14/02/2018
A L'HEURE EGYPTIENNE AVEC GEORGES REMON
Nous avions abordé dans un article précédent le commentaire de l’architecte décorateur Catovien Georges Rémon (1889-1963) sur la nouvelle résidence générale du Maroc, construite sur les plans de l’architecte Albert Laprade à partir de juillet 1918.
Un dessin de Georges Rémon dans ses jeunes années avant 1914 pour une fantaisie orientale dans son album "Intérieurs d'Appartements Modernes" - éditions Thézard. Collection de l'auteur.
Georges Rémon aborde l’architecture nouvelle de l’Egypte dans une rubrique qu’il lui consacre en 1927 dans la revue "Jardins et Cottages". L’Egypte est un pays sous occupation britannique depuis 1876 – les troupes anglaises ne quittent le pays qu’en 1936 – avec une colonie française autour du canal de Suez, un pays dont Fouad Ier fut le sultan en 1917 avant d'être proclamé roi d’Egypte et du Soudan (1922-1936).
« Les villas construites récemment à Alexandrie et au Caire par Messieurs Messieurs Azéma, Edrei et Hardy, architectes, avec la collaboration de Monsieur P. Labbé, nous rappellent celles que "Jardins et Cottages" présentait dans un de ses précédents numéros.
Elles s’inspirent du même esprit, affectent les mêmes caractères généraux. Nous ne saurions mieux faire que de reproduire les remarques typiques qui émaillaient pertinemment l’étude à laquelle nous faisons allusion.
« Si l’on veut bien considérer que l’aristocratie égyptienne, écrivait-on, passe en France les mois les plus chauds de l’année, on comprendra que la conception d’une villa en Egypte ne possède pas nécessairement l’architecture des pays chauds . »
Et, de fait, il ne faut pas s’attendre à rencontrer dans ces types d’habitations somptueuses, créées pour satisfaire les goûts et les habitudes d’une élite qui entend vivre à l’européenne, celle qui rappelle l’architecture autochtone.
Ce que les architectes ont pu faire au Maroc, par exemple, en combinant étroitement le goût latin et les conceptions arabes, soumis pareillement aux conditions du climat et à la nature du site, n’est plus du tout exigible en Egypte, puisque « les besoins et les habitudes de sa population cultivée amènent l’architecte à exécuter ses constructions suivant les modes septentrionaux. »
On lui demande seulement d’obéir à certaines prescriptions, toujours identiques, influant sur le plan et le dessin des façades. C’est d’abord la terrasse, laquelle sert à deux fins. Partagée en deux parties bien distinctes et bien séparées, sans qu’on puisse et qu’on doive voir de l’une ce qui se passe dans l’autre, elle comprend une zone réservée aux maîtres qui y séjournent volontiers et y tiennent leurs réceptions, et une zone à l’usage du service.
L’architecte ne peut donc mieux faire que d’adopter, en la modifiant, en la tempérant, en lui communiquant une note personnelle, l’ordonnance des villas latines ou italiennes. Il lui faut donc se garder de tomber dans la copie étroite et servile de types dont la formule est depuis longtemps fixée et ressassée.
Mais il lui faut surtout éviter de suivre, dans toutes leurs exigences, les indications d’une clientèle malheureusement trop encline à aimer la pompe et l’apparat. A ce double point de vue, Messieurs Azéma, Edrei et Hardy ont eu le mérite de créer des ouvrages qui, tout en tenant compte des préférences individuelles, marquent une parfaite leçon de goût.
Ils ont réussi à imposer une remarquable économie en matière d’ornements. Ils ont scrupuleusement fait triompher le sens de la ligne, le sens de l’équilibre, et ils ont introduit le judicieux emploi de la polychromie qui, conférant à leurs productions un accent en rapport avec le milieu, suffit à compenser ce qu’un parti pris essentiellement classique eût pu comporter de froideur et de sécheresse.
Examinons, par exemple, la villa construite au Caire pour Monsieur Green (illustration ci-dessous). Le principe de la couleur y est observé. Les tuiles romaines et les dessous de corniche opposent leurs tonalités rouges à la nuance ocrée de l’enduit de façade.
Un porche d’entrée conduit directement à un bureau et au hall qui dessert le salon, le fumoir et la salle à manger. Le fumoir donne sur une loggia, la salle à manger sur une terrasse dominant les jardins.
L’entrée de service, la cuisine et le garage sont situés sur la face sud de l’habitation. Au premier étage où l’on accède par un escalier partant du hall, se trouvent trois grandes chambres, la chambre d’enfants, une nursery, une chambre d’ami donnant sur la terrasse au-dessus du garage. La principale chambre a vue sur la terrasse aménagée au-dessus de la loggia.
Voici maintenant la villa de Monsieur Barcilon (ci-dessus), construite à Alexandrie, et qui par l’utilisation des graciles colonnettes que l’on distingue en haut de l’escalier d’entrée, évoque la grâce des fines arcatures mauresques. Ici encore, le contraste entre les tons rouges des graffiti, des briques et des boiseries apparentes, d’une part, et le coloris jaune de l’enduit, est particulièrement heureux. L’entrée communique avec un important vestiaire donnant sur les lavabos et les w-c . La partie centrale est occupée par un vaste hall débouchant sur une terrasse et située entre le grand salon, que prolonge une véranda, et la salle à manger agrémentée d’une pergola.
Le service est aménagé dans le sous-sol, autour d’une grande salle de billard qui en occupe le centre. Enfin, à la partie supérieure, une haute terrasse où prennent place, ainsi que nous l’avons indiqué, les chambres de domestiques, la buanderie avec séchoir, soigneusement séparées de la terrasse des maîtres, aménagée en salon de réception, avec pergola et motifs de verdure.
Plan du jardin de la villa de Monsieur Barcilon à Alexandrie
On examinera de même attentivement les plans de la villa de Monsieur D. Cicurel , située, comme la précédente, à Alexandrie (illustration ci-dessous). L’entrée conduit à un vestibule et au vestiaire.
Le hall central est situé entre deux salons, prenant jour sur une terrasse et la salle à manger qui donne sur une véranda. Au premier étage, six chambres et salles de bains entourent le hall. L’escalier de service occupe une tourelle construite à l’angle nord-est de la villa.
Les façades sont harmonieusement dessinées. Quelques ornements simples, balustres et acrotères, d’inspiration classique, une attrayante polychromie assurée par l’opposition entre les surfaces d’enduit jaune et les champs de briques rouges, tels en sont les principaux caractères. Il faudrait, pour ces trois villas, insister sur les somptueux jardins qui les entourent, eux-mêmes ordonnés avec un sentiment architectural très sûr.
Nous voudrions insister tout particulièrement sur une autre villa (illustration ci-dessous), érigée en bordure du Nil, et qui, tant par la large ordonnance de son plan que par l’agrément de ses façades, nous semble avoir porté à leur point de perfection l’observation et la réalisation des principes mêmes que nous venons de signaler.
Villa au bord du Nil de Monsieur et Madame Rateb Bey
Ajoutons qu’ici l’architecte a bénéficié d’une aisance inaccoutumée dans l’élaboration de son harmonieux dessein, la construction ne devant comporter aucune surcharge, aucun ornement superflu. La simplicité des lignes générales a, comme il était naturel, conduit l’artiste à concentrer toute son attention sur l’équilibre des volumes et sur le raffinement des détails. La façade qui domine le fleuve permet de juger de l’économie de l’ensemble et de la grâce des moindres parties, magnifiquement articulées.
C’est d’abord la terrasse couverte, avec la ligne de colonnes stylisées qui constituent un heureux souvenir des chapiteaux lotiformes.
C’est encore le fin profil de la loggia qui forme la partie médiane de la façade qu’on aperçoit en perspective. C’est, enfin, la belle ordonnance des larges baies avec le rythme élégant des fins piliers qui les encadrent.
N’ayons garde d’omettre de mentionner le charme qui se dégage d’une silencieuse répartition des champs colorés en rouge se découpant sur le ton ocré de l’ensemble, le tout couronné et festonné par les gracieuses lignes de verdure de la pergola supérieure.
Le plan nous renseigne sur les séductions de cette splendide propriété qui occupe vraiment une situation exceptionnelle et dont les habitants peuvent, au gré de l’heure, ravir leur vue des vastes perspectives du fleuve ou de l’intime et paisible enchantement de somptueux jardins sobrement ordonnés. »
Georges Rémon
Jardins et Cottages – avril 1927 - n°13
Sources :
Bibliothèque Nationale de France, département Sciences et Techniques
Archives Municipales de Chatou
Bibliothèque Historique de la Ville de Paris
Archives de la Légion d'Honneur
21/01/2018
INVENTAIRE HISTORIQUE DU PATRIMOINE BATI : OU EN SOMMES-NOUS ?
Le travail de l'inventaire du patrimoine bâti réalisé bénévolement par le président de l'association Pierre Arrivetz a actuellement fait l'objet de la remise de deux rapports non exhaustifs pour deux secteurs de la ville, le premier de 345 pages, le second dans un secteur moins dense de 244 pages.
Ces rapports bénéficient de recherches aux archives foncières avec indication du propriétaire constructeur et de la date de déclaration de la construction trois ans après son achèvement ou de la date d'achèvement lorsque celle-ci est mentionnée ainsi que du chemin cadastral à suivre dans la ou les différentes matrices pour aboutir à l'information. Ces mentions peuvent être alimentées par d'autres informations historiques en fonction du résultat des recherches.
Ces précisions ne figurent pour une telle quantité de bâtiments dans aucun autre inventaire communal en Ile-de-France à notre connaissance ni même dans celui des grandes villes de France.
Le secteur entre l'avenue Foch et Carrières-sur-Seine est en cours d'inventaire. A l'heure actuelle, plus de 330 adresses ont fait l'objet d'une notice historique au terme des deux premiers rapports.
Rapport d'inventaire remis pour le secteur 1
en septembre 2017 entre l'avenue Foch et la voie ferrée
***
Rapport d'inventaire remis pour le secteur 2
en janvier 2018 entre la voie ferrée et Croissy-sur-Seine
Publié dans # PATRIMOINE MENACE, L'AMENAGEMENT DE CHATOU | 22:53 | Commentaires (0) | Lien permanent
06/01/2018
2018 - EN VOITURE !
A tous nos adhérents et sympathisants
Nous adressons nos meilleurs voeux pour 2018
Nous ferons en sorte que ce soit l'année
de l'achèvement de l'inventaire
du patrimoine bâti
pour lequel nous continuons d'oeuvrer inlassablement
A l'initiative de l'association, ce sera également l'année
du lancement d'un circuit historique en petit train
expérience inédite dans la Boucle
Une conférence-promenade sur Chatou en petit train d'1h15
est en effet programmée le
DIMANCHE 8 AVRIL 2018
avec nos guides Pierre Arrivetz / Marc Héritier / Monique Héritier
au départ de la place Maurice Berteaux
(prix de la place 10 euros / règlement par chèque
- inscription par mail à chatounotreville@orange.fr )
aux horaires suivants :
10h30 / 14h / 16h
Petit train de la société SFAPA, leader des petits trains
En raison du nombre limité de places,
n'hésitez pas à réserver dés maintenant.
Notre équipe sera heureuse de vous accueillir
Merci de votre fidélité
Bonne année à tous
et en voiture !
Publié dans * CONFERENCES HISTORIQUES, * MANIFESTATIONS HISTORIQUES | 13:27 | Commentaires (0) | Lien permanent
15/12/2017
VENEZ DECOUVRIR LE NOUVEAU CINEMA DE CHATOU
Extrait de My Chatou - novembre 2017 - Ville de Chatou
La société ANIM'ACTION, délégataire de service public historique depuis trente ans à Chatou et par ailleurs délégataire des théâtres et cinémas de Rueil, avait alerté il y a plusieurs années sur les conditions d'exploitation du cinéma de Chatou, rendez-vous prisé du 7ème art dans la Boucle de Seine du haut de sa très belle salle de 400 places. La baisse de la fréquentation depuis 15 ans corollaire au développement du numérique et au renouvellement plus avancé de l'attractivité des cinémas parisiens, l'absence de versement de rémunération du gérant depuis plusieurs années pour pouvoir régler les salaires des employés, le fait que le cinéma n'est pas subventionné contrairement à d'autres salles, tout concordait pour créer une seconde salle afin de sauver l'activité. Nous avions entendu ce message important pour la vie de la commune, au point que le président de l'association, présent pour une série d'affaires d'intérêt local lors des élections municipales de 2014, avait, seul, inscrit ce projet dans son programme.
Consciente de son côté d'une situation critique, la municipalité a programmé en 2015 les travaux de transformation nécessaires à l'agrandissement et la mise aux normes du cinéma, ascenseur, évacuation, extincteurs, places en fauteuils roulants étant désormais dans l'offre de service. Ces travaux considérables ont pris fin il y a quelques semaines.
Nous vous donnons quelques photos ici du bulletin "My Chatou" de novembre 2017. On ne peut que saluer et remercier l'engagement de tous les intervenants dans cette opération d'utilité publique en souhaitant, même si l'urgence est pour l'instant surmontée, que le cinéma puisse un jour se voir offrir les moyens d'ouvrir une troisième salle pour ne pas se laisser dépasser dans l'avenir.
Rappelons que nous avons pu établir un partenariat sous le sceau du patrimoine cinématographique avec ANIM' ACTION lequel nous a permis de diffuser "Normandie Niemen", film de 1959 de Jean Dreville avec l'acteur né à Chatou rue du Val Fleuri Pierre Trabaud (1922-2005) en présence d'acteurs du films en 2013 , "La Main au Collet" de 1954 d'Alfred Hitchcock en 2014 avec Madame Brigitte Auber, actrice du film, pour fêter les vingt ans de l'association. Un troisième projet mais très lourd financièrement est en cours de réalisation puisqu'il s'agit de la transformation d'une bobine de 16 mm du film "Horizons sans fin" de 1953 de Jean Dreville assisté de Georges Lautner avec l'acteur catovien Pierre Trabaud sur l'héroïne de l'aviation française de l'entre-deux-guerres, Hélène Boucher.Le patrimoine cinématographique de Chatou a été mis à l'honneur grâce à nos amis José Sourillan, ancien directeur des archives de RTL et Nicole Trabaud, épouse de l'acteur catovien disparu.
Brigitte Auber et Cary Grant dans "La Main au Collet" (A. Hitchcock - Paramount - 1954) - cf notre rubrique "Les 20 ans de l'association"
Dans l'attente de vous donner rendez-vous pour une nouvelle aventure cinématographique en 2018, réservez en ligne vos places au cinéma de Chatou et prenez vos abonnements ! moins cher que les cinémas parisiens, il continue, dans un cadre privilégié, à offrir la découverte du 7ème art à l'aune d'une programmation remarquable.
Cinéma de Chatou : http://www.cine-chatou.fr/
Publié dans CHATOU DANS LE CINEMA | 14:02 | Commentaires (0) | Lien permanent
07/12/2017
DU 11 AU 26 NOVEMBRE 2017, LA MEMOIRE DE CROISSY A FAIT LE PLEIN
A Croissy, le quartier de l'Eglise Saint-Léonard, situé sur les bords de Seine, fait faire un saut dans le temps. Contrairement à Chatou dont les bords de Seine et l'entrée de ville ont été défigurés à l'aune d'un plan stalinien dans les années soixante, Croissy a conservé un charme aujourd'hui prisé de voyageurs d'Europe et des Etats-Unis. C'est précisément dans l'Eglise que la Mémoire de Croissy - au sein de laquelle nous sommes représentés et qui a désormais pour président Monsieur Arnauld Bousquières - donne régulièrement rendez-vous aux habitants pour découvrir leur histoire. A titre d'exemple, qui sait qu'Eugène de Beauharnais vivait chez le menuisier Cochard sous la Révolution ?
Le travail considérable réalisé par l'association doit beaucoup à Monsieur Fratacci et au comité de pilotage qui anime La Mémoire. La centaine de panneaux exposés permettait pour un écolier ignorant l'histoire du XIXème siècle d'épouser la perspective de ce siècle si mouvementé tout en la rapportant à la commune. On note d'ailleurs un public qui tend à se rajeunir.
Les visiteurs, au nombre de 1318 en 15 jours, ont pu reconnaître l'évolution de leur ville et se faire une idée plus éloquente d'un passé associant le maraîchage, l'artisanat et l'industrie, les changements politiques, les guerres et leurs occupations diverses, l'oeuvre des Impressionnistes, la scission du hameau du Vésinet en 1875 constituée par la perte de l'Asile impérial...A noter que Croissy est notre voisine et presque une partenaire historique dans les aventures et déboires du XIXème siècle.
C'est en adhérant à la Mémoire que l'on retrouve l'histoire de la commune présentée dans ses publications, y compris à la suite de ses expositions. Une invitation que nous vous faisons au nom du travail exceptionnel de bénévoles de longue date qui ont réussi à faire vivre l'identité de Croissy depuis des décennies et pour lesquels la plus belle récompense est l'appropriation par les Croissillons de leur histoire.
A l'accueil de l'exposition, des administrateurs de choc : deux anciens présidents de l'association, Messieurs Norbert Fratacci, Chevalier des Arts et des Lettres et Georges Arens ainsi que Madame Michèle Callot.
* La Mémoire de Croissy organise expositions, visites, publications...venez la rencontrer :
La Mémoire de Croissy - 12 Grande Rue, 78290 Croissy-sur-Seine - 06 64 67 00 90
lamemoiredecroissy@free.fr
Publié dans * MANIFESTATIONS HISTORIQUES, - ASSOCIATIONS AMIES | 22:24 | Commentaires (0) | Lien permanent
24/11/2017
L'HISTOIRE DU PARC DE CHATOU EN LUMIERE
Chaque panneau est signé des divers participants à l'opération, Ville de Chatou, Parc de Chatou, Chatou Notre Ville
L'association a inauguré le 11 novembre 2017 en présence de Monsieur Ghislain Fournier, maire de Chatou et vice-président du Conseil Départemental, et de Madame Gabrielle Grenz, déléguée au circuit historique du Parc de Chatou, épouse de notre administrateur Elie Marcuse et maître d'oeuvre, un circuit historique de 5 panneaux rappelant le passé exceptionnel de cet emplacement devenu une résidence pavillonnaire dans les années vingt.
Ce circuit, que l'association a à la fois initié en présentant différents panneaux à thèmes à la suite de nouvelles recherches historiques et financé pour partie avec la Ville et le Syndicat des propriétaires du Parc de Chatou, donne à l'histoire de notre ville un relief particulier. Du XVIIIème siècle au XXème siècle, les témoignages d'une partie de notre histoire de France se trouvèrent concentrés dans ce lieu. Nous vous invitons à découvrir ce circuit situé d'une extrémité à l'autre de l'avenue Adrien Moisant, voie principale du parc ouverte à la promenade du public.
Nous rappelons à nos internautes que l'association, actuellement concentrée sur l'inventaire historique des bâtiments intéressants de la commune, est également l'initiatrice de l'exposition sur le quai de la gare sur l'histoire de la ligne Paris-Saint-Germain (2008), de l'hommage à l'architecte Eugène Bardon avenue d'Aligre (2009), de la pose d'un médaillon en bronze sur la maison natale du ministre Georges Mandel grâce à la générosité de la Société des Amis de Georges Clemenceau (2008), de la dénomination d'une placette en l'honneur d'Emile Pereire (2010). Nous retenons l'accueil favorable chaque fois réservé à ces projets par la Ville lequel a permis leur aboutissement. Notre objectif de revalorisation patrimoniale de Chatou se poursuit. Nous remercions nos adhérents sans qui rien n'aurait été possible.
Publié dans * MANIFESTATIONS HISTORIQUES, CHATOU ET L'ENTRE-DEUX-GUERRES, CHATOU ET LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE, CHATOU ET LA GUERRE FRANCO-PRUSSIENNE, CHATOU ET LA PREMIERE GUERRE MONDIALE, CHATOU ET LA SEINE, CHATOU SOUS L'ANCIEN REGIME, CHATOU SOUS LA IIIEME REPUBLIQUE, CHATOU SOUS LA MONARCHIE DE JUILLET, CHATOU SOUS LA RESTAURATION, CHATOU SOUS LA REVOLUTION, CHATOU SOUS LE PREMIER EMPIRE, CHATOU SOUS LE SECOND EMPIRE | 22:08 | Commentaires (0) | Lien permanent
19/11/2017
QUAND LE GAUMONT-PALACE ECLAIRAIT LES ARTS DECORATIFS (1931)
Le décorateur catovien Georges Rémon (1889-1963), habitant du 61 avenue Foch, a animé la chronique des Arts Décoratifs pendant l'entre-deux-guerres, en particulier dans la revue "Mobilier et Décoration" dont il fut l'un des rédacteurs jusqu'en 1932.
Le sujet que nous reproduisons après recherches à la bibliothèque Forney est un thème flatteur pour l'industrie du cinéma mais aussi un témoin disparu de son passé glorieux : le Gaumont Palace autrefois situé 1 rue Caulaincourt dans le 18ème arrondissement de Paris.
Acheté et rénové par Gaumont en 1911 qui en fit l'une des plus grandes salles de spectacle et son siège social, il fut transformé en salle Art Déco de 5.000 places en 1931 par la firme. Vendu en 1973 pour des questions de rentabilité et par ailleurs non protégé, il fut entièrement rasé.
Mais laissons le catovien George Rémon évoquer cette oeuvre qui vint soutenir l'Art Français.
"J’ai, sous les yeux, l’excellente description publiée par la société Gaumont sur les transformations subies par le Palace du boulevard de Clichy, devenu, par l’ampleur de ses proportions, par le nombre de places qu’il contient et, plus encore, par l’importance des aménagements techniques et scientifiques qui y ont été introduits, le plus magnifique et le plus moderne de nos cinémas.
On a bien raison d’y évoquer l’historique de cette grandiose salle de spectacle depuis l’Hippodrome, la piste gigantesque en forme d’ellipse où évoluaient, sous le règne de Bostock, des multitudes de personnages et d’animaux dans un décor qu’on voulait le plus fastueux possible.
C’est en effet un chapitre que Paul Morand devrait ajouter à cette piquante chronique rétrospective intitulée par lui : 1900. Le stade original fut ensuite scindé en deux lorsque la société Gaumont transforma il y a une dizaine d’années le cirque aux destins éphémères en une salle de spectacle cinématographique. Simple adaptation qui laissait subsister toutes les caractéristiques de l’ancienne construction et qui ne correspondait pas aux progrès étonnants accomplis par le cinéma dans ses multiples avatars.
La société Gaumont décida de réaliser une synthèse imposante des problèmes qui se posent désormais aux fabricants de spectacles et en matière de ventilation, d’hygiène et de confort, de technique du son, de l’éclairage, en matière de visibilité, en soumettant d’une manière aussi rigoureuse que possible le parti décoratif aux lois de la nécessité.
L’entreprise en fut confiée à Monsieur Henri Belloc, qui venait d’édifier le Palais Rochechouart avec un sens extrêmement averti des difficultés du problème.
La place ne nous permet pas d’examiner dans le détail tous les points qui ont été abordés au Gaumont-Palace et résolus. Mais du moins indiquerons-nous les données que nous tenons pour tout à fait essentielles.
Nous n’aurons pas à insister autrement sur la façade qui masque fort opportunément l’ancienne et lui substitue un ensemble ordonné avec beaucoup de simplicité. C’est moins une façade qu’un grand frontispice, une page magistrale d’architecture publicitaire, une immense enseigne lumineuse répondant entièrement à sa destination.
La lumière irradie par et à travers la marquise pourtournant le vaste édifice ; elle jaillit des grandes baies, elle ruisselle en cascade des gradins qui couronnent le tout.
Si l’on pénètre dans le hall, on est d’emblée frappé de ses harmonieuses proportions. Le plafond éclairant affecte une forme originale, un dessin dont le mouvement curviligne inusité accentue la grandeur.
Les tonalités ont été choisies avec goût, les revêtements en marbre, le sol en rose, les portes et les rampes en métal chromé composent un ensemble d’où toute surcharge est exclue et qui a fort belle allure.
La salle, immense vaisseau, accusera, du reste, ce caractère de parfaite unité, mais les proportions en sont si heureuses que l’impression grandiose qui s’en dégage n’apparaît point énorme ou monstrueuse. Tout y est motivé, tout y est à sa place, tout y parle un langage discret et sobre.
L’ancienne salle se trouvait en réalité à la hauteur d’un étage. Monsieur Belloc a ramené la nouvelle salle au rez-de-chaussée et logé en sous-sol divers services.
L’écran a été reporté assez loin en arrière de l’ancien écran. Mais il fallait respecter à la lettre les prescriptions impérieuses de la préfecture de police. Aussi bien était-il devenu nécessaire de modifier la largeur des couloirs de dégagement et des galeries et d’autre part d’assurer entre les rangées de fauteuils les intervalles réglementaires. On remarque au plafond dont la voûte domine une courbe très aplatie, une succession de nervures transversales. Elles jouent le rôle d’amortisseur de son. L’acoustique a fait l’objet d’études remarquables. L’avènement du film sonore et parlant a rendu le problème acoustique singulièrement complexe et épineux et on louera Monsieur Belloc et la compagnie Radio-Cinéma dont les savantes observations ont été couronnées de succès.
L'escalier menant à la salle surplombé par le plafond lumineux du hall
La résistance aux réverbérations sonores est assurée par le choix judicieux de matériaux. Les parois des murs sont revêtues d’un feutre peint à une seule couche au pistolet d’un effet très heureux.
Notons encore la forme du sol en cuvette pour permettre de voir la scène de toutes les places. L’architecte a construit deux galeries, la seconde en retrait sur la première.
On remarquera le dessous du balcon réalisé au moyen de gorges en staff et contenant des dispositifs prévus au point de vue de l’acoustique, de l’éclairage et de la ventilation.
Les fauteuils sont garnis de rouge, armés d’un bâti métallique. Les soubassements en matière incombustible, imitent les frisures d’un bois très foncé. La scène qui compte prés de 15 mètres de hauteur sur 22 de large, est flanquée de deux grands pylones contenant les escaliers d’accès aux chambres des orgues dont on aperçoit les abat-sons éclairés par réflexion.
Le rideau est en velours rouge, du même ton que les fauteuils. L’ensemble est remarquablement majestueux et impose au spectateur une impression d’intimité et de concentration vraiment subjuguante. A l’entr'acte, on visitera les salons de thé. Le bar, le foyer de la corbeille, les galeries promenoirs, on remarquera dans celle du premier une suite de fresques réalisées au pistolet sur un fond d’argent patiné par un décorateur de talent, Monsieur Gaston André.
Mais pour avoir une idée complète du splendide travail accompli au Gaumont-Palace, lequel prétend à être le plus grand grandiose « Palais du son et des images vivantes » connu, il est indispensable de se rendre compte de la nature, de la variété et de l’importance de toutes les installations nécessitées par l’équipement technique électro-technique.
Et n’ayons garde d’omettre que la scène est organisée en prévision de toutes les manifestations spectaculaires possibles, y compris le théâtre, la musique et la danse, et que derrière la scène ont été aménagées les loges d’artistes et les divers services avec ce luxe de confort et de commodité que l’architecte a pu et su apporter dans les moindres parties du prestigieux ensemble qu’il avait à réaliser."
Georges Rémon
Mobilier et Décoration - 1931
Source :
Bibliothèque Forney - Ville de Paris
Locomotive SNCF P241 (1948-1952), emblème de l'association
Publié dans # PATRIMOINE DETRUIT, . PERSONNALITES DE CHATOU, : GEORGES REMON | 18:45 | Commentaires (1) | Lien permanent
18/11/2017
LE 22 NOVEMBRE 2014 POUR FETER SES 20 ANS, CHATOU NOTRE VILLE A RASSEMBLE AUTOUR DE LA PROJECTION DE LA MAIN AU COLLET (1954) D'ALFRED HITCHCOCK
Discours d'introduction : Madame Brigitte Auber témoignant pour la première fois sur son aventure "hitchcokienne" de 1954. Une personnalité dont la jeunesse de coeur transparaît dans la vie et à l'écran et dont le rôle dans "La Main au Collet" asseoit le caractère attachant.
Publié avec l'autorisation spéciale de
Monsieur Sébastien Tiveyrat
responsable de la société éditrice
http://www.swashbuckler-films.com/
Tous droits réservés
et nos vifs remerciements à Monsieur Patrick Muller
Le samedi 22 novembre 2014, en présence de Madame Brigitte Auber, actrice clé du film, le grand public a pu redécouvrir "La Main au Collet" d'Alfred Hitchcock sur l'écran du cinéma de Chatou au titre de l'anniversaire des vingt ans de l'association.
Un grand moment soutenu par des personnalités fidèles à nos évènements : Monsieur José Sourillan, ancien directeur des archives de RTL, maître d'oeuvre incomparable de l'ambiance historique sonore et cinématographique de l'association, Arnaud Muller, notre vice-président et sa famille, Madame Anne Catinat, fille de l'ancien maire de Chatou Jacques Catinat, créateur de la salle de cinéma de Chatou en 1976, Madame Nicole Trabaud, épouse de Pierre Trabaud (1922-2005), notre acteur né à Chatou rue du Val Fleuri, Madame Françoise Arnoul, merveilleuse actrice naguère complice de Jean Gabin dans "French Cancan" (1955), accompagnées des directeurs de théâtres parisiens qui nous ont fait l'honneur de leur présence également. Instants d'émotion devant une salle remplie, grâce à une équipe du cinéma de Chatou qui avait fait diligence à bien des égards emmenée par son directeur, Monsieur Le Bris, et une organisation pour la publicité et le buffet mise sur pied par nos dix-huit administrateurs mobilisés.
A "la barre" du matériel 35 mm remis en service, Monsieur Bruno Di Fonzo, projectionniste du cinéma de Chatou.
Un petit diaporama sur format de nuits blanches de type "DCP" élaboré par Monsieur Yohann Florentin, informaticien et coach sportif, précéda la projection soutenu par les orchestres symphoniques de musique légère d'après-guerre affectionnés par le président de l'association.
Ci-dessus, le diaporama des 20 ans de l'association Chatou Notre Ville - cliquez dessus : actions de sauvegarde, commémorations, conférences, expositions, recherches ayant mené à des éditions de cdrom, coffrets audio, revues, livres, projections cinématographiques consacrées à la mise en valeur du patrimoine de Chatou.
N.B: pour revenir sur les videos, cliquez sur le petit cercle en bas à gauche de l'écran video
Après la projection, très bonne ambiance d'un public à la fois averti et comblé. En 1954, Hithccock a filmé la Provence telle que l'avaient connue autrefois les peintres, quelques années avant sa dénaturation par les buildings, une Delahaye 135 parmi les dernières produites de la marque qui disparaissait s'enfuit dans sa robe rouge dans une course-poursuite avec la police, l'ambiance glamour entretenue par Grace Kelly et Cary Grant est ponctuée par l'interprétation irremplaçable de Jessy Roy Landis et John Williams apportant humour et légèreté. Les quelques longueurs du film sont digérées par le paysage, la distribution et une ambiance qui lui donnent son caractère unique. On conserve un regret pour le fonctionnement d'un micro sur deux des services techniques gênant l'interview. Brigitte Auber nous apporte de nouveaux témoignages. Grande modestie malgré la scène finale sur des toits reconstitués en studio mais en véritable hauteur avec Cary Grant. Ce dernier, vendu par son père à un cirque, ayant eu une enfance terrible, avait fait carrière comme trapéziste avant de devenir acteur. Un parcours simililaire de Brigitte Auber, trapéziste de son état, et toute jeune actrice encore méconnue aux Etats-Unis. Cary Grant vînt la chercher à l'aéroport pour l'emmener au studio de la Paramount *, un beau soutien alors que les usages étaient l'envoi d'une voiture par la société de production.
Un buffet attendait nos participants sous le cinéma salle Jean Françaix où la satisfaction était là, au milieu d'une foule de participants apportant leur enthousiasme et leur adhésion. Soyez remerciés pour votre soutien et ne retenez que nos souhaits de bonnes fêtes de fin d'année et nos meilleurs voeux pour 2015 !
* La Paramount a été créée en 1914 notamment par Adolphe Zukor et constitue l'un des plus anciens studios américains en activité. En France, la Paramount a implanté son premier (et unique) cinéma boulevard des Italiens à Paris, le "Paramount Opera" en 1927 dont elle resta propriétaire pendant 80 ans avant que Gaumont ne le reprenne. Paramount a connu son plus grand succès avec "Titanic" en 1997.
L'association adresse ses très grands remerciements à Monsieur Bertrand Laigle, adhérent de longue date, pour toutes ses videos qui nous ont permis de garder témoignage de cette soirée d'anniversaire ainsi qu'à Monsieur Yohann Florentin, qui a converti le diaporama cinéma format DCP pour ce blog.
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Le Courrier des Yvelines en parle
Locomotive 241 P Mountain SNCF fabriquée aux usines Schneider du Creusot entre 1948 et 1952, moteur 4.000 CV, dernière série des locomotives à vapeur françaises, emblème de l'association.
Publié dans - LES 20 ANS DE L'ASSOCIATION, PROJECTIONS CINEMATOGRAPHIQUES | 20:53 | Commentaires (0) | Lien permanent
25/09/2017
DEPOT DU PREMIER VOLUME DE L'INVENTAIRE HISTORIQUE DU PATRIMOINE BATI DE CHATOU
Entamées il y a deux ans pour le compte de la Ville de Chatou à la demande de Monsieur Atkins, maire-adjoint à l'urbanisme et de Monsieur Fournier, maire, les recherches historiques sur les bâtiments de Chatou ont fait l'objet lors des Journées du Patrimoine 2017 du dépôt par notre association d'un premier rapport de 345 pages répertoriant des édifices situés entre la voie ferrée et l'avenue Foch représentant un peu plus de 200 adresses sur une période s'étendant du XVIIIème siècle aux années cinquante.
Ce rapport n'est qu'un début, d'une part, parce que les recherches restent encore vaines sur l'identification historique d'une dizaine de maisons qui ont toute leur place dans ce premier inventaire, d'autre part parce qu'il reste tous les autres secteurs à présenter...
Le rapport mentionne pour chaque édifice:
- le propriétaire constructeur,
- les qualités du propriétaire constructeur lorsqu'on les retrouve dans les publications de l'époque,
- la date de déclaration de la construction sur la matrice foncière ou sa date d'achèvement lorsqu'elle est mentionnée,
- enfin le chemin cadastral qui permet d'aboutir à ces informations à travers les différentes matrices.
Une photo est jointe.
Cette opération - bénévole - nécessite les photos des bâtiments, les photos des matrices foncières, l'immatriculation de chaque fichier image cadastral, le recoupement avec le plan cadastral de 1885, la consultation d'un état des sections et de douze matrices foncières contenant elles-mêmes plusieurs milliers de cases ou folios. C'est une action bien plus précise et fouillée que ce qui se pratique habituellement à l'aune des bureaux d'études. La quantité et la variété des édifices traités sont également conséquentes comparativement aux études réalisées ailleurs.
Ce travail prendra tout son sens lorsque l'inventaire architectural réalisé par le cabinet Laudinet, lui aussi missionné par la ville et qui confine à l'excellence, viendra s'ajouter.
C'est un nouveau regard sur Chatou que nous pourrons alors faire émerger, une nouvelle politique que l'on pourra mettre en œuvre en matière de protection et de mise en valeur du patrimoine pour Chatou, notre ville.
Pierre Arrivetz
Publié dans CHATOU DANS L'ARCHITECTURE, INVENTAIRE HISTORIQUE DES BATIMENTS DE LA VILLE | 23:19 | Commentaires (0) | Lien permanent
27/08/2017
NOTRE AMI JOSE SOURILLAN NOUS A QUITTES
En 2003, Madame Stéphanie Salmon, archiviste de Pathé, m'encourageait à participer à un colloque sur la chanson sous l'Occupation à Lyon pour parler de l'usine Pathé-Marconi de Chatou, symbole de l'industrie mondiale du disque, menacée de destruction et finalement détruite un an plus tard. Après bien des réticences sur l'utilité de ce voyage, je m'embarquais. Le hasard fit que je m'assis sans le connaître à côté de José Sourillan sur les bancs de l'amphithéâtre. La discussion s'engagea, continua dans le train au retour. Elle devait durer presque...quinze ans.
Grâce à José, passionné d'histoire, nous pûmes apporter à Chatou un aspect important et méconnu de notre patrimoine, le patrimoine sonore et cinématographique. José était un homme agréable, droit, efficace, modeste et industrieux.
Il était l'auteur de disques qui remportèrent naguère des grands prix du disque (De Gaulle, Leclerc). Il fut pendant vingt ans le directeur des archives de RTL, l'auteur de documentaires (Paris sous l'Occupation, Annabella...) de coffrets audio et d'émissions radiophoniques. Il était l'homme qui savait mettre en valeur, l'homme avec qui un projet historique était toujours possible. Son talent, sa voix, sa science de l'enregistrement, de la mise en scène des documentaires, sa connaissance du XXème siècle permettaient de faire ce qu'aucun d'entre nous n'était capable de faire, mettre en son et en images la voix et l'histoire avec le sens des enchaînements. Eclairer l'histoire, donner une vie nouvelle à des enregistrements et des images méconnus ou éparpillés, tel était son objectif insatiable.
Nous lui devons beaucoup, énormément même et Chatou aussi : c'est en nous promenant avec lui sur ses conseils à la foire de Vanves que nous découvrîmes il y a presque dix ans un disque incroyable, dernier d'une pile improbable de disques 78 tours sans intérêt : un disque pyral des années cinquante commentant en détail l'activité des usines Pathé-Marconi à Chatou. Nous en avons fait don à la commune quelques années plus tard.
Mais surtout, c'est avec lui que nous avons pu mettre sur pied des manifestations dont il fut l'inspirateur et l'artisan numéro 1 : en 2008, sa conférence sur l'acteur Pierre Trabaud né à Chatou en 1922, en 2010 celle sur les grands hommes de Chatou-Le Vésinet, défilé d'archives cinématographiques de nos grands artistes du cinéma, de la musique, de la peinture, du music- hall, mémoire pour l'association d'une salle Jean Françaix pleine à craquer occupée par 250 personnes écoutant le conteur et passeur d'histoire, en 2011 pour la présentation du coffret Les Voix de la Guerre 1939-1945 au nom duquel nous avions interviewé sous sa houlette les témoins de Chatou et de la région qui venaient compléter les voix des personnages officiels de l'époque, en 2013, franc-succès pour la projection au cinéma de Chatou du film Normandie-Niemen (1959) avec l'acteur Pierre Trabaud, en 2014 pour le lancement du coffret Les Voix de l'Après-Guerre 1946-1947, en 2014 encore pour les 20 ans de l'association, lorsque fut projeté à Chatou le film "La Main au Collet" d'Hitchcock de 1954 en présence de l'une des actrices préférées du maître du suspens, la comédienne Brigitte Auber, personnage clé d'un scénario enivré du parfum de la Provence et des amours incertaines de Grace Kelly et Cary Grant. A chaque fois, grâce à ses relations, présence de personnalités venant témoigner, adhésion d'une salle comblée et derrière ce miroir, un legs plus important, la conservation pour la postérité des voix, des témoignages de nos concitoyens illustres ou inconnus. José travailla inlassablement pour donner la postérité à tous ceux qui font l'histoire.
Conférence des Grands Hommes de Chatou-Le Vésinet en 2010, José au premier plan et avec lui, Anne Galloyer, conservatrice du Musée Fournaise, Georges Poisson, conservateur général du patrimoine, Alain Hamet, président de l'Amicale des 27 Fusillés de Chatou.
VINCENT AURIOL, GEORGES BIDAULT, VICE-AMIRAL BLANDY, LEON BLUM, MARLON BRANDO, MARCEL CARNE, WINSTON CHURCHILL, GARY COOPER, JEAN DELANNOY, CHRISTIAN DIOR, JACQUES DUCLOS, YVES FARGE, ALEXANDRE FLEMING, GENERAL FRANCO, GREER CARSON, GENERAL DE GAULLE, JOSE GIRAL Y PEREIRO, FELIX GOUIN, THOR HEYERDHAL, HO CHI MINH, JOHN EDGAR HOOVER, ANDRE LABARTHE, GENERAL LECLERC, JOSEPH MAC CARTHY, GENERAL MARSHALL, DANIEL MAYER, JEAN NOHAIN, MARCEL PAGNOL, EVA PERON, RAIMU, FRANCIS TANGUY PRIGENT, PAUL RAMADIER, MARTHE RICHARD, REVEREND PERE RIQUET, JEAN ROBIC, MAURICE SCHUMANN, JESSICA TANDY, ROBERT TAYLOR, PIERRE-HENRY TEITGEN, GENE TIERNEY, MAURICE THOREZ
ont la parole avec les témoins
de Chatou et des environs
dans le nouveau coffret de l'association
présenté samedi 20 septembre 2014
lors des Journées du Patrimoine :
Avec Monsieur et Madame Pelletier en 2011
Avec Monsieur Alain Gournac, sénateur-maire en 2012
De droite à gauche, Arnaud Muller, vice-président de l'association, José Sourillan, Pierre Arrivetz président-fondateur de l'association lors de la présentation du coffret "Les Voix de l'Après-Guerre 1946-1947" en 2014.
Projection en 2013 du film "Normandie-Niemen avec les attachés de l'ambassade russe, Madame Pierre Trabaud, Paule Emanuelle et l'acteur Marc Cassot, aujourd'hui disparu.
Pour les 70 ans de la Libération de Chatou, dans le jardin de l'hôtel de ville avec la princesse Vera Obolensky, Valentin Afanassiev, Annick Couespel descendante de l'un des 27 Résistants assassinés et Jean-Noël Roset, administrateur.
Avec son fils adoptif Celestino Afonso peu avant la projection de son documentaire Annabella en 2013
José ne se démena pas seul pour ces projets catoviens, la famille de notre vice-président Arnaud Muller l'accompagna sans cesse, lui offrit avec une constance digne de nos applaudissements un asile agréable qui lui permettait de passer à la réalisation avec toute l'assistance technique possible. Après un labeur acharné d'une ou plusieurs années, nous mettions le public en situation de découvrir d'une manière sympathique ce qu'il ne connaissait pas grâce à la gigantesque collection de José.
De grands projets en cours furent hélas interrompus: "Les Voix de la Première Guerre Mondiale", la suite des Voix de l'Après-Guerre. La maladie a malheureusement atteint José il y a huit ans et a pris un tour catastrophique il y a quelques mois. En un an, José est devenu l'ombre de lui-même. Natif de l'avant-guerre, il nous a quittés aujourd'hui, samedi 26 août 2017. Nous pleurons sa disparition, ses souffrances, son âme généreuse et créative, parce qu'il nous a apporté beaucoup et que nous l'aimions.
Pierre Arrivetz
L'incinération de José Sourillan aura lieu vendredi 1er septembre 2017 à 9h45 au crematorium du Mont Valérien en présence de son fils adoptif Monsieur Celestino Afonso.
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Publié dans * CONFERENCES HISTORIQUES, * MANIFESTATIONS HISTORIQUES, JOSE SOURILLAN | 02:26 | Commentaires (2) | Lien permanent