30/06/2013
LE QUAI JEAN MERMOZ
Le Quai Jean Mermoz aujourd'hui : la construction puis l'abandon d'un bâtiment des années soixante en a fait un passage enlaidi sur les bords de Seine plutôt synonyme de dévalorisation pour la ville.
Qui connaît le quai Jean Mermoz à Chatou ? voie routière reliant l'avenue des Tilleuls au quai de l'Amiral Mouchez, il fut longtemps le quai des promenades des bords de Seine avant d'être dédié à la circulation. Depuis un an, il est bordé par une allée piétonne donnant sur la Seine réalisée dans le cadre intercommunal, ce qui permet aux habitants de se réapproprier les lieux au moins en partie. Situé au bas de l'avenue d'Eprémesnil, il fut baptisé Quai des Papillons le 7 novembre 1847 par la municipalité de Monsieur Délivré et redevint Chemin de Halage sous le Second Empire.
L'ancien Quai des Papillons était une promenade au bas des villas et de leurs jardins en promontoir sur la Seine.
Le nom de Mermoz fut donné au quai par délibération du conseil municipal du 28 février 1937 sous le mandat de Jules Ramas "en hommage au grand aviateur disparu avec ses compagnons de bord au cours de l'une de ses nombreuses traversées de l'Atlantique Sud et en souvenir des immenses services rendus à notre pays pour accroître le prestige des ailes françaises dans le monde". Mermoz était mort dans un accident dans l'Atlantique à bord du Latécoère "La Croix-du-Sud" le 7 décembre 1936.
C'est en 1927 que Marcel Bouilloux-Lafont, fondateur de la Compagnie Générale Aéropostale, l'avait envoyé en mission pour relier l'Amérique du Sud à Rio-de-Janeiro. La réussite de la traversée malgré des péripéties inouies fit de Mermoz un héros, celui-ci assurant la liaison avec l'Amérique du Sud pendant presque dix ans, faisant escale à Dakar puis en Amérique du Sud.
Ses aventures avaient traduit le péril permanent. Le journal "Voilà" rapporta en 1934 : "De la peur , Mermoz parle comme d'une servante : "dans le maximum de risque, dés que tout est perdu, elle disparaît. Quand je suis remonté de Natal (Brésil), en 1930, j'avais une fuite d'huile, avec la pression à zéro. Dans ces cas-là, il ne reste jamais qu'un quart d'heure de vol. J'étais en mer - une mer déchaînée, et dans ce quart d'heure, il me fallait trouver un bateau. Je me suis dit : "liquidé ! définitif !". Alors, je sais que je n'ai pas eu peur. C'était fini, rompu avec le monde extèrieur. Je plongeais dans un grand calme, une grande douceur. La mort, à cet instant, n'était plus un accident, mais la fin de la vie, comme le sommeil après le jour. J'ai tout connu : la rupture en l'air, la perte des ailes, je suis resté bloqué dans la Cordillière. Toujours dans ces minutes, j'ai ignoré la peur. Alors, une petite fumée est montée vers moi. J'avais trouvé un bateau dans le secteur avant que ce soit écoulé le quart d'heure sans répit (...)."
Commandeur de la Légion d'Honneur en 1934, Mermoz a représenté dans l'avant-guerre l'archétype du héros populaire, contrastant avec l'état de démission et de catastrophes ambiants. Afin de sauver la ligne aérienne France-Amérique du Sud menacée par l'Allemagne, les Etats-Unis et l'abandon du gouvernement français, il tenta de trouver un porte-voix auprès du mouvement du colonel de la Rocque. Ayant lui-même connu la misère, il enseignait aux déshérités le pilotage. A sa disparition, la France perdit l'un de ses derniers héros d'avant-guerre.
En couverture de "Voilà" 21 avril 1934
Mermoz pilota notamment un avion du constructeur Couzinet, "l'Arc-en-Ciel". Le franchissement de la Cordillière des Andes, jugé impossible, donna à Mermoz une renommée mondiale. Dans nombre de pays où il fit escale, un hommage demeure sous forme de stèles, noms de places et de voies. Ici, une arrivée au Brésil.
28/06/2013
CHATOU NOTRE VILLE POURSUIT L'INVENTAIRE DU PATRIMOINE
Industrie, cinéma, arts décoratifs, opéra... l'association s'évertue depuis plusieurs années à compléter et mettre en valeur la richesse patrimoniale de Chatou. Seul votre soutien peut lui permettre de continuer son action.
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EMILE PEREIRE GRAND CAPITALISTE MODERNISATEUR DE LA FRANCE ET BIENFAITEUR DE CHATOU
Emile Pereire, reproduction du tableau de Paul Delaroche pour la Compagnie Générale Transatlantique
Emile Pereire (1800-1875) peut à juste titre être considéré avec son frère Isaac comme l’un des modernisateurs de la France et le créateur d’un capitalisme moderne. Courtier d’agent de change, journaliste, ayant adhéré un temps à la doctrine du Saint-Simonisme, il fut l’auteur le 17 septembre 1832 avec les ingénieurs Gabriel Lamé et Emile Clapeyron d’un cahier des charges en vue de l’établissement d’un chemin de fer de Paris à Saint-Germain sur le modèle de la ligne Manchester-Liverpool.
Extrait du projet de cahier des charges de la Compagnie du Chemin de Fer de Paris à Saint-Germain du 17 septembre 1832 signé de la main d’Emile Pereire - Archives Départementales des Yvelines
Il prêcha parallèlement une politique de l’Etat en faveur des chemins de fer dans un article célèbre du journal « Le National » le 22 septembre 1832.
Après trois ans de prospection et la réunion des capitaux nécessaires grâce au soutien du banquier James de Rotschild, Emile Pereire obtint du roi Louis-Philippe le 4 novembre 1835 une ordonnance autorisant la création de la Compagnie du Chemin de Fer de Paris à Saint-Germain, chargée de construire et d’exploiter la première ligne de chemin de fer de voyageurs en France.
La ligne fut inaugurée le 24 août 1837 par la reine Marie-Amélie et détermina la construction quelques mois plus tard de la gare de Chatou-Croissy.
La reconstitution du train Paris Saint-Germain lancé par Emile Pereire en 1837. La scène se déroule en 1930 au départ de la gare Saint-Lazare.
L’arrivée de Napoléon III permit aux frères Pereire de multiplier des entreprises pionnières qui se comptèrent par dizaines parmi lesquelles le Crédit Mobilier (organisme de prêt à long terme aux industries), la Société Immobilière, la Compagnie Générale Maritime en 1855, devenue la Compagnie Générale Transatlantique en 1861), les chantiers de Penhoët à Saint-Nazaire, la Compagnie Générale des Omnibus, la Compagnie Parisienne d’Eclairage et de Chauffage par le Gaz, le Crédit du Nord, la Compagnie des Chemins de Fer d'Auteuil, d'Argenteuil, du Midi, de Rhône-et-Loire, de l'Etat Autrichien, de l'Est de la Suisse, du Nord de l'Espagne, de la Russie, les assurances La Confiance et La Paternelle, etc…
Cet investissement à grande échelle soutenu sans faille par le nouveau souverain donna au pays un essor économique sans précédent et contribua à son prestige sur la scène internationale.
L’un des premiers paquebots français : le « Washington » à aubes de la Compagnie Générale Transatlantique fondée par Emile Pereire. Celui-ci inaugura la liaison Le Havre-New-York le 15 juin 1864 – lithographie de Le Breton.
Député au Corps Législatif de 1863 à 1869, Emile Pereire fut l’un des grands propriétaires de Chatou dans les années 1850 du fait de la possession des terrains de la ligne en son nom propre. La Mémoire de Croissy a révélé qu'Emile Pereire maria sa fille au château Chanorier en 1853.
L’œuvre majeure d’Emile Pereire demeure l’importation en France de la révolution du chemin de fer à laquelle notre région doit son urbanisation de villégiature et son passé artistique.
L'exposition sur le chemin de fer sur le quai de la gare du RER, proposée par l'association en 2008, soutenue par la municipalité et réalisée par la RATP avec les documentations et les articles apportés par l'association et la Ville, a mis en valeur les aspects de la conquête du chemin de fer Paris-Saint-Germain.
Sur la proposition de l'association encore, la place de la gare côté Croissy a été baptisée en 2010 par délibération du conseil municipal "Place Emile Pereire" : en l'honneur de l'homme qui apporta l'un des progrès majeurs du XIXème siècle dans notre commune.
N.B : une revue consacrée à l'histoire de Chatou dans les chemins de fer sera éditée par l'association
Publié dans * MANIFESTATIONS HISTORIQUES, LE CHEMIN DE FER | 13:03 | Commentaires (3) | Lien permanent
21/06/2013
LE 18 JUIN 2013 A CHATOU
A Chatou, l’appel du 18 juin a été commémoré comme chaque année dans le jardin de l’hôtel de ville. C’est presque une foule qui était venue cette année où nous avons retrouvé nombre de connaissances. La lecture de l’appel du Général de Gaulle par un jeune catovien, Monsieur Aymeric Tonneau, les discours de Monsieur le Secrétaire aux Anciens Combattants lus par Monsieur Faure puis par Monsieur Fournier, maire de Chatou, revêtaient une grande dignité et la fanfare de la Marseillaise a encore fait entendre la voix de la France, une France aujourd’hui écrasée par les circonstances mais encore libre et toujours vivante. En voyant toutes les générations réunies, on pouvait penser que l’appel au patriotisme avait un avenir et que le poids de la volonté pourrait encore apporter dans l’adversité, la foi qui renverse les montagnes.
A gauche, Monsieur Jean-Claude Issenschmitt, ancien élu et adjoint au maire de 1971 à 1995, catovien depuis toujours, dont on salue l'élection comme président de l'Association des Combattants Prisonniers de Guerre, Combattants 39-45, Combattants d'Algérie, Tunisie, Maroc, Théâtres d'Opérations Extèrieures pour l'ex Seine-et-Oise, voix historique du coffret audio "LES VOIX DE LA GUERRE 1939-1945", Madame Josette Deshayes, Madame Catherine Bastien, voix catovienne pour le coffret en préparation "LES VOIX DE L'APRES-GUERRE 1946-1957".
Extrait du journal de l'association des Combattants Prisonniers de Guerre
L'association a versé sa contribution à la transmission du souvenir en produisant et en éditant le coffret audio "LES VOIX DE LA GUERRE 1939-1945" dans lequel vous retrouvez la chronologie des évènements de la guerre commentée et illustrée par des témoins de Chatou et des environs et les voix des personnages historiques. Ce coffret, à notre connaissance, ne compte pas d'équivalent.
Pour écouter un extrait du coffret audio "LES VOIX DE LA GUERRE 1939-1945" édité par l'association et réalisé par Messieurs José Sourillan et Arnaud Muller, allumez votre lecteur windows media player, mettez le son et appuyez sur le bouton ci-dessous. Vous entendrez le général de Gaulle.
A droite, Monsieur Robert Pelletier, catovien, engagé volontaire dans l'aviation de la France Libre, à l'occasion de son enregistrement par l'association et dont l'un des témoignages apparaît dans l'extrait ci-dessus - photo Patrick Muller
Maquette : Patrick Muller
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31/05/2013
L'ANCIEN CINEMA DE CHATOU (1925) PROMIS A LA DESTRUCTION
En France, l'Art Deco a laissé de nombreuses traces dans le mobilier. Dans l'architecture, les oeuvres sont plus rares, souvent non reconnues comme c'est le cas à Chatou. Elles sont généralement concentrées sur des constructions dans l'industrie ou les équipements publics ou de loisirs.
A ce titre, on citera la salle des ventes rue du Général Colin. Celle-ci fut l'ancien cinéma de Chatou construit en 1925 pour le compte de Messieurs Weiner et Certain, habitants de Croissy et du Vésinet, sur les plans de l’architecte Lucien Desgrivan par l’entreprise A.Tschoffen et Compagnie. D’abord dénommé Magic-Ciné, il fut repris en 1935 et s’appela l’Olympia. Il fut arrêté en 1976 lorsque fut construit le centre Jacques Catinat et depuis est devenu une salle des ventes. Contemporaine de l’exposition des Arts Décoratifs de Paris de 1925, son architecture en fait un témoignage intéressant l’inventaire de notre ville qui mériterait une remise en valeur.
Malheureusement, la règlementation actuelle du Plan Local d'Urbanisme voté le 9 novembre 2006 le condamne à la destruction à la première vente : l'immeuble a été placé dans une zone URB (plan 4-2-2 du PLU) avec une emprise au sol autorisant la constructibilité sur 100% de la superficie du terrain (art.UR.9 du règlement du PLU) pour une hauteur autorisée à 16 mètres (art.UR.10 du règlement du PLU).
Aprés l'usine Pathé-Marconi (1929) démolie en 2004 grâce à une règlementation municipale sur mesure (règlement de ZAC voté en 2003), ce serait donc le deuxième témoignage de bâtiment Art Déco de Chatou qui serait amené à disparaître sur une volonté locale.
L'association Chatou Notre Ville demande depuis 7 ans l'établissement dans le PLU d'un inventaire des bâtiments à protéger en leur affectant une obligation de conservation conformément à la faculté ouverte par l'article L.123-1-5 7°) du Code de l'Urbanisme.
Publié dans # PATRIMOINE MENACE | 13:07 | Commentaires (0) | Lien permanent
23/05/2013
"DU COTE DE CHEZ SWANN" (1913) DE MARCEL PROUST
"Un mois après le jour où il avait lu la lettre adressée par Odette à Forcheville, Swann alla à un dîner que les Verdurin donnaient au Bois. Au moment où l’on se préparait à partir, il remarqua des conciliabules entre Madame Verdurin et plusieurs des invités et crut comprendre qu’on rappelait au pianiste de venir le lendemain à une partie à Chatou ; or, lui, Swann, n’y était pas invité.
Les Verdurin n’avaient parlé qu’à demi-voix et en termes vagues, mais le peintre, distrait sans doute, s’écria : « il ne faudra aucune lumière et qu’il joue la sonate clair de lune dans l’obscurité pour mieux s’éclairer les choses. »
Madame Verdurin, voyant que Swann était à deux pas, prit cette expression où le désir de faire taire celui qui parle et de garder un air innocent aux yeux de celui qui entend, se neutralise en une nullité intense du regard, où l’immobile signe d’intelligence du complice se dissimule sous les sourires de l’ingénu et qui, enfin, commune à tous ceux qui s’aperçoivent d’une gaffe, la révèle instantanément sinon à ceux qui la font, du moins à celui qui en est l’objet. Odette eut soudain l’air d’une désespérée qui renonce à lutter contre les difficultés écrasantes de la vie, et Swann comptait anxieusement les minutes qui le séparaient du moment où, après avoir quitté ce restaurant, pendant le retour avec elle, il allait pouvoir lui demander des explications, obtenir qu’elle n’allât pas le lendemain à Chatou ou qu’elle l’y fit inviter et apaiser dans ses bras l’angoisse qu’il ressentait. Enfin, on demanda leurs voitures.
Madame Verdurin dit à Swann :
« Alors, adieu, à bientôt, n’est-ce pas, tâchant par l’amabilité du regard et la contrainte du sourire de l’empêcher de penser qu’elle ne lui disait pas, comme elle eût toujours fait jusqu’ici :
« A demain à Chatou, à après-demain chez moi. »
Monsieur et Madame Verdurin firtent monter avec eux Forcheville, la voiture de Swann s’était rangée derrière la leur dont il attendait le départ pour faire monter Odette dans la sienne.
« Odette, nous vous ramenons", dit Madame Verdurin, nous avons une petite place pour vous à côté de Monsieur de Forcheville.
"Oui, Madame", répondit Odette
"Comment, mais je croyais que je vous reconduisais », s ‘écria Swann, disant sans dissimulation, les mots nécessaires, car la portière était ouverte, les secondes étaient comptées, et il ne pouvait rentrer sans elle dans l’état où il était.
(…)
Il se représentait avec dégoût la soirée du lendemain à Chatou. « D’abord cette idée d’aller à Chatou ! comme des merciers qui viennent de fermer leur boutique ! vraiment ces gens sont sublimes de bourgeoisisme, ils ne doivent pas exister réellement, ils doivent sortir du théâtre de Labiche ! ».
Il y aurait là les Cottard, peut-être Brichot. « Est-ce assez grotesque cette vie de petites gens qui vivent les uns sur les autres, qui se croiraient perdus, ma parole, s’ils ne se retrouvaient pas tous demain à Chatou ! ». Hélas , il y aurait aussi le peintre, le peintre qui aimait à faire des mariages, qui inviterait Forcheville à venir avec Odette à son atelier. Il voyait Odette avec une toilette trop habillée pour cette partie de campagne, « car elle est si vulgaire et surtout, la pauvre petite, elle est tellement bête !!! ».
(…)
In « Du côté de chez Swann » (1913) de Marcel Proust (1871-1922)
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11/05/2013
VLAMINCK, L'ENFANT DE LA MUSIQUE
Maurice de Vlaminck à droite et André Derain à gauche en 1942
Maurice de Vlaminck (1876-1958), fondateur de l'école des Fauves avec Derain, habita Chatou de 1893 à 1905 39 rue de Croissy (avenue du Général Colin depuis 1918) et 87 rue de Saint-Germain (avenue Foch depuis 1931). Son témoignage, qui s'étend jusqu'aux heures du phonographe dont Chatou était la capitale, vient rappeler un destin bercé par la musique, une avalanche de notes qui conduisit Vlaminck à se rendre à l'art pour le reste de sa vie :
"Mon père violoniste, ma mère pianiste, je suis né dans la musique. Il m’est impossible, malgré des efforts sincères, de me rappeler l’âge où j’ai su tenir un archet. Dès ma plus tendre enfance, je me suis réveillé, j’ai mangé, dormi au son du violon et du piano. Les exercices des élèves de mon père et de ma mère accompagnèrent toutes les pensées et les gestes d’une vie d’enfant.
Le carnaval de Venise, la Prière d’une Vierge, les Méthodes Lecoupey et Carpentier, Masas, Kreutzer, Etudes, duos, sonatines, morceaux à quatre mains étaient dans notre maison obligatoires et journaliers.
Tous ces petits airs radotants, pénibles, toujours les mêmes, inlassablement épelés, recommencés, accompagnent, bercent, situent dans ma mémoire le manque d’argent, et la misère des professeurs. Je vois nettement aujourd’hui, quand un hasard me fait prévenir aux oreilles ces petits exercices tristes et enfantins, la figure crispée de mon père, qui, anxieusement, pensait au montant du loyer échu, ou à l’obligation de l’acompte mensuel au boucher et au boulanger. Nous étions cinq enfants.
Je me revis écolier à l’âge de six ans, peinant sur un problème de règle de trois, insoluble pour moi, ou faisant un pensum pendant que dix fois de suite, sans interruption, un élève recommence les gammes majeures et mineures. Je poursuivis ou plutôt la musique me poursuivit au régiment. Je fis mon service dans une petite ville bretonne. Le jour même de mon arrivée à la caserne, le commandant-major dit au chef de musique : « voici une recrue pour vous ». Pendant trois années, de sept heures du matin à cinq heures du soir, printemps, été , automne, automne, hiver, on broyait la « grande musique » : Wagner, Massenet, Reyer, Leo Delibes, Saint-Saens, Verdi.
Dans la chambrée, où couchaient vingt-quatre hommes, dans une odeur de coaltar, de cuir, de godillots, de rata, de crasse et de sueur humaine, les formidables harmonies du " Vaisseau Fantôme " pétaradaient. Tous les opéras « Sigurds », « Les Huguenots », « Le Freyschutz », « Semiramis », « La Marche aux Flambeaux » de Meyerbeer, toute cette pluie de notes, ces averses d’harmonie grandiloquentes ou graves m’évoquent aujourd’hui la caserne !
Dés les premières mesures du Tannhauser, j’aperçois un képi de capitaine, un sabre posé sur un lit, ou bien encore le manteau du colonel et souvent, oh rappel futuriste, la sonnerie du clairon de garde sonnant aux consignés.
Un matin d’hiver, dans cette même chambre, où quarante musiciens militaires répétaient sans arrêt « Hérodiade » de Massenet, je lus, étant exempt de service pour une blessure à la main, « L’Affaire Clemenceau » de Dumas fils. Jamais on ne pourra me retirer de la tête que « L’Affaire Clemenceau n’est pas le livret d’Hérodiade ».
Puis, 1900. Libéré, les orchestres Tziganes de l’Exposition me happèrent. Les valses lentes, les valses bleues et roses. C’est toute la musique de cette époque qui aida Rigo à enlever une princesse… et m’aida à gagner ma vie.
Je sortais d’un orchestre pour entrer dans un autre comme un valet de chambre change de place. Orchestre de café, apéritif en musique, dîner en musique. Là, ce furent toutes les fantaisies arrangées par Tavan : « Rigoletto », « Miss Helyett », « La Fille du Tambou-Major », et des valses, des valses crispantes qui sentent l’amour, la volupté et le billet de cent francs. Minuit, musique de minuit, visions de femmes tristes et sentimentales, ayant dîné par cœur, écoutant recueillies cette musique qui leur remuait l’âme en buvant des alcools. Hébétées, elles attendaient un homme, en laissant leur esprit flotter, s’étirer, aux réminiscenses amoureuses, aux illusions perdues.
Toute une musique, faite de désirs insatisfaits, toute une époque de ma vie. L’une d’elles me donna un louis huit jours de suite pour que, violon solo que j’étais, je joue pour elle le « Prélude » de Bach. Et de grosses larmes coulaient de ses yeux.
Que le lecteur ne s’imagine pas que je fais de l’humour ou que je dramatise, je lui fais part très sincèrement de mes impressions et du choc en retour qui réveille en moi ce qu’il est convenu d’appeler la musique. Afin de pouvoir disposer de plus de temps pour peindre, je quittai Paris et les orchestres. Je devins le pauvre professeur chargé de famille. Ce fut la plus dure époque de ma vie. Je recommençais pour mon compte et celui de mes élèves : la méthode Mazas, Kreutzer, Mozart. Musique classique ? Bach, Haydn, Beethoven.
Sonates et concertos, combien avez-vous fait vivre de professeurs, de pauvres gens courant après le maigre cachet sous le froid et la pluie, avec un manteau trop mince et des souliers percés.
Oh, sonates de Mozart ! quand je vous écoute encore aujourd’hui, j’ai la sensation d’avoir les pieds trempés, le dos gelé et mouillé des averses reçues pour gagner ma vie avec vous. Je calculais : tant d’heures de Beethoven pour le loyer, tant d’heures de Mozart pour le cordonnier et le boulanger.
A l’âge de trente ans, ma carrière de musicien fut terminée par Vollard qui m’acheta toutes les toiles que je possédais et que j’avais peintes depuis plusieurs années avec un enthousiasme gratuit pendant les heures de liberté que me laissaient mes élèves.
D’exécutant, je devins auditeur. Alors, j’ai entendu la musique de la guerre. Harmonies lugubres, « la Madelon » qui traîne dans ses jupons le désir du poilu, le « Communiqué » et la « Mort » ! « Tipperary » qui empeste le tabac anglais et le « Business ». « Tout le long, le long du Missouri » qui fait surgir les accouplements en vitesse, le baiser sur les lèvres avant le départ du train pour le front, pendant que la grosse Bertha faisait trembler Paris, qui remet en mémoire les amours des femmes et des filles énervées par le veuvage, séduites par nos amis d’outre-mer, absoutes et légalisées par les discours du président Wilson. Puis je sépare ces mélodies du vacarme guerrier de la joie de l’Armistice !...Pourquoi le pourrai-je ! quand il m’est impossible de séparer l’odeur des sureaux en fleurs et le parfum des bourgeons du peuplier, de certaines heures de ma jeunesse. Quand, me trouvant à Southampton, à Marseille, au Havre, le mugissement d’une sirène de remorqueurs fait apparaître devant mes yeux, le pont, les écluses et les coteaux de Bougival.
« Vie de Bohêmes de Puccini ! pour la première fois, je vous ai entendu à la taverne d’Excelsior. Une femme, une femme que j’aimais avec passion était prés de moi. Je vous ai entendu bien d’autres fois, « Chanson de Mimi », vous avez et vous aurez toujours pour moi la même voix et les mêmes gestes que mon amour.
Sérénade de Toselli. Petit restaurant de la rue Houdon : « Restaurant Italiano ». Apollinaire vient de mourir. Je vais à la première et l’unique représentation de sa pièce : « Couleur du temps » au théâtre Lara. Hier encore, couché et fiévreux, il confiait à notre amitié le soin de la mise en scène de son œuvre.
Un petit violoniste albinos joue dans la salle la sérénade de Toselli. Cette musique, le décor de la salle se lie peu à peu à la mort de Guillaume Apollinaire. Impossible que la Sérénade que j’entends pour la première fois ne devienne pas à cette minute une marche funèbre, impossible pour moi de ne pas adapter cette mélodie à cette vie trop vite fauchée, à la mort de mon ami, impossible aussi de ne pas me rappeler que Picasso et Cocteau déjeunaient en face de moi.
Du doigt aujourd’hui je mets mon phonographe en marche. Instrument nouveau, musique neuve. Elle rompt avec les conventions sentimentales et morales du passé, l’aiguille grésille un peu…Un rythme lent monte, se précipite, monte encore… et nous rejette à terre, d’un seul coup. Ca ne me rappelle rien. Je ne vais jamais dans les dancings. Un chanteur anglais, des nègres américains. Je ne comprends pas les paroles, j’aime beaucoup mieux cela. Les paroles d’une chanson dans une langue étrangère ont le bénéfice du mystère. Les étrangers qui ne comprennent pas le français croient que nous sommes sentimentaux, pacifistes et légers en amour. Est-ce que je demande de comprendre la chanson du rossignol quand il vocalise dans la haie.
Des sonorités, des timbres nouveaux, musique d’aujourd’hui ! roulements de motos sur la piste.
Collection de l'auteur
"Le phonographe est devenu pour nos amis Matisse, Vlaminck, Gromaire, Favory, André Lhote, Simon Lévy, un véritable violon d'Ingres. Et tous avaient, cependant, contre l'instrument de Cros et d'Edison, à vaincre ce préjugé qui fait estimer comme un bas truchement l'appareil mécanique se substituant à l'orchestre, à la voix, au virtuose (...)" Florent Fels - "L'Art Vivant" -15 janvier 1928.
Jazz : accompagnements d’explosions des moteurs à quatre temps. Rien ne traîne pour moi derrière cette musique-là. Très peu d’intermédiaires. C’est fort, jeune, inattendu, enthousiaste, physique. Des hommes voltigent autour de trapèzes volants. Roulement des wagons sur les rails, bruit des bielles de la locomotive, guitares hawaïennes des transatlantiques.
Ce rythme me fait pressentir ce qui sera quand je ne serai plus.
Je fais tourner un autre disque. Un disque mélancolique, d’une mélancolie humoristique. L’amour du risque, de la tranquillité et de l’Occident.
Je regarde. Dehors, il fait un petit temps frais et sec. Du soleil fait scintiller le gel sur les branches. J’ai hâte d’entendre ronfler sur la route le moteur de ma voiture."
Maurice de Vlaminck pour la revue "L'Art Vivant" - 15 janvier 1928
09/05/2013
LE 8 MAI 2013 A CHATOU
Portrait du président Roosevelt - "Voir" n°27
Le 12 avril 1945, le président Roosevelt mourut. Son successeur, le vice-président démocrate Harry Truman (1884-1972), conserva son cabinet et s'engagea à terminer la guerre en concluant par une victoire totale.
Au printemps 1945, l'Europe fut libérée par les armées alliées et l'on assista cette fois-ci aux convois de prisonniers allemands sur les routes - "Voir" n°27
Alors que le 8 mai 1945, la victoire en Europe fut enfin acquise, toute autre était la situation dans le Pacifique. Voyant l'acharnement du Japon à continuer le combat et peu ménagé par les rapports sur les atrocités japonaises commises sur les soldats alliés, le président Truman se décida à employer la bombe atomique (6 et 9 août 1945).
Portrait du président Truman - "Voir" n°27
Photographie trouvée sur un cadavre japonais - "Voir" n°33
La capitulation du Japon suivit le 2 septembre 1945 et fut signée sur le cuirassé Missouri en présence des représentants alliés, dont le général Leclerc pour la France. Le président Truman fut élu pour un nouveau mandat au terme d'élections générales en 1947. Il devait céder sa place à un autre vainqueur de la deuxième guerre mondiale, le général Eisenhower, républicain, qui remporta l'élection présidentielle de 1952 et ne quitta ses fonctions qu'en 1959.
Dans l'histoire du conflit mondial, Chatou est une goutte mais une goutte de sang : morts au combat dans la campagne de 1940, morts en déportation, assassinat de l'ancien chef de cabinet de Clemenceau et ministre né à Chatou Georges Mandel en juillet 1944, massacre de 27 résistants et FFI sur dénonciation en août 1944. Si Georges Mandel victime de la Milice est encore exclu des victimes commémorées le 8 mai, un hommage est maintenu chaque année pour toutes les victimes civiles et militaires du conflit, et sous l'impulsion notable de la municipalité, conforté par l'implication de jeunes catoviens qui participent à cette manifestation autour des associations. La France est l'un des rares pays qui maintienne ses manifestations commémoratives mais n'est-il pas aussi l'un de ceux qui a été frappé le plus durement et le plus souvent sur son sol.
Aujourd'hui, force était de constater que rien n'entraverait la poursuite de la reconnaissance des victimes de la dernière guerre, par patriotisme, par amour de la liberté, par volonté d'éviter l'oubli de ceux qui se sont fait tuer en prenant des risques tels que leur vie était inévitablement compromise. Les porte-drapeaux furent comme chaque année l'image de cette solennité et les chants patriotiques, émouvants.
Rassemblant une centaine de personnes dont onze conseillers municipaux sur trente-cinq, la cérémonie a été suivie d'un banquet au restaurant le Royal rue des Cormiers, où, comme chaque année, le dévouement des gérants et l'excellence de leur menu ont obtenu l'adhésion sans réserve des participants et une fois n'était pas coutume, le porte-drapeau de la ville depuis de nombreuses années, Monsieur Jean-Pierre Ratel, fut fêté pour son anniversaire. Les représentants des associations étaient présents, Messieurs Hamet (Amicale des 27 Résistants, U.N.C.), Bertrand (Souvenir Français), Pourchet (F.N.A.C.A.), Le Lan (Légion d'Honneur) et Arrivetz pour Chatou Notre Ville.
Chatou était alors un petit coin de France, qui conservait ses traditions de défense du drapeau dans le respect et la convivialité indispensables à la communion d'idées.
Dans les jardins de l'hôtel de ville
Dépôt de gerbe sur la stèle du Général de Gaulle.
Dépôt de gerbe au Monument des 27 Martyrs (sculpté par Madame Cotelle-Clère).
Au cimetière de la rue des Landes, en présence des jeunes sapeurs-pompiers.
Monsieur Le Lan, vice-président du Comité de La Légion d'Honneur, grand témoin de Chatou Notre Ville sur la guerre d'Indochine dans son coffret audio en préparation "Les Voix de l'Après-Guerre 1946-1957".
Dépôt de gerbe aux morts de la campagne de 1940
Recueillement sous le Chant des Marais devant la stèle des déportés.
Recueillement et dépôt de gerbe devant le carré des 27 Martyrs
Série de photos prise au restaurant "Le Royal" , non loin du cimetière, où un banquet clôturait la cérémonie.
Troisième en partant de la gauche, Monsieur Bertrand du Souvenir Français.
Premier en partant de la gauche, Monsieur Pourchet de la F.N.A.C.A.
A gauche, Monsieur Ruchet, porte-drapeau et trésorier de l'Amicale des 27 Résistants.
Monsieur Ghislain Fournier, maire, contraint par des obligations familiales, a fait honneur à l'assistance en participant à l'apéritif aux côtés de Monsieur Christian Faur, adjoint délégué aux anciens combattants.
Monsieur Jean-Pierre Ratel, conseiller municipal et porte-drapeau de la ville, soufflant les bougies d'une omelette norvégienne pour son anniversaire.
Monsieur Boulègue, conseiller municipal (au fond à gauche), apportait sa bonne humeur.
22/04/2013
L'ART CONTEMPORAIN RETROUVE SES COULEURS GRACE A L'ASSOCIATION DES PEINTRES DE CHATOU
Les peintres des bords de Seine de Chatou, Renoir, Derain, Vlaminck, nous ont quittés mais leurs œuvres sont attachées à l’histoire. Les artistes qui leur ont succédé sous la IIIème République ont, pour Chatou, rejoint les petits maîtres. Puis la guerre et la rénovation urbaine au milieu des années soixante ont profondément modifié la vie et l’environnement de la commune mais la tradition a été maintenue et il ne s’est pas passée une époque sans que des artistes peignent à leur tour sinon des paysages de Chatou, des œuvres plus personnelles fondées parfois sur l’abstraction, entretenant la création qui apporta autrefois la renommée des lieux.
Le peintre catovien Pierre Rannaud récemment disparu avait saisi l’ambiance ensoleillée revenue sur le site Fournaise depuis sa remise en valeur il y a vingt ans, une opération à laquelle il avait apporté tout son soutien au sein des Amis de la Maison Fournaise.
C’est l’une de ses toiles qui précisément avait été choisie à titre d’hommage par l’Association des Peintres de Chatou pour orner l’étage de la salle Jean Françaix.
Fondée en 1956, l’association organisait en effet sa Biennale des Beaux-Arts du 6 au 21 avril 2013 à Chatou, soit son 54ème salon, présentant peintures et sculptures contemporaines.
Comme chaque année, des prix sont venus faire assaut d’encouragements, prix du sénateur, du député, du conseiller général, de la ville de Chatou, prix Pierre Rannaud des Amis de la Maison Fournaise. Etaient invités d’honneur Fordan et Claire Valverde. Il est difficile pour un non-professionnel de porter un jugement ou de s’apesantir sur telle ou telle œuvre. Il est bien certain que l’intérêt que l’on porte relève du sentiment personnel et parmi les 134 œuvres exposées de 78 artistes, la diversité régnait en maître avec une préférence pour l’abstraction et la couleur. Une découverte continuelle pour le visiteur qui, à chaque espace, se sentait invité.
L’organisation qui se cachait derrière cette exposition est le fruit de la constance et du dévouement des bénévoles. Elle appartient à l’image que Chatou souhaite conserver en attirant tous les talents et en ne se limitant pas à la commune. Un pas a été franchi en 1995 par Madame François Napoly, aujourd’hui présidente d’honneur, en créant un atelier libre de peinture ouvert à tous une journée par semaine. L’Association des Peintres de Chatou ne manque donc ni de dynamisme ni de relève et l’on doit remercier tous ceux qui ont concouru à cette très belle exposition.
Les organisatrices de l'exposition, et à l'extrême droite, Fordan et à gauche, Claire Valverde, tous deux invités d'honneur. Entre eux, de gauche à droite, le bureau de l'Association des Peintres de Chatou : Madame Roch, vice-présidente, Madame Leroy, secrétaire générale, Madame Horreaux, présidente.
Association des Peintres de Chatou – secrétariat Madame Josette Roch – 5 rue Clos du Verger – 78400 Chatou – secretariat@peintres-chatou.com – www.peintres-chatou.com. Présidente Madame Jacqueline Horreaux 01 30 71 99 94.
Publié dans - ASSOCIATIONS AMIES, CHATOU DANS LA PEINTURE | 01:09 | Commentaires (1) | Lien permanent
21/04/2013
LA MEMOIRE DE CROISSY FAIT SALLE COMBLE AVEC UNE EXPOSITION SUR LE DESSIN
A Croissy, le château Chanorier restauré est devenu symbole de vie culturelle et associative.
A Croissy, le vernissage de l’exposition « dessiner au XXIème siècle » , en cours jusqu’au 21 avril 2013, se déroulait vendredi 12 avril 2013 dans le château ouvert au public. L’occasion de contempler l’espace important dédié aux expositions, celui-ci s’étendant sur toute la longueur de la façade du château Chanorier nouvellement restauré. C’est dans ce cadre prestigieux que plus d’une centaine de personnes était venue voir les œuvres nombreuses - le mot est faible - et diverses de toutes les générations, dont on recommandera ici l’intérêt. La Mémoire de Croissy a ainsi créé l’évènement une fois de plus, attirant grâce aux bons soins de Madame Catherine Ladauge autant les écoliers et leurs parents que les anciens croissillons, fiers de ce retour à la vie de leur patrimoine.
Monsieur Georges Arens, président de la Mémoire de Croissy, et Madame Catherine Ladauge, administratrice et organisatrice de la manifestation, inaugurant l'exposition.
Madame Véronique Defour, maire-adjoint à la Culture, a fait entendre le discours intelligent de sa fonction.
Un buffet avait lieu dans la grande verrière, ce bâtiment que nous vous avons présenté il y a peu et dont l’élégance et les proportions sont un atout supplémentaire pour l’organisation des manifestations sur le site. Après une présentation de Monsieur Arens, président de La Mémoire de Croissy, et de Madame Ladauge, administratrice et instigatrice de cette manifestation, un très beau discours de Madame Véronique Defour, maire-adjoint à la Culture, est venu rappeler la création, l’émotion et la « fenêtre sur l’âme » selon les mots du croissillon Pierre Mariette, que représentait l’art de dessiner.
La catovienne Myriam Delahoux a fait honneur à sa patrie d'adoption.
Une oeuvre originale de Florence Cadène, que l'on connaissait à travers la peinture des animaux.
Sous la verrière, deux metteurs en scène emblématiques du patrimoine culturel à Croissy, à droite, Monsieur Norbert Fratacci, Chevalier des Arts et des Lettres, ancien président de la Mémoire de Croissy et instigateur du Pavillon d'Histoire Locale de La Mémoire de Croissy ouvert dans les communs du château, et Monsieur Georges Arens, actuel président de la Mémoire de Croissy.
Cette première marche vers la reconquête du site a donc été couronnée de succès, l’appropriation des lieux par le public et la satisfaction de marquer l’image culturelle et dynamique de Croissy étant le résultat le plus éminent de cette soirée qui en promet de nouvelles.
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