21/01/2018
INVENTAIRE HISTORIQUE DU PATRIMOINE BATI : OU EN SOMMES-NOUS ?
Le travail de l'inventaire du patrimoine bâti réalisé bénévolement par le président de l'association Pierre Arrivetz a actuellement fait l'objet de la remise de deux rapports non exhaustifs pour deux secteurs de la ville, le premier de 345 pages, le second dans un secteur moins dense de 244 pages.
Ces rapports bénéficient de recherches aux archives foncières avec indication du propriétaire constructeur et de la date de déclaration de la construction trois ans après son achèvement ou de la date d'achèvement lorsque celle-ci est mentionnée ainsi que du chemin cadastral à suivre dans la ou les différentes matrices pour aboutir à l'information. Ces mentions peuvent être alimentées par d'autres informations historiques en fonction du résultat des recherches.
Ces précisions ne figurent pour une telle quantité de bâtiments dans aucun autre inventaire communal en Ile-de-France à notre connaissance ni même dans celui des grandes villes de France.
Le secteur entre l'avenue Foch et Carrières-sur-Seine est en cours d'inventaire. A l'heure actuelle, plus de 330 adresses ont fait l'objet d'une notice historique au terme des deux premiers rapports.
Rapport d'inventaire remis pour le secteur 1
en septembre 2017 entre l'avenue Foch et la voie ferrée
***
Rapport d'inventaire remis pour le secteur 2
en janvier 2018 entre la voie ferrée et Croissy-sur-Seine
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01/01/2017
MODIFICATION 2 PLU - NOTRE POSITION
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10/06/2015
L'HABITAT SOCIAL D'APRES-GUERRE A CHATOU : LES MAROLLES
Les Marolles achevées - cliché de 1966 - Collection Pierre Arrivetz
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03/05/2015
LES DENOMINATIONS DES RUES DE CHATOU, CHANGEMENTS ET CREATIONS
Ancien Régime
Création de l'Avenue des Tilleuls en 1730 par le seigneur Gougenot de Croissy avec l'accord du marquis de Tessé, seigneur de Chatou (1724-1737)
Fin de l'Empire, de la Première Restauration, des Cent-Jours et de la Seconde Restauration
Municipalité de Monsieur Travault (1814-1823) :
Rue de l'Eglise : Rue Bourbon en 1816
Monarchie de Juillet
Municipalité de Camille Périer, député puis pair de France (1832-1844)
Nouvelle avenue devant être ouverte grâce aux libéralités des propriétaires à proximité de la station de chemin de fer, libéralités dont la plus importante émane du marquis d'Aligre : avenue d'Aligre le 9 août 1840 contre l'avis du marquis qui préfèrerait le nom d'"avenue de Croissy".
Municipalité de Thomas Délivré (1844-1848) :
Voie en cours de création débouchant sur la route de Saint-Germain : rue Camille Périer le 13 février 1845
Quai entre l'ancien pont routier et la rue Bourbon : Quai Bourbon le 7 novembre 1847 (dénomination sans postérité, Quai de l'amiral Mouchez actuel)
Quai de la rue Bourbon au pont de chemin de fer : Quai des Papillons le 7 novembre 1847 (dénomination sans postérité, Quai Jean Mermoz actuel)
N.B: le numérotage des maisons, en lettres peintes, fit l'objet de la présentation au conseil municipal le 22 août 1847 d'un modèle de plaque en zinc peinte de 25 cm de large sur 20 cm de haut avec fond bleu et numéro blanc proposé par Monsieur Huet, entrepreneur. Ce modèle est passé à la postérité.
Fin de la Monarchie de Juillet et de la Seconde République
Municipalité du baron Antoine Ruinart de Brimont (1848-1852) :
Voie nouvelle créée entre la rue du Chemin de Fer, traversant le canton dit "des Chardrottes" et la propriété de la Faisanderie jusqu'au hameau du Vésinet territoire de Chatou, créée par monsieur de Brimont. Son ouverture est constatée par le conseil municipal le 24 avril 1853 : l'usage et non une délibération particulière du conseil en fera "l'avenue de Brimont".
Second Empire
Municipalité de Jean Pascal Castets (1861-1866) :
Sentier des Garennes : rue des Garennes le 15 janvier 1865
Municipalité de Pierre Dumas (1866-1870 renouvelée en 1872-1877) :
Voie nouvelle entre la rue des Calêches et l'actuelle rue de l'abbé Borreau : rue des Chardrottes ouverte le 17 juin 1848 baptisée rue des Ecoles le 3 octobre 1868, prolongement jusqu'à l'avenue de Saint-Germain baptisé du même nom le 11 août 1869
Avenue du Vésinet : avenue du Parc le 17 novembre 1867
Avenue de Croissy : avenue de la Rivière le 17 novembre 1867 (sans postérité avenue Larcher actuelle)
IIIème République
Municipalité d'Ernest Bousson (1878-1887), autoproclamée "première municipalité républicaine de Chatou" (baptêmes avec noms républicains) :
Rue du Chemin Vert : rue Labélonye le 20 mai 1878
Chemin vicinal des Cures : route de Maisons en 1878
Voie ouverte entre la rue de Sahûne et la rue du Chef Saint-Jean : rue des Dix-Sept le 19 décembre 1880
Avenue de la Rivière : avenue Larcher le 19 octobre 1882
Avenue Lacroix : rue Esther Lacroix le 12 avril 1884
Avenue de Flandre : boulevard de la République le 12 avril 1884
Rue de la Procession : rue de la Liberté le 12 avril 1884
Avenue du Vésinet : avenue Victor Hugo le 12 avril 1884
Municipalité radicale et radicale-socialiste de Maurice Berteaux (1891-1911) :
Rue Sous-Bois : rue François Laubeuf le 16 septembre 1892
Création de la Rue Henri Penon entre la rue François Laubeuf et le boulevard de la République le 16 septembre 1892
Création de la rue Napoléon Ancelin entre la rue Henri Penon et le Passage Sous-Bois le 16 septembre 1892
Création de la rue Charles Lambert entre la rue de la Gare et la rue François Arago le 14 mai 1897
Avenue de l'Hôtel de Ville : avenue Ernest Bousson le 28 avril 1899 (effectivité en 1911)
Rue de la Tranchée : rue du Lieutenant Ricard le 27 juin 1910
Municipalité de "concentration républicaine" du docteur Rochefort (1911-1919) :
Rue du Centre : rue Brunier-Bourbon le 12 août 1911
Création de la rue Centrale entre le boulevard de la République et la rue du Lieutenant Ricard longeant le cimetière en juillet 1912
Rue de Croissy : rue du Général Colin le 23 mars 1918
Rue Verte : rue Charles Despeaux le 21 décembre 1918
Municipalité radicale / bloc national de Charles Montaudoin (1919-1921) :
Rue des Sablières : rue du Général Galliéni le 2 décembre 1920
Ancienne rue Bourbon : Quai de l'Amiral Mouchez le 17 février 1921
Rue Nouvelle prolongeant la rue du Centre : rue Brunier-Bourbon le 17 novembre 1921
Municipalité radicale et radicale-socialiste de Vital Chatel (1921-1929) :
Rue des Chardrottes : rue du Capitaine Guynemer le 15 novembre 1922
Rue Transversale de la Place : rue Deloigne le 15 novembre 1922
Petite Rue Sous-Bois : rue Lantoine le 15 novembre 1922
Chemin des Vaches : rue Darcis le 15 novembre 1922
Rue des Pissis : rue Beaugendre le 15 novembre 1922
Prolongement du boulevard de la République : boulevard Jean Jaurès le 14 novembre 1927
Municipalité de coalition radicale-radicale socialiste / républicains de gauche / union républicaine (centre, centre gauche et droite) de Léon Barbier (1929-1935) :
Rue de la Ferme Prolongée : rue Albert Joly le 13 février 1930
Voie ouverte à hauteur du boulevard Jean Jaurès : chemin de l’Avenir le 10 novembre 1931
Rue des Calêches : rue Georges Clémenceau le 13 février 1931
Rue des Gabillons : rue de la Gare en 1878 puis avenue du Maréchal Joffre le 13 février 1931
Rue du Saut du Loup : rue de l'Abbé Borreau le 13 février 1931
Voie ouverte entre le carrefour de la Route de Montesson (rue du général Leclerc) et le chemin des Larris (rue Léon Barbier) : rue Ribot le 10 novembre 1931
Avenue des Vaucelles : avenue Paul Doumer le 11 août 1932
Avenue des Chalets : avenue Aristide Briand le 11 août 1932
Rue des Cormiers Prolongée : rue Tournier le 11 août 1932
Voies nouvelles crées entre la route de Montesson (rue du général Leclerc) et la route de Maisons : rue Audéoud Fournier (disparue en 2006), rue Paul Painlevé, rue du Professeur Calmette, place du docteur Roux le 7 novembre 1933
Municipalité union républicaine de Jules Ramas (1935-1944) :
Villa des Landes : rue Edmond Flamand le 6 décembre 1936 rebaptisée allée Edmond Flamand le 28 février 1937
Voie entre la rue Sainte-Marie et l'avenue Larcher : Quai Jean Mermoz le 28 février 1937
Rue des Jardinets : rue Maurice Hardouin le 13 juin 1937
Rue Centrale : rue Emile Pathé le 22 août 1937
Square construit en 1938 entre la route de Montesson (rue du général Leclerc) et la rue des Beaunes : Square Debussy le 16 octobre 1938
Voie nouvelle créée le long des usines Pathé longeant le cimetière et reliant la rue Emile Pathé à la rue du Lieutenant Ricard : rue Edouard Branly le 12 mars 1939
Avenue du Château de Bertin dans le Parc de Chatou baptisée le 12 mars 1939
Période de "La Drôle de Guerre" :
Chemin de halage entre le pont routier et la rue Esther Lacroix (à hauteur du barrage de la Seine) : Quai "de la Nymphée" le 1er octobre 1939 finalement changé en Quai du Nymphée
Chemin de halage entre le pont de chemin de fer et Croissy : Quai Maxime Laubeuf le 21 janvier 1940
IVème République
Municipalité RPF d'Henry Vercken (1947-1953) :
Classement de voies privées dans la voirie urbaine le 20 mars 1953 : rues de Panafieu, Anatole France, Pasteur, Charles Vaillant, avenues de la Faisanderie et Roger
Municipalité Radicale /Radicale-Socialiste et SFIO de Gabriel Laubeuf (1954-1959) :
Dénomination de la rue des Larris rue Léon Barbier le 29 décembre 1954
Source : XIXème et XXème siècles - registres des délibérations du conseil municipal
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Municipalité de Chatou - Député de Chatou:
Maintien à Chatou de l'association Sequana
Publié dans L'AMENAGEMENT DE CHATOU, LES VOIES DE CHATOU | 16:12 | Commentaires (0) | Lien permanent
27/04/2015
LE RENVOI DE L'ASSOCIATION SEQUANA : UNE PREMIERE ATTEINTE A L'IDENTITE CULTURELLE DE CHATOU
LE PATRIMOINE DU SITE FOURNAISE
NOUS CONCERNE TOUS
MERCI DE CLIQUER SUR LE LIEN CI-DESSOUS
Municipalité de Chatou - Député de Chatou:
Maintien à Chatou de l'association Sequana
A l'orée du pont de chemin de fer de Chatou vers 1920
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16/07/2014
BELANGER (1744-1818), L'ARCHITECTE DE L'ELEGANCE
En prenant l’avenue Foch, vous croiserez au bas du boulevard de la République deux pavillons d'entrée donnant sur le château de la Faisanderie, demeure du Second Empire érigée à la place d’un pavillon de chasse construit par François-Joseph Belanger, architecte des Menus-Plaisirs de la cour de Louis XVI.
Né le 12 avril 1744 à Paris, Belanger fut l’auteur de jardins et pavillons très élégants qui firent sa fortune, notamment le parc de Bagatelle qu’il réalisa pour le comte d’Artois dont il était devenu le Premier architecte en 1777. Il fut également l’architecte de Beaumarchais qui lui fit faire son jardin. Quelques aquarelles de sa main en ont conservé témoignage.
Aquarelles de Belanger représentant le jardin qu'il avait dessiné pour Beaumarchais porte Saint-Antoine - aquarelles vers 1789 - source : Bibliothèque Nationale de France - Gallica.Fr
Emprisonné sous la Révolution, Belanger évita l’exécution grâce à la chute de Robespierre. Libre et réhabilité, il devint commissaire de la commune et put rencontrer en 1795 le fils de Louis XVI à la Prison du Temple. Sur sa permission, il exécuta le portrait de l’enfant. Il donna ainsi sans le savoir la dernière image du malheureux dauphin qui devait mourir quelques jours plus tard. Belanger fit alors réaliser son buste par le sculpteur Beaumont.
Sous l’Empire, Belanger réalisa une coupole en cuivre pour la Halle aux Blés en 1811, afin de protéger le bâtiment de l’incendie.
En 1814, âgé de 70 ans, François-Joseph Bélanger accueillit avec joie le retour des Bourbons pour la rentrée desquels il exécuta en treize jours une statue équestre en plâtre d’Henri IV sur le Pont-Neuf destinée à remplacer la précédente, détruite sous la Révolution. Le comte d’Artois (futur Charles X), qui n’avait rien oublié après vingt-cinq ans d’exil, le nomma intendant de ses bâtiments et le fit chevalier de la Légion d’Honneur. Belanger eut peut-être le sentiment d’une injustice réparée. Ses œuvres firent également merveille en Angleterre mais à la suite de destructions, seuls quelques très beaux plans en attestent encore. François-Joseph Belanger s’éteignit le 1er mai 1818.
En France, le château de Maisons-Laffitte, le parc de Bagatelle et les deux pavillons d'entrée du château de la Faisanderie à Chatou portent sa signature. C’est en 1783 qu’il en donna les plans au comte d’Artois, alors propriétaire des garennes du Vésinet qui s’étendaient jusqu’au Pecq.
Les pavillons de Belanger avenue de Saint-Germain dans leur état originel avant 1914 - collection de l'auteur
Les pavillons ont été sérieusement abîmés au XXème siècle. Celui qui abrita longtemps un restaurant fut défiguré dès les années vingt cependant que son pendant a fait l’objet de travaux masquant à jamais son décor de briques. Relevant les vestiges du patrimoine du XVIIIème siècle dans ses ouvrages sur Chatou, Monsieur Jacques Catinat, maire de la ville de 1971 à 1979, s’enquit d’obtenir leur inscription à l’Inventaire des Monuments Historiques. La décision de l’Etat intervînt en 1977. Leur démolition a été évitée jusqu’ici mais reverra-t-on jamais le dessin de Belanger réapparaître sous le voile des dénaturations successives ?
Les pavillons de Belanger avenue Foch, après 1920. Le pavillon de droite a été défiguré et les deux pavillons ont perdu leurs oeils de bœuf en toiture - collection de l'auteur
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26/12/2013
LE CASINO DE CHATOU (1882) : IMPAIR ET PASSE
Une vue de l'ancien Chatou dans les années cinquante, en fait le Chatou du XIXème siècle resté tel que jusqu'à la Rénovation de 1966. A l'extrême-droite à côté de l'église, le casino, "reine d'un jour", devenu le presbytère en 1910.
A la fin du XIXème siècle, le développement du pays se faisait autour d’une église qui n’était pas entièrement sauvée des ruines des bombardements des batteries françaises du Mont-Valérien de la guerre franco-prussienne. La municipalité, qui avait fait refaire sa façade par l’architecte Eugène Bardon en 1880, cherchait à la fois à la restaurer et à l'agrandir.
L’argent manquait, la municipalité d’Ernest Bousson, élue en 1878 en qualité de « première municipalité républicaine » selon le mot du maire, cherchait un financement. L’actuel presbytère, édifice construit pour ses parents par le comte Réal, chef de la police sous l’Empire, était alors une habitation privée (il n’abrita la cure qu’à partir de 1910). Un directeur de théâtre, Paul Bourdeille, proposa à la municipalité d’en faire notamment un casino et ce projet fut accepté par le conseil municipal le 30 mai 1882. Le 25 juillet, la municipalité signait une convention avec le propriétaire de la maison pour en faire uniquement un casino.
L’affaire choqua car le casino, situé à côté de l’église, parut défier les consciences. Un journal « conservateur », « Le Journal de Saint-Germain », acrimonieux contre la municipalité à tous propos, salua ainsi l’inauguration de l’établissement dans un article du 4 août 1882 : « Réjouissez-vous, bohèmes et clodoches, Chatou a enfin son Casino ! nymphes de la Grenouillère, inventez une danse nouvelle pour fêter cette heureuse journée. Comme monsieur le préfet de Seine-et-Oise et Monsieur le Maire de Chatou ont choisi des circonstances favorables pour inaugurer ce nouveau temple consacré aux plaisirs ! c’est au moment où le prestige de la France s’affirme avec tant d’éclat sur les bords du Nil et dans la capitale des Osmanlis que cet évènement remarquable se produit.
Habitants honnêtes de Chatou préparez-vous à envoyer vos filles dans ce lieu de plaisirs où les habituées de la Grenouillère leurs donneront de salutaires exemplaires. Si cela ne suffit pas, vous trouverez bien dans quelque coin de votre pays des châtelaines ayant voitures et chevaux qui dirigent à Paris des couvents renommés, demandez-leur quelques-unes de leurs pensionnaires pour enseigner à vos filles l’art de se conduire dans le monde.
Habitants de Chatou, envoyez aussi vos fils dans ces établissements créés pour la jeunesse, ils y apprendront comment on dissipe en peu d’heures des fortunes laborieusement acquises par plusieurs générations de travailleurs ! donc dimanche dernier, il y avait une grande fête au casino de Chatou pour l’inauguration de cet établissement d’utilité publique. Trois cents invitations gratuites avaient été lancées à la haute gentry du pays. Est-ce l’organisateur du casino, est-ce la la municipalité de l’endroit qui en faisait les frais ? nous l’ignorons encore.
(…) Nous devons constater, en historien véridique, qu’en dehors du casino où nous n’avions pas l’honneur d’être invité, la ville de Chatou avait une mine passablement triste dimanche soir.
Outre que l’éclairage faisait toujours défaut (on avait compté sur la lune), les cafés de la ville et de la gare ont dû faire de maigres recettes. Messieurs les patentables auront du reste le loisir de constater que si le casino vient leur couper l’herbe sous le pied, le fisc ne leur fera pas grâce d’une obole quand le moment sera venu de payer les impôts. Trop heureux seront-ils s’ils ne subissent pas l’année prochaine une augmentation nouvelle. »
La rétribution de la ville liée au casino avait été fixée dans le contrat à 500 francs par an, portés à 1000 francs par an à partir de la 6ème année d’exploitation. Le projet eut beau être figé sur le papier, le casino sombra en deux ans. La maison redevint une habitation privée.
Sources :
- "Mémoire en Images - Chatou" par Pierre Arrivetz (éditions Alan Sutton 2003)
- recherches d'Eric Dubart à la Bibliothèque de Saint-Germain-en-Laye
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27/08/2013
LE PORTUGAL EN MAJESTE A CHATOU ?
La reine Amélie du Portugal vers 1890 - collection de l'auteur
La diffusion le 27 août 2013 de l'émission "Secrets d'Histoire" consacrée à la reine Amélie de Portugal a permis d'éclairer l'histoire des derniers souverains de la monarchie portugaise. Abolie en 1910 après qu'un attentat en 1908 eut tué le roi et son fils aîné Louis-Philippe, la monarchie portugaise a été en réalité portée par la reine Amélie, arrière petite-fille du roi Louis-Philippe, dont l'aura par sa générosité et sa modernité avait conquis les portugais. La reine s'exila en France au Chesnay au château de Bellevue. Elle perdit son second fils le roi Manuel II (1908-1910) en 1932 et ne vécut plus que dans le souvenir d'une existence tragique qui lui avait fait traverser plusieurs époques, plusieurs mondes, entre 1865, date de sa naissance en France, et 1951, l'année de sa mort.
L'église Sainte-Thérèse, dessin de Michelin, architecte (1932) - collection de l'auteur
Il subsiste un témoignage un peu mystérieux mais à prendre au sérieux puisqu'il émane de l'historien de Chatou, Paul Bisson de Barthélémy, que celui-ci lie à l'inauguration de l'église Sainte-Thérèse route de Maisons en 1932 : " Rappelons enfin que la reine Amélie vint à Chatou et qu'elle donna un groupe en carton-pierre représentant Notre-Dame des Sept Douleurs." * Nous avions pu trouver et porter à la connaissance du public l'origine de la construction de l'église Sainte-Thérèse, laquelle pendant des années avait laissé lieu à nombre de suppositions (cf notre article de 2007 à ce sujet sur le blog dans la catégorie "Chatou dans l'architecture"). Mais il nous faudrait sans doute beaucoup plus de chances pour retrouver l'existence de ce groupe en carton-pierre ou de son legs.
Le couple princier du Portugal représenté à l'occasion de son mariage le 22 mai 1886, à gauche Dom Carlos, duc de Bragance devenu Charles Ier du Portugal de 1889 à 1908, neveu par alliance du prince Napoléon, et Amélie d'Orléans, arrière petite-fille de Louis-Philippe - gravure collection de l'auteur
* Paul Bisson de Barthélémy, "Histoire de Chatou et des environs", couronné par l'Académie Française, publication sous le patronage du syndicat d'initiative (1952)
Publié dans CHATOU ET L'ENTRE-DEUX-GUERRES, CHATOU SOUS LA IIIEME REPUBLIQUE, L'AMENAGEMENT DE CHATOU | 23:40 | Commentaires (0) | Lien permanent
30/06/2013
LE QUAI JEAN MERMOZ
Le Quai Jean Mermoz aujourd'hui : la construction puis l'abandon d'un bâtiment des années soixante en a fait un passage enlaidi sur les bords de Seine plutôt synonyme de dévalorisation pour la ville.
Qui connaît le quai Jean Mermoz à Chatou ? voie routière reliant l'avenue des Tilleuls au quai de l'Amiral Mouchez, il fut longtemps le quai des promenades des bords de Seine avant d'être dédié à la circulation. Depuis un an, il est bordé par une allée piétonne donnant sur la Seine réalisée dans le cadre intercommunal, ce qui permet aux habitants de se réapproprier les lieux au moins en partie. Situé au bas de l'avenue d'Eprémesnil, il fut baptisé Quai des Papillons le 7 novembre 1847 par la municipalité de Monsieur Délivré et redevint Chemin de Halage sous le Second Empire.
L'ancien Quai des Papillons était une promenade au bas des villas et de leurs jardins en promontoir sur la Seine.
Le nom de Mermoz fut donné au quai par délibération du conseil municipal du 28 février 1937 sous le mandat de Jules Ramas "en hommage au grand aviateur disparu avec ses compagnons de bord au cours de l'une de ses nombreuses traversées de l'Atlantique Sud et en souvenir des immenses services rendus à notre pays pour accroître le prestige des ailes françaises dans le monde". Mermoz était mort dans un accident dans l'Atlantique à bord du Latécoère "La Croix-du-Sud" le 7 décembre 1936.
C'est en 1927 que Marcel Bouilloux-Lafont, fondateur de la Compagnie Générale Aéropostale, l'avait envoyé en mission pour relier l'Amérique du Sud à Rio-de-Janeiro. La réussite de la traversée malgré des péripéties inouies fit de Mermoz un héros, celui-ci assurant la liaison avec l'Amérique du Sud pendant presque dix ans, faisant escale à Dakar puis en Amérique du Sud.
Ses aventures avaient traduit le péril permanent. Le journal "Voilà" rapporta en 1934 : "De la peur , Mermoz parle comme d'une servante : "dans le maximum de risque, dés que tout est perdu, elle disparaît. Quand je suis remonté de Natal (Brésil), en 1930, j'avais une fuite d'huile, avec la pression à zéro. Dans ces cas-là, il ne reste jamais qu'un quart d'heure de vol. J'étais en mer - une mer déchaînée, et dans ce quart d'heure, il me fallait trouver un bateau. Je me suis dit : "liquidé ! définitif !". Alors, je sais que je n'ai pas eu peur. C'était fini, rompu avec le monde extèrieur. Je plongeais dans un grand calme, une grande douceur. La mort, à cet instant, n'était plus un accident, mais la fin de la vie, comme le sommeil après le jour. J'ai tout connu : la rupture en l'air, la perte des ailes, je suis resté bloqué dans la Cordillière. Toujours dans ces minutes, j'ai ignoré la peur. Alors, une petite fumée est montée vers moi. J'avais trouvé un bateau dans le secteur avant que ce soit écoulé le quart d'heure sans répit (...)."
Commandeur de la Légion d'Honneur en 1934, Mermoz a représenté dans l'avant-guerre l'archétype du héros populaire, contrastant avec l'état de démission et de catastrophes ambiants. Afin de sauver la ligne aérienne France-Amérique du Sud menacée par l'Allemagne, les Etats-Unis et l'abandon du gouvernement français, il tenta de trouver un porte-voix auprès du mouvement du colonel de la Rocque. Ayant lui-même connu la misère, il enseignait aux déshérités le pilotage. A sa disparition, la France perdit l'un de ses derniers héros d'avant-guerre.
En couverture de "Voilà" 21 avril 1934
Mermoz pilota notamment un avion du constructeur Couzinet, "l'Arc-en-Ciel". Le franchissement de la Cordillière des Andes, jugé impossible, donna à Mermoz une renommée mondiale. Dans nombre de pays où il fit escale, un hommage demeure sous forme de stèles, noms de places et de voies. Ici, une arrivée au Brésil.
15/01/2013
L'HOTEL DE VILLE DE CHATOU, UN PATRIMOINE A FAIRE RENAITRE
Cliché Arnaud Muller (2000)
L’hôtel de ville de Chatou laisse dans l’indifférence par son absence de relief à la suite d’une rénovation ratée en 1964. Et pourtant, avec la propriété de l'ancien bailliage, il fait partie des rares demeures d’Ancien Régime ayant survécu dans la commune. Lorsque l’occasion d’un ravalement se présentera, l’association demande qu’un effort soit fait pour lui redonner son caractère et qu’une inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques vienne couronner les efforts entrepris pour le remettre en valeur.
La construction d’origine fut édifiée par Jean Berger, valet de chambre de Marie de Médicis, au début du XVIIème siècle. Sa fille épousa le sieur Dubuisson, conseiller et secrétaire du roi, qui en prit possession puis à sa mort, ses enfants la revendirent en 1706 à Alexandre Lhuillier, secrétaire du roi. Louis-Jacques de Vitry, chevalier, seigneur de Malassise, l’acquit sous Louis XV et la transforma au point selon une forte présomption, de lui donner son aspect actuel.
La villa Fauchat lors de sa vente à la SCI des 17 en 1878 - collection Louis Bigard
Propriété privée, l'édifice rentra dans la vie publique en 1878 à l’instigation de 17 bienfaiteurs emmenés par le maire Ernest Bousson, qui achetèrent la propriété aux consorts Fauchat et lotirent intelligemment ses abords avec les bâtiments en pierre de taille que l’on connaît.
L'hôtel de ville dans l'aspect qu'il conserva de 1878 à 1964. Le buste de la République, inauguré par Maurice Berteaux en 1902, fut retiré en 1941.
Pourvu d’un décor de fausses briques comme nombre d’anciennes demeures de Chatou érigées au début du XVIIIème siècle et jusqu’au milieu du XIXème siècle, le nouvel hôtel de ville agrémenté d'un campanile concentra les évènements enjoués ou tragiques de Chatou. Il conserve encore de nos jours des décors intèrieurs du XIXème siècle.
Une vue aérienne qui fait un choc : l'hôtel de ville quelques années avant la destruction du quartier qui l'entoure au nom de la Rénovation et de la construction du nouveau pont routier. Nous sommes probablement vers 1958. Sur le trottoir figure l'inscription "Vive de Gaulle, vive la France" avec le V de la Victoire.
Une photo sans doute prise à la sortie de la salle du conseil municipal nous montre deux personnages vers 1959-1960 : le nouveau maire Jean-François Henry, maître des requêtes au Conseil d'Etat et à sa gauche, le décorateur Georges Rémon, bien connu des lecteurs de nos rubriques, qui disparut en 1963.
Cliché Annette Mauban
Enfin, qui le sait ? l’ancien hôtel de ville de Chatou au décor de fausses briques accueillit en 1961 une scène du film de Guy Lefranc, « Conduite à Gauche », une comédie jouée par Dany Robin, l’acteur et chanteur Marcel Amont et Noël Roquevert, comédie dans laquelle sa salle des mariages fut, en quelque sorte, un interprète majeur.
L'hôtel de ville endommagé peu avant sa "rénovation" en 1964
Une rénovation en 1964 lui enleva son décor alors très abîmé dans une époque où, en dépit des efforts du ministre André Malraux et des clameurs horrifiées de certaines associations face aux destructions parisiennes, la considération du patrimoine était nulle. La suppression des fenêtres à petits carreaux et la pose de PVC ajoutèrent à la dévalorisation de l’immeuble cependant que la charpente, la zinguerie et la toiture, subirent à leur tour leur part de déclin.
A l’heure où le patrimoine a pris une place plus importante dans la culture de notre société, représentant un aspect de notre civilisation dans lequel se reconnaissent toutes les générations, nous ne pouvons que souhaiter que ce bâtiment conçu sous l’Ancien Régime, aux proportions élégantes et au regard rivé sur l’avenue la plus emblématique de la commune, soit remis en valeur et protégé une fois pour toutes des opérations de destruction-reconstruction maladives qui ont en partie miné le charme de Chatou.
Sources :
"Chatou, les châteaux et le Nymphée" par Jacques Catinat - éditions SOSP
"Cinémonde" 1961 - communication José Sourillan
Publié dans CHATOU SOUS LA IIIEME REPUBLIQUE, L'AMENAGEMENT DE CHATOU | 00:41 | Commentaires (0) | Lien permanent