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14/11/2012

1928 : DERNIERES HEURES DU C.N.C. A CHATOU

Le Cercle Nautique de Chatou (CNC), fondé en 1902, fut une enseigne permanente dans le monde de la voile jusqu’à sa disparition lors de la deuxième guerre mondiale. Son activité offrit au Chatou des « Roaring-Twenties » une animation qui s'est reconstituée aujourd’hui sous une autre forme, et ce, grâce au savoir-faire de l’association Sequana. 

Le Cercle émigra à Meulan en 1929, non sans avoir fait  de Chatou dans les années qui précèdent un lieu de compétition sportive, chose qu’il nous est difficile de concevoir aujourd’hui tant la vitesse du vent est faible sur la Seine.

Des témoignages pittoresques furent recueillis dans plusieurs revues dont la prestigieuse « L’Illustration ». Mais citons ici le compte-rendu instructif d’une régate à Chatou le 6 mai 1928 dans le journal "Le Yacht" :

« Dimanche dernier s’est disputé le Prix de la Société des Régates de Ouistreham. Il nous a été rarement donné de pouvoir contempler un départ de 22 monotypes dans le bassin de Chatou. La ligne de départ, qui n’a pas cent mètres de large, était littéralement couverte de voiliers et il fallut l’habileté déployée par les barreurs du club pour que les départs ne se transforment pas en un terrible cafouillage.

Un courant violent gêna la régate et le vent, à la descente, rendit la course un peu fastidieuse. Les débuts du nouveau bateau de Monsieur Edmond Martin, construction Giquel, furent particulièrement réussis : Extra-Dry II remporta facilement la victoire et nous sommes heureux de féliciter ici et propriétaire et constructeur. Belles courses de Kin-Kin et Trotinette.

Monsieur Kisby, un des plus anciens membres du CNC, présidait la course.

Malheureusement, de nombreux coureurs abandonnèrent après le premier tour, ne se sentant pas le courage d’entamer un second tour contre vents et courant.

Résultats :

1.       Extra-Dry II, à M. Edmond Martin

2.       Etourneau, à M.P.Harlé

3.       Kin-Kin, à M. Hemjic

4.       Trotinette, à M.Trotain

5.       Fox-Trot II, à M. Loys des Fillières

6.       Lézard, à M. Hadengue

7.       White-Cat II, à M.M. Lechat et Martin

8.       Avolo, à M. Messager

9.       Couin-Couin, à M.Lambert

10.     Flemme, à M. Maquerou

11.      Lambda, à M. Robert Martin

 

Ont abandonné : Goëland, barré par M. J.Hadengue, Porc-Epic à M.Thierry, Crapoussin, à M. Rimoux Salen, Pouet-Pouet, à M.Hug, n°46 à M. Lebrun, La Belote, à M. Rémon (décorateur-ébéniste ayant vécu à Chatou, longuement évoqué sur notre blog), n°62 à M. Bachet, Chardon, à M. Humbert, Pépette, à M. Prat, Ber-Pié, à M. Longe-Pié.

Le puissant cruiser auxiliaire Kiwi, de M. Guenot, et le canot automobile du C.N.C., le Spirit-of-Chatou, escortaient les coureurs.

Dimanche prochain se courra la Coupe Lucien Lelong (4ème année), réservée aux Dames. Le premier prix consiste en une robe sortant des ateliers bien connus Lucien Lelong, et le second en un chapeau offert par Monsieur Lebrun. Nul doute que toutes les yachtwomen du C.N.C. ne s’inscrivent dans cette compétition."

 

11/11/2012

"CLEMENCEAU" SUR FRANCE 3

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Sortie du Traité de Versailles: au premier plan, Clemenceau et Wilson, au fond, quatrième en partant de la gauche, Georges Mandel, son jeune chef de cabinet, né à Chatou le 5 juin 1885. Source : "Georges Mandel, l'homme politique" par Georges Wormser - cliché coll. Georges Sirot - Librairie Plon 1967.

 

Servi par une reconstitution sans défaut et des comédiens excellents, Didier Bezace dans le rôle de  Clemenceau, Marc Citti dans celui de Georges Mandel, Grégory Gadebois dans celui de Georges Wormser et Thierry Gibault dans celui du général Mordacq, le téléfilm « Clemenceau » d’Olivier Guignard diffusé sur France 3 le 10 novembre 2012 a offert au grand public l’histoire d’une phase décisive de la Grande Guerre. Alors que le conflit mondial, loin de s’enliser, tournait au désavantage de la France trois ans après son déclenchement, Georges Clemenceau, ancien président du Conseil de 1906-1909 alors âgé de 75 ans, fut nommé en désespoir de cause par le président Poincaré. Changement de chef, changement de méthode, changement de commandement, changement d’attitude. La durée et le caractère meurtrier du conflit auraient perdu tout sens si la France avait signé une paix blanche. 

Le général Foch nouvellement nommé contenait l’invasion, mais il manquait les clés de la victoire : l’arrivée du million de soldats américains conjuguée au lancement des chars et à la multiplication des avions, fit  passer l’espoir dans le camp allié en août 1918. La persévérance payait enfin, Foch faisait reculer l’armée allemande. Pendant tout ce temps, Georges Mandel agissait, défaisait les intrigues, représentait Clemenceau dans tous les secteurs hors la guerre. Il fut le chef de cabinet de Clemenceau, l’homme de confiance détesté qui tint les parlementaires jusqu’à la victoire.

Même en fiction, le discours de Clemenceau et ses paroles sur la « France retrouvée » aux côtés des représentants de l’Alsace-Lorraine, ont permis au spectateur de ressentir l’émotion bouleversante du sacrifice et de la gloire du pays. « Etre fort pour imposer la paix », un appel de raison de Clemenceau rendu à la vie civile que l’on refusa d’entendre. En 1920, battu aux élections présidentielles sur la campagne d’Aristide Briand qui fit élire Paul Deschanel, dont le passage à la folie interrompit piteusement le mandat, Clemenceau vit peu à peu jusqu’à sa mort son action se diluer dans les jeux parlementaires habituels et l’impuissance de la S.D.N. promue par Briand apparaître au grand jour.

Après la disparition de Clemenceau (1929), Georges Mandel fut le seul parlementaire avec Henri de Kerillis à s’opposer aux violations continuelles des clauses du traité de Versailles. L’éclat de la victoire de 1918, le patriotisme de la Grande Guerre, le tribut trop lourd payé par la France, furent jetés aux orties. A l’arrivée d’Hitler, un pacifisme électoraliste, un nationalisme de règlements de compte, une stratégie de défense nationale forgée par la médiocrité, relayèrent puis balayèrent la victoire de 1918.

01/11/2012

EN REMONTANT LES CHAMPS-ELYSEES AVEC SACHA GUITRY (1938)

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Ci-dessus, Sacha Guitry et Raymond Galle, à gauche, pendant une prise de vue du film "En remontant les Champs-Elysées". Ciné-Miroir - 13 mai 1938.

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En 1938, une foule s'égaya dans la forêt de Chantilly. Sacha Guitry y tournait un film dont la postérité ne fut pas assurée : "En remontant les Champs-Elysées", première histoire cinématographique de "la plus belle avenue du monde." Le caractère historique y fut peut être malmené à la faveur des interprétations du maître mais la douceur des aventures à la française y conserva toute sa saveur. Sacha Guitry devait s'exprimer en ces termes sur son oeuvre :

"Quant à l'aspect décousu d'un tel ouvrage, n'offre-t-il pas au lecteur éventuel des possibilités de collaboration qui ne sont pas à négliger ? Les liens qu'il imagine - images imaginées - augmentent sa surprise, le tiennent en éveil et c'est ainsi tout à la fois que, comblant tous les vides, il comble ses désirs. Voilà comment je vois la chose.

Donc, à bâtons rompus, voici l'histoire des Champs-Élysées de 1617 à 1938. La voici véridique - et parfois vraisemblable - car je prétends que ce n'est pas mentir que d'affirmer effrontément des vraisemblances irréfutables. Oui, je revendique le droit absolu de supposer des incidents restés secrets et de conter des aventures dont je n'ai pas trouvé la preuve du contraire.

Mais, pour avoir remonté les Champs-Élysées, de la Concorde jusqu'à l'Étoile, pour l'avoir fait de 1938 jusqu'à 1617, j'ai dû puiser à bien de sources, on l'admettra.


Partant de Michelet pour aller à Lenôtre *, en passant par Lavisse, feuilletant les Goncourt, puis relisant Hugo - ce journaliste de génie quand il le veut : voir Choses vues ! - revenant à Lenôtre, y revenant sans cesse, consultant Georges Cain, questionnant Cabanès et ne négligeant rien - dépouillant des Correspondances, dévorant des Mémoires, fouinant par ci, cherchant par là - et trouvant n'importe où d'inouïs incidents, qui sembleraient douteux si la Duchesse d'Abrantès ou le Baron de Grimm n'en avaient pas été les témoins si, preuves à l'appui, l'ouvrage de Paul d'Ariste et Maurice Arrivetz n'en venait confirmer l'authenticité, si les dates n'étaient pas là, éloquentes, formelles, et si Michaud, le biographe était faillible ! oui, oui, cherchant partout, mais n'oubliant jamais que Lenôtre, ce maître, à qui je demandais un jour quel était le plus grand de tous les historiens, m'a répondu :  "Mais... les archives !"  L'intransigeant - 30 mars 1938.

 

* Lenôtre (1855-1935) , historien et auteur dramatique, membre de l'Académie Française

 

Nous ne pouvions rester insensibles à cette coïncidence et à cet hommage rendu au livre de Paul d'Ariste et Maurice Arrivetz, arrière grand-père de Pierre Arrivetz. Paru en 1913, décrivant les Champs-Elysées de leurs origines au XIXème siècle, l'ouvrage, qui promène le lecteur dans des temps reculés inhospitaliers,  y gagna, lui, une petite postérité.

 

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Les Champs-Elysées, livre de 1913 - 314 pages, illustrées par 14 plans et 21 estampes - Emile-Paul éditeur

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Maurice Arrivetz en 1929. L'histoire n'était pas son métier. Il était l'un des quatre inspecteurs principaux des services administratifs de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord où il fit toute sa carrière. La Compagnie des Chemins de Fer du Nord, fondée en 1845 par James de Rotschild, fut dans l'entre-deux-guerres dirigée par un descendant de la famille, le baron Edouard. Plus grosse compagnie de chemin de fer français, celle-ci disparut en 1938 lors de la création de la SNCF. Robert Le Besnerais, ingénieur en chef de l'exploitation de la Compagnie du Nord, fut le premier président de la SNCF désigné par l'Etat.

 

 

Nous recommandons pour toute recherche sur l'histoire du cinéma dans la presse ancienne de s'adresser à La Galcante, 52 rue de l'Arbre Sec, 75001 Paris et à la librairie Scaramouche, 161 rue Saint-Martin, 75003 Paris.

L'EXPOSITION PIERRE RANNAUD EST L'EXPOSITION DE CHATOU

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Au Musée Fournaise dans l'Ile de Chatou s’achèvera le 4 novembre 2012 une exposition qui fera date dans l'histoire du site. Fruit d'un concours de circonstances, elle est un grand succès. On y admire l’œuvre de Pierre Rannaud (1927-2011), peintre de Chatou qui a consacré sa vie à poser les reflets et les couleurs de notre ville, de sa région et de son patrimoine. Les sujets abordés témoignent d’une école de Chatou que le peintre continuait d’incarner à travers une palette insoupçonnée de toiles et un style sans équivalent. Pierre Rannaud a rendu un très bel hommage à Chatou. Cette exposition restera également grâce à lui  l’une des plus emblématiques du musée, magnifiée par une œuvre suscitant bien plus que la curiosité, une  adhésion complète et en conclusion une fierté intèrieure pour une âme de catovien.

21/10/2012

A RUEIL, CONFERENCE COMBLE SUR LE TRAMWAY PARIS-SAINT-GERMAIN

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L'ancien hôtel de ville de Rueil-Malmaison

 

A Rueil se tenait aujourd'hui dimanche à 15h30 une conférence de Monsieur Marc André Dubout, navigateur de Sequana et historien des chemins de fer, dans l'ancien hôtel de ville, concernant le tramway Paris-Saint-Germain.

Organisée par la Société Historique de Rueil-Malmaison à l'initiative de Monsieur Latou, président, et de Madame Latou, administrateur, également administratrice de la Mémoire de Croissy, cette conférence a retenu l'attention de cent personnes venues en partie de communes voisines.

L'assistance n'a pas démenti le vif intérêt  qui existe depuis toujours en France pour les moyens de locomotion. De son côté, Monsieur Dubout a réalisé un travail très fouillé qu'il a restitué avec aisance, esprit de synthèse et conviction. On ne peut s'empêcher de retenir le formidable élan du progrés technique qui accompagna la seconde moitié du XIXème siècle pour lui permettre d'entrer dans la Belle Epoque.

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Monsieur Marc André Dubout, conférencier, et Madame Bernadette Latou, administratrice de la Société Historique de Rueil-Malmaison.

 

Les véhicules les plus divers, les projets les plus variés, les circuits les plus improbables, présidèrent à la réalisation, parfois à l'abandon ou à la superposition de projets de tramways avancés par diverses compagnies privées, projets eux-mêmes encouragés par la Compagnie de l'Ouest, dont le réseau irriguait la banlieue et accueillait les voyageurs du tramway. La vision des cartes postales anciennes du tramway, réunies par l'auteur pour toutes les lignes, a contribué au charme de ce voyage dans le temps.

 

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Une carte postale affranchie le 11 février 1908 et reproduite dans le livre "Mémoire en Images Chatou" (éditions Alan Sutton), évocation de l'ancien Chatou. La locomotive pourrait être une Blanc-Misseron selon les indications de Monsieur Dubout. 

 

Chatou, dont le premier tramway à vapeur entra en service le 1er mars 1904 en direction de Rueil et Le Pecq fut parmi les derniers tronçons installés. Au contraire de Rueil qui bénéficia du premier tramway hippomobile de la banlieue en 1855. Etaient présents des membres de l'association Chatou Notre Ville dont Pierre Arrivetz et Alain Paillet, ce dernier pionnier de l'idée d'un tramway au nord de Chatou traversant la Seine en direction de Paris. RUEIL CONF 2.jpg

Alain Paillet aux côtés d'un panneau réalisé pour la conférence par Monsieur Dubois (ci-dessous), membre de la Société Historique de Rueil-Malmaison. 

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Cette conférence très instructive avait lieu dans un édifice historique de Rueil, l'ancien hôtel de ville inauguré en 1869 sous Napoléon III, dont l'apparence de château des songes tourné vers le ciel vient encore suggérer que la conquête industrielle fut pour la France une source d'aisance et de prestige, un acte de foi pour les générations futures. 

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DECHETS EN SEINE

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"Comprendre pour agir", un slogan du SITRU faisant appel à l'engagement de chacun

 

L'Association Chatou Notre Ville intervient pour la défense de l'environnement à quelques titres bien que la tendance historique et patrimoniale, à notre sens bien trop fragilisée dans l'opinion et l'éducation, y soit prédominante :

- intervention lors des enquêtes publiques touchant à l'urbanisme

- participation au nettoyage des berges de Seine

- propositions en faveur des espaces verts et des circulations douces (tramway, navette fluviale), proposition d'étude d'une hydrolienne au barrage de Chatou, défense des arbres d'essence noble

Il n'en demeure pas moins que son rôle le moins négligeable relève de la communication  notamment au regard d'actions menées à une échelle plus vaste.  On a ici en tête le développement du SITRU, le Syndicat Intercommunal de Traitement des Résidus Urbains, dont les campagnes se multiplient en direction du public, des parents et des enfants.

Ainsi, dimanche 21 octobre 2012, une très importante manifestation "portes ouvertes" à feu continu avec ateliers, projections, visites, véritable forum du recyclage, se déroule jusqu'à 17 heures à l'usine Cristal 17 rue de l'Union à Carrières-sur-Seine, soit à la frontière nord de Chatou où a été établi en 1938 le premier centre de traitement des déchets.

Le caractère communicatif et pédagogique de cette entreprise est maintenant imprimé depuis plusieurs années à travers l'action du président du SITRU, Monsieur Alain Gournac, sénateur-maire du Pecq, qui lui a apporté une image positive, dans un domaine jusqu'alors perçu comme un mal nécessaire assorti de son cortège de nuisances. L'association ne peut que vous inciter à consulter le site du SITRU pour profiter de ses informations (cf "adresses utiles" colonne en bas à gauche du blog). 

 

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Le journal d'actualité du SITRU est le premier vecteur de publicité du recyclage

 

 

 

Publié dans ENVIRONNEMENT | 10:36 | Commentaires (0) | Lien permanent

CEREMONIE DU 25 AOUT 2012 DE L'ASSASSINAT DES 27 RESISTANTS DE CHATOU

Le 25 août 2012 avait lieu la cérémonie commémorative du massacre des 27 résistants de Chatou. La période des vacances a réduit considérablement la participation non seulement des élus mais des Catoviens, et ce d’autant plus que l'annonce de la date n’est plus publiée. Une journée au-delà des vacances scolaires en septembre a en effet été arrêtée par la municipalité pour commémorer la Libération et les évènements qui y sont liés.

La date du 25 août est cependant la date anniversaire de la boucherie perpétrée en 1944 par un détachement S.S. rappelé sur dénonciations locales contre 27 résistants réunis au château de la Pièce d’Eau.

Conscients que ce drame ne doit pas finir dans l’oubli, qu’il demeure le plus important massacre commis en Ile-de-France au moment même où Paris était libéré, les membres de l’Amicale des Fusillés, Résistants et FFI conduits par Monsieur  Alain Hamet, son président,  ont jusqu’à présent obtenu le maintien d’une cérémonie à Chatou et sous l’Arc de Triomphe.

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Pierre Arrivetz, porte-drapeau suppléant de l'Amicale des 27 Martyrs, membre de l'U.N.C. et du Souvenir Français à titre historique pour l'association Chatou Notre Ville, guidé par Jean-Pierre Ratel, ancien combattant et élu local fidèle aux manifestations de Chatou, à sa gauche. Les clichés ont été pris par Madame Ratel. 

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Un groupe d’une vingtaine de participants formé autour d’Alain Hamet, descendant du commandant Torset assassiné, et emmenant quelques élus municipaux, Messieurs  Jean-Pierre Ratel, Jean-Louis Boulègue, Patrice Lechevalier et Pierre Arrivetz, a donc pris position sous les couleurs du drapeau français pour la sonnerie aux morts. Moment toujours émouvant, il fut servi par une chaleur suffisamment pesante pour que le manque d’eau se fasse sentir dans l’enceinte de l’hôtel de ville où les anciens combattants durent être ravitaillés en eau minérale par l’auteur de ces lignes.

Il y eut comme d’habitude une grande dignité dans le déroulement des opérations encadrées par les descendants des fusillés, Messieurs Alain Hamet, Jean-Pierre Ratel, ainsi que Jean-Louis Boulègue remplaçant exceptionnellement Monsieur Christian Faur, délégué aux Anciens Combattants, lui-même atteint par un deuil familial. La Marseillaise et le Chant des Partisans ont pu retentir en l'honneur des victimes, ce qui n’est qu’un devoir envers la mémoire de ces hommes, jeunes et moins jeunes, qui payèrent de leur vie leur goût de la liberté et de l’indépendance de la Patrie pour l’esprit de délation de quelques-uns, dont les noms frappés d’infamie ont été à peu prés effacés de la mémoire collective.   

 

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Les 27 Martyrs de Chatou dont les noms sont associés aux vers de Victor Hugo :

"Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie

Ont droit qu'à leurs cercueils la foule vienne et prie". 

 

 

N.B. : la connaissance de l’évènement des 27 Martyrs, qui donna lieu à l’un des rares procès abouti de la Libération (évoqué notamment dans les actualités cinématographiques Pathé de 1946) a conduit l’association Chatou Notre Ville à éditer son histoire à travers des témoignages inédits dans le coffret audio « Les Voix de la Guerre 1939-1945 » décrit dans ce blog.

13/10/2012

LES BERGES DE SEINE NETTOYEES

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La Seine au pont RER de Chatou - cliché octobre 2012

 

 

La Seine, écrite, chantée, contemplée, acte de naissance des villes de l’Ile-de-France, lieu de culte des premières navigations de la villégiature des parisiens, source inépuisable, route paisible vers la Manche et l’Atlantique : ses caractères sont si nombreux qu’on ne finit par en retenir qu’un seul : le plus important, celui du cadre naturel, même aménagé, que le fleuve offre aujourd’hui à des dizaines de milliers d’habitants et qui demeure une sorte de barrière ancestrale contre le gigantisme urbain et l’animation projetés par la capitale.

Il y a presque 140 ans, en décembre 1872, la Seine était en proie à ses humeurs, envahissant à nouveau les îles de Chatou, empêchant la reconstruction des ponts détruits pendant la guerre franco-prussienne. Une gravure en témoigne encore.

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Aspect des îles de Chatou inondées - le pont de chemin de fer n'est pas encore reconstruit et la traversée des voitures se fait sur un pont de bateaux - L'Illustration 14 décembre 1872 - Crédit L'Illustration tous droits réservés - www.lillustration.com

 

 

 

140 ans plus tard, quelques habitants de Chatou entendent marquer symboliquement l’erreur commise par la négligence des humains pour la préservation de ce patrimoine. Le nettoyage des berges de la Seine a reçu son décret d’action dans un bénévolat initié par Monsieur Jean-Louis Boulègue, conseiller municipal, sous le patronage de la municipalité.

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Jean-Louis Boulègue lors du verre de l'amitié qui a clos le ramassage

 

Il y a certainement un chapitre juridique à base d’inventaires, de protections et  de prescriptions à repenser pour redonner aux bords de Seine de Chatou toute la mesure du patrimoine collectif qu’il représente. 

Dans l’attente, cette opération de nettoyage a mobilisé une trentaine de personnes de Chatou. L’association Chatou Notre Ville, représentée par 5 membres l’an dernier, a cette fois-ci mobilisé 10 personnes dont ses administrateurs : Pierre Arrivetz, président-fondateur, François Nicol, trésorier, Suzanne Blache, secrétaire-adjointe, Jean-Claude Roekens, Catherine Bastien, Lars Nordin, Lee Neumann, son épouse et son fils, Marie-Thérèse Conraux.

L’an dernier, une déchetterie était découverte avec désolation, le temps manquant pour ramasser les détritus. Le 13 octobre 2012, les trois heures de ramassage ont suffi à constater que l’opération de l’an dernier avait inauguré une ère de dépollution de plusieurs années. Moins de la moitié des détritus ramassés l’an dernier l’a été cette année. C’est donc une satisfaction importante pour une troupe réduite  recherchant le résultat et l’adhésion publique.

 

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François Nicol, trésorier et bienfaiteur de l'association

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Marie-Thérèse Conraux, adhérente

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Jean-Claude Roekens, ancien trésorier et fondateur de l'association

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Une image de végétation - en face, en bas des berges de l'Ile, deux barrières en fer tombées depuis plus d'un an - la Navigation Fluviale n'est pas intervenue

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On reconnaît les volontaires de l'opération : de gauche à droite, François Nicol, Jean-Claude Roekens, Suzanne Blache, Catherine Bastien, Marie-Thérèse Conraux, Lars Nordin, le maire de Chatou, Ghislain Fournier, Lee Neumann.

 

 

 

    

02/10/2012

RECORD BATTU

Chers internautes,

Nous vous informions que l'an dernier, notre blog associatif avait pris une ampleur nouvelle au milieu de sites institutionnels subventionnés, atteignant 48.000 visites pour l'exercice 2011. Il apparaît aujourd'hui qu'au 1er octobre 2012, le nombre de visites a atteint le chiffre de 50.024, ce qui laisse présager un résultat très encourageant au 31 décembre 2012.

Afin de nous permettre de continuer notre activité, nous vous encourageons vivement à adhérer à l'association, aucune de nos manifestations, publications et recherches ne vivant du denier public.

Merci de votre soutien. Bonne lecture !

Le conseil d'administration 

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12/09/2012

LES DEBUTS DE L'URBANISATION DE L'AVENUE D'EPREMESNIL

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L’avenue d’Eprémesnil créée vers 1848 le fut sur les instances du baron d’Eprémesnil, éphémère maire de Croissy disparu en 1853, propriétaire à Chatou du terrain dit les « Pavillons » sur les bords de Seine. Les études de Monsieur Pierre Lefébure, président puis président d'honneur de la Mémoire de Croissy, ont mis en lumière la situation de ce grand propriétaire : conseiller municipal de Croissy depuis 1843, Jacques Charles Georges d'Eprémesnil en fut maire pendant 4 mois en 1848 puis en devint à nouveau conseiller municipal de 1848 à 1853. Chef de bataillon d'infanterie, il possédait le château de Croissy.

Ses successeurs achevèrent par adjudication le 2 septembre 1855  en l’étude de maître Mérard le projet de lotissement entamé quelques années plus tôt par le baron sur une partie du terrain lui faisant face en bordure du fleuve.

Cette seconde phase de morcèlement se fit à partir de la mise en adjudication "d'une grande propriété située entre l’avenue d’Eprémesnil et l’avenue des Tilleuls* en 7 lots" dont le 1er lot comprenait une villa « élevée sur de grandes caves », composée « d’un rez-de-chaussée composé d’un grand vestibule dans lequel est l’escalier, salon, salle à manger et salle de billard, tout parqueté, cuisine et office , d’une premier étage composé de 5 chambres et trois cabinets parquetés et d’un second étage composé d’une grande chambre et de deux chambres de domestiques. Le tout couvert en ardoises. Jardin entourant ladite maison, planté de tilleuls et autres arbres, dans lequel est un puits. Le tout contenant 20 ares 46 centiares, tenant d’un côté l’avenue d’Eprémesnil, d’autre côté le deuxième lot, d’un bout Monsieur Déville et d’autre bout le troisième lot. » Ce lot était de loin le plus onéreux, étant mis à prix  42.500 francs.

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Documents relatifs à la mise en adjudication du 2 septembre 1855 remis à l'auteur par Madame Denise Vernay, administrateur de la Mémoire de Croissy

 

Un second lot était construit, le lot n°4 situé dans la "rue de Croissy à Chatou" (depuis 1918 rue du Général Colin). Mis à prix pour 9.200 francs, il était décrit de la manière suivante : « une petite maison (…) consistant en un rez-de-chaussée, composé de quatre pièces, dont deux à cheminée, une cuisine, un petit cellier, un escalier, grand grenier sur le tout, couvert en tuiles. Jardin planté d’arbres derrière ladite maison. Le tout contenant 14 ares 8 centiares, tenant d’un côté Monsieur Andrieux-Barrié, d’autre côté une avenue, d’un bout la rue de Croissy, et d’autre bout les deuxième et troisième lots. »

Les autres lots étaient des terrains nus,  mis à prix dans une fourchette variant de 3.900 francs à 4.900 francs.

Il convient de noter qu'à deux reprises ce sont des croissillons qui apportèrent à notre commune un aménagement décisif pour ses bords de Seine  : le seigneur Gougenot de Croissy (1721-1751) qui prit l'initiative de la réalisation de l'avenue des Tilleuls prolongée à Chatou et le baron d'Epremesnil qui édifia dans notre commune le premier lotissement de villégiature depuis l'arrivée du chemin de fer en 1838. L'avenue d'Eprémesnil fut une vitrine des villas de villégiature à Chatou jusqu'à ce que celles-ci fussent  détruites dans les années soixante à quatre exceptions prés.

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Villas de l'avenue d'Epremesnil en 1900, un balcon de la villégiature donnant sur un chemin de halage, aujourd'hui le quai Jean Mermoz (baptisé par délibération du conseil municipal du 28 février 1937 sur proposition du maire Jules Ramas). Le 7 novembre 1847, la municipalité du notaire Délivré avait baptisé ce chemin Quai des Papillons.

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* l’avenue des Tilleuls était alors dénommée comme telle dans la partie que nous connaissons correspondant à l’avenue Larcher baptisée depuis 1882. Cette portion de l'avenue des Tilleuls fut également appelée avenue de la Rivière de 1867 à 1882.