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12/10/2007

LA PASSERELLE DU PONT ROUTIER EN JUILLET 1940

 

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Le pont routier de Chatou avait été dynamité par l’armée française peu avant l’arrivée des allemands, ressuscitant pour les Catoviens l’usage antique du bac pour traverser les rives de la Seine. L’invasion perpétrée, la municipalité fit établir une passerelle métallique (ci-dessus). Une affiche à chaque entrée prévint : « La passerelle de Chatou ne peut porter que vingt personnes espacées tous les deux mètres. Au-delà, danger mortel. Le passage des voitures de plus de 500 kilos est interdit aux heures d’affluence. »

 

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La passerelle de Chatou en juillet 1940. Désormais la liaison entre Paris et Chatou serait placée sous le signe de la nécessité et du couvre-feu.

 

 

09/10/2007

LES BOMBARDEMENTS SOUS L'OCCUPATION

Bombardement du 3 mars 1942 (allié)

Rapport du lieutenant commandant la subdivision des sapeurs-pompiers :

« le mardi 3 mars 1942, vers 21 heures, alerté par la présence dans le ciel de très nombreuses fusées éclairantes et par quelques bruits assourdis, j’ai immédiatement pris la décision de me rendre à mon poste de commandement à la mairie où je suis arrivé vers 21h10.

La situation paraissant devoir s’aggraver, j’ai immédiatement fait appel au piquet de service. Celui-ci était réuni au complet au poste vers 21h30. Pendant la durée des bombardements , environ deux heures, j’ai contrôlé au mieux les directions d’éclatements de bombes ainsi que la position des fusées éclairantes par rapport au territoire de Chatou.

Ces fusées paraissaient former un cercle dont le centre pouvait se situer au fort du Mont Valérien. Je crois qu’au moins  six vagues d’avions se sont succédées au cours des bombardements.

Vers 23 heures, une bombe de fort calibre est tombée en Seine au droit de l’église. Je me suis rendu immédiatement sur les lieux. J’ai eu le regret de constater que les habitants ne tenaient aucun compte des avis réitérés de la Défense Passive, circulaient sur le Quai de l’Amiral Mouchez au risque d’être blessés par les projectiles lancés par la DCA allemande. Vers 23h15, Monsieur Boisserie s’est présenté accompagné d’une vieille dame blessée par des éclats de verre, elle a été immédiatement pensée par Mademoiselle Thomas, pharmacienne.

Les bombardements ayant pris fin à 23h55, j’ai invité le personnel de mon piquet à se rendre dans les divers quartiers où la chute de bombe avait été signalée.

Des rapports qui m’ont été fournis et que je confirme pour m’être rendu sur place par la suite, il appert :

 1°)  Quartier du Pont et de l’Ile de Chatou :

3 bombes sont tombées sur ce quartier

 -         1 en Seine au droit de l’église où les vitraux ont été sérieusement endommagés

-         1 autre dans l’Ile de Chatou à proximité immédiate du pont route, celles-ci causant de sérieux dégâts à des hangars des entreprises chargées de la construction de l’émissaire Sèvres-Achères

-         la 3ème également dans l’Ile mais beaucoup plus loin

La déflagration consécutive à l’éclatement de ces bombes a provoqué le bris de très nombreuses vitres et le soufflage de toitures, notamment dans le chemin du Bac

 2°) Avenue Gambetta :

-         1 seule bombe de fort calibre a éclaté au droit du n°10 de cette voie. Dégâts matériels assez importants, notamment aux immeubles ci-après :

-         n°10, Monsieur Mandrin, propriétaire

-         n°23, Monsieur Riaggi

-         n°27, Madame veuve Pottot

Soufflage de toitures et bris de vitres dans tout le quartier.

 3°) Chemin des Vignobles :

Chute de 7 bombes à proximité également de 3 petites habitations de Messieurs Jedresko, Urida, Bauer.

Après cette visite, j’ai toutefois maintenu sur place mon piquet. A 11h05, monsieur le commissaire de police par l’intermédiaire du brigadier Turpin m’a fait connaître que la commune de Montesson demandait du secours pour lutter de concert avec les sapeurs-pompiers de Montesson contre l’incendie qui ravageait les usines Bénet, route de Sartrouville. »

D'autres bombardements atteignirent Chatou mais nous sommes obligés faute de documentation suffisante d'en faire mention pour mémoire.

Bombardement du 31 décembre 1943 (allié)

Ce bombardement est signalé sans détail dans le registre des délibérations du conseil municipal. On apprend seulement que la voie ferrée a été touchée mais qu'elle a été rétablie dans un "temps record".

Bombardement du 2 septembre 1944 (allemand)

Une fusée de type V1 tomba sur la villa Lambert, détruisant deux maisons et faisant deux blessés légers.

 

A suivre

 

06/10/2007

1944 : UN "GRAND PATRIOTE"

Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de Chatou du 10 septembre 1944 :

« Le Comité de Libération de Chatou demande instamment au gouvernement provisoire de la République d’autoriser le retour en France du grand patriote qu’est Maurice Thorez. Monsieur Thorez qui a dû, pour pouvoir continuer à diriger le combat anti-hitlérien, se soustraire aux menaces précises d’incarcération que faisait peser sur lui le gouvernement Daladier, organisateur de la défaite en 1940, en faisant arrêter les meilleurs militants ouvriers, ne peut, bien au contraire, être considéré comme un déserteur. Monsieur Thorez, homme politique inattaquable, est un grand Français qui doit reprendre sa place parmi nous. »

N.B : aprés la signature du pacte germano-soviétique, le parti communiste est interdit en France le 26 septembre 1939. Le secrétaire de l'Internationale Communiste, Dimitrov, envoie un télégramme au secrétaire général du PCF, Maurice Thorez, pour lui demander de déserter. Thorez arrive à Moscou le 8 novembre 1939. Il y restera jusqu'à la Libération.

MARIANNE MALMENEE

Le 8 novembre 1942, le maire Monsieur Ramas rappela qu’au mois d’août le buste de la République avait été enlevé à son insu de la salle du conseil municipal et qu’il l’avait fait remettre en place dés qu’il eut connaissance de la soustraction commise. Diverses lettres anonymes lui ayant été adressées tendant à l’enlèvement du buste, ainsi que par un membre du conseil municipal, Monsieur Tassart du conseil écrivit au préfet. Le secrétaire de préfecture fit cette réponse qui peut nous paraître étrange aujourd’hui : « j’ai l’honneur de vous faire connaître qu’au terme des directives adressées par Monsieur le Préfet délégué du Ministre de l’Intérieur, il n’y a pas lieu  de procéder au retrait du buste de la République dans les édifices publics, la forme du gouvernement n’ayant pas été modifiée constitutionnellement. »

(in Registres des délibérations du conseil municipal)

30/09/2007

LES RUES DETRUITES AVEC LA RENOVATION

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L'avenue Foch (ancienne avenue de Saint Germain)
Détruite en 1966 lors de la Rénovation
et de la construction du nouveau pont.
La vue aérienne en couleurs des années 50 montre bien les bâtiments qui ont disparu à droite de l'hôtel de ville
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La rue de la Paroisse détruite avec la Rénovation en 1966 - au début de la rue en couleurs en bas peu avant la destruction - et en noir et blanc au milieu de la rue avant 1914
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Le quai de l'Amiral Mouchez, ses "maisons rouges" à l'extrême droite immortalisées par Vlaminck
 et sa promenade boisée détruits pour la Rénovation en 1966
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La rue du Port, antique et vétuste mais pleine de charme
Rasée pour la Rénovation de Chatou en 1966

 

 

LA VILLA DE CHARLES LAMOUREUX

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L'une des façades de la villa Second Empire
de Charles Lamoureux (détruite dans les années cinquante)
voir rubrique "Charles Lamoureux"

29/09/2007

LE SEUL CHEF D'ETAT EN VISITE OFFICIELLE A CHATOU

Chatou n’a connu dans son histoire la visite officielle que d’un seul chef d’Etat. Il s’agit du prince-président Louis-Napoléon Bonaparte en campagne électorale, qui fut reçu avec acclamations le 5 octobre 1850 par le village avec à sa tête son maire Tony de Brimont.

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Pour en savoir plus sur l'époque du Second Empire et de la guerre de 1870 à Chatou, vous pouvez vous reporter au livre "Chatou, de Louis-Napoléon à Mac-Mahon 1848-1878", chez Alan Sutton.
Ci-dessus, portrait de Napoléon III en exil en 1872.
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240 pages, 100 illustrations NB et couleurs,
cahier couleurs sur les villas de Chatou 

15/09/2007

L'ANCIEN CINEMA ART DECO DE CHATOU PROMIS A LA DESTRUCTION

 

 

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La salle des ventes rue du Général Colin fut l'ancien cinéma de Chatou construit en 1925 par Messieurs Weiner et Certain, habitants de Croissy et du Vésinet, sur les plans de l’architecte Lucien Desgrivan et par l’entreprise A.Tschoffen et Compagnie. D’abord  dénommé Magic-Ciné, il fut repris en 1935 et s’appela l’Olympia. Il fut arrêté en 1976 lorsque fut construit le centre Jacques Catinat et depuis est devenu une salle des ventes. Contemporaine de l’exposition des Arts Décoratifs de Paris de 1925, son architecture en fait un témoignage intéressant l’inventaire de notre ville qui mériterait au contraire d'être mis en valeur. 

 

Malheureusement, la règlementation actuelle du Plan Local d'Urbanisme voté le 9 novembre 2006 le condamne à la destruction : il a été placé dans une zone URB avec une emprise au sol autorisant la constructibilité sur 100% de la superficie du terrain (art.UR.9 du règlement du PLU) avec une hauteur autorisée jusqu'à 16 mètres (art.UR.10 du règlement du PLU). Aprés l'usine Pathé-Marconi (1929) démolie grâce à la règlementation municipale, ce sera donc le deuxième et dernier témoignage Art Déco de Chatou qui disparaîtra.

 

 

 

 

PAUL ABADIE (1812-1884)

 

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Né à Paris le 9 novembre 1812 d'un père architecte de grande notoriété, Paul Abadie entra à l'école des Beaux-Arts de Paris en 1834. Il concourut en 1839 pour le prix de Rome sur le programme d'un hôtel de ville pour la capitale. Sa carrière débuta en 1844 lorsqu'il devint attaché à la Commission des Monuments Historiques avec la mission d'étudier les édifices du sud-ouest de la France. En 1845, il fut nommé Inspecteur des travaux de restauration de Notre-Dame de Paris dirigés par Lassus et Viollet-Le-Duc. Trois ans plus tard, il fut désigné architecte des édifices diocésains des circonscriptions de Périgueux, Angoulême et Cahors, fonction qu'il occupa jusqu'en 1883 hormis pour Cahors dont il ne conserva la charge que peu de temps. Il innova alors en marquant du style romano-byzantin, très spectaculaire, les restaurations des cathédrales Saint-Front de Périgueux  et Saint-Pierre d'Angoulême  ainsi que celle de l'Eglise Sainte-Croix de Bordeaux. Il devint également l'auteur de plusieurs édifices civils, parmi lesquels les Hôtels de Ville d'Angoulême en 1868  et de Jarnac.

C’est vers 1865 que Paul Abadie vint habiter à Chatou 6 route des Princes dans notre dépendance du Vésinet (sa villa est déclarée au cadastre en 1868), dont le côté pair fut rattaché à la ville nouvellement créée en 1875 sous le nom plus républicain d’avenue François Arago. Sa villa a hélas été détruite au XXème siècle et on n’en connaît aucune illustration. L'architecte siégea au conseil municipal de 1870 à 1875. 

Paul Abadie s'occupa de la restauration de la nef de l'Eglise Notre-Dame de Chatou en 1872, année où il fut nommé Inspecteur Général des Edifices Diocésains. L’édifice avait été durement touché par les bombardements Français du Mont-Valérien l'année précédente. Le caractère roman de la façade demeurait.

En 1874, Paul Abadie remplaça Viollet-Le-Duc comme architecte de Notre-Dame de Paris. La même année, il prit rendez-vous avec la postérité en remportant le concours pour l'édification de la Basilique du Sacré-Cœur au milieu de 78 projets, dont « presque tous s’imposèrent à l’attention avec des mérites incontestables » écrivit en 1933 l’abbé  Laligant, premier chapelain de la Basilique. Il est à retenir que sur les 78 projets, seuls  cinq ou six conservaient le style ogival du Moyen-Age. Tous étaient portés sur l’architecture à coupole néo-byzantine dont Paul Abadie était devenu le représentant à travers ses réalisations passées. Le soutien de Charles Garnier, membre du jury, ajouté à un devis moins onéreux que celui de ses concurrents, emportèrent le choix du projet Abadie.

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La construction de l'édifice, bénie par le pape et sanctionnée par l'Assemblée Nationale qui la déclara d'utilité publique le 25 juillet 1873, constitua une entreprise colossale. Elle fut entièrement financée pour un montant de 40 millions de francs par la souscription de 10 millions de fidèles.

 

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La première pierre fut posée le 16 juin 1875 par Monseigneur Guilbert, archevêque  de Paris, en présence du président de la République, le maréchal Mac-Mahon et d’Henri Wallon, ministre des Cultes. Les travaux démarrèrent très lentement car les carrières creusées sous la butte Montmartre exigèrent, au terme des préconisations de Monsieur Alphand, directeur général des travaux de la ville de Paris, le forage de 83 puits de 33 mètres de profondeur remplis de béton et reliés par des arcs. Ils ne furent achevés que le…16 octobre 1919, jour de la consécration de la Basilique.

Pendant les quarante années du chantier, le projet de Paul Abadie fut interprété. Sa mort laissa en effet de nombreuses questions techniques en suspens et provoqua de vives querelles de style entre les membres de l'Académie des Beaux-Arts, Charles Garnier, les rationalistes et les tenants de la tradition byzantine, de telle sorte que des décisions peu conformes au projet initial et souvent contradictoires,  furent prises au jour le jour. La majesté du monument fut cependant acquise  grâce à sa position dominante et à l'emploi de la pierre au grain serré de Château-Landon qui confère à la Basilique un effet de minéralité qui la rend unique et omniprésente dans le ciel parisien.

 

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Eglise de pèlerinage et monument très visité du tourisme international, le Sacré-Cœur, œuvre d'un Catovien peu ordinaire, symbolise Paris dans le monde entier.

Paul Abadie était Officier de la Légion d'Honneur, membre de l'Académie des Beaux-Arts, de l'Institut Royal des Architectes Britanniques, agrégé de l'Institut des Beaux-Arts d'Anvers et président du Cercle des Maçons et des Tailleurs de Pierre. De son œuvre, essentiellement consacrée aux édifices religieux, on ne recense que deux villas, dont la photographie de l'une a été conservée avec une inconnue sur son identification.

 

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La villa « La Gravière » devant laquelle pose debout
Paul Abadie et vraisemblablement son propriétaire  
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Paul Abadie mourut d'une attaque le 2 août 1884 sur le quai de la gare de Chatou en revenant d'exercer les fonctions de juré au concours du Grand Prix d'Architecture. Il repose au cimetière de Chatou. En 1972, le maire et historien Jacques Catinat donna son nom à une voie de Chatou. Le 19 juin 1998, l'association Chatou Notre Ville organisa la première conférence consacrée à l'oeuvre de l'architecte Catovien, salle Jean Françaix, par le gardien et promoteur de sa mémoire, Claude Laroche, architecte et ingénieur des études au Ministère de la Culture.

 

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Le Sacré-Coeur, oeuvre de Paul Abadie,
architecte et Catovien (de 1865 à 1884)

 

1940 : AVANT L'ARMISTICE

Chatou compte alors 11861 habitants. Le maire, Jules Ramas, ingénieur des Arts et Métiers, conseiller municipal de 1919 à 1925 et de 1929 à 1935, apparenté à l’Union Républicaine Démocratique (principal groupe de la droite à la Chambre) et “candidat d’Union Républicaine Nationale”, a été élu à la suite de Léon Barbier, radical-socialiste, qui ne se représentait pas, en 1935.

 AU CONSEIL MUNICIPAL - JANVIER-MAI 1940

Séance du 21 janvier 1940 :

Hommage à l’ingénieur du Génie Maritime, Maxime Laubeuf, créateur du submersible « Le Narval », premier des sous-marins modernes.

M. Ramas, maire, rappelle que Maxime Laubeuf, ancien ingénieur en chef des arsenaux de la marine  de Guerre, mort fin décembre 1939, était né à Paisou  en 1864 et que, fils d’Alexandre Laubeuf, maître charpentier, il était le petit-neveu de François Laubeuf, qui assumant en 1870-1871 les fonctions de maire de Chatou, aurait été fusillé par les allemands s’il n’eut été sauvé par l’intervention héroïque de l’abbé Borreau, curé de la ville. Maxime Laubeuf était apparenté comme petit cousin issu de germain, aux familles Laubeuf et Médard qui résident toujours à Chatou, et deux fils lui survivent. Au nom de tous, Monsieur le Maire leur exprime ses condoléances. Monsieur le Maire résume ensuite la carrière de Maxime Laubeuf :

Entré jeune au collège Chaptal, il fut reçu dans les premiers à Polytechnique où il sortit idéalement dans les premiers en 1883. En 1887, il était nommé sous-ingénieur de la Marine. En 1891, il était ingénieur. En 1900, il fut désigné comme ingénieur en chef des arsenaux de la Marine de Guerre. Il se distingua en 1898, lors d’un concours pour l’élaboration d’un torpilleur pouvant naviguer sous l’eau en présentant le projet du submersible « Le Narval » qui fut primé et adopté de sorte qu’il est juste de reconnaître en lui le premier constructeur de sous-marin doté des qualités militaires indispensables.

De 1900 à 1904, il remplit de nombreuses missions à l’étranger, au titre de la Marine. Dés 1904, des chantiers placés sous sa direction sortirent : le Nautilus, le Farfadet, le Pluviôse etc…En 1906, il quitta le service actif pour se consacrer aux études de submersibles et torpilleurs. A deux reprises, en 1900 et 1908, il fut lauréat de l’Académie des Sciences dont il devint membre  jusqu’en 1920. En 1914, il reprit du service actif jusqu’à la fin des hostilités et continua ultérieurement une vie tout entière consacrée au travail et à l’étude.

Le conseil à l’unanimité décide de lui attribuer le nom du quai de Seine entre le pont de chemin de fer et Croissy.

Séance du 29 février 1940 :

Lecture est donnée au conseil :  

1°) d’une lettre de Madame Holme, femme du ministre de Finlande, présidente d’honneur du comité pour l’aide aux victimes finlandaises, remerciant la commune de son geste généreux envers cette œuvre (subvention de 500 F).

2°) d’une lettre de Monsieur le Préfet de Seine et Oise félicitant le Maire et les membres du conseil municipal pour leur généreuse initiative envers l’héroïque Finlande  

La récupération des ferrailles s’est élevée à environ 20 tonnes, dont le produit 2957 F a été versé au bureau de bienfaisance.   Cette somme est destinée spécialement à venir en aide aux familles de mobilisés. Les hommes et les véhicules nécessaires à l’enlèvement et  au transport ont été mis gracieusement à la disposition de la commune par les unités actuellement cantonnées à Chatou. Les remerciements du conseil ont été adressés.      

 

Séance du 25 mai 1940 :    

Le conseil  : 

  -   affirme sa pleine confiance dans les armées Françaises et Alliées

-    salue les combattants ainsi que leurs familles auxquelles il est uni de cœur

 -    exprime sa profonde sympathie pour les réfugiés qui ont dû quitter leur foyer sous la poussée barbare des allemands et prend les dispositions en son pouvoir pour alléger leurs souffrances matérielles et morales. Il remercie les dames de la Croix Rouge de leur ardent dévouement et met à leur disposition une somme de 1000 F prélevée sur le quatrième des dons de 5000 F chacun, que M.Martin vient de mettre à la disposition de Monsieur le Maire.  

Le conseil décide de créer à l’école maternelle Jules Ferry une garderie similaire à celle fonctionnant à l’école Paul Bert. Celle-ci est ouverte depuis le lundi 20 mai 1940 et est appelée à fonctionner tous les jours, même pendant les vacances de Pâques, Pentecôte etc, dimanches et fêtes exceptés. Des subventions sont votées à l’assistance des femmes en couches, à la famille, aux vieillards, à l’assistance médicale gratuite, au sanatorium, aux aliénés, aux 21 réfugiés.

 

DANS LES AIRS ET SUR TERRE EN JUIN 1940 :

Le 3 juin 1940, l'aviation allemande bombarda la Seine-et-Oise à l'appui de 50 Dornier épaulés par 50 chasseurs, tuant 87 personnes, dont 74 civils et en blessant 332 autres. Un dépôt d'essence de la Défense Nationale sauta à Chatou. Il avait été disposé dans l'une des usines de Pathé-Marconi.

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Appareil Dornier de la Lutwaffe à l'instar de l'escadrille
qui pilonna la Seine-et-Oise le 3 juin 1940.
Les rares avions français rencontrèrent de brillants succés mais l'état-major et la classe politique dans son ensemble (sauf peut être Georges Mandel ministre des Colonies ) n'eurent pas conscience de la lacune extrêmement grave qu'ils entretenaient au sujet de l'aviation militaire. 

Aprés huit mois de "Drôle de Guerre", l'impréparation militaire totale de l'armée française ajoutée aux sabotages d'usines d'armement ou de l'aviation valut 92.000 morts et plus de deux millions de prisonniers à la France en trois semaines d'engagement, et une défaite sans précédent depuis 1871. Parmi les victimes, René Chantreux fut tué à Chatou dans la nuit du 12 au 13 juin lors de l'entrée des allemands dans la ville, ceux-ci lui assénant une rafale de mitraillette alors qu'il tentait de se réfugier dans un café de la rue de la Paroisse. L'ingénieur du Génie Maritime Henri Ramas, fils du maire Jules Ramas, âgé de 37 ans, fut quant à lui tué le 18 juin  à côté de ses pièces de batterie à Saint-Sauveur de Pierrepont dans le Cotentin par un obus aprés avoir refusé l'ultimatum de la division Rommel avançant vers Cherbourg (prise le 19 juin) et permis l'évacuation de troupes vers l'Angleterre. 

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La sépulture d'Henri Ramas dans le cimetière de Chatou

L'atmosphère du désastre se lit dans la photographie du conseil municipal avec les épouses des maire-adjoints solidaires du deuil de Madame Ramas (ci-dessous à droite sur la photo). 

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Le conseil municipal en juin 1940
L'armée allemande occupe Chatou depuis le 13 juin.
Au centre avec moustache, le maire, Jules Ramas.
La photo est prise devant sa villa au 20 avenue du général Sarrail.
Cliché archives municipales de Chatou

 

 

 

Georges Mandel (né à Chatou le 5 juin 1885)

le seul ministre conscient du rôle de l'aviation ?

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Avril 1938 : Daladier nouveau chef de gouvernement donne à choisir le ministère de l’Air ou celui de l’Outre-Mer à Georges Mandel. Celui-ci accepte le ministère de l’Air qu’il juge déterminant mais devant la réaction d’hostilité de l’état-major redoutant les éclats et l'emprise de Mandel sur l'opinion publique, Daladier capitule et place Mandel à la tête des Colonies.

Laissons parler Bertrand Favreau, l’un de ses biographes : « Ecarté du ministère de l’Air, Mandel allait néanmoins se préoccuper de l’aéronautique. A son arrivée, l’aviation coloniale était indigente : 109 avions pour tout l’Empire, dont 22 de facture récente. En décembre 1939, il y en avait 209, dont 77 de la dernière génération. Pour spectaculaire qu’elle fut, la progression était insuffisante. Aussi Mandel décida-t-il de créer en Indochine une usine de construction d’avions d’une capacité de production de 150 appareils par an. Le gouverneur général opposait le poids de la charge financière, qui allait grever les finances de l’Union Indochinoise. Il fut placé en congé et remplacé (par le général Catroux, qui devait faire partie des premiers ralliés à de Gaulle). Le ministre de l’Air refusait les moyens nécessaires à l’instruction d’aviateurs. Qu’importe ! Mandel acheta des avions d’entraînement en Angleterre et confia au colonel Louis Castex la direction d’une école de pilote en Indochine (…) ».

In « Georges Mandel ou la passion de la République 1885-1944 » (collection « Pour une histoire du XXème siècle » Fayard – 1996) 

Mandel à la Défense Nationale pendant plusieurs années aurait pu freiner le cours de la défaite. Mais marginalisé au milieu d’un torrent d’incuries et d’étroitesse d’esprit, son autorité ne put s’épanouir à la mesure de l’ambition de réarmement du pays  qu’il nourrissait depuis vingt ans.