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29/11/2012

RAYMOND SUBES PAR GEORGES REMON OU L'AGE D'OR DE LA FERRONNERIE

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Cage d'escalier par Patouillard-Demorianne, architecte, et rampe par Raymond Subes, ferronnier 

 

La ferronnerie connut une sorte d'âge d'or dans l'entre-deux-guerres. Le mouvement des Arts Déco imprimé par la France lui apporta une place particulière dans le monde de l'art. Le décorateur Catovien Georges Rémon (1889-1963), qui en fit la promotion notamment à travers son propre dessin sur le paquebot "Paris", revient ici dans son rôle d'observateur de l'art contemporain dans un article de 1926 consacré à Raymond Subes (1893-1970), l'un des plus illustres ferronniers français, employé dans l'entreprise de ferronnerie d'art d'Emile Robert et Ernest Borderel. Raymond Subes devait plus tard être attaché à la décoration des paquebots "L'Atlantique" (1933) et "Normandie" (1935), temples de l'Art Déco sur les océans :

"Il est hors de conteste que nos modestes ferronniers ont su admirablement traiter tous les problèmes que leur proposaient nos architectes et nos décorateurs et que les meilleurs d’entre eux ont atteint par la vigueur et la grâce de l’exécution, par le sentiment des belles ordonnances architecturales, une maîtrise qui ne nous interdit pas de les comparer aux plus grands artisans du passé.

On sait quelle part revient à un Emile Robert dans ce renouveau d’une technique et non d’un art. Comment ne pas associer à ce nom vénéré celui d’un créateur tel que Raymond Subes, l’un de ceux qui ont à coup sûr le mieux compris, le mieux interprété, avec des dons tout personnels, la robuste et noble leçon du maître.

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Cage d'escalier par Bruno Pélissier, architecte, et rampe par Raymond Subes, ferronnier

 

Nulle pièce sortie de ses mains, qu’il s’agisse d’une grille, d’un balcon, d’un départ et d’une rampe d’escalier, d’un lampadaire, d’un cache-radiateur, qui n’accuse le plus vif souci de simplification, de clarté, de netteté en même temps qu’un sens très averti de la composition ornementale, à la fois très sobre et très raffinée, stylisée avec une délicatesse et une virtuosité hors de pair.

 

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Escalier et terrasse par Hennequet frères, architectes, et balustrade par Raymond Subes, ferronnier

 

Faut-il évoquer ici combien fut importante la participation de Raymond Subes à l’Exposition de 1925 , tant à la classe du métal que dans quelques-uns des pavillons et ensembles les plus remarqués.

Rappelez-vous les ferronneries du pavillon Corcellet, à la douce patine bleutée, exécutées sur les plans de l’architecte P. Marrast, ou encore la porte du pavillon de la Société des Architectes, sur les plans de Tournon, rappelez-vous l’étonnante variété de ces lustres, lampes, appliques, consoles, miroirs, incomparables par le fini du détail et par l’esprit synthétique.

 

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Table, par Raymond Subes, ferronnier

 

Partout l’excellente remarque de mon ami G. Denoinville notant chez Subes l’heureuse subordination de l’effet décoratif à l’ensemble architectural. Ses œuvres, ajoutait-il, y gagnent ainsi en clarté et en vérité. »

En clarté, parce qu’il arrive, avec des moyens de composition qui lui sont très personnels, à tirer un parti excessivement ingénieux, ce qui emprunte de moins en moins aux éléments florifères des assemblages, des barres de fer, sans avoir recours à l’imitation, en leur infligeant  toutes les courbures possibles et en procédant par grandes lignes constructives qui dérivent le plus souvent de formules géométriques.  

Aussi bien ne soyons pas surpris si Raymond Subes est le collaborateur intime d’architectes aussi réputés que M.M. Perret, Tournon, Marrast, Haubold, Droz, Paquet, Expert, Hulot, Roux-Spitz, Lelièvre.

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Escalier par Granet, architecte, et Subes, ferronnier

 

Nous reproduisons ici quelques pièces récentes du maître ferronnier, en particulier plusieurs très belles rampes d’escalier, exécutées en collaboration avec M.M. Patouillard-Demorianne, Bruno Pélissier, Granet et Hennequet Frères.

Et ce sont encore une remarquable grille de porte avec imposte, à motifs fleuris, ou la grille de fenêtre à motifs filiformes. Subes exposait aux artistes décorateurs console, grilles et lampadaires présentés avec une aimable fantaisie, en même temps que de chatoyantes étoffes de Bianchini dont la souplesse et la grâce se mariaient avec bonheur à la rigidité et à la pureté des lignes du métal martelé.

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Porte par Lelièvre, architecte et Subes, ferronnier

 

Ce stand, l’un des meilleurs du salon, attestait les plus fines nuances du goût avec lequel Subes sait exalter dans l’esprit même de la matière qu’il façonne, la précision de son sentiment décoratif.

Nous retrouvons toutes les caractéristiques de son beau talent dans la table en fer avec piédestal et plateau de marbre que nous reproduisons, et surtout dans les ouvrages d’un style si pur, si dépouillé, où bannissant l’ornement floral, le maître ferronnier se meut dans les simples arabesques, les entrelacs, les réseaux et les moulurations rectilignes.

Voyez notamment à quelle sobriété de moyens et tout à la fois à quelles harmonieuses proportions est due la beauté grave et ferme d’une grille comme celle qui a été exécutée avec la collaboration de l’architecte Dureuil ou celle dont le décorateur Perret a fourni le modèle, comme celle, enfin, plus nourrie, plus pleine où se reconnaît la griffe de l’excellent architecte P. Marrast.

 

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Cache-radiateur par Raymond Subes

 

Il me semble que, dans ces créations, Raymond Subes affirme avec un bonheur singulier la mâle sûreté de son goût de plus en plus épris de simplicité, de calme et de perfection.

Georges Rémon 

Jardins et Cottage - juillet 1926

 

 

 

 

25/11/2012

A CHATOU, LE REPAS DES SENIORS EST UNE REUSSITE

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A Chatou se tenait dimanche 25 novembre 2012 le repas des seniors organisé par Madame Christine Gautreau sous la houlette de Madame Pascale Lery, première adjointe au maire et de Madame Laure Desmoulins, conseillère municipale déléguée en charge des seniors. Le déjeuner avait lieu au stade Corbin où, dans un cadre rénové, 430 personnes invitées par la municipalité avaient pris place, assistant à un spectacle de danse professionnelle puis participant elles-mêmes au bal qui suivit à la fin du repas, vers…17 heures.

Ce fut un évènement particulièrement réussi : le personnel municipal, habillé à la mode des années 20, s’est déployé autour de tables très bien agrémentées de compositions florales du même style. La cuisine centrale, sous la direction du nouveau chef, a offert un menu exempt de toute critique, anticipant le Réveillon.

 

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La cuisine centrale réunie et son nouveau chef, présentés par le maire de Chatou, Monsieur Ghislain Fournier.

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Le menu servi aux seniors

 

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La danse de Joséphine Baker interprétée par un membre de l'équipe de danse.

 

Le spectacle de danses, en partie acrobatique, de la valse au rock en passant par le charleston dans un numéro à la Joséphine Baker, a achevé de distraire les convives dans la bonne humeur et de les ramener à certaines années « dansantes » dont certaines qu’ils avaient connues.

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Démonstration de rock

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Bonne humeur et grandes discussions entre les invités

 

En ce qui concerne l’association, celle-ci était représentée par Pierre Arrivetz, Arnaud Muller, José Sourillan, ancien directeur du service documentation de RTL et réalisateur, ces deux derniers invités avec l’autorisation du maire de Chatou. Alain Paillet, adhérent, était également présent.

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Messieurs José Sourillan, ancien directeur du service documentation de RTL (ci-dessus) et Arnaud Muller, vice-président de l'association Chatou Notre Ville (ci-dessous), tous deux auteurs du coffret LES VOIX DE LA GUERRE 1939-1945 incluant les voix de Chatou et des environs, étaient présents.

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Pierre Arrivetz a pu prendre plusieurs contacts pour de nouveaux témoignages historiques, aidé notamment par le signalement de ses estimés collègues du conseil municipal Jean-Louis Boulègue et Jean-Pierre Ratel.

 

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Le coffret audio LES VOIX DE L’APRES-GUERRE 1946-1957, actuellement en préparation à l'association, devrait, s’il est réalisé, rester dans les annales comme un film sonore sans équivalent tant les sujets traités y sont nombreux, et les témoignages originaux dans cette période des plus foisonnantes du XXème siècle .

 

 

N.B : il n'est jamais trop tard pour vous inscrire dans le programme d'activités du Centre Communal d'Action Sociale dont nous rappelons l'objet et les coordonnées :

 

16 rue Camille Périer - 78400 Chatou
Tél : 01 34 80 46 39

  • Vous accueille du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 14h à 17h30
    (fermeture à 16h45 pendant les vacances scolaires)
    le samedi de 8h à 12h.
  • Vous informe sur les différents dispositifs d'aide sociale municipale ou départementale
  • Vous oriente vers les organismes ou les institutions adéquats
  • Vous accompagne dans vos démarches et projets d'insertion sociale et professionnelle.

    Le CCAS propose aux catoviens un large éventail de services et d'activités :

Seniors /   Personnes handicapées /   Insertion sociale et professionnelle /   Logement /   Permanences

 

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Joséphine Baker, vedette de la firme Columbia dont la production des disques fut assurée par les usines de Chatou à partir de 1931, se prêtant au métier de crieuse de journaux en octobre 1930 à la porte du journal "L'Intransigeant" - collection de l'auteur.

 

20/11/2012

CHERCHEUSES D'OR A CHATOU

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Scène du film "Chercheuses d'Or" (1933) - "Pour Vous" 17 août 1933

 

Au plus fort de la Grande Dépression, l’industrie cinématographique hollywoodienne dut se surpasser pour apporter la distraction dans les  têtes de citadins assombris. A la Warner Bros, ce fut l’œuvre de Jack Warner et de Darryl Zanuck qui donnèrent tous crédits à des comédies musicales d’un genre unique : celles de Busby Berkeley, Mervyn LeRoy et Lloyd Bacon, un feu d’artifice des années trente. Dans leurs films, le scénario et les dialogues ne comptèrent pas. Leur indigence même s’afficha comme une affaire entendue tant les mises en scène grandioses furent une source de fascination.

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Scène du film "Chercheuses d'Or" (1933) - "Pour Vous" 17 août 1933

 

L’organisation de leurs chorégraphies spectaculaires sans succession connue se basait sur un recrutement infernal. Pour le film « Chercheuses d’Or » réalisé en 1933 - on appelait « Chercheuses d’or » les jeunes filles intéressées par les hommes fortunés - Busby Berkeley auditionna 2000 girls pour n’en retenir "que" 200. Le ballet incessant de ces jeunes femmes venues de toutes les régions d’Amérique engendra des perturbations continuelles sur les plateaux des films « traditionnels », les acteurs voisins ne tenant plus en place. La synchronisation obtenue par des répétitions sans pitié et sans répit signa cependant le courage et l’abnégation au service de la mise en scène, octroyant en contrepartie l’aisance et le succès à des jeunes femmes convaincantes et prometteuses, d’un professionnalisme exemplaire.

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Des "Girls" de "Chercheuses d'Or" au secours du moral des américains - "Pour Vous" 17 août 1933

 

Cette série de comédies musicales devait également symboliser un fait marquant de l’industrie du disque : tout spectateur sortant de ces spectacles aux décors inimaginables ne manquerait pas de ressasser les chansons et les airs qu’il avait entendus et lorsque l’opportunité se présenterait, d’en acheter le disque.

Ce fut le cas en Angleterre et en France, où la production des comédies musicales américaines fut l’apanage de Columbia, l’un des labels produits aux usines de Chatou à partir de 1931. Columbia ne fit malheureusement pas presser les orchestrations originales des films. Conformément à son origine anglaise, la société en confia l’exécution à un chef londonien. C’est ainsi par exemple que « Chercheuses d’Or » (« Gold Diggers of 1933 ») fut édité dans un enregistrement exécuté sous la baguette d’un artiste célèbre en contrat la firme, Henry Hall et son orchestre de la BBC *.

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Catalogue 1936 des disques Columbia produits à l'usine de Chatou : "Cargaison de rêves" - Collection de l'auteur

 

Le disque 78 tours DFX 149 d’étiquette bleu marine fut présenté au catalogue et pressé dans la nouvelle usine de la rue Brunier-Bourbon. Celle-ci avait été édifiée comme on le sait aujourd’hui sur les plans de style Art Déco des architectes Wallis, Gilbert et Partners pour le compte du trust Pathé – La Voix de Son Maître – Columbia. 

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Usine de la Société Générale de Disques. Construite en 1929-1930 sur le terrain de la Compagnie des Machines Parlantes d'Emile Pathé, elle fut le centre de production en Europe des disques Pathé, Columbia, La Voix de Son Maître. Cliché ADGP - Jean-Marc Vialle - tous droits réservés (1985).

 

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"La chanson d'une nuit", tirée du film français du même nom de Pierre Colombier et Anatole Litvak (1932) par le BBC Dance Orchestra sous la direction d'Henry Hall - disque Columbia 78 tours "fabriqué en France". Collection de l'auteur.

 

 

 

Grâce à l’arrivée du cinéma parlant, de nouvelles compositions musicales prenaient place, drainant dans le public l’image de celle ou celui qui chantait, celle d’un décor ou d’un paysage, d’une scène enchantée par une mélodie ou un refrain.

Dans le brouillard d’un monde vacillant, le cinéma versait son tribut à l’industrie phonographique de Chatou.

 

 

 

* l'auteur a entamé le legs d'une collection de disques aux archives de la ville de Chatou comprenant notamment des 78 tours d'Henry Hall et son orchestre de la BBC fabriqués à Chatou

 

 

Pour en savoir plus sur les industries Pathé à Chatou :  

« Chatou, une page de gloire dans l’industrie » (Chatou Notre Ville - 2012)

« Mémoire en Images, Chatou » (Alan Sutton - 2003)

16/11/2012

FEU LA GARDE NATIONALE

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Un officier de la Garde Nationale prêtant serment, peinture anonyme du XVIIIème siècle. Collection Chauvac-Claretie / photo Lauros-Giraudon.

 

Constituée sous la Révolution, la Garde Nationale n'évoque pas de souvenir marquant pour Chatou contrairement à Paris. Le 15 juillet 1789, Louis XVI nomma à la tête de la Garde Nationale Parisienne le marquis de La Fayette (1757-1834). Et la Garde vécut, traversa les régimes. Le 29 juillet 1830, une trentaine de députés nouvellement élus contestant les ordonnances de Charles X se réunit à l'Hôtel de Ville de Paris et nomma à nouveau, 41 ans plus tard, le général marquis de La Fayette chef de la Garde Nationale.

Celui-ci accueillit Louis-Philippe à bras ouvert, mettant fin à la révolution. Lafayette fut confirmé dans ses fonctions par une ordonnance royale du 10 août 1830. Mais, plus libéral que le roi, il entra en froid avec lui et lui donna sa démission le 24 décembre 1830.

L'un des problèmes de la Garde Nationale était qu'elle devait pourvoir elle-même à son habillement, ce qui, dans un village de petits cultivateurs comme Chatou, était un défi. Cela n'empêcha pas qu'en 1831, la Garde Nationale y compta 140 membres.

L'émeute du 26 février 1848 qui aboutit à l'incendie de la gare par des habitants de Rueil mobilisa la Garde Nationale de Chatou emmenée par son capitaine, l'ancien notaire Bornot, qui fit une vingtaine de prisonniers avant de recevoir l'appui d'un détachement de dragons.

A partir de 1849, la majorité royaliste de l'Assemblée fit appel au général Changarnier (1793-1877), royaliste affirmé, pour diriger la Garde et préparer un retour à la royauté, chaque camp envisageant un coup d'Etat par suite de l'interdiction constitutionnelle du renouvellement du mandat du président de la République. Conscient du danger pour son propre dessein, Louis-Napoléon prince-président le dessaisit de ses fonctions  puis, à l'occasion du coup d'Etat du 2 décembre 1851, l'exila pendant huit ans. A la même époque, Chatou comptait parmi les membres de la Garde le peintre et illustrateur Pharamond Blanchard (1805-1873) domicilié avenue de Saint-Germain. Le dernier état de la Garde Nationale fut déclaré au préfet en avril 1851, et ne recensa plus que 40 membres dans la commune. 

Sous le Second Empire, la Garde Nationale, qui avait épuisé le soupçon de défendre puis de couler dans la rue les différentes dynasties depuis sa création, fut ramenée à une Garde triée sur le volet, proche du gouvernement mais jamais convoquée sauf pour des tâches subalternes.

C'est ainsi que nous avons trace dans le recensement de Chatou de l'un de ses représentants les plus notables, propriétaire de 1862 à sa mort en 1876 d'une villa au 65 avenue du Chemin de Fer, devenue depuis l'avenue du Général Sarrail : Charles Scipion Joseph Perier. Né en 1811 et mort le 2 juin 1876 à Paris, Monsieur Périer était l'un de nos "villégiateurs" de Chatou, son domicile principal étant situé 20 rue Erlanger à Paris. 

 

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Extrait de la page concernée de la matrice cadastrale mentionnant Charles Scipion Joseph Périer aux Archives Municipales de Chatou

 

 

Celui-ci reçut en effet la Légion d'Honneur au grade de Chevalier par décret impérial du 19 août 1862 en sa qualité de commandant du 26ème bataillon de la Garde Nationale de la Seine. Sa position sociale exprima bien l'orientation du régime puisqu'il était banquier de son état.

En 1870, l'échec et l'invasion issue de la guerre franco-prussienne ne laissa pas le temps à la Garde Nationale de se reconstituer. La fondation de la Commune formée de bataillons de la Garde parisienne et la guerre civile qui s'ensuivit aboutirent à la suppression par le gouvernement de Thiers de la Garde Nationale le 25 août 1871. 

 

Sources :

"Histoires de Chatou - Chatou 1830-1848, les premières évolutions du village" édition Chatou Notre Ville (2009), par Pierre Arrivetz

"Chatou, de Louis-Napoléon à Mac-Mahon 1848-1878" édition Sutton (2005) diffusion Chatou Notre Ville, par Pierre Arrivetz

"Histoire de Chatou et des environs", éditions Palatine (1952), par Paul Bisson de Barthélémy

Légion d'honneur - base Leonore

Matrice cadastrale de Chatou - Archives municipales de Chatou

 

 

15/11/2012

ECHANGES SUR LE RECYCLAGE DE NOS ADHERENTS

 De François Nicol (ancien industriel papetier)

 Une autre petite remarque au sujet de:
 
j'avoue, que moi l'extrémiste du tri sélectif, je leur refourgue leurs papiers dans le sac noir pour ne pas attendre une semaine de plus....
 
Ne culpabilisez pas trop: quand le tri sélectif est trop parfait, les ordures ménagères ne contiennent pratiquement plus que des matières organiques humides et ne sont plus naturellement combustibles, faute d'un peu de papier et de plastique; en sorte qu'il faut rajouter du fuel (oui!) dans les usines d'incinération d'ordures ménagères pour pouvoir les brûler, alors que d'autre part seule une petite partie des matières plastiques des emballages est réellement recyclable (en gros le P.E. et le P.E.T., mais rien d'autre).

 

Si on sépare donc excessivement, on ne sait pas trop quoi faire des plastiques techniques en mélange  triés dans le bac jaune, et du côté des ordures on brûle du fuel lourd en plus dans les usines (c'est le cas à Paris) !
 
D'autre part, chaque recyclage dégrade les fibres de cellulose du papier/carton (recyclé aux 3/4). Il faut donc renouveler régulièrement ces fibres; c'est le rôle de la forêt française qui n'a jamais été aussi étendue depuis 15 siècles environ.

 

Les bois d'éclaircie, les chutes, les branches, les houppiers, les dosses et déchets de scierie font du bois pour la pâte à papier et permettent d'entretenir les forêts par les rentrées d'argent qu'ils fournissent aux sylviculteurs tout au long de la vie de la forêt avant l'exploitation du bois d'oeuvre tous les 30 à 60 ans. Le papier comme le bois stockent du carbone tiré du CO² extrait de l'atmosphère et restituent l'oxygène.  Et l'exploitation de la forêt française crée des emplois nécessairement en France.
 
Donc laisser raisonnablement du papier et des emballages  plastiques dans les ordures ménagères n'est pas si nuisible à l'environnement. C'est mieux que de brûler du fuel !
 
Enfin sachez que
vous payez le point vert sur les emballages, et une taxe à la tonne sur les publicités et autres imprimés non adressés pour financer la collecte sélective (en plus de vos impôts locaux), mais que le vieux papier collecté, ainsi subventionné par vous deux fois, est revendu (souvent par les collectivités elles-mêmes) pour un bon quart à la Chine (qui  surenchérit sur les industries européennes car elle manque cruellement de forêt) pour y être recyclé.

 

En effet, que faire des containers maritimes qui ont apporté des biens de consommation de Chine en Europe? Le fret ayant déjà été payé à l'aller, les balles de papier collectées chez nous à vos frais repartent en Chine quasi gratuitement (environ 500 $ un container de 40 pieds au retour, contre 5000 $ pour l'aller en moyenne). Ceci est l'une des causes (parmi d'autres) des difficultés énormes des industries papetières françaises...
 
Mais on ne vous dit pas tout!

Cordialement,
 
François Nicol

 

 

D’Alain Paillet (ancien industriel, docteur en physique)

 

Je suis très heureux de lire ces propos sous la plume précise de François Nicol. Je voudrais ajouter un autre élément concernant les nouvelles évolutions technologiques.


La tendance est en effet  à revenir a l'enlèvement de l'ensemble des déchets ménagers, hors papiers, retraités ensuite par procédés magnétiques pour isoler les métaux ferreux puis électromagnétiques pour les non ferreux, puis par flottaison pour les plastiques. Il reste les déchets organiques qui sont traités sur épandage par des bactéries industrieuses qui permettent de transformer au bout de 3 semaines, les matières organiques en engrais agricole ( c'est ca l'innovation).


On ne récupère pas d'énergie mais des matériaux. Comme, actuellement, la récupération d'énergie est très partielle (car pour produire de l'électricité il faut passer par de la vapeur d'eau, et des températures élevées qui rendent la centrale d'incinération des déchets très coûteuse-voir Achères- et sinon se contenter de produire de l'eau chaude pour chauffage urbain,qui ne sert que 6 mois/an- voir Chatou-) ces nouvelles technologies sont prometteuses, en plus la bactérie est "Française "! . Installation pilote a Bochum,dans la Ruhr.

 

Alain

 


14/11/2012

1928 : DERNIERES HEURES DU C.N.C. A CHATOU

Le Cercle Nautique de Chatou (CNC), fondé en 1902, fut une enseigne permanente dans le monde de la voile jusqu’à sa disparition lors de la deuxième guerre mondiale. Son activité offrit au Chatou des « Roaring-Twenties » une animation qui s'est reconstituée aujourd’hui sous une autre forme, et ce, grâce au savoir-faire de l’association Sequana. 

Le Cercle émigra à Meulan en 1929, non sans avoir fait  de Chatou dans les années qui précèdent un lieu de compétition sportive, chose qu’il nous est difficile de concevoir aujourd’hui tant la vitesse du vent est faible sur la Seine.

Des témoignages pittoresques furent recueillis dans plusieurs revues dont la prestigieuse « L’Illustration ». Mais citons ici le compte-rendu instructif d’une régate à Chatou le 6 mai 1928 dans le journal "Le Yacht" :

« Dimanche dernier s’est disputé le Prix de la Société des Régates de Ouistreham. Il nous a été rarement donné de pouvoir contempler un départ de 22 monotypes dans le bassin de Chatou. La ligne de départ, qui n’a pas cent mètres de large, était littéralement couverte de voiliers et il fallut l’habileté déployée par les barreurs du club pour que les départs ne se transforment pas en un terrible cafouillage.

Un courant violent gêna la régate et le vent, à la descente, rendit la course un peu fastidieuse. Les débuts du nouveau bateau de Monsieur Edmond Martin, construction Giquel, furent particulièrement réussis : Extra-Dry II remporta facilement la victoire et nous sommes heureux de féliciter ici et propriétaire et constructeur. Belles courses de Kin-Kin et Trotinette.

Monsieur Kisby, un des plus anciens membres du CNC, présidait la course.

Malheureusement, de nombreux coureurs abandonnèrent après le premier tour, ne se sentant pas le courage d’entamer un second tour contre vents et courant.

Résultats :

1.       Extra-Dry II, à M. Edmond Martin

2.       Etourneau, à M.P.Harlé

3.       Kin-Kin, à M. Hemjic

4.       Trotinette, à M.Trotain

5.       Fox-Trot II, à M. Loys des Fillières

6.       Lézard, à M. Hadengue

7.       White-Cat II, à M.M. Lechat et Martin

8.       Avolo, à M. Messager

9.       Couin-Couin, à M.Lambert

10.     Flemme, à M. Maquerou

11.      Lambda, à M. Robert Martin

 

Ont abandonné : Goëland, barré par M. J.Hadengue, Porc-Epic à M.Thierry, Crapoussin, à M. Rimoux Salen, Pouet-Pouet, à M.Hug, n°46 à M. Lebrun, La Belote, à M. Rémon (décorateur-ébéniste ayant vécu à Chatou, longuement évoqué sur notre blog), n°62 à M. Bachet, Chardon, à M. Humbert, Pépette, à M. Prat, Ber-Pié, à M. Longe-Pié.

Le puissant cruiser auxiliaire Kiwi, de M. Guenot, et le canot automobile du C.N.C., le Spirit-of-Chatou, escortaient les coureurs.

Dimanche prochain se courra la Coupe Lucien Lelong (4ème année), réservée aux Dames. Le premier prix consiste en une robe sortant des ateliers bien connus Lucien Lelong, et le second en un chapeau offert par Monsieur Lebrun. Nul doute que toutes les yachtwomen du C.N.C. ne s’inscrivent dans cette compétition."

 

11/11/2012

"CLEMENCEAU" SUR FRANCE 3

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Sortie du Traité de Versailles: au premier plan, Clemenceau et Wilson, au fond, quatrième en partant de la gauche, Georges Mandel, son jeune chef de cabinet, né à Chatou le 5 juin 1885. Source : "Georges Mandel, l'homme politique" par Georges Wormser - cliché coll. Georges Sirot - Librairie Plon 1967.

 

Servi par une reconstitution sans défaut et des comédiens excellents, Didier Bezace dans le rôle de  Clemenceau, Marc Citti dans celui de Georges Mandel, Grégory Gadebois dans celui de Georges Wormser et Thierry Gibault dans celui du général Mordacq, le téléfilm « Clemenceau » d’Olivier Guignard diffusé sur France 3 le 10 novembre 2012 a offert au grand public l’histoire d’une phase décisive de la Grande Guerre. Alors que le conflit mondial, loin de s’enliser, tournait au désavantage de la France trois ans après son déclenchement, Georges Clemenceau, ancien président du Conseil de 1906-1909 alors âgé de 75 ans, fut nommé en désespoir de cause par le président Poincaré. Changement de chef, changement de méthode, changement de commandement, changement d’attitude. La durée et le caractère meurtrier du conflit auraient perdu tout sens si la France avait signé une paix blanche. 

Le général Foch nouvellement nommé contenait l’invasion, mais il manquait les clés de la victoire : l’arrivée du million de soldats américains conjuguée au lancement des chars et à la multiplication des avions, fit  passer l’espoir dans le camp allié en août 1918. La persévérance payait enfin, Foch faisait reculer l’armée allemande. Pendant tout ce temps, Georges Mandel agissait, défaisait les intrigues, représentait Clemenceau dans tous les secteurs hors la guerre. Il fut le chef de cabinet de Clemenceau, l’homme de confiance détesté qui tint les parlementaires jusqu’à la victoire.

Même en fiction, le discours de Clemenceau et ses paroles sur la « France retrouvée » aux côtés des représentants de l’Alsace-Lorraine, ont permis au spectateur de ressentir l’émotion bouleversante du sacrifice et de la gloire du pays. « Etre fort pour imposer la paix », un appel de raison de Clemenceau rendu à la vie civile que l’on refusa d’entendre. En 1920, battu aux élections présidentielles sur la campagne d’Aristide Briand qui fit élire Paul Deschanel, dont le passage à la folie interrompit piteusement le mandat, Clemenceau vit peu à peu jusqu’à sa mort son action se diluer dans les jeux parlementaires habituels et l’impuissance de la S.D.N. promue par Briand apparaître au grand jour.

Après la disparition de Clemenceau (1929), Georges Mandel fut le seul parlementaire avec Henri de Kerillis à s’opposer aux violations continuelles des clauses du traité de Versailles. L’éclat de la victoire de 1918, le patriotisme de la Grande Guerre, le tribut trop lourd payé par la France, furent jetés aux orties. A l’arrivée d’Hitler, un pacifisme électoraliste, un nationalisme de règlements de compte, une stratégie de défense nationale forgée par la médiocrité, relayèrent puis balayèrent la victoire de 1918.

01/11/2012

EN REMONTANT LES CHAMPS-ELYSEES AVEC SACHA GUITRY (1938)

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Ci-dessus, Sacha Guitry et Raymond Galle, à gauche, pendant une prise de vue du film "En remontant les Champs-Elysées". Ciné-Miroir - 13 mai 1938.

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En 1938, une foule s'égaya dans la forêt de Chantilly. Sacha Guitry y tournait un film dont la postérité ne fut pas assurée : "En remontant les Champs-Elysées", première histoire cinématographique de "la plus belle avenue du monde." Le caractère historique y fut peut être malmené à la faveur des interprétations du maître mais la douceur des aventures à la française y conserva toute sa saveur. Sacha Guitry devait s'exprimer en ces termes sur son oeuvre :

"Quant à l'aspect décousu d'un tel ouvrage, n'offre-t-il pas au lecteur éventuel des possibilités de collaboration qui ne sont pas à négliger ? Les liens qu'il imagine - images imaginées - augmentent sa surprise, le tiennent en éveil et c'est ainsi tout à la fois que, comblant tous les vides, il comble ses désirs. Voilà comment je vois la chose.

Donc, à bâtons rompus, voici l'histoire des Champs-Élysées de 1617 à 1938. La voici véridique - et parfois vraisemblable - car je prétends que ce n'est pas mentir que d'affirmer effrontément des vraisemblances irréfutables. Oui, je revendique le droit absolu de supposer des incidents restés secrets et de conter des aventures dont je n'ai pas trouvé la preuve du contraire.

Mais, pour avoir remonté les Champs-Élysées, de la Concorde jusqu'à l'Étoile, pour l'avoir fait de 1938 jusqu'à 1617, j'ai dû puiser à bien de sources, on l'admettra.


Partant de Michelet pour aller à Lenôtre *, en passant par Lavisse, feuilletant les Goncourt, puis relisant Hugo - ce journaliste de génie quand il le veut : voir Choses vues ! - revenant à Lenôtre, y revenant sans cesse, consultant Georges Cain, questionnant Cabanès et ne négligeant rien - dépouillant des Correspondances, dévorant des Mémoires, fouinant par ci, cherchant par là - et trouvant n'importe où d'inouïs incidents, qui sembleraient douteux si la Duchesse d'Abrantès ou le Baron de Grimm n'en avaient pas été les témoins si, preuves à l'appui, l'ouvrage de Paul d'Ariste et Maurice Arrivetz n'en venait confirmer l'authenticité, si les dates n'étaient pas là, éloquentes, formelles, et si Michaud, le biographe était faillible ! oui, oui, cherchant partout, mais n'oubliant jamais que Lenôtre, ce maître, à qui je demandais un jour quel était le plus grand de tous les historiens, m'a répondu :  "Mais... les archives !"  L'intransigeant - 30 mars 1938.

 

* Lenôtre (1855-1935) , historien et auteur dramatique, membre de l'Académie Française

 

Nous ne pouvions rester insensibles à cette coïncidence et à cet hommage rendu au livre de Paul d'Ariste et Maurice Arrivetz, arrière grand-père de Pierre Arrivetz. Paru en 1913, décrivant les Champs-Elysées de leurs origines au XIXème siècle, l'ouvrage, qui promène le lecteur dans des temps reculés inhospitaliers,  y gagna, lui, une petite postérité.

 

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Les Champs-Elysées, livre de 1913 - 314 pages, illustrées par 14 plans et 21 estampes - Emile-Paul éditeur

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Maurice Arrivetz en 1929. L'histoire n'était pas son métier. Il était l'un des quatre inspecteurs principaux des services administratifs de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord où il fit toute sa carrière. La Compagnie des Chemins de Fer du Nord, fondée en 1845 par James de Rotschild, fut dans l'entre-deux-guerres dirigée par un descendant de la famille, le baron Edouard. Plus grosse compagnie de chemin de fer français, celle-ci disparut en 1938 lors de la création de la SNCF. Robert Le Besnerais, ingénieur en chef de l'exploitation de la Compagnie du Nord, fut le premier président de la SNCF désigné par l'Etat.

 

 

Nous recommandons pour toute recherche sur l'histoire du cinéma dans la presse ancienne de s'adresser à La Galcante, 52 rue de l'Arbre Sec, 75001 Paris et à la librairie Scaramouche, 161 rue Saint-Martin, 75003 Paris.

L'EXPOSITION PIERRE RANNAUD EST L'EXPOSITION DE CHATOU

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Au Musée Fournaise dans l'Ile de Chatou s’achèvera le 4 novembre 2012 une exposition qui fera date dans l'histoire du site. Fruit d'un concours de circonstances, elle est un grand succès. On y admire l’œuvre de Pierre Rannaud (1927-2011), peintre de Chatou qui a consacré sa vie à poser les reflets et les couleurs de notre ville, de sa région et de son patrimoine. Les sujets abordés témoignent d’une école de Chatou que le peintre continuait d’incarner à travers une palette insoupçonnée de toiles et un style sans équivalent. Pierre Rannaud a rendu un très bel hommage à Chatou. Cette exposition restera également grâce à lui  l’une des plus emblématiques du musée, magnifiée par une œuvre suscitant bien plus que la curiosité, une  adhésion complète et en conclusion une fierté intèrieure pour une âme de catovien.