13/10/2015
DISPARITION DE MONSIEUR JEAN-MARIE DROT
Nous avons eu la tristesse d'apprendre le décès le 23 septembre 2015 de Monsieur Jean-Marie Drot, réalisateur pour la télévision, ancien directeur de la Villa Médicis (1985-1994), écrivain et poète, ancien président fondateur de la SCAM, Société Civile des Auteurs Multimédia (38.000 adhérents) et adhérent de Chatou Notre Ville depuis de nombreuses années. Nous adressons toutes nos condoléances à sa famille et à ses amis de la SCAM.
Monsieur Drot était devenu catovien en 1956 par suite d'une erreur de trajet sur les ponts dans le cadre d'un documentaire sur Cézanne qui l'avait mené à la Route de Carrières à Chatou au lieu du Pecq où il devait rencontrer une ancienne connaissance supposée du peintre. Remarquant alors une pancarte à vendre, il avait décidé de se renseigner et d'élire domicile dans notre commune.
Homme discret et peu enclin à se mettre en avant, Monsieur Drot était et demeure le pionnier de la culture à la télévision.
Ses œuvres audiovisuelles les plus connues, « Les heures chaudes de Montparnasse », documentaire sur le Montparnasse des artistes avant sa destruction en 1960, et « Journal de Voyage avec André Malraux » (Doriane Films DVD), ont permis de conserver des témoignages uniques de l’activité artistique et de la pensée françaises au XXème siècle.
Les vingt-deux heures d’entretien réalisées en 1975-1976 avec l'écrivain et ancien ministre de la culture du général de Gaulle dans le salon des Vilmorin à Verrières-Le-Buisson sont son oeuvre. Ses conversations avec André Malraux se regardent avec fascination et agrément.
En décembre 2014, Monsieur Drot nous avait sollicités pour porter un projet de résidence pour écrivain francophone à partir d'un legs de sa propriété à la commune, seule une résidence pour écrivain européen existant dans le nord de la France. Ainsi, les lettres françaises éparses sur les tous les continents auraient pu trouver un nouvel écho dans notre pays et notre ville, apportant un soutien à tous ceux qui de nos jours continuent courageusement hors de France à écrire et publier en français dans des conditions souvent difficiles. Nous avions bien entendu transmis immédiatement cette magnifique proposition aux autorités avec notre plus vive insistance.
Sans faire preuve de solennité, nous pouvons affirmer que Monsieur Jean-Marie Drot est un symbole de l'idée du partage de la culture, du mariage fécond de l'histoire et de la création artistique, le reflet d'un tempérament profondément humain.
Souhaitons que notre ville, qu'il habitait depuis soixante ans, lui rende un hommage mérité.
05/10/2015
SEQUANA A REMIS EN SEINE LE CANOT DE MAUPASSANT A CHATOU
Mise à l'eau du canot de Guy de Maupassant "Madame" par Sequana
Portrait de Guy de Maupassant, qui décrivit les bords de Seine à Chatou dans son œuvre et dont Sequana est venue honorer la mémoire, par Feyen-Perrin. L'écrivain posséda également un yacht à Etretat, le Bel-Ami.
A Chatou, le temps des canotiers s'est poursuivi depuis trente ans grâce au sauvetage et à la restauration de la Maison Fournaise, à l'activité du patrimoine nautique incarnée par les bénévoles de Sequana, à la magnifique production des bénévoles d'Art et Chiffons qui font revivre les costumes de l'époque pour la joie des visiteurs. Ces groupements désintéressés font vivre avec la latitude que leur laisse la ville le patrimoine des Impressionnistes. Le dimanche 4 octobre 2015, l'association Sequana, dont la convention n'a pas été renouvelée par la municipalité, a lancé le canot "Madame" de Maupassant, reconstruit selon le modèle utilisé par l'écrivain au terme d'un travail acharné, d'une précision et d'une qualité qui sont l'apanage de grands professionnels.
Par beau temps, la manifestation, qui n'était le fruit d'aucune communication officielle ni d'aucun soutien municipal, a reçu une fois encore la faveur des partisans de la mise en valeur du patrimoine local, un patrimoine qui de Renoir à Vlaminck et Derain en passant par Maupassant, Degas, Caillebotte et Paul Poiret, occupe une place éminente dans notre culture et celle de nos bords de Seine.
Alors qu'hier les artistes y trouvaient l'inspiration, aujourd'hui les habitants de notre région y recherchent la nostalgie et les couleurs du temps passé. Ils ont bien raison car on y trouve les valeurs de l'engagement, de la passion et mieux encore, les plus belles heures de notre ville et de notre histoire.
Videos du lancement de "Madame" à la gare d'eau de Chatou postées sur "you tube" et réalisées par Chatou Notre Ville : pour revoir les reportages, appuyer sur le cercle en bas à gauche de chaque écran.
Aux côtés de Madame Marie-Christine Davy, présidente des Amis de la Maison Fournaise, on pouvait noter la présence honorifique, amicale et exceptionnelle d'un défenseur de Maupassant et du patrimoine nautique dont sa ville est un fleuron, maire d'une commune de plus de 100.000 habitants, celle de Monsieur Yvon Robert, maire de Rouen.
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05/09/2015
ACTUALITES
| 21:32 | Commentaires (0) | Lien permanent
17/08/2015
LE XVIIIEME SIECLE A CHATOU : L'ALERTE ROUGE DES JOURNEES DU PATRIMOINE 2015
Affiche de la conférence de Chatou Notre Ville en 1999
Chatou a accueilli un grand témoin de la fin de l'Ancien Régime, Henri Léonard de Bertin, ministre de Louis XV et de Louis XVI, dernier seigneur de Chatou. Il reste un éclatant témoignage de son passage, le Nymphée de Soufflot (1777), architecte du Panthéon, monument classé (et non seulement inscrit) depuis 1952 aujourd'hui en ruine par la faute de ses propriétaires et de pouvoirs publics qui ont fait de l'inertie et(ou) de leur incapacité et(ou) de leur désintérêt leur autorité sur le monument.
Nous avions consacré au Nymphée une conférence en 1999 conduite par Madame Monique Mosser, spécialiste internationale de l'art dans les jardins (affiche ci-dessus).
Le livre de Madame Monique Mosser, un dictionnaire des jardins
La photo ci-dessous, prise il y a vingt, d'une colonne du Nymphée, demeure l'expression de ce mépris indéfendable qui piétine le patrimoine français.
Nos demandes répétées ont cependant trouvé un écho d'ordre informatif auprès de l'Etat, lequel doit juger curieux malgré ses alertes de ne jamais bénéficier du soutien des élus locaux, intercommunaux, départementaux ou régionaux pour engager une procédure menant à la restauration et à l'ouverture au public du Nymphée au titre de la mise en valeur des bords de Seine. Le rapport de visite du monument nous a été communiqué après des démarches en vue de son actualisation à l'occasion de notre demande de rendez-vous à Monsieur le Sous-Préfet de Saint-Germain-en-Laye (rendez-vous tenu le 28 mai 2015). Nous vous le diffusons, la confidentialité et la démission ayant signé la ruine du monument depuis trente ans :
"Unité de patrimoine : Nymphée
Adresse principale : 78 - Yvelines | Chatou
Protection : Classement - Nymphée, dans le parc de l'ancien château : classement par arrêté du 4 juin 1952
Date de la visite précédente :
Date de visite : 20/05/2015
Auteur de la visite : CACCIOTTI Pierangelo
Fonction : Architecte
État de l'édifice : péril
Vitesse de dégradation :
Origine / Déclenchement / Objet de la visite
Cette fiche de visite ne dresse qu'un bilan général de l'ensemble de l'édifice et des désordres majeurs observables au moment de la visite.
Ce document peut aussi identifier des interventions visées à atténuer ces désordres.
Synthèse
L'état sanitaire du bâtiment est comparable en termes d'ampleur et de nature des désordres à celui décrit dans l'étude préalable de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques (ACMH) Philippe Oudin en 2002. Depuis cette date, la dégradation du monument semble plutôt lente. Néanmoins, les fragments des matériaux du revêtement tombés à terre ou décrochés mettent en évidence une progression de la dégradation.
Globalement le nymphée demeure dans un état sanitaire alarmant.
Il est nécessaire d'intervenir immédiatement (sous la supervision d'un architecte qualifié), au moins avec les travaux identifiés comme « travaux d'urgence » dans l'étude de l'ACMH, 2002, notamment: - Remplacement de pierres sur assises et colonnes, purge des éléments présentant un risque de chute - Assainissement des maçonneries, dégagement de la végétation parasite nocive À moyen terme il est envisageable de procéder à la réalisation des travaux de conservation, restauration et mise en valeur décrits dans la même étude. Le bâtiment étant classé au titre des monuments historiques, et conformément à : - l'article L 621- 9 du code du patrimoine et article L 425-5 du code de l'urbanisme - les articles 19, 20 et 21 du décret n° 2007-487 du 30 mars 2007 relatif aux monuments historiques et aux zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager et article R 425-23 du code de l'urbanisme toute intervention doit au préalable faire l'objet d'une demande d'autorisation de travaux."
A Chatou, la politique du patrimoine menée depuis quinze ans s'est traduite par les étapes suivantes : outre l'abandon du Nymphée, suppression de l'Office du Tourisme de Chatou (2003), destruction de l'usine Art Deco Pathé-Marconi, berceau du microsillon (2004), déclassement massif des villas de Chatou dans le Plan Local d'Urbanisme (2006), renvoi sans concertation de l'association Sequana (pas de vote du conseil municipal ni d'information de la commission culturelle ni de consultation des associations concernées), installée à Chatou depuis vingt-cinq ans et emblème du patrimoine nautique lié à la Maison Fournaise (2014). Cette association remarquable, chassée comme une délinquante, ira donc chez l'une de nos voisines ravie de l'accueillir.
Une découverte est venue renforcer le patrimoine du XVIIIème siècle de Chatou : à l'occasion d'un projet de promotion immobilière dans le Parc de Chatou, au bas d'une falaise occupée par une construction en blockhaus sans autorisation, le mur de l'ancien domaine de Bertin a réapparu.
Alertés par plusieurs riverains au mois de juillet, nous avons contacté Monsieur Atkins, nouveau maire-adjoint à l'urbanisme, auteur de la délégation de la mission d'inventaire du patrimoine de Chatou en juin à l'association à l'occasion de la révision du PLU, qui lui-même a saisi les services de la DRAC. Une visite de ces services le 30 juillet a conduit la Ville à demander le même jour l'interruption du chantier au pétitionnaire, des fouilles archéologiques étant organisées à compter du 31 juillet par la DRAC.
Aspect du mur de Bertin visible désormais du quai du Nymphée
Ainsi le XVIIIème siècle fait-il son retour au milieu des pioches des démolisseurs dans la chronique de Chatou, patrimoine dont la mise en valeur complète signerait un projet d'intérêt général pour la ville. Plus que jamais, nous demandons que la politique du patrimoine nous soit déléguée pour arrêter le massacre des quinze dernières années et redonner à Chatou les couleurs qu'elle mérite de ville d'art et d'histoire.
Publié dans # PATRIMOINE MENACE, CHATOU ET LA SEINE, CHATOU SOUS L'ANCIEN REGIME | 00:57 | Commentaires (0) | Lien permanent
05/07/2015
INVENTAIRE DU PATRIMOINE DE CHATOU C'EST PARTI
Dans le cadre de la révision du Plan Local d'Urbanisme, l'association Chatou Notre Ville a été missionnée le 16 juin dernier par la municipalité pour répertorier le patrimoine bâti présentant un intérêt culturel pour la ville (architectural, historique...). Nous comptons sur votre accueil pour nous permettre de réaliser dans la période estivale cet inventaire inédit qui s'étend de l'Ancien Régime aux années cinquante. Des notices seront réalisées avec un descriptif architectural et historique.
Pierre Arrivetz / Jean-Fabrice Laudinet (architecte DPLG)
Le château du fermier général Chapelle à Chatou (vers 1710) - détruit vers 1845 - le marquis d'Argenson (1722-1787), ambassadeur puis Secrétaire d'Etat à la Guerre (1757-1758), en fit également un dessin - bibliothèque de l'Arsenal
Le château du fermier général Chapelle se situait le long de la rue de Saint-Germain (actuelle avenue Foch), en haut à gauche sur cet extrait du cadastre de Chatou de 1820 (couvrait le quartier compris entre l'avenue Sarrail et la rue des Ecoles aujourd'hui). L'actuel hôtel de ville est situé de l'autre côté de la voie en retrait à droite plus bas - cadastre de 1820 - archives départementales des Yvelines
Publié dans # PATRIMOINE MENACE, # PATRIMOINE PROTEGE, REVISION P.L.U. | 22:56 | Commentaires (0) | Lien permanent
14/06/2015
SEQUANA VOUS DONNE RENDEZ-VOUS LES 20 ET 21 JUIN 2015
Une "sportswoman" du Cercle Nautique de Chatou - 1933 - collection Chatou Notre Ville Pierre Arrivetz
Week-end Canotiers à Chatou
des samedi 20 juin et dimanche 21 juin 2015
Site Fournaise - gare d'eau
Ces deux journées portes ouvertes seront une occasion de regrouper les membres et les amis de l’association autour des chantiers qui avancent bien. Pour l'occasion, plusieurs bateaux, des yoles, des voiliers et des vapeurs évolueront sur la Seine devant le Hameau Fournaise.
Le samedi 20 juin à 15h00, l'association Sequana procédera au baptême et lancement de sa dernière restauration, un Caneton plan Sergent de 1950.
Ce sera aussi un moment d’échanges avec vous sur l’avenir de Sequana. Votre présence, votre soutien, nous sont précieux. Passez nous voir avec votre famille et vos amis,en canotier et maillot rayé, avec votre panier pique-nique ! (les barbecues seront allumés) On vous attend !
Jean-Jacques GARDAIS, Président et le Bureau de l’association
Les équipiers sont les bienvenus, réserver : contact@sequana.org
Pour plus d'information : www.sequana.org
Publié dans # PATRIMOINE MENACE, - ASSOCIATIONS AMIES, CHATOU ET LA SEINE | 19:23 | Commentaires (0) | Lien permanent
10/06/2015
L'HABITAT SOCIAL D'APRES-GUERRE A CHATOU : LES MAROLLES

Les Marolles achevées - cliché de 1966 - Collection Pierre Arrivetz
Publié dans CHATOU DANS L'HABITAT SOCIAL, L'AMENAGEMENT DE CHATOU | 00:44 | Commentaires (0) | Lien permanent
06/06/2015
LE PATROUILLEUR : D'INTERET PUBLIC
"Le Patrouilleur Environnemental" est le fruit d'une initiative de Monsieur François Schmitt, conseiller municipal, ancien agent communal et pompier. Ce très beau véhicule ne cache pas une utilité qui se mesure aux deux cents interventions déjà réalisées dans la ville grâce à la diligence des services municipaux et de son promoteur. Il nous appartenait, face aux diverses dégradations, de vous signaler ce service qui répond rapidement et facilement à vos demandes en saluant l'auteur du projet et la suite donnée par la municipalité.
LE PATROUILLEUR ENVIRONNEMENTAL
L'ESSAYER C'EST L'ADOPTER
*****
Contre la disparition du patrimoine nautique à Chatou,
signez notre pétition en ligne
Municipalité de Chatou - Député de Chatou:
Maintien à Chatou de l'association Sequana
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31/05/2015
CHATOU, PARFUM D'AERONAUTIQUE (1)
Couverture du bulletin de La Ligue Aéronautique de France - 1920 - un hydroglisseur Lambert 130 HP conduit par Monsieur Paul Tissandier, digne descendant d'une famille d'aéronautes de Croissy où il résidait (cf l'infatigable travail de La Mémoire de Croissy, organisatrice de la magnifique exposition "Illustres Inventeurs" (Kégresse/Tissandier) au Château Chanorier en novembre 2014 ) - Gallica
L’Europe des années vingt symbolisa la réaction contre la maladie de la guerre et de la destruction. D’un coup, l’industrie se remit en marche et prit une nouvelle extension, les compétitions se multiplièrent, le sport gagna les villes, la presse et le cinéma, la surenchère de l’exploit alimenta les esprits. Une jeunesse décimée laissait des survivants décidés à reprendre le train de la vie sans retard. Dans le peu d’illusion sur la durée que pouvait procurer une paix chèrement acquise, une Fête de la Conférence Internationale d’Aéronautique réunissant vingt-quatre nations fut organisée chaque année dans un pays différent, suscitant de plus en plus de vocations. Ainsi, la fête aéronautique de 1924 se tînt en France et prit pour théâtre les bords de Seine : hydroglisseurs, ballons sphériques, avions, conférences, échanges internationaux émaillèrent ces journées vouées à la renaissance et à la propagation du progrès de ce qui flotte et ce qui vole. Quelques personnalités étaient là pour montrer l’exemple.
Le maréchal Franchet d'Esperey et sa fille descendant de leur avion à Melun dont ils étaient les passagers pour la Fête de la Conférence Aéronautique 1924 et ci-dessous, pour le même évènement, le prince héritier Carol de Roumanie avec à sa gauche, accompagné de son épouse, Monsieur Robert Morane, fondateur de la firme du même nom qui l'escortait depuis Villacoublay et le fit atterrir à son tour à Melun.
Reflet de cette évolution, une association se déclara à Chatou au titre du service militaire dans l’aviation : la section de l’Amicale des Professionnels de l’Aéronautique préparant les jeunes gens aux brevets de mécanicien de l’aviation ou de l’aviation maritime, brevets pouvant déboucher sur une embauche chez un industriel. La section était représentée par Monsieur Jean Legrain, 107 route de Montesson (rue du général Leclerc aujourd’hui), domicilié 7 rue de Panafieu. Des cours de six mois étaient dispensés, et ce, sans avoir besoin d’attendre l’enrôlement. Seules six sections de l’Amicale des Professionnels de l’Aéronautique existaient en France en 1928 : Paris, Versailles, Courbevoie, Montrouge, Maisons-Alfort et Chatou.
Deux conquérants de l'aéronautique des années vingt - Dollfus et Paumier, ici lors de la Coupe Aumont en 1923 - Gallica
Parallèlement, des records tentaient d’être battus. La Seine à Chatou en fut le théâtre pour des concours d’hydravions légers. Ainsi, l’ingénieur Paumier parcourut à la vitesse de 142 km/h sur un hydravion Schreck F.B.A. type 19 équipé d’un moteur Hispano-Suiza de 350 chevaux la Seine d’Argenteuil à Chatou le 30 novembre 1924 augmentant légèrement cette vitesse avec une charge utile de 500 kilos. Les 22 et 24 décembre 1930, le pilote Vercruysse accomplit la traversée Chatou-Epinay sur appareil monoplace Peyret Mauboussin moteur ABC Scorpion de 34 chevaux de moins de 250 kilos.
Couverture de la Revue Aéronautique de France - 1935 - Gallica
Enfin, le Magic Ciné de Chatou (actuelle salle des ventes) accueillit le 13 février 1935 une soirée artistique au profit des orphelins de l’aviation organisée par le délégué de Nanterre de la Ligue Aéronautique de France avec le concours d’artistes et « la projection d’un grand film » dont le titre ne nous est pas encore connu. Créée en 1914, la Ligue s’employait chaque année à placer des stagiaires chez les constructeurs français (Caudron, Morane Saulnier, la Société Générale de Transports Aériens de Farman, Salmson, Hispano-Suiza, Potez, Compagnie des Messageries Aériennes de Breguet, Latécoère…).
Alors que l’éducation nationale cherchait à s’ouvrir au progrès industriel, plusieurs établissements d’enseignement situés en métropole et dans les colonies adhérèrent à la Ligue en vue de présenter l’aviation comme un débouché professionnel. Un habitant de Chatou, Monsieur Dogilbert, choisit de soutenir la cause à sa manière en offrant une réduction à tous les adhérents de la Ligue pour l’achat de TSF dans son magasin du 6 avenue Gambetta.
Lorsque Mermoz disparut dans l'Atlantique le 7 décembre 1936, l'opinion publique pleura une figure française au rayonnement international. Des obsèques nationales eurent lieu le 30 décembre 1936. Mermoz avait été l'un des vulgarisateurs de l'aviation auprès de la jeunesse, l'incarnation d'une vie difficile reconvertie dans l'héroïsme sanglant de l'Aéropostale. Le 28 février 1937, son nom fut donné par la municipalité au quai de Chatou situé entre le pont de chemin de fer et l'ancien pont routier.
Mermoz pilota notamment un avion du constructeur Couzinet, "l'Arc-en-Ciel". Le franchissement de la Cordillière des Andes, jugé impossible, donna à Mermoz une renommée mondiale. Dans nombre de pays où il fit escale, un hommage demeure sous forme de stèles, noms de places et de voies. Ici, une arrivée au Brésil.
Le quai Jean Mermoz aujourd'hui : le prestige du nom est éclipsé par la verrue des locaux Bureaumaster. Leur abandon depuis plusieurs années contraste avec la situation de cette voie sur des bords de Seine au charme tant vanté dans la ville des Impressionnistes. La requalification des bords de Seine dans le Plan Local d'Urbanisme devrait à notre sens interdire ce type de construction.
L’aviation fit peut être rêver les jeunes dans cette période d’autant que les exploits des pilotes français au féminin comme au masculin ne cessaient pas. Les disparitions étaient cependant fréquentes. Mais il est surtout remarquable que l’aviation malgré la Première guerre mondiale continua à être considérée comme une arme de second rang par un état-major inconscient. Face à lui, une classe politique suivant aveuglément ses consignes, trop heureuse de détacher l'opinion d'une politique combattante.
Contre la disparition du patrimoine nautique à Chatou,
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Municipalité de Chatou - Député de Chatou:
Maintien à Chatou de l'association Sequana
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23/05/2015
DIEGO VELAZQUEZ, UNE AMBASSADE CHEZ LES IMPRESSIONNISTES
Le Cercle des Amis de la Maison Fournaise, qui apporte tout son intérêt à faire vivre l'histoire de la peinture, a donné vendredi 22 mai 2015 une conférence sur Velazquez (1599-1660) aux Rives de la Courtille. Le sujet pouvait surprendre mais la recherche de la lumière et de la couleur dans l'œuvre de Velasquez et des personnages qu'il représentait apparaissait digne d'être exposée sur le site des Impressionnistes, Impressionnistes dont on n'imagine pas qu'ils aient pu ignorer le legs de ce peintre. Mais surtout, l'assistance a découvert ou redécouvert le prodigieux talent de cet homme qui perçait déjà avant l'âge de vingt ans à Seville, confirmé quelques années plus tard par sa nomination comme peintre de la Cour du Roi Felipe IV, descendant de la famille des Habsbourg qui finit par unir sa famille à celle de la couronne de France.
On doit avec reconnaissance à Madame Monique Heritier, administratrice des Amis de la Maison Fournaise et de Chatou Notre Ville, spécialiste de l'histoire espagnole, docteur es lettres et professeur d'université, d'avoir fait vivre et comprendre dans un temps forcément limité Velazquez à travers son œuvre et les expressions extraordinaires qui habitent ses personnages.
Le pape Innocent X vers 1650 par Velasquez
Galerie Doria-Pamphili - Rome
Ses tableaux, magnifiques, loin de se cantonner dans du portraitisme officiel, ont également donné un reflet de la vie espagnole et pris leur grandeur dans les misères comme dans les richesses du genre humain, ce que les peintres ne faisaient guère jusqu'alors.
Ce peintre qui asseoit la perfection a apporté une partie de son rayonnement à l'Espagne et a d'ailleurs fini par être plus sollicité qu'obligé par les grands de ce monde. Dans les traits qu'il lègue à la postérité, Madame Monique Heritier , dans le souci de conclure par une anecdote, a présenté ceux de l'infante de Felipe IV qui semblent avoir sauté les siècles pour se retrouver dans ceux de l'infante de l'actuel Roi d'Espagne Philippe VI, dona Isabelle. Ce retour de l'histoire a confirmé que la mise en valeur du passé intéressait l'avenir.
Et que l'on pouvait faire vivre la culture et la richesse qu'elle représente à travers des enseignants qui professent l'excellence malgré le déni de la société actuelle (dont l'auteur de cette note ne peut s'empêcher de relever qu'elle s'est forgée de précaires horizons en deux générations). Bravo à notre conférencière et au Cercle des Amis de la Maison Fournaise.
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