Mendes, l’illustre poète, est mort victime d’un accident, la nuit dernière, dans des conditions que l’enquête n’a pu déterminer exactement.
L’écrivain, qui avait une prédilection marquée pour Saint-Germain-en-Laye, où il avait demeuré successivement cité de Médicis, puis 26 rue de Pontoise, habitait en dernier lieu, depuis trois ans, rue Sully n°3, à l’angle de la rue de Médicis, une coquette villa, la villa Mackenzie, bâtie au milieu d’un jardinet planté de grands arbres.
Depuis un an environ, M. Catulle-Mendès y vivait seul, n’ayant pour tout personnel qu’une domestique de confiance, Mme Julie Ruelland.
Dimanche, après avoir travaillé tout l’après-midi, à mettre au point un drame qu’il espérait faire jouer au printemps, M. Catulle-Mendès prévint Mme Ruelland qu’il allait dîner à Paris, comme il le faisait chaque dimanche chez M. Félix Oppenheim, un de ses amis, lui dit de ne pas l’attendre car il rentrerait par un des derniers trains.
La domestique se retira de bonne heure après avoir préparé un bol de bouillon comme elle le faisait chaque fois que M. Catulle-Mendès s’attendait dans la soirée.
Hier matin, vers cinq heures, un lampiste de la gare de Saint-Germain-en-Laye, M. Foucher, se rendait aux remises « Les voies nouvelles » pour allumer les lampes du second train pour Paris qui n’était pas encore formé, lorsque, en débouchant du tunnel du Parterre, qui domine l’entrée de la gare, il aperçut entre la voie qui vient de Paris et le mur de soutènement de la tranchée, un cadavre mutilé et ensanglanté.
M. Foucher courut prévenir le sous-chef de service, M. Aumaistre, qui se rendit aussitôt avec plusieurs hommes d’équipe, munis de lanternes, à l’endroit indiqué par le lampiste.
Le corps était entendu face contre terre, entre la voie et le mur, à soixante-dix mètres environ du quai même de la gare et à treize mètres avant l’entrée du tunnel du Parterre.
Le bras droit et la jambe droite reposaient sur le rail extérieur de la voie et avaient été cruellement mutilés par les roues.
La tête était tournée à gauche et le crâne avait été atteint et entamé par une roue et des fragments de cervelle avaient rejailli à quelque distance sur le ballast.
Comme un homme d’équipe approchait sa lanterne du visage dont les traits n’avaient pas été altérés, le sous-chef de gare reconnut aussitôt M. Catulle-Mendès, qui voyageait quotidiennement sur la ligne. M. Aumaistre fit aussitôt transporter le corps dans son bureau, à la gare, et les docteurs Levesque et Grandhomme vinrent procéder aux premières constations avec M. Carette, commissaire de police de Saint-Germain.
Dans le gousset du gilet de la victime, on retrouva un billet de première classe délivré à Paris-Saint-Lazare pour Saint-Germain, une pièce de cinq francs et une montre de femme que Mme Jdie Ruelland avait prêtée la veille à son maître, qui avait donné la sienne à réparer.
Dans la jaquette, on retrouva également le portefeuille de M. Catulle-Mendès qui contenait 750 francs en billets de banque et son carnet de chèques.
Les constatations des médecins et du commissaire de police devaient également écarter toute hypothèse de suicide et conclure à une mort purement accidentelle.
En effet, la position du corps, parallèlement au rail et dans le sens de la marche du train, excluait la possibilité d’une mort intentionnelle.
De plus, la canne de M. Catulle-Mendés fut retrouvée trois ou quatre mètres plus loin de la gare, brisée en deux, et un peu plus loin encore, à dix mètres du cadavre, on recueillit son chapeau, accroché aux roulettes qui supportent les fils des signaux. Ces détails ont permis de reconstituer à peu près les circonstances de l’accident. M. Catulle-Mendès avait dû prendre à la gare Saint-Lazare l’un des derniers trains, minuit treize, minuit quarante-deux, où le train qui part à une heure cinq du matin les dimanches et fêtes.
Comme le train, dont la marche est d’ailleurs très lente dans la forte rampe qui se trouve entre le tunnel de la forêt et le tunnel du parterre, allait entrer en gare de Saint-Germain, M. Catulle-Mendès dut s’éveiller en sursaut et se croire à la hauteur du quai.
Ouvrant précipitamment la portière, il chercha un point d’appui sur le marche-pied avec sa canne, mais celle-ci porta à faux et lui échappa de la main, tandis que lui-même roulait sur la voie et était traîné puisque le chapeau et la canne furent relevés à quelques mètres du corps.
Aucun des voyageurs des derniers trains que l’on a retrouvés et des employés n’a remarqué qu’une portière fut ouverte à l’arrivée. Mais à cette heure tardive, tout le monde descend plus ou moins précipitamment et ce détail a dû passer inaperçu.
D’autre part, les trains dans lesquels M. Catulle-Mendès a pu prendre place, étaient repartis déjà pour Paris lorsqu’on voulut procéder à leur inspection et à la gare Saint-Lazare, que l’on avisa par télégramme, on ne put relever aucun indice utile.
Le corps de M. Catulle-Mendès, après que des internes de l’hôpital eurent procédé à la toilette funèbre, fut transporté 3 rue de Sully, à la villa Mackenzie.
C’est là que Mme Catulle-Mendès, prévenue du malheur survenu à son mari et accourue, profondément émue, par le train de 10h47 du matin, a pu le voir. Le parquet de Versailles, avisé par télégramme, a délivré le permis d’inhumer mais aucune disposition n’a encore été prise pour les obsèques.
M. Catulle-Mendès avait, on l’a vu plus haut, passé la soirée de dimanche, chez le baron Félix Oppenheim, qui possède, 27, rue Vernet, dans le quartier des Champs-Elysées, un superbe hôtel.
Nous eussions désiré avoir sur la dernière soirée de M. Catulle-Mendès, des détails de la bouche du baron Oppenheim ; mais ce dernier était parti le matin pour Saint-Germain, dès que la nouvelle de la mort lui était parvenue.
Quant à Mme Oppenheim, elle était allée rejoindre son mari par le train de 11 heures 50. Mais nous avons pu obtenir les renseignements suivants d’un des familiers de la maison :
"M. Catulle-Mendès est venu dîner hier soir à sept heures : il nous a semblé moins gai que de coutume. Son hôte lui ayant demandé la raison de cette tristesse apparente, M. Mendès a répondu qu’ayant beaucoup travaillé toute la journée, il se sentait un peu fatigué. Après le dîner on passa prendre le café au salon. Un peu avant minuit, M. Catulle-Mendès envoya chercher un auto-taxi et partit pour la gare Saint-Lazare où il voulait prendre le train de minuit treize.
Nous pensons que s’étant endormi, il s’est réveillé quand il a senti que le train ralentissait au raidillon de Saint-Germain : il se sera cru arrivé, il aura imprudemment ouvert la portière et il sera tombé sur la voie" (…). »
Né à Bordeaux le 21 mai 1841, Catulle-Mendés arriva à Paris à dix-sept ans en 1860, fonda la "Revue Fantaisiste" avec Théophile Gautier dont il devait plus tard épouser la fille, Judith Gautier. Théodore de Banville et Baudelaire, Arsène Houssaye, Villiers de L’Isle Adam, Daudet, furent leurs collaborateurs. En 1865, il créa la revue "L’Art" avec Leconte de Lisle, Sully-Prudhomme, Coppée, Verlaine et Mallarmé. Avec eux, il fonda l’Ecole Parnassienne. Critique d’art, poète, il composa nombre de livrets, ballets et scénarios lyriques, "le Capitaine Fracasse", opéra-comique d’après Théophile Gautier, musique de Pessart, "Gwendoline", opéra en deux actes, musique de Chabrier, "Isoline", conte de fées sur la musique de Messager, "Ariane", opéra de Massenet…En 1899, il rédigea un rapport pour le ministère de l’Instruction Publique sur la poésie française.
Selon l’un de ses amis, M. Rouzier-Dorcière, "il apportait, dans ses duels qui furent nombreux, une fougue et une témérité qui forçaient l’admiration et soulevaient des craintes légitimes chez ses témoins.(…) Je rappelle ici pour mémoire son duel fameux avec le comédien M. Lugné-Poë. Quand les épées croisées, M. Lugné-Poë vit venir vers lui comme une trombe l’impétueux Catulle-Mendès, il rompit, il rompit même dans des proportions de distance telles que Mendès, qui le pourchassait, mit son épée sous le bras et lança un " Vous partez déjà !...Monsieur ? " qui fit fortune."
Source :
Extraits du Petit Journal - 9 février 1909
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16/05/2011
AU VESINET, L'ART AUTOMOBILE A FAIT TOURNER LES TETES
Au Vésinet, le patrimoine automobile recevait une fois encore l’accueil chaleureux du public grâce à l’association des commerçants qui avait convié la bonne humeur à travers une exposition de voitures et motos anciennes dimanche 15 mai 2011. Ainsi, c’est l’art automobile que l’on vint admirer à travers la présence de carrosseries et moteurs d’une trentaine de véhicules de 1905 à nos jours. Ce sont également les concurrents passionnés défilant en costume d’époque qui forçaient le respect. La ville de Chatou, qui compte dans son histoire un constructeur automobile, s’est toujours refusée à une telle manifestation dans l’Ile malgré les propositions répétées de l’association et de l’association Rétromob’Ile de Chatou créée par Pierre Arrivetz (1998). Quel dommage. Avec un repas pour les concurrents, quelques prix et un temps acceptable, la participation de centaines de personnes à la manifestation du Vésinet a de nouveau « véhiculé » son intérêt pour un public de toutes générations, Catoviens compris… Intérêt d’ailleurs partagé par le député de la circonscription du Vésinet, Monsieur Jacques Myard, qui a couvert de son haut patronage et de sa présence la remise des prix. De grands remerciements aux organisateurs pour leur investissement bénévole qui a égayé une journée de printemps au Vésinet.
Ci-dessus et ci-dessous : une gagnante magnifique des derniers temps de la Prohibition : La Cadillac La Salle 1933
Ci-dessus et ci-dessous, sous un ciel couvert, une autre gagnante qui éclairait la manifestation de sa robe hollywoodienne : la Packard 8 cylindres 1939
Un Cabriolet Traction Citroën 1939 dont le propriétaire avait endossé l'élégance
Une rare Jaguar Mark 9 de 1959 : luxe, puissance et volupté
Une Jaguar X.K.140 de 1956 en provenance de Chatou nous a ramenés aux belles heures des années cinquante : ainsi que nous l'a précisé son propriétaire, "140" pour 140 miles soit 225 km/h !
Un modèle rare évoquant les heures endiablées de la compétition automobile dans l'entre-deux-guerre : une Salmson. Salmson, marque française, produisit des voitures de 1919 à 1953 (publicité ci-dessous).
Salmson, "L'élégance et la qualité mécanique", publicité 1951 pour les deux modèles de la marque : les 10 et 13 CV ci-dessus.
A quoi aurait ressemblé l'après-guerre sans l'increvable Peugeot 203 (685.000 exemplaires vendus de 1948 à 1960) : à un déjeuner sans soleil.
Même l'épagneule "bretonne" a salué la Forest 1905 du Wisconsin, une ancêtre dont Maurice Berteaux, maire de Chatou déclaré "ministre sportsman" par "la Vie au Grand Air" en 1905 pour sa pratique de l'automobile, n'aurait pas renié les qualités.
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07/05/2011
DEJEUNER DU 8 MAI 2011: UN SON PAS COMME LES AUTRES
Couverture projetée du coffret CD AUDIO "Les Voix de la Guerre": l'avion et le char sont Français, le fantassin et l'artilleur de 1940 aussi. collection Pierre Arrivetz
Le 8 mai 2011, les anciens combattants et leurs familles réunis au Collège Victor Hugo à Chatou au déjeuner organisé par la municipalité à la suite de la cérémonie commémorative ont entendu l’extrait d’un disque audio dont l’achèvement est prévu à la rentrée 2011 pour les Journées du Patrimoine : un coffret de deux disques sur la Seconde Guerre Mondiale incorporant voix historiques et témoignages d’habitants de Chatou et des environs avec l’extraordinaire concours d’Alain Hamet et Jean-Claude Issenschmitt, présidents respectifs d’associations d’anciens combattants de Chatou.
Fruit d’un travail immense sur l’inspiration, la mise en scène et le fonds documentaire de José Sourillan, ancien directeur du service documentation de RTL, président des « Voix Historiques », ce disque bouleversant n’a pas d’équivalent sur le marché français. Il est l’œuvre de deux techniciens hors pair qui ont réussi un montage harmonieux mais ô combien éprouvant : Arnaud Muller, notre vice-président informaticien, et Eric Konofal, collectionneur. Grâce à leur intervention, la voix de nos aînés, à l'appui de témoignages inédits, se transforme en une épopée aux accents émouvants et irremplaçables.
Cette œuvre permettra de garantir la transmission de cette mémoire qui se perd sur les évènements et la vie sous la Seconde Guerre Mondiale. L’Association, fidèle à son engagement en faveur du passé phonographique glorieux de Chatou, est fière d’en être le producteur et l’éditeur.
| 16:46 | Commentaires (0) | Lien permanent
06/05/2011
GEORGES REMON (1889-1963), DECORATEUR DE GRANDS PAQUEBOTS
Georges Rémon, dit « Géo » Rémon, décorateur, s’installa à Chatou avec sa famille dans une villa du 61 avenue Foch (aujourd’hui disparue) dans les années 1932-36 et y mourut en 1963.Il était l’héritier d’une famille d’artistes. Son père, Pierre-Henri Rémon, professeur à l’école des Arts Décoratifs, était le fondateur d’un atelier de décorateurs à Paris qui s’orienta à partir de 1908 vers la décoration des grands paquebots (source : « L’Illustration - numéro spécial Normandie »). Pierre-Henri Rémon fit connaître Chatou à sa famille en l’emmenant en villégiature villa Lambert avant la première guerre. Reprenant l’entreprise familiale dés 1919 après avoir servi dans le régiment de transmission Edouard VII pendant la Grande Guerre, Georges œuvra avec son frère Jérôme sur des commandes prestigieuses. La marque de l’atelier fut ainsi présente sur les paquebots de la Transat, « France » (1912), « Paris » (1921), « Ile de France » (1926), « Normandie » (1935). Il fut également un collaborateur éminent des revues d'art et de jardins, jardins auxquels il consacra un ouvrage "les jardins de l'Antiquité à nos jours" (1943) et fut en autres le décorateur des Grands Magasins du Louvre (actuel Salon des Antiquaires) pour la fête de la Victoire en 1919.
"FRANCE" (1912)
France 1912 - Lancé une semaine après le naufrage du Titanic, il fut le seul paquebot français à quatre cheminées.
Le paquebot "Paris", en partie décoré par les ateliers Rémon. Il disparut dans un incendie suspect au Havre le 18 avril 1939. On soupçonna un attentat manqué visant vraisemblablement "Normandie" accosté derrière lui.
On fit appel également à la famille Rémon pour le réaménagement des paquebots pris par l’Angleterre et les Etats-Unis comme dommages de guerre à l’Allemagne en 1919, devenus des unités de la Cunard et de la United States Line sous le nom de "Berengaria" (1910-1938) et "Leviathan"(1913-1938) ainsi que pour la décoration intèrieure de l'"Aquitania" en 1913 (Cunard).
Un ouvrage de Georges Rémon sur les jardins paru en 1943. Georges Rémon était directeur de l'Ecole des Arts Appliqués de la Ville de Paris et Chevalier de la Légion d'Honneur.
L'association a réalisé deux conférences salle Jean Françaix sur ce sujet qui a toujours recueilli beaucoup de succés, l'une en 1995 avec Jean-Paul Herbert, directeur des archives de la Compagnie Générale Maritime et Louis-René Vian, spécialiste des grands paquebots français et auteur d'un ouvrage sur la décoration intérieure des navires "Arts Décoratifs à bord des Paquebots Français" (non réédité depuis son décès), l'autre en 1997 consacrée à Normandie par Louis-René Vian.
Ci-dessus, Pierre Henri Rémon, fondateur de l'atelier de décoration Rémon, père de Georges Rémon, mort en 1930. Le bureau Pierre Henri Rémon et fils était situé 16 rue d'Artois à Paris 8ème et ses ateliers 54 rue Bayen et 3 rue Vernier.
Pour en savoir plus, le bulletin historique de l'association 2010 (62 pages), en vente au prix de 15 euros pour les non-adhérents.
Pour tout renseignement : piarri@orange.fr
Publié dans : GEORGES REMON, CHATOU DANS L'HISTOIRE MARITIME | 14:13 | Commentaires (11) | Lien permanent