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01/04/2013

A CROISSY, UNE RENAISSANCE EN MARCHE

Notre voisine de Croissy-sur-Seine, moins destructrice, a conservé le joyau de son patrimoine formé par l’ensemble architectural du château Chanorier et de la petite église romane Saint-Martin Saint-Léonard, datant du XIIIème siècle.

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La situation de ces édifices en bord de Seine, pour qui ne la connaît pas, offre un dépaysement particulier. Elle plonge le promeneur dans la sensation d’une harmonie tranquille entre le fleuve et les siècles qui l’entourent et lui rappelle sans lassitude le charme d’un miraculé des rénovations urbaines des années soixante. Mais la question de son entretien et de son utilisation culturelle a été posée depuis longtemps. Une maturation faite de divers projets fut nécessaire pour concevoir  un lieu rejaillissant sur la vie de Croissy et son image. Une décision du conseil municipal  a été finalement prise et une perspective est en train de naître dans un chantier considérable qui associe bénévoles et professionnels, élus et associations.

 

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La porte du Pavillon d'Histoire Locale de Croissy. L'association La Mémoire de Croissy cherche à mettre en place une équipe de bénévoles pour relayer et animer l'ouverture au public du Pavillon. Nous nous faisons l'écho de son appel au public.

 

Alors que l’église Saint-Léonard avait commencé à véhiculer les expositions artistiques depuis une vingtaine d’années, les communs du château ont accueilli le Pavillon d’Histoire Locale réalisé par l'association La Mémoire de Croissy en 2009, un musée que se sont appropriés plus de 9000 visiteurs à ce jour.

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Les communs du château Chanorier rénovés abritent le Pavillon d'Histoire Locale réalisé par l'association La Mémoire de Croissy.

 

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Bienvenue au château Chanorier. Construit par Gautier de Beauvais, seigneur de Croissy de 1751 à 1779, il fut habité par le dernier seigneur de Croissy et premier maire de la commune (1779-1806), Jean Chanorier, membre associé de l'Académie des Sciences.

 

Le château lui-même, dont l’intérieur avait été vidé de longue date depuis son rachat en 1936 par la ville et la perspective gâchée par l’annexe des sapeurs-pompiers, peut escompter de sa rénovation en voie d’achèvement  l’éclat qui lui manquait. La municipalité de Monsieur Davin a en effet arrêté, à partir d’une transformation respectueuse du passé, d’y ériger un lieu concentrant la vie sociale et culturelle de la commune et tout permet de penser que ce but sera atteint.

 

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La façade arrière du château Chanorier s'est vu adjoindre une verrière dans un style inspiré du XIXème siècle présentant le sérieux avantage d'accueillir un salon de thé.

 

Les premières salves de cette perspective seront tirées par l'association La Mémoire de Croissy qui y présentera son exposition « Dessiner au XXIème siècle » du 13 avril au 21 avril 2013, une exposition mise sur pied par Madame Catherine Ladauge  réunissant nombre d’associations et d’artistes de la Boucle représentant la création contemporaine. 

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Le vernissage de l'exposition "Dessiner au XXIème siècle"

aura lieu le vendredi 12 avril 2013 à partir de 18h30.

 

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Vue du pont et du village de Chatou au XVIIIème siècle par le Croissillon Pierre Mariette, prétexte à l'exposition du 13 avril 2013.

 

Chatou Notre Ville, administrateur de La Mémoire de Croissy, ne pouvait que s’en faire l’écho et applaudir à un engagement général en faveur de la renaissance de ce site unique en Ile-de-France.

 

 

 

En savoir plus :

 

La Mémoire de Croissy 12 Grande Rue 78290 Croissy sur Seine - tél : 01 30 53 49 94 - mail : lamemoiredecroissy@free.fr

 

 

 

 

 

 

 

25/03/2013

LE CANAL DE SUEZ EN VILLEGIATURE AU VESINET

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Carte du canal de Suez. De la Méditerranée à la Mer Rouge, de Port-Saïd à Suez, le canal continue d'irriguer le monde ("1858-2008, Cent Cinquantenaire de la création de la Compagnie Universelle Maritime du Canal de Suez"  édition de l'Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du Canal de Suez, GDF SUEZ)  

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Ferdinand de Lesseps (1805-1894) photographié par Nadar peu avant sa mort - ("500 célébrités contemporaines" collection Felix Potain - collection Pierre Arrivetz).

 

Dimanche 24 mars 2013, l'Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du canal de Suez conviait le public à une conférence au Conservatoire du Vésinet sur le canal de Suez à travers une révélation, le dépôt des archives de la Compagnie Universelle du canal de Suez dans l’actuel Conservatoire de musique du Vésinet 51 boulevard d'Angleterre, de 1930 à 1978. A cette date, la Compagnie Financière de Suez, héritière de la Compagnie du canal, vendit cette propriété de 4.526 mètres carrés à la Ville du Vésinet qui en fit son Conservatoire sous la houlette de Monsieur Alain Jonemann, alors maire du Vésinet et le baptisa du nom du célèbre compositeur vésigondin, Georges Bizet.

Cette manifestation était organisée par Madame Evelyne Beaudeau, ancienne conseillère municipale du Vésinet, conseillère municipale de Chatou et adhérente active de l'Association. Etait présent, Monsieur Jean-Philippe Bernard, trésorier vice-président de l’Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du canal de Suez et membre de longue date de Chatou Notre Ville. 

 

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La salle réunit de nombreuses personnalités parmi lesquelles Madame Anne de Lesseps, descendante de Ferdinand de Lesseps. Un très bon accueil avait été réservé par la municipalité et l’hôte de la conférence, Monsieur Fabrice Loyal, directeur adjoint du Conservatoire du Vésinet, apporta sa contribution historique aux discussions qui suivirent.

 

Chatou Notre Ville avait fait pour sa part une large publicité à l'annonce de la conférence, eu égard à l’implication de l’un de ses membres et à la présence à la fin du Second Empire à Chatou dans sa partie dite du « hameau du Vésinet », de Selim Bey Pauthonnier, aide de camp du vice-roi d’Egypte (cf "Mémoire en Images, Chatou" Pierre Arrivetz - éditions Alan Sutton 2003).

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Monsieur Philippe Capron présenta l'affaire des archives du Canal au Vésinet.

 

Les deux conférenciers apprirent au public des faits méconnus : Monsieur Philippe Capron, conseiller historique de l'Association et intervenant,  joua un rôle capital pour éviter la destruction d’une partie des archives dont le service public ne voulait pas à la suite de la vente à la ville en 1978 et fut d’ailleurs relayé par Monsieur Jonemann qui adressa une plainte aux Archives Nationales à ce sujet. Un drame antèrieur à l'arrivée de Monsieur Capron sur le site n'a pu cependant être évité, la disparition de tous les registres du personnel égyptien, un épisode criminel pour le patrimoine du canal.

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Messieurs Capron et Ramière de Fortanier répondant aux questions.

 

 

Les archives dormantes de la Compagnie Maritime Universelle de Suez  au Vésinet représentèrent cent tonnes à évacuer en quelques semaines. Elles furent quinze ans plus tard redirigées vers le site des Archives du Monde du Travail à Roubaix, que Monsieur Arnaud Ramière de Fortanier, président actuel de l’Association, conservateur général du patrimoine et inspecteur général des archives, maître d’oeuvre de la rénovation de la politique publique des archives dans notre pays, avait créé dans ses fonctions précédentes au même titre que les archives départementales des Yvelines.

 

L’intervention de Monsieur Ramière de Fortanier transporta le public dans l’histoire du canal. Elle  mit  la lumière dans l’affaire de Suez et présenta l’entreprise menée par l’Association sous des illustrations qui comblaient la grandeur de l’œuvre de Ferdinand de Lesseps. A noter que Monsieur Ramière de Fortanier avait déjà, en 1982, « creusé » le canal de la mémoire en organisant une exposition à Marseille sur le canal de Suez.

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Monsieur Ramière de Fortanier a dû condenser sa conférence malgré un auditoire qui n'était plus en pensée au Vésinet et l'aurait écouté une heure de plus.

 

 

Les divers ports du canal furent présentés ainsi que sa fréquentation : de 486 navires en 1870, celle-ci est passée à 18.664 navires en 2006.

 

L’Egypte s’est distinguée en conservant et en entretenant le patrimoine de la compagnie, ses bâtiments, son urbanisme à la française, son architecture de villégiature du Second Empire, ses immeubles Art Déco et ses parcs.

 

Sous la présidence de Monsieur Ramière de Fortanier, l’Association a noué des relations amicales avec l’Egypte et trouvé dans le gouvernement actuel un interlocuteur qui porte haut les couleurs du patrimoine du canal, celui-ci ayant décidé de créer un musée dans le bâtiment de direction de la Compagnie universelle du canal de Suez à Ismaïlia, projet régulièrement évoqué dans les conversations avec le régime précédent mais jamais arrêté. La statue de Ferdinand de Lesseps, qui ornait autrefois l’entrée du canal, a même été restaurée mais n'a pas encore été remise en place.

 

En résumé, l’Egypte apporte sans obligation une mise en valeur particulière à ce patrimoine franco-égyptien qui a bouleversé en 1869 les échanges du commerce international.

 

Alors que la France a épousé le goût du déni et de la liquidation à divers titres dans le domaine du patrimoine et de l’histoire, nous nous réjouissons de constater que le soleil du canal s’apprête à rayonner à nouveau dans les perspectives de nos deux pays, et remercions l’Association pour son combat et sa persévérance, lesquels font honneur au génie de Ferdinand de Lesseps.

 

 

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Bonne ambiance autour du buffet après un voyage dans l'histoire : de droite à gauche, Monsieur Fabrice Loyal, Monsieur Arnaud Ramière de Fortanier, Madame Evelyne Beaudeau, Monsieur Jean-Philippe Bernard et Monsieur Jean Noel Roset (adhérent de Chatou Notre Ville ayant vécu en Egypte).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

19/03/2013

DIMANCHE 24 MARS 2013 : CONFERENCE DES AMIS DU CANAL DE SUEZ AU VESINET

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Aux abords du canal de Suez en 1951

 

Nos amis de l’Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du Canal de Suez nous honorent d’une invitation à l’adresse de tous nos adhérents :

 

 

DIMANCHE 24 MARS 2013

A 17 HEURES

 

CONSERVATOIRE GEORGES BIZET - 51 BOULEVARD D’ANGLETERRE AU VESINET

(peu avant le rond-point du Pecq)

 

"QUAND LES ARCHIVES DU CANAL DE SUEZ ETAIENT AU VESINET"

 

CONFERENCE PAR

 

 

MONSIEUR ARNAUD RAMIERE

DE FORTANIER

 

Président de l'Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du Canal de Suez, Conservateur Général du Patrimoine, Inspecteur Général des Archives  

 

 

 

Nous comptons sur votre présence

 

18/03/2013

LES PRISONNIERS CATOVIENS DE LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE

La débâcle de l'armée française en juin 1940 entraîna la constitution d'1.800.000 prisonniers envoyés dans des camps en Allemagne, un triste record dans l'histoire nationale. A Chatou, le nombre de soldats Catoviens prisonniers de guerre (dont le grand-père de l’auteur, combattant de 1914-1918 qui avait demandé à être réincorporé après avoir dépassé la limite d’âge en 1939) fut de 406 à la signature de l’armistice en 1940 dans une commune comptant 11.861 habitants au dernier recensement de 1936.

Au 30  août 1942, seuls 41 soldats avaient pu rentrer. Une chaîne d’entraide fut mise en œuvre sous l’impulsion de la municipalité et du Comité d’assistance aux prisonniers de guerre dont le siège social fut situé à l'hôtel de ville. Selon les registres, les colis confectionnés pour les prisonniers comportaient en 1942 : « 500 g de biscuits ordinaires, 500 g de chocolat, 500 g de sucre, 200 g de pain d’épices, 250 g de biscuits de dessert, 250 g de sardines à l’huile, 170 g de fromage, 250 g de pâtes alimentaires, 100 g de pommes de terre déshydratées, 300 g de savon, un paquet de tabac et un paquet de cigarettes ou trois paquets de cigarettes. » Le 18 avril 1943, le conseil municipal apprit que les établissements Nicolas rue de la Paroisse mettaient gratuitement leurs locaux à la disposition du Comité d'assistance aux prisonniers de guerre qui devait libérer son local 3 rue de la Paroisse. Le 4 juillet 1943, le conseil municipal fut informé que le Comité avait pu ainsi investir le 18 rue de la Paroisse.

Le nombre de colis envoyés aux prisonniers s'établit comme suit :

Entre le 1er août 1941 et le 1er août 1942 : 3846.

Entre le 1er août 1942 et le 31 mai 1943 : 2891.

Au 27 juillet 1944, on recensa 10.500 colis envoyés depuis juin 1940, le nombre de prisonniers étant quant à lui passé en-dessous du seuil des 300.

Il est fort probable que nombre de colis n'arrivèrent jamais à leurs destinataires. La liste des prisonniers et leur date de retour reste à établir au vu des documents détenus dans les divers sites des Archives Nationales. On sait également que des répertoires furent établis pour chacun des 75 camps de prisonniers en Allemagne. Ainsi le répertoire des prisonniers de l'OFLAG IV D (camp d'Hoyerswerda) : celui-ci fait apparaître pour le canton de Chatou-Croissy deux personnes : Etienne Van-de-Wielle, lieutenant au 4ème régiment de dragons portés (Médaille militaire), 4 rue du Bac à Croissy et Gustave Douhéret, capitaine au 116ème régiment d'infanterie (Légion d'honneur), HEC, directeur régional SIMCA à Nanterre, 5 rue François Laubeuf à Chatou.

 

Sources :

- Registre des délibérations du conseil municipal 1940-1944

- Répertoire OFLAG IV D

 

13/03/2013

LE DOCTEUR JIVAGO, UN SUCCES DE CHATOU

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Collection Pierre Arrivetz

 

Chatou, orphelin d'une industrie mondiale, reste, à travers les souvenirs, les rééditions, l'activisme de l'auteur, une bibliothèque de la musique du XXème siècle. Nous avons cité quelques compositeurs et artistes lyriques dont les disques furent pressés en nombre aux usines Pathé-Marconi. L'un d'entre eux appelle notre attention car il a contribué à la gloire de l'industrie cinématographique : Maurice Jarre (1924-2009), l'homme que David Lean (1908-1991) sollicita pour réaliser notamment les musiques de ses films "Lawrence d'Arabie", "Le docteur Jivago", "la Route des Indes". En dehors de Nino Rota, y a-t-il tant de compositeurs de musiques de films dont les oeuvres sont restées gravées dans les mémoires ? 

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L'usine Pathé-Marconi rue Emile Pathé, édifice Art Déco réalisé sur des plans de 1929, rasé en 2004 à la demande de la municipalité pour la réalisation d'un projet de ZAC, berceau du microsillon et haut-lieu de production des disques vinyl sur le site Pathé-Marconi. Cliché pour le service de l'Inventaire des Monuments Historiques - JM VIALLES.

 

Maurice Jarre créa et enregistra les musiques du docteur Jivago aux Etats-Unis dans les studios de New-York. A cette fin, le producteur du film, la Metro-Goldwyn-Mayer, mit à sa disposition son orchestre de 105 musiciens et 40 choristes. Le résultat fut consacré par l'oscar de la meilleure musique de film en 1966 remis à Maurice Jarre et plus encore, par une mélodie inoubliable qui fit le tour du monde. A Chatou, les presses des usines Pathé-Marconi s'activèrent. Le succès mondial du docteur Jivago nécessitait qu'un disque vinyl fut écoulé en millions d'exemplaires sur le continent. Le 33 tours pressé à Chatou sur commande de la MGM (réf MGM 665 060-LPL 1210 1Y), aujourd'hui sur le marché de la collection, remplit cette mission et contribua largement à populariser l'oeuvre, le film, le compositeur.

 

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Collection Pierre Arrivetz

 

 

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02/03/2013

HECTOR DUFRANNE (1870-1951), LE BARYTON DE L'AVENUE SARRAIL

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La villa du 18 avenue du général Sarrail d'Hector Dufranne, actuel Laboratoire d'analyses - cliché pris avec l'aimable autorisation de Madame le docteur Déal

 

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Hector Dufranne, né à Mons en Belgique le 25 octobre 1870, fut un baryton de l'Opéra-Comique et de l'Opéra, connu également pour ses interprétations à Londres, Madrid et Chicago.  Faisant partie de tous les jurys du Conservatoire, il fit construire en 1910 à Chatou une villa dont il fut propriétaire jusqu'à sa mort à Paris le 3 mai 1951 au bord de l'avenue du Chemin de Fer (devenue l'avenue du Général Sarrail en 1931). Hector Dufranne fut une vedette de la production londonienne His Master's Voice avant que celle-ci ne s'installe à Chatou dans les usines du boulevard de la République à partir de 1931.

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"Lakmé" de Leo Delibes chanté par Dufranne, disque des années vingt de la Gramophone Company pour le marché français  - collection Pierre Arrivetz

  

La revue "Lyrica" écrivit à son sujet en décembre 1925 : "Dufranne n'est pas seulement un bel artiste doué d'un sens musical et dramatique fort rare, et servi par un organe que certains ont appelé un "phénomène vocal" ; c'est aussi, c'est surtout, un artiste consciencieux, dont la probité, l'honnêteté dans le chant et la composition scénique, fut toujours le plus sûr appoint de succès. Il a su concilier dans tous ses rôles, le respect du style et l'affirmation de sa personnalité ; il s'est efforcé, pour cela, d'être toujours simple et vrai, gardant cette même note dans la correction classique comme dans le pittoresque le plus comique. Sans doute, il est avant tout un tragédien lyrique ; sa plastique et la puissance de son organe, son tempérament fougueux également, le prédisposent davantage à l'interprétation des personnages de drame et d'épopée, des physionomies nobles ou violentes (...) Dufranne a poussé à ce point le souci d'assouplir son talent qu'il est arrivé à pouvoir jouer successivement plusieurs rôles dans une même pièce. C'est ainsi que le brillant Escamillo fit place à l'original Zumiga dans Carmen, que le grave Nikalanta fut aussi l'aimable Frédéric dans Lakmé, que le farouche Theos remplaça l'amoureux Oreste dans Iphigénie en Tauride. C'est ainsi que Dufranne fut encore Horatio ou Hamlet, Albéric ou Donner dans L'Or du Rhin, Boniface ou Le Prieur dans Le Jongleur de Notre-Dame, Abi Méleck ou Le Grand-Père dans Samson et Dalila, Le Duc ou Mercutio ou encore Capulet dans Romeo et Juliette."

 

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Un disque anglais Gramophone Monarch Record portant la taxe sur les droits d'auteur par le biais de l'étiquette - "Manon" de Massenet chanté par Dufranne et Mme Vallandri - collection Pierre Arrivetz

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Les initiales d'Hector Dufranne sur la cheminée de sa maison avenue Sarrail - cliché pris avec l'aimable autorisation de Madame le docteur Déal

Au début des années trente, le baryton fut repris par Columbia qui l'édita dans son catalogue pour trois interprétations : "Pelleas et Melisande" de Claude Debussy sous la direction d'orchestre de Georges Truc de l'Opéra (6 disques D15021 à D15027 - étiquette bleue), "L'heure espagnole" de Maurice Ravel sous la même direction d'orchestre (7 disques D15149 à D15155 - étiquette bleue), "Le poême de la maison" avec l'orchestre et les choeurs de la Société des Grands Concerts de Lyon dirigé par Witkowski (D 14240 - étiquette rouge). Artiste lyrique apprécié, il assura des matinées dramatiques à Chatou, animant notamment avant la deuxième guerre des soirées du décorateur Georges Rémon avenue Foch selon le témoignage que nous en donna sa fille aujourd'hui disparue, Madame Annette Mauban.

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Catalogue français des disques Columbia produits à Chatou de 1932 mentionnant Hector Dufranne. Celui-ci sera maintenu dans le répertoire jusqu'à la guerre - collection Pierre Arrivetz 

 

 

25/02/2013

CHARLES LAMOUREUX (1834-1899) EST DIGNE DU NOUVEAU CONSERVATOIRE DE MUSIQUE

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Villa de Charles Lamoureux à Chatou et son parc, aujourd'hui disparus - collection Pierre Arrivetz - "Mémoire en Images - Chatou" (2003)

 

Le nouveau conservatoire de musique en phase d'achèvement boulevard de la République apportera à Chatou un intérêt supplémentaire. Tout y a été prévu et en particulier d'accueillir environ 1000 demandes d'enseignement actuellement non satisfaites. Le conservatoire rayonnera par sa fonctionnalité, son chef et ses talents, sans doute plus que pour son architecture extèrieure. Certains de son succès, nous ne pouvons que lui suggérer un nom de Chatou : celui de Charles Lamoureux, chef d'orchestre qui vécut dans sa villa de villégiature, la villa "Haëndel", 2 avenue du Parc de 1875 à sa mort en 1899. Son gendre, Camille Chevillard, qui vécut à sa suite dans la villa de l'avenue du Parc, est l'homme qui reprit son orchestre en 1897 et lui conféra très élégamment le titre de "Société des Concerts  Lamoureux". L'orchestre Charles Lamoureux existe toujours et détient une réputation internationale (cf lien sur notre blog).

 

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Portrait de Charles Lamoureux tiré de l'album "500 célébrités contemporaines" réunissant têtes couronnées, artistes et ingénieurs du monde entier dans les années 1890-1900, album édité par Felix Potin. 

 

 

Né en 1834 à Bordeaux, Charles Lamoureux était entré au Conservatoire de Paris en 1850 en gagnant sa vie comme violoniste dans un petit orchestre. Ayant obtenu un premier prix de violon en 1854, il fut admis à l'orchestre de l'Opéra. En 1858, il fonda et dirigea avec le concours d'Edouard Colonne les Séances  Populaires de Musique de Chambre où il fit la preuve de son habileté instrumentale et de ses qualités de chef. Il devint second chef d'orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire de 1872 à 1877.

Mais surtout, ayant épousé une riche héritière de l'industrie du dentifrice, Madame Mussot, en 1860, il se moqua du profit et joua selon ses goûts. Il créa en 1873 la Société d'Harmonie Sacrée et fit entendre les oratorios de Bach, Haendel Gounod et Massenet. Il n'hésita pas à donner des oeuvres inédites en France et promouvoir de nouveaux compositeurs  tels d'Indy, Lalo, Chabrier, Dukas, Chausson. Il dirigea de 1876 à 1877 l'orchestre de l'Opéra-Comique puis fut nommé chef de l'orchestre de l'Opéra en 1877 dont il devint une figure emblématique. Malgré un accueil hostile et parfois des émeutes, il persista à rejouer ses oeuvres préférées jusqu'à ce qu'il eût convaincu ses auditeurs. Son plus grand rôle dans la promotion de la musique a été relevé dans le Journal L'Illustration à propos de "Lohengrin" donné à l'Opéra de Paris en 1891 : " Lohengrin a passé sans encombre. Nous avons parlé de l'oeuvre, il est juste que nous parlions un peu de ses principaux interprètes, à la tête desquels on ne s'étonnera pas que nous mettions le vaillant chef de l'orchestre de l'Opéra : Lamoureux. Le plus petit chef d'orchestre français au physique, mais un des plus grands au niveau artistique. Admirateur passionné de Wagner, il a voulu le faire connaître aux Français. Y est arrivé avec plein succès. Le chef d'orchestre de l'Opéra doit être content." Par décret du 15 janvier 1879 du ministre de l'Instruction Publique, Charles Lamoureux avait été promu Chevalier de la Légion d'Honneur .

 

Sources :

base Leonore - ministère de la Culture - dossier Charles Lamoureux

"L'Illustration" - 19 septembre 1891 -www.lillustration.com

 

14/02/2013

LE VESINET, UN COMBAT A MENER

Le Vésinet, c’est avant tout une œuvre unique en Ile-de-France, la quintessence de l’architecture urbaine et paysagère conçue par Alphonse Pallu et le comte de Choulot, dont l’audace est entrée dans la postérité. Et si l’on parle des fondateurs, on peut évoquer ceux qui l’ont aimé jusqu’à leurs derniers jours, Joséphine Baker, Jeanne Lanvin, le philosophe Alain, Luis Mariano, Carette, Alain Decaux et bien d’autres. Le hâvre que représente Le Vésinet, défendu avec passion par plusieurs générations de la famille Jonemann, est pour la première fois menacé par un bouleversement complet au terme d’un projet de Plan de Local d'Urbanisme, les deux crises majeures pour son aménagement datant de l’entre-deux-guerres et du début des années soixante.  

Mardi 12 février 2013, l’association participait à cet effet à une réunion à laquelle elle avait été invitée par le collectif SAUVER LE VESINET, réunissant diverses associations dont le Syndicat d’Initiative du Vésinet.

Ce fut l’occasion d’entendre des hommes et des femmes de conviction attachés au cadre du Vésinet tel qu’il est, loin des intrigues qui se trament à l’intérieur et à l’extérieur de la commune depuis des années au gré de combinaisons sans vergogne. Car le constat est là : il y a tout à gagner à faire retirer ce projet. Il y a tout à perdre à se résigner. Le collectif, qui a dépouillé le document présenté de 680 pages, insiste sur un point essentiel et évident : Le Vésinet ne se divise pas. C’est un ensemble dont la collectivité tout entière bénéficie d’un bout à l’autre de l’Ile-de-France. Réduire les jardins, c’est faire disparaître des arbres, c’est entrer dans le cercle infernal des collectifs à tous les carrefours. C’est faire du Vésinet une banlieue.

Il est bien certain que l’action de SAUVER LE VESINET est contraire à toutes les vendettas idéologiques du moment, aux intrigues de partis et aux ambitions spéculatives. C’est précisément ce qui fait sa force aujourd’hui et demain. Les exposés entendus montrent d’ailleurs que contrairement à beaucoup, l’association sait de quoi elle parle. Et à chacun de se poser la question : pourquoi souhaiter la densification d’une ville fondée sur son intérêt paysagé ?

SAUVER LE VESINET est aujourd’hui une association qui a le goût du Vésinet, goût que nous partageons et au nom duquel nous lui avons apporté notre soutien. Le conseil municipal qui a voté le projet est aujourd’hui en phase de dissolution faute de quorum, 11 conseillers municipaux ayant eu la force et le courage de démissionner pour empêcher à l’avenir la réunion du conseil sur la base de ce projet. Nous leur rendons hommage ainsi qu’à tous les bénévoles qui engloutissent leur vie dans ce combat. Conserver un patrimoine tel que celui du Vésinet, ce n’est pas un crime, c’est un devoir.

Pour le conseil d'administration

Pierre Arrivetz 

 

 

Pour en savoir plus :

http://sauverlevesinet.wordpress.com

 

 

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Villa au Vésinet par l'architecte catovien Eugène Bardon (1843-1901) dans les années 1870 - Revue La Brique Ordinaire - villa située avenue de la Princesse

 

 

 

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13/02/2013

VOEUX 2013

chatounotreville.hautetfort.com :

 

48.657 visites en 2011 

 

 68.619 visites en 2012

 

 

MERCI A TOUS

et

 

TRES BONNE ANNEE 2013

VOEUX DE SANTE,

BONHEUR, PROSPERITE

 

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Locomotive 241 P SNCF fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, emblème de l'association. Equipée d'un moteur de 4000 chevaux, plus puissante locomotive à vapeur en Europe. Un exemplaire sauvé et restauré pendant 12 ans par des bénévoles, la 241 P 17, a été classé monument historique en 1990.

09/02/2013

LES AMIS DE LA MAISON FOURNAISE FONT SALLE COMBLE

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Madame Davy, présidente-fondatrice des Amis de la Maison Fournaise

L’Assemblée générale des Amis de la Maison Fournaise à laquelle notre association participait samedi 9 février 2013 salle Jean Françaix a montré que plus de trente ans d’existence n’ont en rien altéré l’activisme des dirigeants de l’association qui voient loin et entretiennent un souci de mise en valeur particulièrement flatteur pour Chatou. Sans se douter du résultat mais persuadées que cette année un grand crû s’annonçait, 200 personnes s’étaient donné rendez-vous pour y assister.

Le bilan de l’année passée faisait état de 540 inscriptions pour des sorties, visites, expositions et voyages culturels, manifestations costumées de l’association  Art et Chiffons, et en perspective un livre commémorant l’association pour ses trente ans, visites d’expositions sur l’art,  projets d’importation de tableaux impressionnistes etc…L’équipe formée par Madame Marie-Christine Davy, présidente, Monsieur Marty, trésorier, Monsieur Sarron, organisateur des sorties, Madame Daniélou, présidente de l’association Art et Chiffons, et Madame Malcorpi qui coordonne l'ensemble des activités, a montré une fois encore qu’elle tenait résolument les comptes, son public et les perspectives du souvenir de l’impressionnisme à Chatou.

La gazette des Amis de la Maison Fournaise prend elle aussi un nouvel essor grâce à l'implication de Monsieur Jean-Claude Gélineau et donne de la couleur et du style à un sujet qui n'en manque pas.

 

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Gazette n°8 des Amis de la Maison Fournaise

 

Le clou de l’assemblée a été la conférence sur les débuts du canotage entre 1800 et 1860 par Monsieur Frédéric Delaive, chercheur associé au CNRS et docteur en histoire contemporaine à l'université Panthéon-Sorbonne, champion de France d'aviron, auteur en 2003 d'une thèse intitulée Canotage et canotiers de la Seine, genèse du premier loisir moderne à Paris et dans ses environs (1800-1860), apportant un nouvel éclairage dans l'histoire du nautisme.

Un exposé rempli d’intelligence et de clarté soutenu par une très belle iconographie a emmené les auditeurs des premières évocations des embarcations en France au XVème siècle, aux circulations économiques et royales sur la Seine sous l’Ancien Régime, aux interdits bravés par des officiers de l’Empire sanctionnés pour avoir navigué à voile à Paris en 1804 sans autorisation jusqu’à ce qu’une date s’impose, la première ordonnance royale prise par Louis-Philippe autorisant la navigation de plaisance sur la Seine en 1840.

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Après avoir surmonté les caricatures persévérantes de Daumier sur ces bourgeois évaporés qui s’évadaient à la voile ou à la rame au gré des bouteilles de vin et d’une bagatelle sans répit, le canotage finit par abandonner son image délétère vers 1850. Cette réputation qui lui colla à la peau tînt selon l’auteur à la fracture que créait ce type de loisirs avec le labeur souvent ingrat exempt de repos dominical dont la plupart des Français étaient titulaires.

Devenu industrie à l’aune des sept constructeurs qui ornaient Paris en 1845, le canotage devint un sport encouragé par des régates patronnées par le prince de Joinville puis par la création d’une Société des Régates soutenue par Napoléon III en 1853. Le canotage et la Seine purent symboliser la représentation de Paris pour le prestigieux journal L’Illustration, qui en fit son en-tête. 

 

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En-tête de l'Illustration en 1872 - collection de l'auteur - crédit tous droits réservés www.lillustration.com 

 

Dans les années 1860, Manet et Courbet placèrent en arrière-fond de leurs tableaux des embarcations, représentant encore la fuite des amours jugées scandaleuses. Le rapprochement avec les us et coutumes anglais devait inspirer à la fin du XIXème siècle la construction de quelques clubs-house assez décoratifs interdits aux femmes mais surtout la construction de hangars à bateau et de flottilles aux côtés des guinguettes sur la Seine dont Chatou conserva longtemps un exemple grâce à l’entreprise Fournaise.

Un grand buffet solda cette instruction passionnante qui justifia des applaudissements nourris en direction du conférencier. En quelques heures, Les Amis de la Maison Fournaise ont remporté un succès d’audience et un succès d’estime incontestables.

 

* rappelons que l'une des personnalités ayant vécu à Chatou est Jean Séphériadés, champion de France (1942-1946) puis champion d'Europe d'aviron (1947) - voir nos rubriques "Personnalités, Chatou dans l'industrie maritime"