27/08/2013
LE PORTUGAL EN MAJESTE A CHATOU ?
La reine Amélie du Portugal vers 1890 - collection de l'auteur
La diffusion le 27 août 2013 de l'émission "Secrets d'Histoire" consacrée à la reine Amélie de Portugal a permis d'éclairer l'histoire des derniers souverains de la monarchie portugaise. Abolie en 1910 après qu'un attentat en 1908 eut tué le roi et son fils aîné Louis-Philippe, la monarchie portugaise a été en réalité portée par la reine Amélie, arrière petite-fille du roi Louis-Philippe, dont l'aura par sa générosité et sa modernité avait conquis les portugais. La reine s'exila en France au Chesnay au château de Bellevue. Elle perdit son second fils le roi Manuel II (1908-1910) en 1932 et ne vécut plus que dans le souvenir d'une existence tragique qui lui avait fait traverser plusieurs époques, plusieurs mondes, entre 1865, date de sa naissance en France, et 1951, l'année de sa mort.
L'église Sainte-Thérèse, dessin de Michelin, architecte (1932) - collection de l'auteur
Il subsiste un témoignage un peu mystérieux mais à prendre au sérieux puisqu'il émane de l'historien de Chatou, Paul Bisson de Barthélémy, que celui-ci lie à l'inauguration de l'église Sainte-Thérèse route de Maisons en 1932 : " Rappelons enfin que la reine Amélie vint à Chatou et qu'elle donna un groupe en carton-pierre représentant Notre-Dame des Sept Douleurs." * Nous avions pu trouver et porter à la connaissance du public l'origine de la construction de l'église Sainte-Thérèse, laquelle pendant des années avait laissé lieu à nombre de suppositions (cf notre article de 2007 à ce sujet sur le blog dans la catégorie "Chatou dans l'architecture"). Mais il nous faudrait sans doute beaucoup plus de chances pour retrouver l'existence de ce groupe en carton-pierre ou de son legs.
Le couple princier du Portugal représenté à l'occasion de son mariage le 22 mai 1886, à gauche Dom Carlos, duc de Bragance devenu Charles Ier du Portugal de 1889 à 1908, neveu par alliance du prince Napoléon, et Amélie d'Orléans, arrière petite-fille de Louis-Philippe - gravure collection de l'auteur
* Paul Bisson de Barthélémy, "Histoire de Chatou et des environs", couronné par l'Académie Française, publication sous le patronage du syndicat d'initiative (1952)
Publié dans CHATOU ET L'ENTRE-DEUX-GUERRES, CHATOU SOUS LA IIIEME REPUBLIQUE, L'AMENAGEMENT DE CHATOU | 23:40 | Commentaires (0) | Lien permanent
26/08/2013
EN L'HONNEUR DES 27 MARTYRS DE CHATOU, UNE BELLE FLAMME A L'ARC DE TRIOMPHE
Le dimanche 25 août 2013, une participation plus importante qu'à l'accoutumée avait répondu à l'appel de l'Amicale des 27 Martyrs pour la commémoration du massacre de la Pièce d'Eau le 25 août 1944, l'un des deux massacres perpétrés en Ile-de-France par les S.S. Sur les 27 victimes, rappelons que 12 avaient moins de 25 ans. Le ravivage de la flamme a eu lieu à l'Arc de Triomphe en présence de gardes républicains et d'un régiment de spahis, lequel retenait toute l'attention du public par sa très belle tenue d'apparat. L'association Chatou Notre Ville était représentée par Pierre Arrivetz, Suzanne Blache, Gabriel Lenoir, ce dernier médaillé de la Libération de Paris à laquelle il participa, et indirectement par Lucien Ruchet, trésorier de l'Amicale des 27 et Alain Hamet, son président.
L'Amicale des 27, par la mobilisation d'Alain Hamet, président de l'Amicale et petit-fils du commandant Torset assassiné, en direction de la presse (Le Parisien / Le Courrier des Yvelines) et d'Annick Couespel, descendante d'André Couespel, assassiné, auprès des familles des victimes, a permis une manifestation qui honorait le combat de la Résistance.
Complétant le ban d'une représentation assez étoffée conduite par le général Compain, Monsieur André Le Lan représentait la Légion d'Honneur et Madame Chevalier l'Ordre National du Mérite.
4 élus du conseil municipal de Chatou sur 35 étaient présents, Pierre Arrivetz, Jean-Pierre Ratel, Didier Perrière et Christian Faur, délégué aux anciens combattants. Les jeunes du conseil municipal avaient également fait preuve d'un acte de devoir en assurant une présence en nombre, confirmant l'état d'esprit qui les anime.
Notre meilleure surprise a été de retrouver le commandant Vasiliy Ilchenko, attaché militaire, présent à la cérémonie dans le cadre de la délégation de l'ambassade de Russie. Le commandant avait participé à la projection à Chatou le 25 mai 2013 du film "Normandie Niemen" organisée par l'association à la suite d'une invitation adressée par ses soins à l'Ambassade de Russie.
Promu lieutenant-colonel de l'armée russe en juin dernier, nous lui adressons nos félicitations appuyées. Nos associations Chatou Notre Ville, Union Nationale des Combattants et Amicale de la Résistance souhaitent conserver des liens privilégiés avec les attachés militaires de l'ambassade et dans la mesure du possible les revoir à Chatou dans le cadre des manifestations anniversaires de 2014 (1914/1944). Christian Faur, qui n'avait pas été présent à la projection du film le 25 mai, a tenu particulièrement à rencontrer et faire venir nos amis russes à Chatou à la prochaine cérémonie dans le jardin de l'hôtel de ville dans dix jours.
Suzanne Blache, secrétaire-adjointe de CNV et Gabriel Lenoir, à l'extrême-droite, Lucien Ruchet, trésorier et porte drapeau de l'Amicale, descendant de la famille de Jean Mauchaussat, assassiné.
21/08/2013
NOTRE BLOG CONTRIBUE AUX RECHERCHES DOCUMENTAIRES
C'est une évidence. Si nous ne connaissons pas les milliers de visiteurs de notre blog (68.619 visites en 2012), nous recevons régulièrement des commentaires ou des demandes de renseignements ou de reproductions, le blog étant assis lui-même sur de nombreuses recherches et transcriptions de documents d'époque.
L'association, à l'origine de l'exposition sur l'histoire de la ligne Paris Saint-Germain sur le quai du RER A de la gare Chatou-Croissy - en place depuis fin 2007 - s'honore ainsi d'avoir été démarchée dernièrement par la société anglaise BOUNDLESS PRODUCTION pour son émission télévisée historique GREAT CONTINENTAL RAILWAY JOURNEYS, émission phare sur l'histoire du train diffusée par la chaîne BBC 2 et présentée par le journaliste Michaël Portillo, celui-ci retraçant la vie des trains, des stations et des villages à l'époque de son guide des trains anglais de 1913. Cette émission honore non seulement ses auteurs mais l'Angleterre tout entière, à laquelle nous devons les débuts de l'industrialisation en Europe et une aventure pionnière en matière de locomotion. La France, qui est devenue une "puissance" ferroviaire grâce à la modernisation promue par l'empereur Napoléon III, "Louis-Napoléon Le Grand" selon le mot de Philippe Seguin, aurait pu s'en inspirer. A notre modeste échelle, nous ne pouvons qu'informer nos lecteurs des recherches assez lourdes que nous effectuons chaque année en vue d'une publication sur le sujet pour notre commune. Nous serions d'ailleurs heureux d'être associés à une entreprise médiatique sur le sujet, exposant des renseignements puisés aux sources.
Le train Paris-Saint-Germain franchissant le pont de Chatou vers 1905
Gardons en mémoire que le mérite des démarches en direction de l'association revient particulièrement à Emile et Isaac Péreire, promoteurs du train et bienfaiteurs de notre pays sans qui rien n'était possible. Enfin, rappelons que l'association a fait de la dernière grande locomotive à vapeur produite en France de 1948 à 1952, la 241 P (Pacific) SNCF, le symbole de son action.
Emile et Isaac Pereire, "Le Monde Illustré" - 1863 - collection de l'auteur
Publié dans * MANIFESTATIONS HISTORIQUES, LE CHEMIN DE FER | 14:02 | Commentaires (0) | Lien permanent
11/08/2013
PARUTION DU NOUVEAU BULLETIN DE L'ASSOCIATION FIN AOUT 2013
Histoires de Chatou
Chatou dans l’histoire de la vapeur – première partie
Chatou
dans l’industrie maritime
« COMPLEMENT D’ENQUETE »
Bulletin annuel édité par l’association Chatou Notre Ville
n°4 - 2013
Rédaction : Pierre Arrivetz
Le nouveau bulletin de l'association sera envoyé gracieusement à nos adhérents et indiquera l'actualité de l'association. Il sera proposé à la vente pour le grand public.
Rappel du précédent bulletin, toujours proposé par l'association :
Publié dans . PERSONNALITES DE CHATOU, CHATOU DANS L'HISTOIRE MARITIME, EDITIONS HISTORIQUES - ACTUALITES | 09:36 | Commentaires (0) | Lien permanent
04/08/2013
CEREMONIE DU 25 AOUT 2013 POUR LE MASSACRE DES 27 F.F.I., SOYEZ PRESENTS
"Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie
Ont droit qu'à leurs cercueils la foule vienne et prie"
Victor Hugo
Le dimanche 25 août 2013 aura lieu la commémoration du massacre des 27 résistants de la Pièce d'Eau par un détachement S.S. sur dénonciation locale le 25 août 1944, au moment même où Paris était libéré. L'Amicale des Anciens de la Résistance et FFI et Familles de Fusillés de la Résistance de la 6ème Région-Ile-de-France et l'association Chatou Notre Ville appellent au rassemblement des Catoviens et sympathisants malgré la pèriode des vacances et remercient tous ceux qui prendront le temps de se joindre à eux.
La cérémonie débutera à 16h30 dans le jardin de la mairie de Chatou puis se poursuivra par un départ en car à 17 heures pour le Ravivage de la Flamme à l'Arc de Triomphe. Merci de nous informer de votre participation le cas échéant en envoyant un mail à Monsieur Alain Hamet, président de l'Amicale : alainhamet@orange.fr ou pour Chatou Notre Ville à piarri@orange.fr
Un cliché de la cérémonie du 28 août 1944 au cimetière de Chatou.
Publié dans * MANIFESTATIONS HISTORIQUES, - ASSOCIATIONS AMIES, :: LES 27 FUSILLES DE CHATOU | 22:16 | Commentaires (0) | Lien permanent
22/07/2013
LE CERCLE NAUTIQUE DE CHATOU, UN PAVILLON SUR LA SEINE DE CHATOU A MEULAN (1902-1939)
"Dimanche en Seine à Meulan...le mauvais temps, les grains, les rafales de vent et la houle sur le fleuve n'ont pas empêché les régates à la voile de se dérouler ni cette jeune sportive du Cercle Nautique de Chatou de s'adonner à son sport favori." Le Miroir des Sports 20 juin 1933 - page de couverture. L'entre-deux-guerre signa en France la première émancipation des femmes depuis la Révolution. Les sportswomen françaises se retrouvaient dans toutes les compétitions. Le Cercle Nautique de Chatou leur réserva la moitié de ses épreuves.
"Entre le pont de Triel et le pont de Meulan, la Seine offre aux amateurs de yachting un bassin naturel de 8000 m de long. C’est ce bassin idéal que le Cercle Nautique de Chatou choisit en 1930 lorsque son effectif s’éleva à 150 bateaux de mer. C’est là, que, samedi et dimanche, le club organisait ses grandes régates annuelles. Cinquante bateaux étaient en compétition, et le spectacle ne manquait pas de charme, de ces blanches voiles se détachant sur un fond de verdure admirable.
Le vent très fort avait soulevé la houle, et de jolies crêtes blanches piquaient le bleu de l’eau, qui prenait sa teinte dans le ciel. Les grands arbres de la rive d’en face se courbaient sous le vent comme pour accompagner le mouvement des grandes voiles soudain couchées par la rafale.
Une course en bateau à voile offre à celui, ou celle, qui la dispute, un moment charmant ; c’est lorsque, le vent en poupe, la barque file droit vers la bouée de virage ; mais là, les difficultés commencent. On doit virer la quille presque hors de l’eau et le mat quasi-horizontal ; parfois même, il faut piquer une tête, et le yachtman, repêché, regarde tristement son bateau remorqué, épave couchée dans les flots. Si l’obstacle est franchi, c’est le long travail de patience pour le retour en louvoyant, travail qui nécessite un effort athlétique réel, des réflexes rapides et un beau sang-froid.
Un petit naufrage en Seine , le pilote et sa passagère sont repêchés par des membres du Cercle Nautique de Chatou.
Faisant preuve de ces qualités diverses, les principaux vainqueurs des régates du C.N.C. furent Melle Peytel, en 6,50 m « chats », Melle Thierry en monotypes de Chatou, Melle Portier en 6,50 m, M. Peytel, en « stars », et M. Lebrun dans les « chats ».
La course la plus importante, celle des monotypes Messieurs, fut enlevée fort brillamment par les jeunes frères Ledeuil, du C.N.C., devant Lechat. Enfin, la plus belle arrivée fut celle des deux énormes 6 m de Messieurs Draeger père et fils. Les deux bateaux passèrent le poteau bien en ligne contre le vent, et à moins d’un mètre d’intervalle.
Le pavillon du Cercle Nautique de Chatou aux Mureaux et ses initiales sur les berges.
Le bâtiment du C.N.C. aux Mureaux se distinguait par son architecture et un jardin soigné.
Une perspective intéressante du C.N.C. vers 1930
L’installation du C.N.C. à Meulan a entraîné l’éclosion d’une véritable petite ville flottante, et le spectacle est pittoresque, de ces péniches coquettes, qui semblent se reposer contre la rive. Dans ces péniches, on trouve de grands amis de l’eau, qui n’hésitent pas à quitter la vie de Paris pendant plusieurs mois, pour goûter le calme reposant d’un séjour confortable. Car rien n’est plus douillettement installé que cette habitation flottante que nous fit visiter Monsieur Gompertz. On y accède en traversant un jardinet tracé sur la berge. Puis, de la plage avant, on passe dans une vaste salle à manger. De là, un couloir conduit aux quatre chambres, à la salle de bains et à la cuisine, donnant sur la plage arrière.
Au passage du C.N.C. : "les voiliers de 6 m filent par vent arrière gonflant la voile appelée spinnacker. Ne croirait-on pas voir des jonques chinoises dans la houle d'un port d'Extrême-Orient ?"
Dans ce home, on trouve l’eau courante, le gaz et l’électricité, le tout procuré grâce aux trois moteurs minuscules du bord. Le chauffage central n’a pas été oublié, ni le pont-promenade, sur lequel nous nous trouvions lorsque notre hôte nous quitta précipitamment pour aller au-devant d’un ami qui atterrissait en avion devant le house-boat même.
L'intèrieur d'une péniche du C.N.C. en 1933 abritant le pied-à-terre d'un sociétaire du Cercle Nautique de Chatou : le très beau canapé et ses deux petits chiens sympathiques, la TSF sur le buffet de la salle à manger rappellent que la voile restait l'apanage d'une clientèle aisée qui n'hésitait pas à transporter une dose importante de confort pour soutenir les épreuves.
On n’est pas peu surpris qu’attelé à un train de péniches normal, ce logis flottant a permis de visiter tout le nord de la France, à peu de frais, sur les calmes chemins d’eau. Sait-on enfin qu’il est très facile d’aller – lentement, certes, mais avec quel plaisir de connaître une vie idéalement douce, de Rouen à Marseille ?"
Georges Briquet
Le Miroir des Sports – 20 juin 1933
Sources :
- Le Miroir des Sports 20 juin 1933
- Cartes postales anciennes - collection de l'auteur
10/07/2013
PATHE-MARCONI BOULEVARD DE LA REPUBLIQUE A CHATOU : LES GRANDS DU JAZZ
Catalogue de jazz Pathé-Marconi 1955 - collection de l'auteur
Le rôle de Chatou dans la production phonographique en Europe a été capital. Le livre de l'association "Chatou, une page de gloire dans l'industrie", a pour vocation de le rappeler à la suite de l'arasement pour un projet de ZAC municipal de l'usine qui fut le symbole de ce patrimoine culturel du XXème siècle. Profitons néanmoins du blog pour en donner quelques illustrations nouvelles. Ainsi ce catalogue 1955 de Pathé-Marconi énonçant tous les compositeurs et musiciens du jazz édités par la firme : en fait, tous les "grands" réunis sous les divers labels : Louis Armstrong, Count Basie, Sidney Bechet, Cab Calloway, Benny Carter, Nat King Cole, Miles Davis, Tommy Dorsey, Duke Ellington, Errol Garner, Dizzy Gillespie, Benny Goodman, Lionel Hampton, Coleman Hawkins, Fletcher Henderson, Woody Herman, Earl Hines, Harry James, Stan Kenton, Gene Krupa, Mezz Mezzrow, Glenn Miller, Jerry Roll Morton, Gerry Mulligan, Charlie Parker, Django Reinhardt, Artie Shaw, Art Tatum, Mugsy Spanier, Fats Waller, Billie Holiday, Sarah Vaughan... Le dessin de la couverture est signé Robert Lamoureux.
Jacqueline Huet (1929-1986), actrice devenue speakerine, aux usines Pathé de Chatou en 1958 : ici un moule pressoir, il fallait alors 14 secondes pour presser un disque avant de rouvrir le moule.
Un exemplaire de supplément au catalogue 1954 Pathé-Marconi
pour "La Voix de Son Maître" - collection de l'auteur
Un exemplaire de supplément au catalogue 1955 Pathé-Marconi
pour l'édition de la "M.G.M" - collection de l'auteur
Un aspect de l'usine Pathé-Marconi (plans de 1929), berceau du microsillon en 1951, quelques heures avant sa démolition. En Angleterre, les usines Art Deco de Wallis, Gilbert et Partners, architectes de l'usine de Chatou, ont été conservées et ravalées. En France, la nullité culturelle a hélas dominé le champ politique et privilégié la destruction intégrale. Cliché J.P Ratel.
"Chatou, une page de gloire dans l'industrie", 252 pages, 55 pages couleurs, livre-disque proposé par l'association.
Publié dans # PATRIMOINE DETRUIT, CHATOU DANS L'INDUSTRIE PHONOGRAPHIQUE | 08:16 | Commentaires (2) | Lien permanent
08/07/2013
A L'EPOQUE DE PARIS SAINT-GERMAIN EN BATEAU A VAPEUR
Rappelons que le bateau "Le Touriste" (ci-dessus à gauche) effectuait quotidiennement un voyage sur la Seine entre Paris et Saint-Germain depuis 1878. Monsieur Eric Dubart a bien voulu à ce sujet nous apporter témoignage du "journal de Saint-Germain" (ci-dessous colonne du journal) des prestations du "Touriste" en mai 1881. Dans la Boucle, Chatou était une escale ainsi que Bougival.
Publié dans CHATOU DANS L'HISTOIRE MARITIME, CHATOU ET LA SEINE, CHATOU SOUS LA IIIEME REPUBLIQUE | 13:18 | Commentaires (0) | Lien permanent
04/07/2013
CATOVIEN ET MINISTRE DE NAPOLEON III : JEAN MARTIAL BINEAU (1805-1855)
Né à Gennes dans le Maine et Loire le 18 mai 1805, Jean Martial Bineau sortit diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole des Mines à 21 ans. Il appartenait à la promotion des futurs saint-simoniens. Il concentra sa première grande étude sur les chemins de fer après avoir observé le rayonnement de cette nouvelle invention en Angleterre et en tira un ouvrage qui fit grand bruit en France, « les chemins de fer anglais ».
En 1841, il se fit élire député d’Angers et siégea dans l’opposition dynastique à Louis-Philippe en ardent défenseur du développement du chemin de fer. En 1849, nommé ministre des Travaux Publics du prince-président Louis Napoléon Bonaparte, il professa l’allongement de la durée des concessions des chemins de fer pour favoriser leur extension.
De 30 ans, celles-ci passèrent à 99 ans trois ans plus tard avec la bénédiction de Napoléon III et de Morny.
Ayant soutenu le Coup d’Etat du 2 décembre 1851, il fut nommé ministre des Finances le 2 janvier 1852 et devint ensuite le premier ministre des Finances de Napoléon III.
La guerre de Crimée était déclarée aux côtés de l’Angleterre. Tous les régimes antérieurs ne se hasardaient à lancer des emprunts que vers les grands capitalistes. Contre une marée de réprobations, Bineau eut le premier l’idée de mettre en œuvre un grand emprunt s'adressant à tous les Français. Cette formule connut un succès extraordinaire. Elle est entrée dans l'histoire des Finances Publiques.
L’emprunt, dix fois couvert dans un élan de patriotisme au profit de l’armée française et d’affermissement du nouveau régime, lui ouvrit les portes de la célébrité.
Il fut le promoteur des entreprises des frères Péreire, organisant la création du Crédit Foncier et celle du Crédit Mobilier. Il fut également président du Conseil Général de Maine-et-Loire et membre de l’Académie des Sciences Morales et Politiques. Miné par de graves problèmes de santé, le ministre dut se retirer à la fin de 1854.
Napoléon III lui décerna la Grand-Croix de la Légion d’Honneur le 4 février 1855 et le fit sénateur.
Extrait du dossier de la Légion d'Honneur de Jean-Martial Bineau - source : base Leonore - Ministère de la Culture
C'est dans "sa maison de campagne" à Chatou qu’il reçut le brevet de sa nomination au grade de Grand-Croix de la Légion d'Honneur en mai 1855. Il y rendit son dernier soupir le 8 septembre suivant. La ville de Neuilly-sur-Seine, semble-t-il moins concernée que Chatou, lui a décerné le nom d'un boulevard.
Publié dans . PERSONNALITES DE CHATOU, CHATOU SOUS LE SECOND EMPIRE | 14:06 | Commentaires (0) | Lien permanent
30/06/2013
LE QUAI JEAN MERMOZ
Le Quai Jean Mermoz aujourd'hui : la construction puis l'abandon d'un bâtiment des années soixante en a fait un passage enlaidi sur les bords de Seine plutôt synonyme de dévalorisation pour la ville.
Qui connaît le quai Jean Mermoz à Chatou ? voie routière reliant l'avenue des Tilleuls au quai de l'Amiral Mouchez, il fut longtemps le quai des promenades des bords de Seine avant d'être dédié à la circulation. Depuis un an, il est bordé par une allée piétonne donnant sur la Seine réalisée dans le cadre intercommunal, ce qui permet aux habitants de se réapproprier les lieux au moins en partie. Situé au bas de l'avenue d'Eprémesnil, il fut baptisé Quai des Papillons le 7 novembre 1847 par la municipalité de Monsieur Délivré et redevint Chemin de Halage sous le Second Empire.
L'ancien Quai des Papillons était une promenade au bas des villas et de leurs jardins en promontoir sur la Seine.
Le nom de Mermoz fut donné au quai par délibération du conseil municipal du 28 février 1937 sous le mandat de Jules Ramas "en hommage au grand aviateur disparu avec ses compagnons de bord au cours de l'une de ses nombreuses traversées de l'Atlantique Sud et en souvenir des immenses services rendus à notre pays pour accroître le prestige des ailes françaises dans le monde". Mermoz était mort dans un accident dans l'Atlantique à bord du Latécoère "La Croix-du-Sud" le 7 décembre 1936.
C'est en 1927 que Marcel Bouilloux-Lafont, fondateur de la Compagnie Générale Aéropostale, l'avait envoyé en mission pour relier l'Amérique du Sud à Rio-de-Janeiro. La réussite de la traversée malgré des péripéties inouies fit de Mermoz un héros, celui-ci assurant la liaison avec l'Amérique du Sud pendant presque dix ans, faisant escale à Dakar puis en Amérique du Sud.
Ses aventures avaient traduit le péril permanent. Le journal "Voilà" rapporta en 1934 : "De la peur , Mermoz parle comme d'une servante : "dans le maximum de risque, dés que tout est perdu, elle disparaît. Quand je suis remonté de Natal (Brésil), en 1930, j'avais une fuite d'huile, avec la pression à zéro. Dans ces cas-là, il ne reste jamais qu'un quart d'heure de vol. J'étais en mer - une mer déchaînée, et dans ce quart d'heure, il me fallait trouver un bateau. Je me suis dit : "liquidé ! définitif !". Alors, je sais que je n'ai pas eu peur. C'était fini, rompu avec le monde extèrieur. Je plongeais dans un grand calme, une grande douceur. La mort, à cet instant, n'était plus un accident, mais la fin de la vie, comme le sommeil après le jour. J'ai tout connu : la rupture en l'air, la perte des ailes, je suis resté bloqué dans la Cordillière. Toujours dans ces minutes, j'ai ignoré la peur. Alors, une petite fumée est montée vers moi. J'avais trouvé un bateau dans le secteur avant que ce soit écoulé le quart d'heure sans répit (...)."
Commandeur de la Légion d'Honneur en 1934, Mermoz a représenté dans l'avant-guerre l'archétype du héros populaire, contrastant avec l'état de démission et de catastrophes ambiants. Afin de sauver la ligne aérienne France-Amérique du Sud menacée par l'Allemagne, les Etats-Unis et l'abandon du gouvernement français, il tenta de trouver un porte-voix auprès du mouvement du colonel de la Rocque. Ayant lui-même connu la misère, il enseignait aux déshérités le pilotage. A sa disparition, la France perdit l'un de ses derniers héros d'avant-guerre.
En couverture de "Voilà" 21 avril 1934
Mermoz pilota notamment un avion du constructeur Couzinet, "l'Arc-en-Ciel". Le franchissement de la Cordillière des Andes, jugé impossible, donna à Mermoz une renommée mondiale. Dans nombre de pays où il fit escale, un hommage demeure sous forme de stèles, noms de places et de voies. Ici, une arrivée au Brésil.