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21/02/2012

DROLE D'EPARGNE

La Révolution avait soulevé le tumulte et l’enthousiasme. Les bases d’une société nouvelle plus libre et plus équilibrée étaient recherchées par tous ceux qui avaient la foi en l’évolution. Le comte de Mirabeau (1749-1791), tout à la fois royaliste et révolutionnaire, avait contribué à ce que rien ne puisse entamer cette aspiration que l’on avait écartée depuis trop longtemps au détriment de la classe la plus laborieuse et la plus nombreuse de la société.

 

 

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Portrait tiré du livre "Mirabeau" de Louis Caste (éditions Dardanchet 1942)

 

 

Parmi les causes dont il se saisit peu avant sa mort le 2 avril 1791, celle de la création d’un système d’épargne l’avait amené à défendre une organisation importée d’Italie : un plan de tontine viagère et d’amortissement proposé par Monsieur Joachim Lafarge, un homme que nous connaissons pour avoir été au terme de son entreprise le propriétaire de l’actuel hôtel de ville de Chatou de 1801 à 1808 (édifice demeuré maison de maître jusqu’en 1878).

 

 

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Joachim Lafarge fut propriétaire de la maison de l'actuel hôtel de ville avant son changement d'affectation

 

 

 

Dans son ouvrage, « La Caisse d’Epargne et de Prévoyance de Paris » publié en 1892, Monsieur Bayard rapporta ce que Mirabeau déclama à l'Assemblée Nationale au sujet de la proposition de Monsieur Lafarge :

 

« Vos comités trouvent une foule d’avantages dans l’adoption du projet de Monsieur Lafarge. Il en est un dont ils ne vous parlent point, c’est qu’un pareil établissement, rappelant sans cesse à la classe indigente de la société des ressources de l’économie, lui en inspirera le goût, lui en fera connaître les bienfaits et, en quelque sorte, les miracles.

 

J’appellerais volontiers l’économie la seconde providence du genre humain. La nature se perpétue par des reproductions, elle se détruit par des jouissances. Faites que la subsistance même du pauvre ne se consomme pas tout entière ; obtenez de lui, non par des lois, mais par la toute-puissance de l’exemple, qu’il dérobe une très petite portion de son travail pour la confier à la reproduction du temps, et, par cela seul, vous donnerez les ressources de l’espèce humaine.

 

Et qui doute que la mendicité, ce redoutable ennemi des mœurs et des lois, ne fût détruite par de simples règles de police économique ? qui doute que le travail de l’homme dans sa vigueur ne pût se nourrir dans sa vieillesse ?

 

Puisque la mendicité est presque la même chez les peuples  les plus riches et parmi les nations les plus pauvres, ce n’est donc pas dans l’inégalité des fortunes qu’il faut en chercher la véritable cause, elle est tout entière dans l’imprévoyance  de l’avenir, dans la corruption des mœurs et surtout dans cette consommation continuelle sans remplacement qui changerait toutes les terres en désert, si la nature n’était pas plus sage que l’homme.

 

Monsieur Lafarge appelle son projet : tontine viagère et d’amortissement ; je voudrais qu’il l’eût appelé : caisse des épargnes, caisse des pauvres ou caisse de bienfaisance ; ce titre aurait mieux fait connaître au pauvre ses besoins et au riche ses devoirs. Assez de fortunes ont été amoncelées par l’avarice, en accumulant des intérêts, en échangeant des privations par des richesses. Il faut aussi apprendre à la classe indigente ce moyen de se préparer un plus doux avenir (…)."

 

L’oraison se poursuivit par de très belles paroles mais l‘Assemblée Nationale, bien qu’émue du talent déployé dans cette nouvelle harangue, ne fut pas convaincue à juste titre par le projet présenté.

 

Le refus de l’Assemblée n’entama pas la détermination de Joachim Lafarge, qui ouvrit ses bureaux 53 rue des Blancs-Manteaux à Paris.

 

Le 17 août 1791, Monsieur Lafarge, soutenu par deux administrateurs Messieurs Mitouflet de Beauvais (futur maire de Chatou sous la Restauration voir notre revue "Chronique des temps difficiles 1814-1830") et Mignon Duplanier, présenta un mémoire en vue d’obtenir un brevet d’invention pour son plan de tontine sous le nom de « Caisse d’Epargne et de Bienfaisance », retenant ainsi  la suggestion de Mirabeau, pour une durée de 5 ans « avec le privilège exclusif que la loi y attache », au titre des entreprises bénéficiant des nouvelles dispositions sur le droit de propriété.

 

Le principe de la Caisse reposait sur une cotisation des "riches" avec un intérêt de 5% garanti la première année et « augmenté chaque année par les chances du tirage » jusqu’à percevoir 3000 livres de rente par action, en plaçant les sommes sur la tête de leur fils en bas âge. « Si l’enfant périt, il perd tout à la vérité, mais l’éducation et la dot lui auraient coûté beaucoup plus ; si son fils vit, le riche est assuré de jouir abondamment, et au bout de 18 à 20 ans, il le  marie avec des rentes qui forment la dot la plus riche ».

 

Parallèlement, "le pauvre" devait cotiser 90 livres en 10 ans, à raison de 9 livres par an. « Sa mort fait gagner très peu aux riches, tandis que celle de ses derniers le rend héritier des sommes qu’ils ont versés dans la Caisse. »

 

Le 31 mars 1793, la Caisse de Monsieur Lafarge annonçait : « Le devoir le plus important, celui qui tenait le plus à la délicatesse et à la probité des directeurs et administrateurs, est totalement rempli. Les 32.894.160 millions, 7 livres et 10 sols, produit des 460 et 19.608 actions tant entières que partielles composant la masse de la Société, sont totalement employés en contrats perpétuels sur l’Etat et assument, pour le recouvrement au nom collectif des actionnaires, le service des arrérages et des accroissements auxquels ils ont droit par succession les uns aux autres. »

 

Ce système qui s’était assis sur la nouveauté et la crédulité, avait continué son cours sous les tribulations du Directoire.

 

 

Le Premier Consul fut amené à revoir  la question d’un autre œil : il nomma un Commissaire prés de l’établissement de la Caisse d’Epargne, seize actionnaires ayant déposé plainte selon un rapport annexé aux délibérations de la Société le 4 Prairial an 12 (1804).

 

Un rapport fut établi par les maîtres des requêtes au Conseil d’Etat le 12 décembre 1808, Le Camus de Néville, Pasquier et Coquebert de Monthret à la demande de l’Empereur.

 

Convaincu par les conclusions du rapport, Napoléon signa sur avis du Conseil d’Etat le 1er avril 1809 un décret prévoyant que trois administrateurs prés le conseil municipal de la commune de Paris nommés par le préfet du Département de la Seine seraient chargés de gérer au mieux les intérêts des actionnaires cependant que les contestations furent renvoyées devant la Cour des Comptes.

 

Puis, c’est du quartier général impérial de Wilna, le 4 juillet 1812, que Napoléon arrêta que la Caisse des employés et artisans, entité de la Caisse Lafarge « composée jusqu’à ce jour de 2 sociétés distinctes, ne formerait plus qu’une seule société dans l’organisation nouvelle.»

 

Par un arrêt définitif rendu en séances les 18,22,23 et 29 décembre 1813, la Cour des Comptes déclara « en débit les directeurs de la société en inscription de 5% consolidés sur les dix exercices des capitaux de la première société de la somme de 108.468,91 francs. » La liquidation des Tontines Lafarge était consommée.

 

 

 

 

Sources :

 

- archives du Musée de la Poste

- bibliothèque administrative de la Ville de Paris

 

 

 

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Locomotive SNCF 241 P compound fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, emblème de l'association.

 

 

 

 

 

 

15/02/2012

L'ECOSSAIS DE CHATOU

 

Le compositeur LEO DELIBES (1836-1891) fut un spécialiste de l'opérette. On lui doit une cinquantaine d'oeuvres musicales dont celle de "L'OMELETTE à la FOLLEMBUCHE", opérette-bouffe en un acte du croissillon Eugène Labiche et de Marc-Michel représentée pour la première fois à Paris sur le Théâtre des Bouffes-Parisiens le 8 juin 1859.

 

C'est pourtant le ballet "COPPELIA" en 1870 qui le conduisit à la postérité. Si "LA COUR DU ROI PETAUD" conforta sa renommée dans l'opéra-bouffe au Théâtre des Variétés en 1869, il fut également l'auteur de "L'ECOSSAIS DE CHATOU", une opérette en un acte sur un livret de Gille et A. Jaime, créée au théâtre des Bouffes-Parisiens d'OFFENBACH le 16 janvier 1869. C'est peu dire que la ville de Chatou affichait déjà sa célébrité dans la revue joyeuse du Second Empire.  

 

 

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Affiche de "l'Ecossais de Chatou"
 
Le 16 janvier 1869, Offenbach créa l'opérette aux Bouffes Parisiens avec les comédiens suivants dans les cinq rôles: Messieurs Désiré (Ducornet), Bonnet (Lebic), Hamburger (Hippolyte), Mademoiselle Fonti (Palmyre),  Monsieur Munier (Pierret) - collection Pierre Arrivetz 

 

 

 

L'opérette prend pour thème le propriétaire d'un manoir à Chatou (Ducornet) destiné à accueillir les étrangers, qui ne comprend pas pourquoi aucun étranger ne vient :

 

"voilà ce que j'ai dit à mes domestiques...seulement il y a un malheur, une paille dans mon oreiller !...il ne vient pas d'étrangers, comprend-t-on ça ? je cherche, je m'y perds, et je me dis toute la journée : mais quel vice y-a-t-il dans cette maison ?". Il a embauché deux domestiques (Lebic et Palmyre) qu'il affuble des noms de Dikson et Jenny mais rien n'y fait. Il finit par se déguiser pour se présenter dans son manoir.

 

 

 

Couplet "Ensemble" scène IX et dernière :

 

Ducornet

 

Oui, tu reverras ton règne,

O sainte hospitalité.

J'en jure par mon enseigne,

Je saurai la vérité

 

Lebic et Palmyre

 

Vraiment, il faut qu'on le plaigne,

C'est trop de naïveté.

Il s'en rapporte à l'enseigne,

Et veut l'hospitalité

 

L'opérette se termine ainsi :

 

 

Palmyre, Ducornet, Lebic, Hippolyte et Pierret

 

Notre hôtellerie

A déjà ce soir

Bonne compagnie

Notre hôtellerie

Conserve l'espoir

De vous revoir.

 

 

Palmyre

 

La route est aisée,

Fleurie et boisée

 

Hippolyte

 

Le chemin de fer

N'est pas trop cher

 

Lebic

 

Vous prenez la gare,

Celle Saint-Lazare,

Vous trouvez au bout

 

 

Ducornet

 

Chatou !

 

 

Palmyre

 

Chez nous votre couvert est mis,

Revenez nous voir en amis.

 

 

Ensemble

 

Dzing, boum, etc, etc...

 

 

 

 

 

 

* Pour contacter une troupe spécialisée dans l'opérette :

 

   www.jacquesmougenot.com

 

 

05/02/2012

L'AFFAIRE DES 27 MARTYRS DE CHATOU LE 25 AOUT 1944

Le tribut de Chatou aux heures sombres de l'histoire a atteint son apogée dans les guerres du XXème siècle. La moins conventionnelle, la deuxième guerre mondiale, nous apporta son fardeau de meurtres sur fond de règlements de comptes.

 

Depuis la percée d’Avranches du 31 juillet 1944 permettant l’avance de la 2ème D.B. du général Leclerc, les multiples opérations menées par la Résistance à Chatou sous la direction du commandant Torset avaient abouti à l’évacuation de l’armée allemande, puis le jeudi 17 août 1944 à la reprise de possession du château de la Pièce d’Eau, enfin à celle de la mairie le lundi 21 août.

Après avoir pris leurs quartiers au château de la Pièce d’Eau, les résistants F.F.I. de Chatou installèrent sous bonne garde dans le garage de la propriété une quarantaine de prisonniers [23 Allemands, dont deux grièvement blessés, ainsi qu’une vingtaine de miliciens et de femmes] mais ils furent très vite dénoncés par des collaborateurs auprès des Allemands fugitifs. Le mercredi 23 août 1944, Raymond Acquart en embuscade à quelques mètres de la rue Esther-Lacroix fut abattu par une colonne allemande remontant la rue Camille Périer.

Le jeudi 24 août 1944, Paris acclamait la 2ème D.B. du général Leclerc tandis que les Allemands qui se trouvaient encore à l’ouest de la capitale prenaient la précaution de miner les ponts, dont celui de Chatou. Aussitôt informés, les résistants de Chatou décidèrent d’accueillir au château de la Pièce d’Eau des civils domiciliés près du pont afin de les protéger de sa destruction annoncée. Le vendredi 25 août 1944, un détachement allemand d’arrière-garde de S.S., armé de grenades et de mitraillettes, prit violemment d’assaut le château de la Pièce d’Eau, ce qui amèna le commandant Torset à devoir désarmer la soixantaine de résistants qui s’y trouvaient.

Les Allemands insistèrent alors pour savoir où se trouvaient leurs prisonniers. Voulant éviter un massacre de civils, le commandant Torset conduisit les Allemands à la maison de la Villa Lambert où les prisonniers du garage avaient été mis à l’abri par leurs gardiens, mélangés aux civils réfugiés. C’est là, à la Villa Lambert, qu’Auguste Torset fut abattu, et que se firent brutalement arrêter ses camarades désignés comme des "terroristes" par certains prisonniers de langue allemande.

Après avoir fait évacuer les deux blessés allemands, puis obligé les trois plus jeunes résistants à creuser une fosse devant le château, les Allemands aidés des prisonniers délateurs prirent le temps de fouiller la propriété, d’y trouver du champagne, de le boire et d’utiliser les bouteilles vides et des tessons comme matraques, assommant, fusillant et mutilant sauvagement les "terroristes" qui leur avaient été désignés, avant de les ensevelir les uns sur les autres, morts ou vifs. On ne dut le départ des Allemands et de leurs comparses vers 21 h 30 qu'à l’arrivée imminente de détachements alliés. Le samedi 26 août 1944, l’armée Leclerc entra à Chatou tandis qu’au château de la Pièce commençaient les exhumations du charnier miné par les Allemands, puis l’identification des Martyrs.

 "Le Soir" rapporta :

 "La grande porte du garage du château de Chatou porte encore les traces de la tuerie du 25 août. Voyez le sang qui a giclé jusqu'en haut de la porte et les trous faits par les balles de mitrailleuses. Autour de cet emplacement, nous avons retrouvé des doigts. La fosse est à trois mètres de là. Vingt-sept corps sont entassés dans un trou d'un mètre de profondeur. C'est le plus jeune, un gosse de 16 ans, employé de la gare, qui était chargé de transporter ses camarades dans leur sépulture. Arrivé au vingt-sixième, lui comme les autres y passa. "J'ai retrouvé mon fils dans cette fosse, il avait 23 ans. Le pauvre enfant était nu, un bras cassé, les yeux arrachés, des doigts en moins. Ils ont été enterrés vivants. On les a retrouvés la bouche pleine de terre, les mains crispées dans le sol. Des drapeaux français, lacérés, déchirés, étaient enterrés avec eux."(...) Mais le cynisme des assassins ne s'était pas arrêté là. Après le massacre du parc du château, ils sablèrent le champagne. Sur la fosse, ils avaient déposé des mines, afin que personne ne puisse approcher." 

"Le Soir" - Archives municipales de Chatou

 

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Les 27 fusillés de Chatou : lieutenant Torset, lieutenant Lecaron, Martial Fleury, Robert Alexis, Roger Lemoine, Raymond Acquart, Georges Blaizot, André Couespel, Henri Fisseux, Louis Gaudillet, Joseph Grand, Pierre Jallu, Eugène Jeffrault, Lucien Jeffrault, Victor Kurtz, Adrien Laurent, Pierre Le Bihan, Eugène Le Tyrant, Yves Louis, Jean Mauchaussat, Gabriel Morel, Jacques Mouchard, Robert Noë, Henri Painchaud, Robert Rateau, Henri Richaume, Jean Ramain.

 

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Ci-dessus, l'hommage du 28 août 1944 aux 27 Martyrs au château de la Pièce d'Eau puis au cimetière de Chatou rue des Landes où toute la ville semble s'être donné rendez-vous en présence de soldats des armées Leclerc et Eisenhower. Le 22 octobre 1944, l'avenue de la Pièce d'Eau reçut le nom d'avenue des 27 Martyrs.

 

Le 17 mai 1946, la Cour de Justice de Versailles, juridiction d'exception, rendit son verdict sur le crime commis contre les 27  Résistants de Chatou. Ceux-ci avaient en effet été assassinés sur une délation qui avait fait revenir les Allemands à Chatou. Le président de la Cour, Pihier, avait été l’un des magistrats instructeurs de l’affaire Prince en 1934.

 

Les accusés reconnurent les faits. Graff et la veuve Toupnot furent condamnés à mort, Buchard et Apostolides furent condamnés à 15 et 8 ans de travaux forcés, la femme de Graff fut condamnée à 5 ans de réclusion, Haffray à un an de prison. Tous les condamnés furent désignés à l’Indignité Nationale.

 

 

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Une image des accusés dans le box et de leurs défenseurs -  collection et recherches Annick Couespel

 

 

L'EDITORIAL DE FRANCOIS MAURIAC DANS LE FIGARO DU 18 MAI 1946

 

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« Dans cette affaire sinistre de Chatou que l’on juge à Versailles, je détourne mon attention des traîtres sur les victimes. Je pense à ce chef résistant qui se dénonça lui-même à l’ennemi revenu, espérant que sa mort sauverait celle de ses camarades et qu’il paierait pour tous (le commandant Torset qui habitait 66 route de Montesson à Chatou).

A peine osons-nous aujourd’hui parler de la Résistance, comme si entre ces héros et nous s’accumulaient trop de réputations menteuses, trop de fausses gloires, comme si nous n’arrivions plus à discerner ceux d’entre eux qui se démasquèrent, le moment venu, à l’heure du plus grand péril.

Ils ont existé pourtant, et beaucoup parmi ceux qui ont vécu étaient dignes de parler en leur nom. Que s’est-il donc passé ? toutes les impostures, tous les crimes, toutes les usurpations de certains ouvriers de la dernière heure ne suffiraient pas à expliquer ce discrédit. Sans chercher les responsables d’un côté plutôt que de l’autre, reconnaissons simplement que l’esprit de la Résistance  a été contaminé par la politique. Dans un homme, pourtant, il subsiste à l’état pur. Le pèlerinage du général de Gaulle à la tombe de Clemenceau, nous avons toujours su qu’il ne dissimulait aucune pensée.

 

C’était le geste d’un chef dont toute la politique, depuis qu’il s’est éloigné du pouvoir, tient dans la conscience qu’il a d’incarner cet esprit auquel tant de Français sont devenus infidèles et que la surenchère des partis a disqualifiée. Aucune autre ambition en lui que de rester fidèle pour nous tous : il demeure au milieu de nous, et il n’est pas nécessaire que sa voix s’élève pour que nous nous souvenions de quel esprit nous sommes.

 

Son pouvoir véritable ne dépend pas de la place qu’il occupe. Les Français dont la faute essentielle, dont l’unique faute fut de désespérer de la France à l’heure de son plus grand abaissement, et par des propos partout répandus, d’accabler leur mère humiliée, sont jugés, qu’ils le veuillent ou non, par ce Chef solitaire, assis à l’écart et qui n’est plus rien dans l’Etat.

 

Mais c’est de lui que la lumière émane : s’il occupait de nouveau la première place, il n’en recevrait aucun surcroît. Pas plus ses adversaires que lui-même, personne ne peut faire qu’il n’incarne toujours, partout où il se trouve, la même fidélité…et aussi le même désintéressement : je me souviens, au moment de la délivrance, comme notre Secrétaire Perpétuel l’avait fait pressentir pour qu’il acceptât de siéger à l’Académie, il fit répondre qu’il ne voulait recevoir aucune récompense de la patrie avant d’avoir accompli sa mission : il ne croyait pas qu’il eût encore fait assez.

 

Tant qu’il sera là, les victimes des collaborateurs de Chatou et tous ceux qui ont combattu le même combat auront au milieu de nous un répondant : grâce à lui, nous conserverons leur mémoire, et nous serons forcés de réveiller les souvenirs chez ceux qui oublient , et dont c’est l’intérêt d’oublier…

 

A l’heure des ténèbres, eux qui n’ont pas été fidèles, ils auront beau feindre de l’avoir été, cet homme les rappellera par sa seule présence au sentiment de leur misère, de cette misère qui nous est commune, bien sûr, et à laquelle, comme le rappelait le général de Gaulle lui-même au lendemain de la Libération, nous avons presque tous plus ou moins participé.

 

Il ne dépend de personne que chacune de nos vies n’ait pris, durant ces quatre années où la marée allemande nous a recouverts, comme une coloration qu’elle ne perdra plus.

 

Ces quatre années continuent de nous juger, ou plutôt, elles nous ont déjà jugés : elles ont fait remonter du  plus secret des coeurs , elles ont fait apparaître en pleine lumière ce qui était caché, le meilleur, le médiocre et le pire. Nous nous débattons en vain : nous avons tous au front désormais une marque, un signe, une note que le destin nous a donnée, qu’aucune complaisance n’effacera et que nous emporterons dans la mort."

 

Le sacrifice des 27 Martyrs est commémoré chaque année au château de la Pièce d’Eau.

 

C’est celui de la jeunesse de la France défendant la liberté et l’indépendance séculaires d’une grande et vieille nation.

 

A propos des 27 Martyrs : 

"Les Voix de la Guerre 1939 - 1945", coffret de deux cd audio mêlant voix historiques et témoignages réalisé par l'association Chatou Notre Ville avec la collection José Sourillan et en partenariat avec l'Association des Résistants, FFI et Fusillés de Chatou - coffret disponible par commande à l'association (voir notre article sur la présentation du coffret à Chatou le 10 décembre 2011)

Reportage "Aux héros de Chatou"  réalisé par Pathé pour son Journal d'actualités cinématographiques du 4 septembre 1946 conservé par Gaumont-Pathé Archives, société chargée de la restauration et de la commercialisation des actualités cinématographiques.

"Histoire de Chatou" de Paul Bisson de Barthélémy (1950)

 "Le feu et la foi"

Amicale des Anciens de la Résistance et F.F.I. et Familles de Fusillés de la Résistance - 6ème région Ile-de-France - 4 route de Montesson 78420 Carrières-sur-Seine - Tél. : 09 60 11 65 23 - E-mail : alainhamet@orange.fr

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

29/01/2012

ASSEMBLEE DE L'AMICALE DES 27 MARTYRS LE 29 JANVIER 2012

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L’Amicale des 27 Résistants, Fusillés et FFI de Chatou tenait son assemblée générale dimanche 29 janvier 2012. Une assemblée riche en raison d’un témoignage nouveau sur l’affaire des 27 Martyrs assassinés sur délation ouvrant la voie à de nouvelles recherches sur un crime peut-être plus organisé qu’on ne l’avait imaginé.

 

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Les 27 Martyrs de Chatou : le massacre le plus odieux en Seine-et-Oise en 1944

 

 

Par sa présence et son discours, Monsieur le sénateur-maire du Pecq  Alain Gournac, dont nous rappelons pour nos lecteurs qu’il est le meilleur élu d’Ile-de-France avec 68,41 % des suffrages obtenus au premier tour en qualité de maire, a imprégné l’auditoire de son expérience considérable des rapports humains. Qu’il oeuvre à travers des opérations concrètes de soutien à l’enfance en difficulté ou aux personnes âgées, qu’il soit missionné régulièrement par le gouvernement ou qu’il participe sans faille aux cérémonies des 27 Martyrs depuis son enfance (deux des Martyrs étaient Alpicois), Monsieur Gournac a exprimé un attachement sans concession aux valeurs françaises contre la démission collective, ce qui était en fait le ressort de sa participation et de toute son intervention dans laquelle se mêlaient à la fois une consistance et une liberté de ton très fortement appréciées.

 

Le maire et conseiller général de Montesson, Monsieur Jean-François Bel, a quant à lui rappelé qu’il avait initié la lecture des disparus de la Première Guerre Mondiale par les enfants des écoles lors de la cérémonie du 11 Novembre, premier pas vers la transmission de la mémoire.

 

Le président de l’Amicale, Monsieur Alain Hamet, en présence de son vice-président, Monsieur Olivier Roy, héros de la Résistance, a évoqué ses démarches il y a déjà plusieurs mois en direction de l’enseignement local dans l’espoir de pouvoir enfin procéder à l’évocation des 27 Martyrs devant le public des jeunes générations.

 

Le maire de Chatou, Monsieur Ghislain Fournier, a pu se joindre aux participants en fin de réunion cependant que Monsieur Christian Faur, délégué de la commune aux Anciens Combattants, avait pris sur lui malgré son état diminué de participer aux débats.

 

L’association  Chatou Notre Ville était bien entendu présente avec Messieurs Pierre Arrivetz, son président, José Sourillan, ancien directeur documentation de RTL et Arnaud Muller, vice-président, soit les deux réalisateurs du coffret audio « Les Voix de la Guerre 1939-1945 ». L’association a fait entendre l’extrait comportant l’affaire des 27 Martyrs.

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Le coffret « Les Voix de la Guerre », œuvre inédite dans une commune française, avait été présenté publiquement par  "Chatou Notre Ville" le 10 décembre 2011 à Chatou salle Jean Françaix sous le parrainage de Mademoiselle Brigitte Auber, actrice d’Alfred Hitchcock, en présence du sénateur Alain Gournac.

 

Son écoute a soulevé de nouveau une grande émotion. Fruit notamment d’une collaboration avec l’Amicale des Fusillés de Chatou, il vient démontrer que la réunion des volontés et des compétences même sans subvention ni moyens financiers  peut déboucher sur des résultats quasiment spectaculaires en terme de technique et d’intérêt, et contribuer aussi à maintenir la défense de notre histoire et de nos valeurs dans un environnement très dégradé.

 

Une suite de ce coffret évoquée par Monsieur José Sourillan est programmée pour la période  1945-1958, (historique mais colorée avec le cinéma, le disque, l'automobile etc...) pour laquelle les associations, leurs membres et sympathisants seront sollicités par "Chatou Notre Ville".

 

Amicale des Anciens de la Résistance et F.F.I. et Familles de Fusillés de la Résistance - 6ème région Ile-de-France - 4 route de Montesson 78420 Carrières-sur-Seine - Tél. : 09 60 11 65 23 - E-mail : alainhamet@orange.fr

 

 

 

 

01/01/2012

DES VISITES ET DES VOEUX

Madame, Monsieur,

 

La mise en service de ce blog dans le courant de l'année 2007 répondait à une optique modeste : nous adapter à un mode de communication à la page pour faire valoir notre association fondée en 1994, association qui a exclu les subventions dans ses statuts.

Aujourd'hui, grâce au goût de l'histoire et à la curiosité développés par nombre d'entre vous, ce blog régi par l'activité d'un seul bénévole prend place au milieu des sites subventionnés de la ville et des institutions locales disposant d'équipes et d'une information administrative orientée vers les besoins de la vie courante.

Ainsi donc, l'originalité de ce blog est non seulement de prendre bonne place au milieu de sites "institutionnels" mais encore d'obtenir une fréquentation très satisfaisante pour mettre en exergue une culture de Chatou mêlée à l'histoire nationale. Les nombreuses recherches permettant de rédiger des articles bien souvent hors des sentiers battus ne sont donc pas faites en pure perte, en témoignent  les derniers chiffres de la fréquentation des internautes :

2009 : 15.888 visites

2010 : 25.917 visites

2011 : 48.567 visites

Ce bond spectaculaire tient certes à l'intérêt de nos activités mais plus encore à la mise en valeur d'une histoire remarquable à bien des titres. Sans pouvoir garantir un éternel renouvellement, nous avons au moins le plaisir de vous remercier pour cette passion partagée de notre ville.

Dans l'attente de pouvoir vous offrir d'autres articles, nous vous prions de recevoir, Madame, Monsieur, l'expression de nos meilleurs voeux pour 2012.

Pour l'association,

Pierre Arrivetz (président-fondateur)

 

 

 

 

L'association a interdit tout financement public dans ses statuts. Seuls vos dons et vos cotisations peuvent lui permettre de remplir sa mission.

 

  

 

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Locomotive SNCF 241 P compound fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, emblème de l'association.

 

29/12/2011

ALFRED COUVERCHEL (1834-1867), LA TOUCHE DE L'ORIENTALISME

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Repos à la fontaine en Algérie - 1866

 

Né le 27 janvier 1834 à Marseille-le-Petit dans l’Oise, Alfred Couverchel fut notamment l’élève d’Horace Vernet à l’Ecole des Beaux-Arts où il entra en 1851. Il se fit reconnaître dans les expositions nationales de 1857 à 1867 en même temps que dans la grande presse illustrée dont il accompagna les gravures.

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Une chasse dans les plaines de l'Oudja au Maroc - 1866

 

Alfred Couverchel a laissé de grandes oeuvres fondues dans l’orientalisme. Ses tableaux ont à la fois distingué les guerres africaines et mis en scène l’Algérie, le Maroc ou la Syrie. En particulier, il participa en 1863 à l’illustration de l’ouvrage « Tour Du Monde – journal des voyages » publié sous la direction de l’historien Edouard Charton (futur préfet de Seine-et-Oise pour le compte du gouvernement de Défense Nationale de Gambetta).

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En 1854, lorsque Horace Vernet fut envoyé à Constantinople par Napoléon III afin de reproduire les évènements de la guerre d’Orient, le maître emmena son disciple Alfred Couverchel. C’est ainsi que l’on dut à celui-ci des toiles moins connues célébrant les batailles de son temps : « le général d’Allonville charge les troupes russes à Kanghil, 29 septembre 1855 », référence à la guerre de Crimée ou encore plus tard « la bataille de Magenta, 4 juin 1859 », commémorant la victoire française en Italie sur l’Autriche. Son "tour du monde" dans les bagages d’Horace Vernet pour témoigner des grands évènements n'a jamais vraiment cessé. Si son nom figure parmi les petits maîtres de l’Ecole Française, on doit à sa brève existence de l'avoir empêché d’embrasser une notoriété plus grande.La maladie l’enleva en effet à la couleur des terres inhospitalières qui l’avaient tant inspiré depuis sa jeunesse. Domicilié 117 rue Neuve Saint-Augustin à Paris sous le Second Empire, il mourut à 33 ans.


Alfred Couverchel n’est pas mentionné dans les inventaires des historiens de Chatou. A tort, car son succès lui permit de connaître la villégiature de notre ville où il demeurait depuis 1861 avec ses parents 33 avenue de la Princesse dans le hameau du Vésinet alors dépendance de Chatou, ce dont atteste la matrice cadastrale de Chatou pour la période 1824-1864.

 

 

Alfred Couverchel mourut à son domicile le 1er septembre 1867 à quatre heures du soir avenue de la Princesse "au Vésinet commune de Chatou" selon l'acte conservé aux archives de la ville. Ce modeste hommage précèdera, nous l’espérons, des recherches plus complètes sur cet artiste peintre et illustrateur Catovien d'adoption qui fit rentrer l’exotisme dans les foyers de la métropole.


 

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Extrait de l'acte de décès d'Alfred Couverchel mentionné comme "peintre d'histoire" - archives de Chatou

 

Sources :

- archives municipales de Chatou

- Centre de documentation du Musée d'Orsay

19/12/2011

LE CHATEAU DU FERMIER GENERAL CHAPELLE

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Chatou-Croissy-Sur-Seine - Images du Patrimoine 1993 - Inventaire Général - Sophie Cueille - tous droits réservés

Sur l'actuelle avenue Foch vers la rue des Ecoles côté des numéros impairs, presque en face de l'actuel hôtel de ville, un château fut édifié par le fermier-général Chapelle en pierre et décor de briques vers 1710. Passé en diverses mains, on le retrouva avec son domaine dans un dessin (ci-dessous)  du marquis d'Argenson, secrétaire d'Etat de Louis XV, qui dut fréquenter les lieux lorsqu'ils entrèrent dans la propriété de Madame de Bersin, grand propriétaire à Chatou dont le successeur, Madame de Crussol d'Amboise, fut l'une des futures guillotinées de la Terreur par la grâce de dénonciations locales. 

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Bibliothèque de l'Arsenal - tous droits réservés

 

La propriété rentra dans le patrimoine du marquis d'Aligre, pair de France sous Louis XVIII, Napoléon ("Les Cent Jours") et Louis-Philippe, puis disparut aux fins du lotissement que le marquis projetait pour créer l'avenue d'Aligre vers 1844. Les constructions bordant la voie n'arrivèrent que tardivement du fait de la difficile succession du marquis d'Aligre, mort en 1847. La démolition de l'édifice signa la disparition du plus beau château de Chatou.

 

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01/12/2011

UN GRAND MILITAIRE ET RESISTANT, LE CATOVIEN LOUIS LE CLEAC'H (1914-2008)

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 Aux côtés du général Juin en Indochine

source : www.norrac.com/livre-en%20ligne/livre-paulcc/mercier.php

   

Le souvenir de Monsieur Louis Le Cléac’h, qui demeura avec sa famille de 1958 à 2003 4 rue Lantoine à Chatou, ne peut être occulté dans le drame de la deuxième guerre mondiale.

Son parcours fut en effet celui d’un combattant et donna l'exemple d'un militaire de carrière engagé dans la Résistance. Né le 14 juin 1914 à Brest, il devint enfant de troupe à 10 ans, entra à l’Ecole Militaire des Andelys en 1927 puis en sortit en 1930 pour rejoindre l’Ecole Militaire Préparatoire d’Autun. Muté à Epinal , il y reçut ses premiers galons de caporal-chef (17.11.1932) puis de sergent (17.06.1933).

Admis à l’Ecole Militaire d’Infanterie et des Chars de Combat à Saint-Maixent de 1937 à 1939, il y devint sous-lieutenant le 1er octobre 1938.

Le 6 avril 1939, le sous-lieutenant Louis Le Cléac'h fut affecté au 159ème régiment d’Infanterie Alpine à Embrun puis promu lieutenant le 25 juin 1940, trois jours après l’Armistice. Refusant la capitulation, il entra dans la Résistance et fut d'abord chargé de liaison avec le Vercors. Officier de renseignements en 1943 à Grenoble à l’O.R.A., il prit le commandement du maquis de Rosporden le 6 juin 1944 sous le nom de code de « capitaine Mercier » et libéra la ville. 

Nommé capitaine le 1er août 1944, il participa aux libérations de Concarneau puis de Lorient en octobre 1944 en prenant le commandement du 1er bataillon du 118ème régiment d’infanterie.

Le 20 septembre 1944 , il fut fait Chevalier de la Légion d’Honneur avec attribution de la Croix de Guerre avec Palme, cité à l'Ordre du Corps d'Armée par le général Koenig et décoré de la Croix de Guerre avec Etoile Vermeille.

Affecté à l’Ecole Militaire Préparatoire d’Autun, il prit le commandement du Centre de Perfectionnement d’Infanterie le 15 septembre 1945 puis reçut la Médaille de la Résistance le 3 août 1946. De 1947 à 1951, il commanda la première compagnie d’Infanterie à Rottweil en Allemagne.

Envoyé en Indochine le 20 avril 1951 comme commandant du 4ème bataillon du 3ème régiment de la Légion Etrangère au Tonkin, il fut cité à l’ordre de la Division, reçut la Croix de Guerre des TOE (théâtre des opérations extèrieures) avec Etoile d’Argent et fut nommé Chevalier de l’Ordre National du Vietnam.

De retour en France en 1954, il reçut le commandement de la place de Saint-Brieuc et fut élevé au grade de Chef de Bataillon.

Le 12 mars 1956, il fut envoyé en Algérie dans les Aurès à la tête de la 13ème Demi Brigade de la Légion Etrangère.

Il fut nommé Officier de la Légion d’Honneur le 14 août suivant avec citation à l’Ordre du Corps d’Armée et attribution de la Croix de la Valeur Militaire avec Etoile Vermeille le 1er août 1957.

Affecté à Oran le 18 juin 1958, il reçut la Croix du Combattant Volontaire 1939/1945 le 25 juin 1958. Il revint à Paris l’année suivante où il fut affecté au Service de la Sécurité de la Défense Nationale et des Armées puis entra dans le Corps de Réserve de l’Armée en 1961.

 

Promu lieutenant-colonel le 1er octobre 1968, il fut décoré de l’Ordre National du Mérite le 4 décembre 1978 et se vit attribuer l'une des plus hautes distinctions militaires, celle de Commandeur de l’Ordre de la Légion d’Honneur le 4 mai 1993. 

Monsieur Le Cléac'h est mort le 13 juin 2008. Nous saluons dans le militaire de carrière un héros discret qui défendit toute sa vie le drapeau de la France avec un courage et  un dévouement exceptionnels.

 

 

 

24/11/2011

DU COTE DE LA MEMOIRE DE CROISSY

 

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La Mémoire de Croissy s’est dotée en mars 2011 d’un nouveau conseil d’administration afin de permettre non seulement la poursuite des activités « ordinaires » de l’association mais de conduire l’évolution de la Mémoire dans le cadre du réaménagement du pôle du Château Chanorier.

 

On sait en effet que la Mémoire de Croissy tient une place éminente dans la revalorisation des lieux sous l’empire de son ancien président et actuel président d’honneur, Norbert Fratacci. Les expositions à l'appui des archives municipales dans l’Eglise Saint-Léonard, la restauration du lutrin d’Anne d’Autriche exposé dans cette même église, la création du Pavillon d’Histoire Locale dans les communs du château, les visites annuelles du site, constituent un travail bénévole emblématique de l’exception culturelle véhiculée par « la Mémoire ».

 

Le nouveau conseil d’administration a donné une prime à la fois à la tradition et à l’esprit d’innovation qui irriguent l’association. Monsieur Georges Arens, vice-président et « metteur en scène » informaticien de la Mémoire (bulletins, expositions, site...) depuis son entrée au conseil d’administration en 1999, a été élu président à la suite de Monsieur Alain Candelier, qui a résilié ses fonctions faute de temps. Monsieur Yves Randoux qui lui-même a mis ses qualités d’entreprise au service de la Mémoire à travers notamment la rédaction de nombreux rapports et une implication complète dans l’activité de l’association, a été élu vice-président.

 

 

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Monsieur Georges Arens,

président de la Mémoire de Croissy

 

 

L'implication de Monsieur Randoux laisse entrevoir l’aboutissement d’une base informatique sur les archives et le patrimoine de Croissy à l’instar des sites nationaux, une oeuvre qui fera, comme le Pavillon d’Histoire Locale, date dans l’histoire de la ville dont l'image n'a cessé de croître ces dix dernières années.

 

L’ensemble de ce travail bénéficie du concours indéfectible du maire de Croissy, Monsieur Jean-René Davin et de Monsieur Pierre Page, responsable du service des archives municipales.

 

Le Pavillon d’Histoire Locale, qui a bénéficié d’un groupe de pilotage pour sa réalisation technique au sein du conseil d’administration, a accueilli à ce jour 9254 visiteurs. Les visites tiennent à l’accueil des bénévoles de La Mémoire, ce qui est significatif du degré d’engagement maximal régnant au sein du conseil d’administration. Les bonnes volontés pour se relayer restent les bienvenues. 

 

 

 

N.B : Rappelons que notre association, qui ne reçoit aucune subvention (interdites dans ses statuts) mais forte de l’idée d’une histoire et d’une géographie communes entre les deux villes, s’est efforcée d’apporter une contribution au travail de « La Mémoire » à plusieurs titres depuis l’entrée dans son conseil de Pierre Arrivetz il y a dix ans : don financier pour l'exposition sur l'histoire des écoles (2003), exposition d'un moteur Georges Irat lors de l'exposition sur les transports (2005), recherches et rédaction d'articles sur les seigneurs Bertin et Chanorier (Bulletin de La Mémoire de Croissy de 2006), sur le panoramiste Poilpot (Bulletin de La Mémoire de Croissy de 2007), don de différents documents d'archives concernant Poilpot (dont une lettre de Galliéni à Poilpot) et la Croissillonne Amélie Diéterlé, don financier pour la restauration du lutrin d'Anne d'Autriche (2009).

 

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Dans l'Ile de Croissy, les Fédérés le 6 avril 1871 - "La Chronique Illustrée" - dessin par Morland "d'après nature"

 

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La Proclamation de la Commune place de l'Hôtel de Ville à Paris, par Robida (1848-1926), illustre dessinateur d'une famille Croissillonne et collaborateur de "La Chronique Illustrée", journal aux sympathies "Fédérées".

 

 

 

 

13/11/2011

GEORGES MANDEL ET LA GRAVURE SUR DISQUES

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Nommé ministre des PTT le 8 novembre 1934 et remercié à l'avènement du Front Populaire le 4 juin 1936, Georges Mandel, né à Chatou le 5 juin 1885, a tout mis en oeuvre pour sortir son secteur de la somnolence. Les usagers y trouvent pour la première fois leur compte mais la lutte des syndicats de la Poste redouble. Le ministre n'en n'a cure. Le courrier n'est pas sa seule préoccupation. Il met en service les plus puissants postes émetteurs radio, inaugure la première télévision publique le 26 avril 1935 et en janvier 1936, décide à des fins de renseignement et d'archives de faire enregistrer les émissions de TSF françaises et étrangères sur des disques 78 tours. On voit ici l'un des services de la radio d'Etat rue François Ier procédant aux premiers enregistrements sur disques.

 

Source : "Le Miroir du Monde" - 1er février 1936

 

 

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 Locomotive SNCF 241 P compound fabriquée aux usines Schneider du Creusot de 1948 à 1952, emblème de l'association.