22/06/2008
« SOUVENIRS SUR GUY DE MAUPASSANT » PAR FRANCOIS, SON VALET DE CHAMBRE
"Monsieur me dit qu'on lui a indiqué à Chatou un appartement très gai, entre les deux bras de la Seine, près du Pont : « Nous irons là, me dit-il, passer six semaines avant de partir pour Étretat. Je serai, j'espère, moins pourchassé par le monde qu'ici ; et puis, je pourrai canoter un peu et me détendre les membres. »
Trois jours après, nous arrivons dans cet appartement. Derrière le salon, dans une sorte de tour, se trouve une petite pièce qui peut servir de bureau. Mon maître me dit : « C'est dans cette pièce, qui domine le bras vif du fleuve, que je pense travailler. Demain j'irai à Paris et je rapporterai ce qu'il faut pour décorer un peu ces murs trop nus et leur donner de la gaieté, vous verrez !... »le lendemain, il revient avec des caisses, et le surlendemain il se met à clouer sur les murs anguleux de cette petite pièce des Chinois, des japonais avec des parasols, des femmes hottentotes qui dansent en se tenant par les mains et se font des grimaces.
Il y avait aussi des poissons à têtes étranges avec des yeux d'argent et des moustaches aux fils tout brillants d'or. Il essayait de les appliquer au mur tantôt la tête en l'air, tantôt la queue dressée, tantôt horizontalement, pour bien se rendre compte du meilleur effet. Puis il condamne une fenêtre, dont on ferma les persiennes et les grands rideaux, une seule fenêtre étant très suffisante pour avoir du jour. On baissa même le store de cette dernière, pour atténuer le grand jour et le reflet brillant de ce bras de fleuve, où se mirait, déjà ardent, le soleil de mai. La matinée était assez avancée ; je demandai à mon maître si je pouvais aller préparer le déjeuner.
Ce nouvel aménagement nous prit plusieurs jours encore.
Quand tout fut bien en place, Monsieur s'assit devant sa table, comme pour travailler ; mais comme le jour venait de côté, il ne put le supporter et se décida à rapporter sur la table du salon tous les objets dont il se servait pour travailler.
Un matin, comme j'entrais dans le salon, je le trouvais à sa fenêtre.
« Voyez, me dit-il, cette berge de l'autre côté, quand l'eau est si basse, comme elle est triste ! Avec cette boue, cela ressemble à une mare à grenouilles sans herbes ; puis ces maisons d'un blanc sale sont vraiment laides. Il est vrai que ce sont des habitations de pêcheurs. Dites-moi, à propos, je voudrais que vous vous entendiez avec un de ces pêcheurs pour qu'il me procure cent cinquante grenouilles vivantes. Je les paye dix francs... »
Ce ne fut pas long ; le lendemain, dans la matinée, le pêcheur apportait les grenouilles, seulement il n'y en avait que cent dix. Quand l'homme fut parti, Monsieur m'appela : « Aussitôt après le déjeuner, vous partirez pour Paris ; vous irez acheter un panier convenable pour y loger ces bêtes, et vous les porterez à Mme O... Vous ferez tout votre possible pour qu'elle ouvre le panier elle-même. Je voudrais que les grenouilles lui sautent à la figure et se dispersent partout dans son salon. »
En arrivant à Paris, je change mes sauteuses de panier. Ce ne fut pas très facile, la peur sans doute doublait leur agilité. Enfin, le transbordement fait, je prends un fiacre et je me rends à la demeure de la dame. C'est un magnifique palais donnant sur une des grandes avenues de Paris, où un jour, l'auteur de la Comédie humaine reposera sur un piédestal, comme me l'a prédit mon Maître.
J'arrive dans l'antichambre. Dans la pièce à côté j'entends qu'on parle dans un acoustique, puis un valet tout chamarré me prie de le suivre. Nous prenons un escalier monumental tout en marbre d'Italie, de couleurs variées, bien assorties, de ton très doux. Arrivé en haut de cette merveille, on me fit entrer dans un salon où mes pieds s'enfonçaient dans le tapis moelleux. Partout ce n'était que glaces et miroirs dans lesquels les arbres du jardin venaient se refléter. J'aurais pu me croire dans quelque palais de féerie. J'avais toujours à la main mon panier de petite fille qui va à l'école, quand j'aperçus devant moi Mme O... que je n'avais ni entendue ni vue venir.
« Bonjour François, me dit-elle.
- Bonjour, Madame. »
Je présentai mon panier, mais elle ne le prit pas.
« Que m'apportez-vous là, François ?
- Je ne sais, Madame, c'est mon maître qui m'a remis ce panier en me recommandant de ne le remettre qu'à vous-même ; c'est vous seule qui pouvez prendre connaissance de son contenu. »
Alors Mme O... Jeta deux « ah ! ah ! » qui sonnèrent très fort dans le salon, rit très haut et sur un ton qu'elle voulait rendre sévère, me dit : « François, vous allez, je vous prie, me dire ce que contient ce panier. » J'essaye encore de défendre la partie, objectant que j'avais des ordres formels de mon maître, et qu'il n'y avait que Madame qui devait connaître le secret du panier.
Mais je ne puis en dire davantage. D'un geste, elle m'arrête : « François, j'attends votre réponse ! » Ceci fut dit doucement, mais avec une autorité telle et d'un ton si imposant que cela me fit l'effet d'un ordre absolu. Alors, tout bredouillant, j'avouai ce que contenait l'envoi. « Eh bien, me demanda-t-elle, que peut-on faire de ces pauvres petites bêtes ? - Je ne sais trop, lui répondis-je. - Enfin, tout de même, reprit-elle, elles doivent bien servir à quelque chose. »
Alors je lui dis : « Oui, madame, chez certains restaurateurs on sert les cuisses, préparées à la poulette, et c'est très délicat. - Ah ! bien, bien, voilà ! les cuisses à la poulette... sont un mets très fin... oui, oui... Les cuisses sont la partie intéressante... » Et elle partit d'un grand éclat de rire.
« C'est bien, dit-elle, remerciez M. de Maupassant, et en descendant, dites, je vous prie, François, au valet de pied, qui est de service en bas, de faire atteler tout de suite, je vais porter ces pauvres petites bêtes au lac du Bois de Boulogne, car elles doivent avoir grand'soif. »
De retour à la maison, je racontai ma défaite à mon maître ; il voulut en connaître tous les détails, et rit de bon cœur : « J'étais sûr du dénouement ; je savais qu'elle n'aurait qu'une pensée, leur sauver la vie ! » (...)"
"Un jour, après son déjeuner M. de Maupassant me dit : « Je vais faire un tour dans l'île ; si on vient me demander, vous répondrez que je suis à Paris.
Vers 3 heures, arrive M. L... : « Le patron est-il là ?... Je lui réponds : « Non, Monsieur est allé se promener dans l'île. - Eh bien, voici ce dont il s'agit ; j'arrive de Paris et j'ai fait le voyage avec Mme N... qui ne me connaît pas. Cette dame est dans un état de surexcitation extraordinaire ; à plusieurs reprises elle a sorti un revolver de sa poche et toute sa colère s'adresse à M. de Maupassant. Il n'y a aucun doute à avoir sur ses intentions ; je vais aller à la recherche du patron et le prévenir. Quant à vous, vous n'avez qu'à attendre cette dame et faites tout votre possible pour l'engager à retourner à Paris...
Un quart d'heure ne s'était pas écoulé que la personne arrivait et, d'un ton très posé, me demandait « François, M. de Maupassant est-il là ? - Non, madame, mon maître est à Paris. - Non, non, reprit-elle sur un ton élevé, je voulais le... »
Puis, subitement elle s'arrête, pâlit ; elle s'effondre dans le vide, je n'ai que le temps de la saisir dans mes bras pour lui éviter une chute, où elle aurait pu se blesser sérieusement. Je la porte sur une chaise longue en osier qui était dans le fond de la salle à manger. Une fois bien étendue, je lui frictionne fortement les mains, je lui applique des compresses de vinaigre sur les tempes ; rien n'y faisait. J'ai alors recours aux flacons de sels, j'en fourre un sous chaque narine par intermittence. Elle ne revenait toujours pas à elle, elle semblait ni plus respirer ; sa pâleur était extrême, je commençais à. me demander si elle n'était pas morte.
Je prends peur, je vais à la fenêtre que j'ouvre toute grande pour donner de l'air, et je me disposais à appeler à l'aide, quand je me souviens qu'en pareil cas il est recommandé de desserrer la malade ; je reviens près d'elle et défais son corsage, puis j'essaye de lui faire respirer des sels en lui soulevant la tête.
Enfin, elle commence à respirer, d'abord très légèrement, puis un peu plus fort ; puis ses lèvres ébauchent le mouvement d'une personne qui a soif, ses yeux sautillent comme s'ils voulaient s'ouvrir et, petit à petit, respirant toujours des sels, elle reprend connaissance.
Après s'être un peu remise, elle me prit les deux mains, elle pleurait à chaudes larmes et dans ses sanglots elle me dit : « François, je vous en prie, donnez-moi M. de Maupassant, donnez-moi M. de Maupassant ou je vais mourir ! Je le veux ! Je vous dis que je le veux !... Je ne lui ferai aucun mal, soyez-en sûr ; je vous le promets... mais donnez-le-moi », criait-elle toujours... Je la calme de mon mieux, lui promettant d'aller de suite à la recherche de mon maître... Je descendis, mais personne n'avait vu Monsieur. Je revenais près de la dame quand j'entendis ouvrir la porte, c'était mon maître qui rentrait. De suite, il me dit : « Je sais, je viens arranger cela. » Il était aussi calme que s'il se fût agi de la chose la plus simple du monde.
Dans la soirée, Monsieur, accompagné de cette dame, vint à la porte de la cuisine et, avec la plus grande aisance, comme si rien ne se fût passé, il me dit : « François, la chose est maintenant arrangée. » L'étrangère ajouta : « Oui, nous sommes maintenant bons amis... » (...)"
In Chapitre VI – mai-juin 1887 « Souvenirs sur Guy de Maupassant » (1911) par François, son valet de chambre (1883 - 1893)
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15/06/2008
"LE MANUSCRIT DE MA MERE" D'ALPHONSE DE LAMARTINE
« 6 octobre 1801
Hier, j’avais envie d’écrire sur ce journal. Un peu de langueur m’en a empêchée ; je me rappelais vivement ce que j’éprouvais à pareil jour, il y a douze ans. Comme le temps coule ! c’était ce fameux 6 octobre si désastreux pour la famille royale à Versailles.
Je me trouvais ce jour-là à Chatou prés de Versailles avec ma mère. Nous revenions du Mesnil, nous comptions aller jusqu’à Paris ; mais les chevaux manquant, nous fûmes obligés de coucher à Chatou, chez Madame Duperron, amie de ma mère. Ce fut un bonheur pour nous, parce que Paris était dans un tumulte extrême et que l’on arrêtait toutes les voitures.
Nous avions aussi beaucoup d’alarmes à Chatou, parce que Monsieur de Lambert, gendre de Madame Duperron, était pour son service militaire à Versailles. Sa femme et ses filles, qui étaient avec nous, tremblaient pour sa vie.
Nous passâmes quelques jours à Chatou, et nous en partîmes avec Madame de Montbriand, qui était comme moi chanoinesse de Salles en Beaujolais, pour venir à Lyon sans rentrer à Paris. Ce fut ce voyage qui acheva de déterminer mon mariage avec le chevalier de Lamartine que j’aimais et qui m’aimait depuis que nous nous étions rencontrés au chapitre de Salles, chez la comtesse de Lamartine de Villars, sa sœur et mon amie. »
In Alphonse de Lamartine « Le manuscrit de ma mère » (1858)
N.B: Après sa seconde rencontre au retour du séjour à Chatou avec le chevalier Pierre de Lamartine par suite d'un accident de voiture, Alix des Roys épousa ce dernier le 7 janvier 1790 à Lyon. De cette union naquit Alphonse de Lamartine le 21 octobre 1790.
Sa mère, Alix des Roys, était la fille de Monsieur des Roys, intendant général des finances du duc d’Orléans. Son père, Pierre de Lamartine, était capitaine de cavalerie. Pressentant l’attaque du roi aux Tuileries le 10 août 1792, il partit s’engager aux côtés des Suisses et de la Garde Constitutionnelle pour le défendre. Ceux-ci furent massacrés. Il parvint à s’échapper blessé mais fut arrêté et comme le reste de sa famille, survécut à plusieurs emprisonnements jusqu’à ce que le régime de la Terreur cesse et qu’il recouvre la liberté.
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24/05/2008
CHATOU, REAL ET LE NOTARIAT
C'est un natif de Chatou, révolutionnaire puis notable du gouvernement consulaire et de l'Empire, qui dirigea les débats et exposa les règles de la première loi sur le notariat peu avant la promulgation du Code Civil. Il s'agit de Pierre-François Réal, né à Chatou en 1757 et mort à Paris en 1834.
Ayant fait ses études de droit à Paris grâce à Henri-Léonard de Bertin, ministre de Louis XV et de Louis XVI et dernier seigneur de Chatou dont l'intendant était le père de Réal, Pierre-François Réal devint procureur au Châtelet (1783-1788), accusateur public prés le tribunal révolutionnaire à compter du 10 août 1792 (il accusa la princesse de Lamballe qui devait être extirpée de sa prison et massacrée sauvagement par des sbires de Marat), puis ennemi de la Terreur qui finit par l'emprisonner, historiographe de la Révolution sous le Directoire, il fit une carrière très honorable sous Napoléon.
Partisan de son coup d'Etat, il devint l'un de ses conseillers d'Etat avant de devenir chef de la police puis préfet de police dans l'ombre de Fouché. Napoléon, qui appréciait son efficacité et sa probité, le fit comte d'Empire et lui légua une somme importante dans ses dispositions testamentaires qu'il ne put jamais recouvrir.
L'exposé des motifs du conseiller d'Etat Réal au Conseil d'Etat lors de sa séance du 14 Ventôse an XI (6 mars 1803) marqua une révolution judiciaire et administrative pour la profession du notariat.
Le corps des notaires imaginé par Charlemagne dans ses "Capitulaires" n'avait jamais reçu d'exécution. Le roi Louis IX avait réussi à créer un corps de notaires épanoui à Paris, cependant que la province, prisonnière du carcan et des rivalités de la féodalité, avait détruit tout esprit de réforme. Louis IX ne pouvant régner par la loi, tentait de donner l'exemple à travers ce qu'on appelait les "Etablissements de Saint-Louis".
L'institution des notaires s'était généralisée grâce à Philippe IV Le Bel mais, du fait de la vénalité des charges, avait pris une extension confinant à l'anarchie (notaires, tabellions, garde-notes).
Henri IV, par un édit de mai 1597, avait tenté de rationnaliser la profession.
Enfin, la Constituante, par un décret du 6 octobre 1791, après avoir aboli la vénalité et l'hérédité des offices royaux de notaires, tabellions et autres, supprimé les offices des notaires seigneuriaux, avait créé un nouveau corps de notaires publics.
L'encadrement faisait toutefois défaut. Les assemblées du Directoire avaient à leur tour échoué à imposer l'examen d'un projet de loi alors que les insuffisances et les dérives du décret de 1791 étaient apparues. Ce fut finalement le Premier Consul qui imposa la réforme sous la direction de Réal.
Il paraît difficile de présenter ici le rapport de Réal à la tribune du Corps Législatif sur le projet de loi sur le notariat. Celle-ci figure dans l'ouvrage "motifs et discours prononcés lors de la publication du Code Civil par les divers orateurs du Conseil d'Etat et du Tribunat" publié en 1838 chez Firmin Didot, de même que la présentation des projets de loi par Réal sur l'adoption et la tutelle officieuse, le dépôt et le séquestre, le divorce, sujets considérables abordés en vue de la rédaction du Code Civil.
On se contentera d'évoquer les notaires de Chatou qui ont vécu sous le régime de la réforme de Réal, inchangée jusqu'à une ordonnance du 2 novembre 1945 :
Notaires de Chatou, 1803-1945
Jean-Pierre VANIER, 1789-1814, maire de Chatou sous l'Empire
Félix Théodore LEJARS, 1814-1823
Jean-Baptiste-Léonard BORNOT, 1823-1835
Jean-Joseph-Auguste ROUSSE, 1835-1836
François-Thomas-Félicité DELIVRE, 1836-1847, maire de Chatou sous la Monarchie de Juillet
Jean-Etienne MERARD, 1847-1867
Lettre du 3 septembre 1863 de Monsieur Vignier au Havre à Maître Mérard, notaire à Chatou, affranchie avec un timbre Napoléon III à 20 centimes (collection P.Arrivetz)
Etienne-Emile DEGUINGUAND, 1867-1893
Lettre du 22 octobre 1867 de Maître Adam,
avoué à Versailles, à Maître Deguinguand, nouvellement notaire à Chatou, affranchie avec un timbre Napoléon III à 20 centimes (collection P.Arrivetz)
Henri Alexandre AUBRY 1893-1903
Charles Marie-Albert AMIOT, 1903-1937
Paul Henri Armand Antoine RECH, 1937-1949
*Inventaire des notaires - source : Paul Bisson de Barthélémy, histoire de Chatou et des environs (1950)
* Discours de Réal - source : archives du Barreau de Paris
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27/04/2008
LE PREMIER BARRAGE DE CHATOU
"L'Intransigeant" du 16 juillet 1932 :
"La construction du grand barrage de Chatou, destiné à remplacer le vétuste barrage de Bezons, a été commencée il y a environ cinq ans. Le nouveau barrage vient d'être mis en service par le service de la Navigation mardi dernier.
Il est constitué par trois double vannes Stoney d'une largeur de 30,50 m, d'une hauteur de trois mètres et d'un poids de 100 tonnes chacune.
Les vannes supérieures y sont manoeuvrées par des treuils électriques et les vannes inférieures qui ne sont levées qu'en temps de crûe sont mues par des vérins hydrauliques d'une force de 300 tonnes.
En cas d'avarie grave, deux "batardeaux" d'un poids total de 280 tonnes peuvent être placés à l'aide d'un pont roulant en aval et en amont et permettent de mettre le "radier" complètement à sec.
Ce barrage moderne retient l'eau de Suresnes à Bougival.
La hauteur d'eau normale est de 23,22 m en amont et 19,95 m en aval (ces chiffres sont donnés par rapport au niveau de la mer).
En temps de crûe, les vannes étant relevées, la navigation peut utiliser le bras où est construit le barrage ("la Rivière Neuve"). La construction du barrage de Chatou et la suppression du barrage de Bezons constituent la première partie du plan de protection de Paris contre les inondations."
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09/12/2007
CHATOU SOUS LA RESTAURATION 1814-1830
POUR EN SAVOIR PLUS SUR CETTE PERIODE MECONNUE DE NOTRE VILLE,
NOTRE BULLETIN HISTORIQUE EST DESORMAIS EN VENTE
AU PRIX DE 10 EUROS, COUT D'UNE ADHESION ANNUELLE
A L'ASSOCIATION CHATOU NOTRE VILLE, BP.22 78401 CHATOU CEDEX
Le recensement de 1817 nous renseigne sur l’activité qui existait dans la commune. Sous le mandat de Monsieur Travault (1814-1823), le village était habité par une population majoritairement paysanne : en comptant les membres de leurs familles, les cultivateurs représentaient 154 habitants, les jardiniers 69 habitants, les vignerons 35 habitants, les bergers 6 habitants. Les propriétaires ou rentiers et leurs familles étaient au nombre de 31 et leurs domestiques 23. Les journaliers et leurs familles étaient 50. La culture était bonne, la pâture précaire.
Le commerce était développé en quatre points de la commune : rue de la Paroisse, où l’on recensait un boulanger, Nicolas Léchalat, (au numéro 17), un charcutier, Joseph Luzard (au numéro 19), deux marchands épiciers, Nicolle Zacharie (au numéro 13) et Jacques Philippe Chassant (au numéro 25), un cordonnier, Jean-Baptiste Cosron (au numéro 12) , un boucher, Laurent Dubois et son fils garçon-boucher (au numéro 14), un tailleur, Etienne Préau (au numéro 25), un aubergiste, Jean Picard (au numéro 1), deux blanchisseuses, Félicité Martin et sa mère, Jeanne (au numéro 17), un perruquier, Jean Etienne François Levanneur (au numéro 1).
Dans son prolongement rue du Château, se trouvaient deux marchands de fruits, François Denis Pierre (au numéro 8) et Jean-Baptiste Mollé (au numéro 20), ainsi que deux cordonniers, Jean-Baptiste Martin et Nicolas François Luzard (au même numéro).
Le troisième point où les échoppes se multipliaient était la rue de Paris qui menait à l’ancien pont. On y trouvait une repasseuse, Marguerite Juren (au numéro 12), un boucher, Pierre Gavet (au numéro 22), une « marchande », Geneviève Larchevêque (au numéro 5), un débitant de tabac, Etienne Marguery (au numéro 7), un blanchisseur, François Mallet (au numéro 9), une blanchisseuse, Sophie Levanneur (au numéro 8), une marchande de fruit, la veuve Gadiser (toutes deux au numéro 8), une marchande d’eau de vie, Marie Jeanne Decourt (au numéro 9) et un perruquier , Jean-Baptiste Mandois (au numéro 12).
Rue de Saint-Germain étaient recensés trois cordonniers, Jean-Pierre Corret, 63 ans (au numéro 1), Rateau (au numéro 5), Philippe Tranquard (au numéro 23),, Jacques Hélène, voiturier (au numéro 32), Jean Baptiste Trouillet, aubergiste (au numéro 46), Victoire Rateau, couturière (au numéro 2), Louis David, charron (au numéro 4), Charles Hanriot, serrurier (au numéro 13), au numéro 18 Marie-Françoise Levanneur, cuisinière, Louis Haisde, charron et aubergiste, Sylvain Guillerand, charron, Sylvain Boissey, charron, au numéro 23, Laurent Pierre, fruitier,
Les métiers du bâtiment étaient également bien représentés par :
- huit maçons : rue du Château, Sulpice Desnoyers (au numéro 18), rue de la Paroisse, Pierre Marie Huche (au numéro 10), Julien Quesnelle (au numéro 17), rue de Saint-Germain, Joseph Schibleur fils (au numéro 23), rue de la Procession, Jacques Tranquard (au numéro 9), rue de Montesson Jean-Baptiste Maillet (au numéro 2), deux maîtres-maçons, François Debled, 31 rue de Saint-Germain et Jean André Thomas, 22 rue de la Paroisse, ce dernier étant également commandant de la Garde Nationale en 1817 ;
- quatre charpentiers : rue de Saint-Germain, Claude Berthelot (au numéro 26), François Davoust (au numéro 24), Claude Duvignou (au numéro 28), rue du Port, Vincent Desjardins (au numéro 4) ;
- un couvreur, Joseph Greillois, 2 rue de Seine ;
- un menuisier : Nicolas Alexandre Caillot (au numéro 3) ;
- un tailleur de pierre rue de Saint-Germain, Gabriel Dufraisse (au numéro 18) ;
- au 1 rue Bourbon, un vitrier, Jean Charles Bidard.
Le directeur de la poste, Paul Rateau, « propriétaire » de 70 ans, qui officiait déjà avant la Révolution et perdra l’année suivante son bureau transféré sans justification à Nanterre, vivait au numéro 22 de la rue de Paris tandis que le suisse de l’église, Henry Joseph Schibleur, était son voisin, au numéro 20. Le « maître du pont » était Pierre Fournaise, 42 ans et vivait 8 rue de Paris avec les six membres de sa famille.
Au 3 rue du Château habitait le percepteur de la commune, Louis Rousseau, 65 ans. Enfin, au 2 rue Bourbon étaient logés Augustine Angéline Dufaux, institutrice et Pierre Martin Robert Bourdeille, instituteur.
Chatou s’illustra dans la renaissance industrielle du pays. Trois expositions nationales de l’industrie s’étaient tenues dans les galeries du Louvre en 1819, 1823 et 1827. Aux deux dernières, une entreprise de Chatou qui y participait fut récompensée ainsi que nous l’apprennent Touchard et Lafosse dans leur ouvrage « la Seine-et-Oise », paru en 1837 : « on remarque à Chatou la fabrique de bonnets d’Orient, façon de Tunis, de Monsieur Trotry-Latouche, qui a obtenu une médaille d’argent à l’exposition de 1823 et un rappel à celle de 1827. On y voit aussi les beaux troupeaux de Mérinos appartenant à Monsieur le comte de Polignac, et à Monsieur Travault. Ce joli village, situé sur la rive droite de la Seine, est à 3 lieues et demi de Paris, le nombre de ses habitants s’élève à 993. »
La profession de marchand forain en revanche n’était exercée que par un seul Catovien, Guillaume Chevrier, 60 ans, habitant 9 rue de Paris (St-Germain). Notons que la difficulté d’exercer ce métier défiait la volonté de l’Etat et en particulier, celle du duc de Richelieu, ministre de Louis XVIII, qui donna des ordres aux préfets sur le sujet : parmi eux, le baron Des Touches, préfet de Seine-et-Oise, écrivit aux maires de nos communes le 15 janvier 1817 pour les semoncer : « le ministre de l’Intérieur est informé que dans plusieurs villes et communes, l’autorité municipale met à l’industrie des marchands forains et colporteurs, des entraves et des restrictions ; et que même elle va parfois jusqu’à s’opposer à la liberté que la loi assure aux marchands ordinaires, de vendre hors de leur domicile habituel, liberté dont peut jouir tout commerçant dûment patenté.(…)
Les avantages attachés à la concurrence exigent que tous les commerçants puissent, sous la protection des lois, voyager, acheter, contracter et négocier leurs engagements partout où ils se trouvent La faculté de vendre est expressément garantie par l’article 38 de la loi du 22 octobre 1798 relative aux patentés qui exposent leurs marchandises en vente hors de leur domicile. Cette disposition n’est qu’une conséquence de celle de l’article 27 portant « tout citoyen muni d’une patente pourra exercer sa profession ou industrie dans toute la France… ».
La loi a distingué les colporteurs avec voiture sous le nom de marchands forains, les colporteurs avec bête de somme et les colporteurs à balle : ces deux derniers sont dispensés de droit proportionnel, même dans le lieu de leur domicile. L’intérêt qu’ont les manufactures à travers le placement des produits de qualité inférieure, et celui de la classe des consommateurs qui, par l’exiguïté de leurs moyens, sont obligés de se contenter de ces produits, ont fait accorder une protection constante à cette profession ; et l’autorité ne doit pas souffrir qu’il soit porté atteinte aux lois qui la protègent (..)
Déterminer pour les marchands étrangers la durée de leur séjour, ou le temps pendant lequel ils peuvent vendre serait une mesure arbitraire à laquelle il faut absolument éviter de se laisser entraîner. Cette mesure a été constamment blâmée par les ministres et mérite de l’être (…). »
L’évolution a donné lieu depuis à une « révolution » dans les commerces de bouche puisque l’on trouve aujourd’hui peu de marchands forains qui ne vendent de produits de qualité « supérieure ».
Un arrêté du préfet obligeait les aubergistes et les « logeurs » à tenir un registre «de suite et sans aucun blanc sur un registre en papier timbré et paraphé par le maire » indiquant les « qualité, domicile, date d’entrée », ledit registre devant être présenté tous les quinze jours au maire et chaque fois qu’il le demandait. Sans respect de ces prescriptions, le commerçant était condamné en 1823 à une amende équivalent au quart de son droit de patente.
Enfin, plusieurs Catoviens étaient sans nul doute associés aux gloires militaires de l’Empire et devaient subir le déclassement que leur imposait la Restauration : tels, en 1821, Louis Honoré Desjardins, 43 ans, chef de bataillon en retraite habitant 22 rue du Chateau, Commandeur de la Légion d’Honneur, Claude Charles Blin, 50 ans, habitant 12 rue de la Procession, capitaine en retraite, Chevalier de la Légion d’Honneur, Michel Jacquin, 40 ans, militaire en retraite, vivant 2 rue du Port, Pierre Etienne Goussard, 41 ans, 15 rue de la Paroisse, militaire en retraite, Chevalier de la Légion d’Honneur.
Les marchés servaient d’approvisionnement, mais le marché de Chatou ne fut institué qu’en 1860, de sorte que les commerçants ou les particuliers devaient faire un voyage pour se procurer les divers produits : en consultant l’Annuaire de Seine-et-Oise pour l’année 1824, on se rend compte que les deux villes les plus proches pour les marchés étaient Saint-Germain-en-Laye et Versailles.
A Saint-Germain-en-Laye se tenaient le lundi un marché de « grains et porcs » et le jeudi, un marché de « grains et denrées » tandis qu’à Versailles se tenaient un marché de « grains, fourrages et denrées » le mardi et un marché de « grains, fourrages, marée, volailles et denrées » le vendredi. Deux foires annuelles se tenaient également à Saint-Germain, aux Loges, en août et en septembre : une foire aux « comestibles » et une autre aux « toiles, mercerie, modes, quincaillerie ».
Quant à la situation générale des revenus dans la commune, il suffit de s’en rapporter aux dires du conseil municipal le 4 avril 1825, lorsque fut stigmatisé auprès du préfet « l’état infiniment modique des revenus de la commune, composé par la presque généralité de ses habitants d’hommes de peines, propriétaires d’un terrain infiniment divisé et de petite culture propre pour les deux tiers au moins exclusivement aux plantes légumineuses et pour l’autre tiers à la culture hasardeuse de vignes médiocres. »
Comment imaginer dans le Chatou du XXIème siècle que le premier accident climatique privait une partie des habitants de leur maigre revenu ? ce fut pourtant le cas en 1819, lorsque le maire annonça au conseil municipal en plein mois de mai que la gelée avait endommagé les vignes et les champs semés en pois et haricots, ainsi que les cerisiers, « que ce pays étant de petite culture, nombre d’habitants ont perdu tout espoir de récolte et qu’il serait intéressant d’en faire part à Monsieur le Préfet pour qu’il nomme les commissaires chargés d’examiner les lieux endommagés et obtenir soit une indemnité, soit un dégrèvement de contribution. »
L’autorité municipale répondait à plusieurs titres de l’exploitation agricole : le maire ou son adjoint prescrivait par arrêté la date d’ouverture du ban de vendange en la faisant ratifier par les propriétaires vignerons.
Dans l’arrêté du 2 octobre 1823, ils étaient dix-sept propriétaires à y souscrire pour une date fixée au 9 octobre suivant. Le 7 janvier 1823, une plainte fut adressée par un membre du conseil municipal : « depuis trop longtemps, on ne forme ni angelus dés le matin ni aux autres heures du jour, ce n’est pas seulement sous le rapport religieux ajouta-t-il que cet excellent et antique usage a été établi le matin, à midi et le soir. Les ouvriers vignerons et autres cultivateurs ont fait de cet usage la règle du départ, de la suspension et du retour de leurs travaux. »
Depuis la fin de la sonnerie, « on ne sait plus à quoi s’en tenir, les travaux en souffrent et les plaintes se multiplient ». Un autre conseiller ajouta que l’on devait reconnaître que celui qui en était chargé n’était « pas assez payé » et que le maire devait mettre la question sous les yeux du préfet en demandant la sonnerie dés « trois heures du matin en été et cinq heures en hiver ».
Ajoutons que la municipalité joua un rôle déterminant à la Révolution pour la mise en valeur d’un quartier de la ville dont le nom nous est familier : celui des Landes, encore appelé « les Nouvelles Communes » parce que les parcelles appartenaient à la commune de Chatou.
Les 1er et 8 septembre 1793, un procès-verbal avait été établi par les habitants réunis en assemblée générale. Il y était dit que ces terrains alors en landes et en bruyères avaient été divisés en 1789 en lots de 8 ares 54 centiares (25 perches) et répartis « entre une grande partie des chefs de famille de la commune » contre une redevance annuelle « par suite des adjudications consenties par les maires et officiers municipaux d’alors ».
Les entraves causées par la révolution empêchèrent la réalisation des contrats promis aux habitants. Les habitants intéressés les défrichèrent néanmoins à grands frais et y plantèrent arbres fruitiers et vignes. C’est pourquoi l’assemblée générale de 1793 reconnut leur possession. Dans une délibération du 29 avril 1806, il fut reconnu que ces « communaux » étaient « d’une mauvaise ou médiocre nature, que le produit annuel ne pouvait excéder la nature de 20 F par arpent et que d’après l’article 3 de la loi du 9 ventôse an 12, ce produit devait être réduit à 10 F remboursable au principal de 200 F ».
Le 11 mars 1813, un nouveau procès-verbal dressé par un certain Monsieur Guy avait constaté le vœu unanime de donner ces terrains à bail à 99 ans contre une redevance annuelle payée sur les bases du procès-verbal de 1806.
Après 31 ans et le paiement de la redevance par la quasi-totalité des propriétaires, le conseil municipal, réuni à la demande du préfet le 5 mars 1820, jugea que si c’était un acte de justice de maintenir la possession compte-tenu des travaux et frais engagés, c’était également un moyen pour la commune de s’assurer une source de revenus fixes contrairement aux locations ordinaires.
Les modalités d’exploitation des terrains furent ensuite redéfinies : les possesseurs ne pourraient céder leurs droits sans le consentement de la commune sauf à leurs héritiers, les terrains seraient impérativement plantés de vignes et d’arbres fruitiers dix ans avant la fin de leur jouissance, une hypothèque serait prise sur le bien des preneurs qui paieraient les frais et honoraires des baux et leur inscription, ainsi qu’une somme de 12 F par arpent versée à la commune notamment pour les opérations de bornage.
S’il s’avérait qu’un postulant ne remplissait pas ces conditions, le conseil municipal lui désignerait un remplaçant. Le maire recevait la charge de signer ces baux devant notaire.
Parmi les exploitants agricoles figurait l’Hospice de Paris. Possédant des terrains dans « la Petite Ile », l’institution procéda le 30 juin 1824 à une vente aux enchères sous l’égide de Monsieur Jean-Baptiste Mallan, inspecteur des biens de l’Hospice, de deux pièces de pré d’1,50 hectares. Mises à prix pour un montant de 123,60 F, celles-ci furent acquises par Monsieur Décamp pour 180 F.
S’agissant de l’exercice du maraîchage, nous invitons le lecteur à découvrir le « Pavillon d’histoire locale » ouvert dans les communs du château Chanorier par l’association « la Mémoire de Croissy » dans la commune voisine de Croissy-sur-Seine. On y expose les techniques ancestrales et l’activité des cultivateurs de la région. Retenons cependant qu’en 1823 un recensement vint témoigner que trente habitants de Chatou possédaient une charrette et cent quinze une bête de somme.
Le prix d’une journée de travail était fixé par l’Etat selon les revenus des villes par une ordonnance de 1820. Ainsi en 1829, si le prix d’une journée de travail ne pouvait être inférieur à 1,50 F à Versailles, commune de la première classe, il tombait à 90 centimes au Pecq, Mesnil-le-Roi et à Mareil-Marly, communes de la quatrième classe, et à 80 centimes dans les communes de la cinquième classe, Chatou, Croissy et Maisons-sur-Seine.
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17/11/2007
LA CONSTRUCTION DE L'EGLISE SAINTE-THERESE DE L'ENFANT JESUS
L’Eglise Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus située 36 route de Maisons fut consacrée le dimanche 23 octobre 1932 par Monseigneur Millot, « prélat de sa Sainteté, vicaire général, archidiacre de Versailles », assisté du chanoine Flavigny, vicaire général honoraire, curé doyen de Saint-Germain-en-Laye et de l’abbé Fossard, chanoine du chapitre de la cathédrale de Versailles.
Le curé de Chatou, l’abbé Basler, rendit hommage à ses prédécesseurs qui avaient été à l’origine du projet. Un sermon de Monseigneur Millot s’ensuivit dans une atmosphère très émouvante qui se termina par la bénédiction du Saint-Sacrement puis la consécration de la chapelle. A la fin de la cérémonie, les roses de Sainte-Thérèse furent distribuées aux paroissiens.
Un témoin reporter écrivit : « nous pensions avec gratitude à cet admirable clergé du diocèse de Versailles, qui, avec opiniâtreté et succès, grandit le domaine du Christ, aux dépens d’un matérialisme, qui, malgré sa puissance et son hostilité, n’a pu éteindre complètement, dans le cœur du peuple, « la flamme du souvenir religieux » selon l’expression de Monseigneur Millot. »
A l’occasion du salon de l’Ecole Française qui se déroula au Grand Palais du 4 janvier au 1er février 1933, le cabinet d'architecture O.S.Michelin présenta un projet d’église de nouveau dédié à Sainte-Thérèse dans un style «d'art moderne de filiation classique» (ci-dessous).
Au lendemain de la grande Exposition Coloniale de Paris de 1931 qui avait connu un succès retentissant (34 millions de visiteurs) et crépusculaire, l’architecte retint naturellement pour ses plans de Chatou un style appelé à être promu indifféremment dans l’empire colonial français et dans la métropole. L’originalité de la construction est donc à chercher ailleurs.
Ces panneaux étaient constitués par des cadres en profilés, revêtus extérieurement de plaques de ciment amiante compressé, remplis en atelier de béton cellulaire armé. L’ensemble donnait un montage avec un panneau de béton armé dont les angles étaient protégés par des cornières, la face vue habillée d’une plaque de fibrociment de forte épaisseur remplaçant l’enduit et assurant une étanchéité parfaite selon l’ingénieur René Hochstaetter.
La construction de ce type d’édifice ne ressemblait-il pas à du grand « Meccano » ? une plate-forme en maçonnerie était réalisée, une ossature métallique venant des Forges et Ateliers de Commentry-Oissel était montée sur l’assise, les parois étaient ensuite glissées dans l’ossature conçue pour les recevoir et maintenues au moyen de couvre-joints. A moindre coût, une couverture en tuile ou fibrociment - l'église Sainte-Thérèse bénéficia heureusement de l'ardoise - achevait la mise hors d’eau du bâtiment. La face intérieure de cette couverture était doublée d’une paroi d’isolement en plaques spéciales posées spécialement sous la charpente. Enfin, les menuiseries , peinture et vitrerie constituaient la touche finale du chantier.
On relevait la possibilité de démonter le bâtiment pièce par pièce, la seule nouvelle dépense étant dans le cas d'un déplacement une assise nouvelle de maçonnerie.
Il reste une poignée de ces églises en Ile de France. Malgré leur construction bon marché, leur architecture contraste avec la monotonie de nos banlieues.
Clichés de l'Eglise Sainte-Thérèse en construction
28/10/2007
VILLAS SANS PROTECTION DANS LE PLAN LOCAL D'URBANISME (PLU)
Publié dans # PATRIMOINE MENACE | 20:15 | Commentaires (1) | Lien permanent
27/10/2007
VILLA PETIT
La villa édifiée à la veille de l'arrivée du chemin de fer en 1835 pour Camille Letertre, huissier de justice, agrandie par Jules Petit, conseiller à la cour impériale et conseiller municipal de Chatou sous Napoléon III (voir "Chatou, de Louis-Napoléon à Mac-Mahon 1848-1878"), détruite avec la construction de la piscine.
Publié dans # PATRIMOINE DETRUIT | 17:00 | Commentaires (0) | Lien permanent
25/10/2007
PAVILLON DE GARDIEN SECOND EMPIRE
Ce petit pavillon de gardien élevé à la gare de Chatou sous le Second Empire en même temps que la très belle villa pierre et briques aujourd’hui rénovée est actuellement condamné à la destruction par le PLU , celui-ci prévoyant un emplacement réservé pour la création d’une gare routière (plan 4-2-3 du PLU) . Compte-tenu de sa situation exceptionnelle et de son décor de briques si caractéristique, il serait bien plus intéressant de le conserver pour y aménager un office du tourisme qui fait défaut et un service culturel.
Quant à la gare routière, elle pourrait parfaitement s’installer sur le parking du bureau de la SNCF rue Paul Flament à condition de supprimer sur cet emplacement la zone de constructibilité de 16 mètres de hauteur avec 80% d’emprise au sol dans le PLU (art.UC.9.2 et U.C.10.2 du règlement du PLU)...
Publié dans # PATRIMOINE MENACE | 23:40 | Commentaires (0) | Lien permanent
15/10/2007
LES DENOMINATIONS DE RUE
Quai entre Carrières et le pont routier : quai Bertin le 7 novembre 1847 (dénomination sans postérité, quai du Nymphée actuel)
Quai entre le pont routier et la rue Bourbon : quai Bourbon le 7 novembre 1847 (dénomination sans postérité, quai de l'amiral Mouchez actuel)
Voie nouvelle créée entre la rue du Chemin de Fer, traversant le canton dit "des Chardrottes" et la propriété de la Faisanderie jusqu'au hameau du Vésinet territoire de Chatou, créée par monsieur de Brimont. Son ouverture est constatée par le conseil municipal le 24 avril 1853 : l'usage et non une délibération particulière du conseil en fera "l'avenue de Brimont".
Quai de la rue Bourbon au pont de chemin de fer : quai des Papillons le 7 novembre 1847 (dénomination sans postérité, quai Jean Mermoz actuel)
Voie nouvelle entre la rue des Calêches et l'actuelle rue de l'abbé Borreau : rue des Chardrottes ouverte le 17 juin 1848 et baptisée rue des Ecoles le 3 octobre 1868, prolongement jusqu'à l'avenue de Saint-Germain baptisé du même nom le 11 août 1869
Avenue du Vésinet : avenue du Parc le 17 novembre 1867
Rue du Chemin Vert : rue Labélonye le 20 mai 1878
Voie ouverte entre la rue de Sahûne et la rue du Chef Saint-Jean : rue des Dix-Sept le 19 décembre 1880
Avenue de la Rivière : avenue Larcher le 19 octobre 1882
Avenue Lacroix : rue Esther Lacroix le 12 avril 1884
Avenue de Flandre : boulevard de la République le 12 avril 1884
Rue de la Procession : rue de la Liberté le 12 avril 1884
Avenue du Vésinet : avenue Victor Hugo le 12 avril 1884
Création de la rue Charles Lambert entre la rue de la Gare et la rue François Arago le 14 mai 1897
Rue de la Tranchée : rue du Lieutenant Ricard le 27 juin 1910
Rue du Centre : rue Brunier-Bourbon le 12 août 1911
Rue de Croissy : rue du Général Colin le 23 mars 1918
Rue Verte : rue Charles Despeaux le 21 décembre 1918
Rue des Sablières : rue du Général Galliéni le 2 décembre 1920
Ancienne rue Bourbon : Quai de l'Amiral Mouchez le 17 février 1921
Rue Nouvelle : rue Brunier-Bourbon le 17 novembre 1921
Rue des Chardrottes : rue du Capitaine Guynemer le 15 novembre 1922
Rue Transversale de la Place : rue Deloigne le 15 novembre 1922
Petite Rue Sous-Bois : rue Lantoine le 15 novembre 1922
Chemin des Vaches : rue Darcis le 15 novembre 1922
Rue des Pissis : rue Beaugendre le 15 novembre 1922
Rue de la Ferme Prolongée : rue Albert Joly le 13 février 1930
Voie ouverte à hauteur du boulevard Jean Jaurès : chemin de l’Avenir le 10 novembre 1931
Rue des Calêches : rue Georges Clémenceau le 13 février 1931
Rue des Gabillons : rue de la Gare en 1878 puis avenue du Maréchal Joffre le 13 février 1931
Rue du Saut du Loup : rue de l'Abbé Borreau le 13 février 1931
Voie ouverte entre le carrefour de la Route de Montesson (rue du général Leclerc) et le chemin des Larris (rue Léon Barbier) : rue Ribot le 10 novembre 1931
Avenue des Vaucelles : avenue Paul Doumer le 11 août 1932
Avenue des Chalets : avenue Aristide Briand le 11 août 1932
Rue des Cormiers Prolongée : rue Tournier le 11 août 1932
Voies nouvelles crées entre la route de Montesson (rue du général Leclerc) et la route de Maisons : rue Audéoud Fournier (disparue en 2006), rue Paul Painlevé, rue du Professeur Calmette, place du docteur Roux le 7 novembre 1933
Villa des Landes : rue Edmond Flamand le 6 décembre 1936 rebaptisée allée Edmond Flamand le 28 février 1937
Voie entre la rue Sainte-Marie et l'avenue Larcher : quai Jean Mermoz le 28 février 1937
Rue des Jardinets : rue Maurice Hardouin le 13 juin 1937
Rue Centrale : rue Emile Pathé le 22 août 1937
Square construit en 1938 entre la route de Montesson (rue du général Leclerc) et la rue des Beaunes : square Debussy le 16 octobre 1938
Voie nouvelle créée le long des usines Pathé longeant le cimetière et reliant la rue Emile Pathé à la rue du Lieutenant Ricard : rue Edouard Branly le 12 mars 1939
Avenue du Château de Bertin dans le Parc de Chatou baptisée le 12 mars 1939
Chemin de halage entre le pont routier et la rue Esther Lacroix (à hauteur du barrage de la Seine) : quai "de la Nymphée" le 1er octobre 1939 finalement changé en Quai du Nymphée
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